Cyclosportives 2019
Re: Cyclosportives 2019
Certains sont sur la Marmotte dimanche qui arrive ? J'y serai et je compte bien... En chier avant de rejoindre l'arrivée !
Re: Cyclosportives 2019
Pas mieux, c'est une grosse perf, mais vu tes entrainements, j'en doutais pas.Mancebo82 a écrit : 01 juil. 2019, 10:08 Chapeau Damien, pour connaître, comme Gradouble d'ailleurs, le circuit que tu as réalisé, je t'affirme également que c'est très costaud ce que t'as sorti comme perf ! Notamment les moins de 45 min sur Agnès si ma mémoire est bonne !

Impaussible n'est pas français.
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Re: Cyclosportives 2019
Apparemment un concurrent a perdu la vie suite à un malaise sur l'Ariégeoise, d'où la neutralisation de la course 

Re: Cyclosportives 2019
Le sucre sportif a écrit : 01 juil. 2019, 11:39 Apparemment un concurrent a perdu la vie suite à un malaise sur l'Ariégeoise, d'où la neutralisation de la course![]()
Oui, on l'a écrit la page précédente.
Et ce n'est pas apparemment, c'est sûr malheureusement.
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Re: Cyclosportives 2019
Merci les gars. Je l'ai racontée comme je l'ai vécue... il faut que je mette dans le crâne que je suis capable de sortir des cyclos comme ça.

Pas de tartiflette cette année, par contre le plateau repas laisse à désirer c'est vrai ! Pour le reste, je suis complètement de ton avis, l'organisation est irréprochable, et il faut espérer que la cyclo se relèvera de cet accident.Mancebo82 a écrit :C'était la 25e édition cette année, chaque année irréprochable en termes de logistique et gentillesse des bénévoles (y'a que la tartiflette en repas d'arrivée que je ne supporte plusOn3 a écrit : 01 juil. 2019, 10:06
Avec les problèmes de cette année, l'organisation risque d'être mis un peu à mal, non ?).
J'ose espérer que ce malheureux événement qui aurait pu arriver sans la canicule (cycliste entraîné de 53 ans participant régulier de l'Ariègeoise), n'entraînera pas de conséquences néfastes pour cette belle cyclo.
Je voulais tout de même faire le meilleur chrono possible... mais je me suis calmé dès que j'ai failli me torcherOn3 a écrit :Bravo pour ta perf weeman, sauf pour le "rien à foutre, je fais la descente à bloc même si course annulée".
Chacun voit midi à sa porte évidemment, mais dans ces conditions, le but est de rentrer à la maison sain et sauf et de pouvoir écrire un beau CR sur VCN (où tu indiqueras que tu as probablement perdu 5 places dans la dernière descente parce que tu as respecté les conseils de l'orga ;)).

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Re: Cyclosportives 2019
Wow grosse et belle perf quand même
Surtout sous cette chaleur ça a du être assez terrible


Surtout sous cette chaleur ça a du être assez terrible
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Re: Cyclosportives 2019
Je viens de lire ton CR, belle perf Weeman ! Bravo ! Malgré ce que tu dis, t'as un sacré niveau, surtout que tu roules pas depuis très longtemps (?)
Le gars qui réclame le bidon remplit, quel tocard, il est sur toutes les cyclos ce profil...
Bref, encore bravo !
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Re: Cyclosportives 2019
Merci LeSucre ! Finalement y'a que moi qui doutais de moi avant l'Ardéchoise !Le sucre sportif a écrit : 01 juil. 2019, 09:22 Sympa vos récits,ça me motive pour cette été![]()
Je remarque que les coureurs flandriens (Nord, Belgique, Pays-Bas) font honneur en roulant comme des timbrés sur les portions de plat avant de se garer dans les bosses en mode"j'ai tout donné, je me gare" c'est beau![]()
Bravo au Pisto, je suivais d'assez loin tes perf' et je me disais que tu allais cartonner cette année, ça n'a pas manqué ! Ca doit être sympa d'avoir un tel niveau, de pouvoir se mettre en mode compétition, à bloc, et de voir que les jambes suivent. Bravo à vous car au vu de vos CR, vous avez tous un gros niveau !
J'espère par contre que ça ne refroidit pas certains forumeurs qui ont participé mais avec des perf' plus modestes et plus de galères, perso j'apprécie tout autant ces CR-là, car ça me parle plus![]()

Ton collègue flandrien était du club de Béthune, avait un Look 795 (couleur Look Noir avec Rouge, Bleu et Jaune) et un casque avec des grosses lunettes style CLM) si jamais tu le croise dans tes périples nordistes, prend la roue, crois moi, c'est un dur au mal !
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Re: Cyclosportives 2019
Merci de l'info mais on ne va pas aux mêmes vitesses, et si je me mets dans le rouge, je ne peux plus tenir la distance 

Re: Cyclosportives 2019
C'est parti pour mon 1er CR, attention ça va être long. Et pour cause, il ne s'agit pas de n'importe quelle cyclo mais de la terrible "The Road to Taïwan KOM - Summer" !
Tout d'abord une petite présentation de la course. Le départ a lieu au bord de l'océan Pacifique à quelques kilomètres de Hualien, une ville située sur la côte est de Taïwan. Quand à l'arrivée elle se trouve 105 km plus loin mais surtout 3275m plus haut, au sommet du mont Wuling. Il s'agit donc d'une simple course de côte, mais quelle côte !
L'épreuve est organisée 3 fois dans l'année : au printemps, au début de l'été et en automne. Cette dernière est celle où l'on retrouve des professionnels, tel Nibali qui l'a gagné en 2017 et qui détient le record de l'ascension. Les 2 autres sont plus relax avec une barrière horaire de 9h contre 6h30 en octobre.
J'ai découvert cette course il y a quelques années et depuis je rêvais d'y participer. De plus ayant déjà été à Taïwan 2 fois par le passé, se rajoute une forte envie de retourner passer quelques jours dans ce pays que j'adore.
Ma situation privée ayant changé en 2018, je décide que 2019 sera l'année ou jamais pour enfin franchir le pas et réaliser ce rêve.
Initialement je souhaitais m'inscrire pour l'édition d'avril mais après réflexion je me suis dit que je n'aurais pas eu l'occasion de faire du dénivelé si tôt dans l'année. M'inscrire pour la vraie course en octobre me semblant risqué pour une première tentative, je me rabats sur celle qui se déroulera le 29 juin. Une fois mon inscription validée courant février, je décide de partir sur place une semaine avant pour m'acclimater à la forte chaleur combinée à une forte humidité qui ne manquera pas de régner à cette période de l'année.
Après mûres réflexions, je prends la décision de louer un vélo sur place plutôt que de partir avec le mien. C'est plus simple d'un point de vue logistique même si pas idéal d'un point de vue sportif.
Je passe sur mon entraînement, en gros j'arrive à Taïwan avec 7000 km au compteur et 4 cyclos dans les jambes (Bourgogne Cyclo, Epic 300, Granfondo Vosges et Grand 8 Vosgien). J'ai de bonne sensations depuis avril et tous les voyants me semblent au vert. Ce qui m'inquiète le plus c'est la chaleur et l'altitude sur lesquels je n'ai pas de repères.
J'arrive à Taipei, la capitale de Ta¨wan, le dimanche 23 juin et je récupère mon vélo de location l'après-midi même. Je suis un peu surpris de me retrouver avec un triple plateau alors que j'avais demandé un compact mais je n'ai pas le choix. Le vélo est de marque Performer avec un cadre en aluminium, une fourche carbone et doit bien peser 9 kg soit 2 de plus que ce à quoi je suis habitué.
Le lundi je fais une sortie de 120 km pour tester le vélo et m'habituer à la chaleur. Pas de chance il pleut, du coup il ne fait pas si chaud que ça mais je transpire quand même rien qu'en enclenchant les pédales. Toutefois, quelle joie de rouler dans des paysages si différents de mes routes habituelles. On a l'impression de rouler au milieu de la jungle dans une ambiance sonore incroyable. Seul bémol, les chiens errants qui m'obligent à quelques sprints pour échapper à leurs crocs avides de viande exotique. Je me rends compte de la lourdeur du vélo mais vu les murs que j'ai du grimper, je me dis que le triple plateau n'est pas une si mauvaise chose après tout. Il faut savoir que Taipei est entourée de montagnes facilement accessibles, ce qui en fait un paradis si vous aimez grimper.
Mercredi soir je prends le train pour me rendre à Hualien d'où partira la cyclo. Je fais une sortie de 100 km le jeudi, en partie le long de la côte pacifique avec une excursion dans les montagnes via une route envahie par la végétation où je suis le 3e à passer cette année d'après Strava ! J'ai même failli rouler sur un énorme serpent ! Le retour le long de la côte s'effectue dans une fournaise telle que je suis obligé de m'arrêter à 10 km de la fin pour permettre à mon corps de refroidir.
Le vendredi je récupère mon dossard, ce qui me permet de croiser d'autres participants. Nous serons à peu près 900 au départ dont une majorité de locaux.
Le départ de la course ayant lieu à 6h du matin, je me couche assez tôt mais entre les effets toujours présents du décalage horaire et l'excitation, je n'aurais réussi à dormir qu'une heure. C'est peu mais il faudra s'en contenter.
Je quitte mon logement à 5h pour rejoindre le départ situé à 10 km et je laisse un sac d'affaires de rechange à l'organisation qui me le remettra à l'arrivée. La route étant dangereuse, pour revenir au point de départ il y a un service de navettes afin de nous éviter à redescendre en vélo. Sur la ligne de départ je discute avec quelques coureurs du coin qui sont tous étonnés quand je leur explique que je suis venu seul de France pour participer à cet événement. Ma monture me vaut quelques regards amusés ou moqueurs, c'est sur qu'il dénote au milieu de tous ces vélos en carbone équipés en Di2. Peu m'importe car je sais que ce qui fera une vraie différence c'est les jambes et je suis affuté comme jamais.
Mon objectif est avant tout d'arriver au bout avec un temps compris entre 7h et 8h ce qui me semble jouable. Après tout il n'y a que 105 km et 3300m de dénivelés au programme
Le départ est donné à 6h sous un soleil éclatant et une température qui tourne déjà autour de 30 degrés. Les 20 premiers km le long du Pacifique sont neutralisés et se font à une allure modérée autour de 30 km/h. Le peloton est moins discipliné qu'en France, on a l'impression que les gens ne sont pas habitués à rouler en groupe mais l'ambiance est bonne entre les 900 participants.
Plus le début de la montée approche, plus la nervosité se fait sentir avec des changements d'allure du à des freinages intempestifs et parfois limite dangereux. C'est suite à un de ces moments fébriles que j'entends quelqu'un s'exclamer en français : "du calme les gars,ça sert à rien de s'exciter maintenant !". Je me retourne vers la personne qui vient de parler et engage la conversation avec ce compatriote du bout du monde. Il s'agit d'un français qui vit à Taïwan depuis 13 ans et avec qui j'avais échangé quelques conseils sur la course via un groupe Facebook sur le cyclisme à Taipei. Comme ce groupe était international, nous avions échangés en anglais sans et je ne savais pas qu'il était français. Quelle coïncidence de se retrouver le jour J !
Ayant déjà participé plusieurs fois à cette cyclo, il m'explique qu'il faut jouer la patience jusqu'aux 15 derniers km où se trouvent les pourcentages les plus difficiles. A ce moment là nous quittons définitivement la côte en tournant à gauche et attaquons le début officiel de la montée.
Les 20 km suivants se font dans les magnifiques gorges Taroko (je vous invite à aller voir des photos) sur des pentes oscillants entre 3 et 4%. Le revêtement est excellent, avec mon compagnon de route nous prenons un rythme modéré mais régulier et ne tenons pas compte des concurrents nous doublant.
A partir du 20e km de montée la pente devient plus sévère mais nous continuons sur notre lancée, nous discutons continuellement tout en profitant des magnifiques paysages. Nous sommes sortis des gorges pour retrouver la forêt tropicale mais ne souffrons pas de la chaleur. Nous nous arrêtons à chaque ravitaillement pour faire le plein d'eau, manger des bouts de bananes et mordre dans des quarts de citron agrémentés de sel. Depuis que la pente est plus raide nous ne faisons que doubler, certains payants déjà leur débauche d'énergie sur les faux plats. Je sens que je pourrais monter un peu le tempo mais décide d'écouter les conseils de mon nouvel ami et de rester sage jusqu'au 15 deniers km.
Nous arrivons au km 67 de la montée où une petite descente nerveuse de 4 km nous amène au pied de la rampe finale où tout va se jouer. Il reste 16 km à 7% avec un passage à 27% notamment !
Mon compagnon ayant senti que j'étais plus en jambes que lui me dit d'y aller vu que de toute façon sur ces pentes c'est chacun pour soi.
J'attaque donc ce final avec appréhension, m'attendant à tout moment à ressentir les effets de l'altitude (nous sommes à plus de 2000m) ou à avoir un coup de bambou. Depuis quelques kms déjà nous évoluons dans une brume au milieu des sapins et dans un silence seulement troublé par quelques voitures, ce qui donne un côté mystérieux à ma progression.
Je rattrape régulièrement des concurrents qui me semblent scotchés au bitume, certains zigzaguant pour atténuer la difficulté de la pente. Moi même je n'avance guère qu'à 10/11 km/h, bénissant le loueur de m'avoir installé un triple plateau. La pente est très irrégulière, alternant des murs avec des passages à seulement 7 ou 8% qui semblent des faux plats.
Malgré tout je me sens euphorique et les jambes répondent encore bien. A 2 km du sommet une petit descente intervient, je remets la plaque et descend à tombeaux ouverts pour attaquer le final avec un maximum d'élan. Ce dernier km est une rampe à 11%, plutôt régulière pour le coup. Je vois le sommet qui me semble encore si loin mais je sais que j'y suis presque. Je m'arrache pour doubler quelques cyclistes, certains marchants, d'autres étant carrément arrêtés. Je finis au sprint (enfin tout est relatif) et passe la ligne d'arrivée avec un grand sourire aux lèvres.
Je suis aux anges, réalisant à peine que je viens de terminer cette cyclosportive dont je rêvais au point de saouler mes compagnons d'entraînement. Je ne me sens pas si fatigué que ça, j'ai l'impression de terminer moins fatigué que sur certaines cyclos alpestres ou pyrénéennes. J'ai mis 5h29 pour faire les 105 km et termine 42e sur un peu moins de 600 classés. Je ne m'attendais pas à un aussi bon classement et rétrospectivement je pense que le top 30 était à ma portée. Maintenant avec le même chrono sur l'édition d'octobre je serai en milieu donc tout est relatif.
C'était très certainement mon plus beau jour sur le vélo, j'ai vraiment apprécié chaque km et à aucun moment je n'ai été dans le dur. Je reviendrai pour améliorer mon chrono, c'est sur !
Si vous avez envie d'être dépaysé et de faire quelque chose d'unique, je vous encourage à vous inscrire pour relever ce défi !
Le résultat : https://www.strava.com/activities/2489180165

Tout d'abord une petite présentation de la course. Le départ a lieu au bord de l'océan Pacifique à quelques kilomètres de Hualien, une ville située sur la côte est de Taïwan. Quand à l'arrivée elle se trouve 105 km plus loin mais surtout 3275m plus haut, au sommet du mont Wuling. Il s'agit donc d'une simple course de côte, mais quelle côte !
L'épreuve est organisée 3 fois dans l'année : au printemps, au début de l'été et en automne. Cette dernière est celle où l'on retrouve des professionnels, tel Nibali qui l'a gagné en 2017 et qui détient le record de l'ascension. Les 2 autres sont plus relax avec une barrière horaire de 9h contre 6h30 en octobre.
J'ai découvert cette course il y a quelques années et depuis je rêvais d'y participer. De plus ayant déjà été à Taïwan 2 fois par le passé, se rajoute une forte envie de retourner passer quelques jours dans ce pays que j'adore.
Ma situation privée ayant changé en 2018, je décide que 2019 sera l'année ou jamais pour enfin franchir le pas et réaliser ce rêve.
Initialement je souhaitais m'inscrire pour l'édition d'avril mais après réflexion je me suis dit que je n'aurais pas eu l'occasion de faire du dénivelé si tôt dans l'année. M'inscrire pour la vraie course en octobre me semblant risqué pour une première tentative, je me rabats sur celle qui se déroulera le 29 juin. Une fois mon inscription validée courant février, je décide de partir sur place une semaine avant pour m'acclimater à la forte chaleur combinée à une forte humidité qui ne manquera pas de régner à cette période de l'année.
Après mûres réflexions, je prends la décision de louer un vélo sur place plutôt que de partir avec le mien. C'est plus simple d'un point de vue logistique même si pas idéal d'un point de vue sportif.
Je passe sur mon entraînement, en gros j'arrive à Taïwan avec 7000 km au compteur et 4 cyclos dans les jambes (Bourgogne Cyclo, Epic 300, Granfondo Vosges et Grand 8 Vosgien). J'ai de bonne sensations depuis avril et tous les voyants me semblent au vert. Ce qui m'inquiète le plus c'est la chaleur et l'altitude sur lesquels je n'ai pas de repères.
J'arrive à Taipei, la capitale de Ta¨wan, le dimanche 23 juin et je récupère mon vélo de location l'après-midi même. Je suis un peu surpris de me retrouver avec un triple plateau alors que j'avais demandé un compact mais je n'ai pas le choix. Le vélo est de marque Performer avec un cadre en aluminium, une fourche carbone et doit bien peser 9 kg soit 2 de plus que ce à quoi je suis habitué.
Le lundi je fais une sortie de 120 km pour tester le vélo et m'habituer à la chaleur. Pas de chance il pleut, du coup il ne fait pas si chaud que ça mais je transpire quand même rien qu'en enclenchant les pédales. Toutefois, quelle joie de rouler dans des paysages si différents de mes routes habituelles. On a l'impression de rouler au milieu de la jungle dans une ambiance sonore incroyable. Seul bémol, les chiens errants qui m'obligent à quelques sprints pour échapper à leurs crocs avides de viande exotique. Je me rends compte de la lourdeur du vélo mais vu les murs que j'ai du grimper, je me dis que le triple plateau n'est pas une si mauvaise chose après tout. Il faut savoir que Taipei est entourée de montagnes facilement accessibles, ce qui en fait un paradis si vous aimez grimper.
Mercredi soir je prends le train pour me rendre à Hualien d'où partira la cyclo. Je fais une sortie de 100 km le jeudi, en partie le long de la côte pacifique avec une excursion dans les montagnes via une route envahie par la végétation où je suis le 3e à passer cette année d'après Strava ! J'ai même failli rouler sur un énorme serpent ! Le retour le long de la côte s'effectue dans une fournaise telle que je suis obligé de m'arrêter à 10 km de la fin pour permettre à mon corps de refroidir.
Le vendredi je récupère mon dossard, ce qui me permet de croiser d'autres participants. Nous serons à peu près 900 au départ dont une majorité de locaux.
Le départ de la course ayant lieu à 6h du matin, je me couche assez tôt mais entre les effets toujours présents du décalage horaire et l'excitation, je n'aurais réussi à dormir qu'une heure. C'est peu mais il faudra s'en contenter.
Je quitte mon logement à 5h pour rejoindre le départ situé à 10 km et je laisse un sac d'affaires de rechange à l'organisation qui me le remettra à l'arrivée. La route étant dangereuse, pour revenir au point de départ il y a un service de navettes afin de nous éviter à redescendre en vélo. Sur la ligne de départ je discute avec quelques coureurs du coin qui sont tous étonnés quand je leur explique que je suis venu seul de France pour participer à cet événement. Ma monture me vaut quelques regards amusés ou moqueurs, c'est sur qu'il dénote au milieu de tous ces vélos en carbone équipés en Di2. Peu m'importe car je sais que ce qui fera une vraie différence c'est les jambes et je suis affuté comme jamais.
Mon objectif est avant tout d'arriver au bout avec un temps compris entre 7h et 8h ce qui me semble jouable. Après tout il n'y a que 105 km et 3300m de dénivelés au programme

Le départ est donné à 6h sous un soleil éclatant et une température qui tourne déjà autour de 30 degrés. Les 20 premiers km le long du Pacifique sont neutralisés et se font à une allure modérée autour de 30 km/h. Le peloton est moins discipliné qu'en France, on a l'impression que les gens ne sont pas habitués à rouler en groupe mais l'ambiance est bonne entre les 900 participants.
Plus le début de la montée approche, plus la nervosité se fait sentir avec des changements d'allure du à des freinages intempestifs et parfois limite dangereux. C'est suite à un de ces moments fébriles que j'entends quelqu'un s'exclamer en français : "du calme les gars,ça sert à rien de s'exciter maintenant !". Je me retourne vers la personne qui vient de parler et engage la conversation avec ce compatriote du bout du monde. Il s'agit d'un français qui vit à Taïwan depuis 13 ans et avec qui j'avais échangé quelques conseils sur la course via un groupe Facebook sur le cyclisme à Taipei. Comme ce groupe était international, nous avions échangés en anglais sans et je ne savais pas qu'il était français. Quelle coïncidence de se retrouver le jour J !
Ayant déjà participé plusieurs fois à cette cyclo, il m'explique qu'il faut jouer la patience jusqu'aux 15 derniers km où se trouvent les pourcentages les plus difficiles. A ce moment là nous quittons définitivement la côte en tournant à gauche et attaquons le début officiel de la montée.
Les 20 km suivants se font dans les magnifiques gorges Taroko (je vous invite à aller voir des photos) sur des pentes oscillants entre 3 et 4%. Le revêtement est excellent, avec mon compagnon de route nous prenons un rythme modéré mais régulier et ne tenons pas compte des concurrents nous doublant.
A partir du 20e km de montée la pente devient plus sévère mais nous continuons sur notre lancée, nous discutons continuellement tout en profitant des magnifiques paysages. Nous sommes sortis des gorges pour retrouver la forêt tropicale mais ne souffrons pas de la chaleur. Nous nous arrêtons à chaque ravitaillement pour faire le plein d'eau, manger des bouts de bananes et mordre dans des quarts de citron agrémentés de sel. Depuis que la pente est plus raide nous ne faisons que doubler, certains payants déjà leur débauche d'énergie sur les faux plats. Je sens que je pourrais monter un peu le tempo mais décide d'écouter les conseils de mon nouvel ami et de rester sage jusqu'au 15 deniers km.
Nous arrivons au km 67 de la montée où une petite descente nerveuse de 4 km nous amène au pied de la rampe finale où tout va se jouer. Il reste 16 km à 7% avec un passage à 27% notamment !
Mon compagnon ayant senti que j'étais plus en jambes que lui me dit d'y aller vu que de toute façon sur ces pentes c'est chacun pour soi.
J'attaque donc ce final avec appréhension, m'attendant à tout moment à ressentir les effets de l'altitude (nous sommes à plus de 2000m) ou à avoir un coup de bambou. Depuis quelques kms déjà nous évoluons dans une brume au milieu des sapins et dans un silence seulement troublé par quelques voitures, ce qui donne un côté mystérieux à ma progression.
Je rattrape régulièrement des concurrents qui me semblent scotchés au bitume, certains zigzaguant pour atténuer la difficulté de la pente. Moi même je n'avance guère qu'à 10/11 km/h, bénissant le loueur de m'avoir installé un triple plateau. La pente est très irrégulière, alternant des murs avec des passages à seulement 7 ou 8% qui semblent des faux plats.
Malgré tout je me sens euphorique et les jambes répondent encore bien. A 2 km du sommet une petit descente intervient, je remets la plaque et descend à tombeaux ouverts pour attaquer le final avec un maximum d'élan. Ce dernier km est une rampe à 11%, plutôt régulière pour le coup. Je vois le sommet qui me semble encore si loin mais je sais que j'y suis presque. Je m'arrache pour doubler quelques cyclistes, certains marchants, d'autres étant carrément arrêtés. Je finis au sprint (enfin tout est relatif) et passe la ligne d'arrivée avec un grand sourire aux lèvres.
Je suis aux anges, réalisant à peine que je viens de terminer cette cyclosportive dont je rêvais au point de saouler mes compagnons d'entraînement. Je ne me sens pas si fatigué que ça, j'ai l'impression de terminer moins fatigué que sur certaines cyclos alpestres ou pyrénéennes. J'ai mis 5h29 pour faire les 105 km et termine 42e sur un peu moins de 600 classés. Je ne m'attendais pas à un aussi bon classement et rétrospectivement je pense que le top 30 était à ma portée. Maintenant avec le même chrono sur l'édition d'octobre je serai en milieu donc tout est relatif.
C'était très certainement mon plus beau jour sur le vélo, j'ai vraiment apprécié chaque km et à aucun moment je n'ai été dans le dur. Je reviendrai pour améliorer mon chrono, c'est sur !
Si vous avez envie d'être dépaysé et de faire quelque chose d'unique, je vous encourage à vous inscrire pour relever ce défi !
Le résultat : https://www.strava.com/activities/2489180165
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Re: Cyclosportives 2019
C'est top, merci pour le retour et bravo, sacré perf sachant que tu ne roulais pas avec le meilleur matos.
Du coup, l'altitude ne t'as pas trop gêné à ce qu'il semble, ni même la chaleur.
Du coup, l'altitude ne t'as pas trop gêné à ce qu'il semble, ni même la chaleur.
Re: Cyclosportives 2019
Ahah belle aventure 

Re: Cyclosportives 2019
Bravo ! Ça doit être une chouette expérience.
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Re: Cyclosportives 2019
Bravo à toi, belle préparation !
Et puis ça devait être sympa sur la fin de dépasser les cyclistes avec leur beau vélo qui te chambraient au départ, le vélo c'est avant tout les jambes et tu devais être en grande forme pour sortir une telle perf'
Et puis ça devait être sympa sur la fin de dépasser les cyclistes avec leur beau vélo qui te chambraient au départ, le vélo c'est avant tout les jambes et tu devais être en grande forme pour sortir une telle perf'

- El_Pistolero_07
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Re: Cyclosportives 2019
Ah oui sacrée course ! Sympa ton CR, mais n'hésites pas à aérer ton texte, là ça donne vraiment l'effet pavé ! 

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Re: Cyclosportives 2019
C'est mon style, je suis fan de ProustEl_Pistolero_07 a écrit :Ah oui sacrée course ! Sympa ton CR, mais n'hésites pas à aérer ton texte, là ça donne vraiment l'effet pavé !


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Re: Cyclosportives 2019
Bravo ! Quelle motivation. Puis le faire sans ton matos, et avec un climat et une altitude inhabituelle, respect. Ça a l'air d'être un bon truc de zinzins ta cyclo !!
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Re: Cyclosportives 2019
Ca doit être une superbe aventure a faire. Encore bravo et merci de partager tout ça c'est vachement bien



Re: Cyclosportives 2019
Bravo, bon résultat en effet.
7000 km fin Juin, tu n'as pas amusé la galerie sur le début d'année !
P.S. : J'ai regardé tes photos. Au-delà de l'envie d'être en vacances, j'aime beaucoup tes gapettes.
7000 km fin Juin, tu n'as pas amusé la galerie sur le début d'année !
P.S. : J'ai regardé tes photos. Au-delà de l'envie d'être en vacances, j'aime beaucoup tes gapettes.

I AM THE LAW. (Chris Froome)
I'm here to kick ass and chew bubble gum, and I'm all out of gum. (Duke Nukem)
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Re: Cyclosportives 2019
Pyrénéenne 2019, 4 vallées (= grand parcours) (165 km, 3 cols Aspin, Hourquette, et arrivée au sommet du Tourmalet).
Aller un petit CR de ce qui sera probablement ma seule cyclo de l'année.
Prépa :
rien de spécial; inscription par lassitude de l'Ufolep cette année, je me suis dit que ça ferait un objectif pour continuer à rouler. Pas trop fait de grands cols avant, par faute de temps ou à cause de la canicule.
Jours d'avant et nuit et trajet :
rien de spécial, j'ai mal dormi (3 h peut-être, la chienne ne faisait que bouger dans la chambre, des aller-retours toute la nuit). J'y vais en bagnole par les petites routes, il fait sombre, y'a du crachin breton, je ne vois que dalle et à 5-6h du mat tous les chats sont de sortie; par chance j'en n'ai écrasé aucun.
Avant le départ :
dossard, salutation de connaissance, mise en tenue, je m'habille en été avec les manchettes. Je suis un des premiers sur la ligne; mais voilà, ce qui devait arriver, arriva : la taupe frappe au guichet, je m'éclipse, y'a évidemment la queue à l'endroit adéquat; par chance, on est juste à côté du Stade Bagnérais (grand club de rugby autrefois) et encore par chance, les vestiaires sont ouverts... Quand je reviens sur la ligne après avoir poser la marchandise, je suis au fond du fond avec 400 cyclistes devant moi, il est 7h du matin, il bruine.
La "course":
Comme souvent et comme un débile, partant du fond, je m'amuse à remonter tout le monde dans les 15 premiers km de faux-plat montant entre Bagnères et Ste-Marie de Campan. Je rejoins finalement le peloton de tête composé d'une centaine d'individus. (y'a un segment où je suis classé 88 sur 14000
).
Puis je décroche volontairement des les premières rampes d'Aspin. Ce col fait 12 km, mais en réalité les 7 premiers km ne sont que des faux-plats à 3% de moyenne, seuls les 5 derniers km par ce versant sont "durs", à 8%.
J'y monte à mon train et me trouve plutôt bien. Les jambes tournent correct. On est dans la brume entourés par les sapins, l'ambiance est calme et mystérieuse. J'apprécie.
Descente humide et bouses de vache écrasées, j'y vais prudemment (euphémisme pour moi). Je suis dépassé par un groupe de 15 êtres humains, sur lequel je reviens dans la vallée.
Petit tour et détour dans la vallée de la Neste pour rejoindre le pied de la Hourquette, ça roulotte dans le petit grupetto de 20 dont je fais partie. On accélère un peu juste avant le pied, je fais ma part de boulot, ni plus, ni moins. Le ciel est toujours aussi bas.
On attaque la Hourquette d'Ancizan, le groupe explose bien sûr. Ce petit col de 10 bornes est difficile, petite route étroite et granuleuse tout en forêt, les 4-5 premiers km sont rudes à 9-10%, puis il y a un répit au milieu (1 km à 5%) et enfin les 4 derniers km sont réguliers à 7-8%. Je monte à mon rythme, plutôt tranquille sans faire attention aux autres, je dépasse, on me dépasse, tout celà est anecdotique si loin de la tête de course.
Toujours dans la brume et la forêt, l'ambiance est un peu fraîche, un peu la sensation d'être sur un tapis roulant. C'est paisible malgré tout, silencieux, le brouillard atténue les sons, les effluves des épicéas sont apaisantes, je vois aussi quelques frènes et autres hêtres des montagnes qui ne poussent qu'à ces altitudes dans le sud-ouest.
Le sommet et première pose ravito, coca, abricots secs dans les poches et saucisson.
La descente se fait bien, je l'apprécie par ce côté, peu technique et très jolie jusqu'au lac de Payolle (avec un petit raidar à remonter au tiers). Seulement, il me faut freiner par 3 fois à cause des vaches et des ânes qui n'en ont strictement rien à foutre de nous autres, les connards de cyclistes, et qui traversent devant nous sans un regard, comme si nous n'étions que de vulgaires mouches colorées.
Puis vient un enchaînement de 4 vallées, longues, sur des routes assez grosses et sous la grisaille. C'est un peu fastidieux. Je me retrouve d'abord pendant un long moment dans un groupe de 4, dont un espagnol et une femme. On roule plutôt pas mal, chacun fait sa part, même l'humain de sexe féminin (elle fera finalement 3ème féminine et me remerciera, à l'arrivée, de l'avoir bien aidé). Bon après je ne me défonce pas non plus, car à 4, on a bien peu de chance de revenir sur qui que se soit, par contre, ça va revenir de l'arrière à coup sûr.
Et j'ai raison, on se retrouve dons à 15 après la côte de Loucrup, puis à 20 à Lourdes, puis à 50 à Argelès-Gazost! Donc je l'écris pour tout ce qui me lisent : sur les cyclos de montagne rien ne sert de rouler et de se défoncer dans les vallées si on est seul ou dans un trop petit groupe (sauf si on est professionnel), mieux vaut attendre les gros groupes qui reviennent toujours à coup sûr de derrière puis se caler tranquille dans l'aspi en attendant le prochain col.
Enfin, on arrive à Luz-St Sauveur, le pied du "géant des Pyrénées", le bien nommé Tourmalet. Déjà 140 bornes dans les pattes. 17 bornes à plus de 8% de moyenne
Je gère la première moitié, plutôt doucement, mais ça passe. On a rattrapé les derniers du petit parcours, du coup je dépasse pas mal de monde, ce qui motive un tout petit peu. On passe le plafond nuageux et à Barèges on se retrouve sous le Soleil qui tape assez dur, bien que la température soit tout à fait correcte. Mais après ce village, les rampes sont affreuses et les choses se compliquent pour moi, je ressens les premiers signes de faiblesse et de faillite psychologique. Merde, va falloir finir au mental, le ras-le-bol me titille. Mais bon, je suis entouré par les zombies et là où je me trouve plus personne n'a d'ailes. Même galère. Je m'arrête au dernier ravito à 6 bornes du sommet, coca encore et jambon; je retrouve dans ma poche 3 Vache-qui-rit que j'avais prise dans la vallée, choix curieux (je n'y toucherai pas, gâchis de nourriture). Ce ravito ne me requinque pas du tout, c'est pire je trouve. Je déserre complètement mes godasses (gros échauffements aux pieds). Et là on voit le sommet du Tourmalet qui semble incroyablement haut, à la hauteur d'au moins 2 Tour Eiffel, c'est saisissant, vertigineux et magnifique. Ce col est le seul des Pyrénées, à mon sens, que l'on peut qualifier de grandiose, un géant, le seul qui peut rivaliser avec les grands cols alpins.
Bref, je finis je ne sais trop comment. Je suis vraiment mal les 2 derniers km, qui sont atrocement difficiles, des rampes à plus de 12%, entre le vide et la roche. Je pose pied à terre à 100 mètres de la ligne, tellement je suis mort, je remonte à l'aide d'une poussette de spectateur. Cuit.
Epilogue :
Sur l'autre versant après 4 km de descente, à La Mongie, un repas est servi, mais je suis allé trop loin dans la douleur et mon estomac, vidé de sang et contracté, n'accepte plus la nourriture, rien ne passe. Je laisse tomber et file à la bagnole 25 km plus loin tout en descente, manière de décontracter et de tourner les jambes.
Au final : 142ème sur 403 finishers sur ce parcours, pour 482 inscrits. Correct, sans plus.
Aller un petit CR de ce qui sera probablement ma seule cyclo de l'année.
Prépa :
rien de spécial; inscription par lassitude de l'Ufolep cette année, je me suis dit que ça ferait un objectif pour continuer à rouler. Pas trop fait de grands cols avant, par faute de temps ou à cause de la canicule.
Jours d'avant et nuit et trajet :
rien de spécial, j'ai mal dormi (3 h peut-être, la chienne ne faisait que bouger dans la chambre, des aller-retours toute la nuit). J'y vais en bagnole par les petites routes, il fait sombre, y'a du crachin breton, je ne vois que dalle et à 5-6h du mat tous les chats sont de sortie; par chance j'en n'ai écrasé aucun.
Avant le départ :
dossard, salutation de connaissance, mise en tenue, je m'habille en été avec les manchettes. Je suis un des premiers sur la ligne; mais voilà, ce qui devait arriver, arriva : la taupe frappe au guichet, je m'éclipse, y'a évidemment la queue à l'endroit adéquat; par chance, on est juste à côté du Stade Bagnérais (grand club de rugby autrefois) et encore par chance, les vestiaires sont ouverts... Quand je reviens sur la ligne après avoir poser la marchandise, je suis au fond du fond avec 400 cyclistes devant moi, il est 7h du matin, il bruine.
La "course":
Comme souvent et comme un débile, partant du fond, je m'amuse à remonter tout le monde dans les 15 premiers km de faux-plat montant entre Bagnères et Ste-Marie de Campan. Je rejoins finalement le peloton de tête composé d'une centaine d'individus. (y'a un segment où je suis classé 88 sur 14000

Puis je décroche volontairement des les premières rampes d'Aspin. Ce col fait 12 km, mais en réalité les 7 premiers km ne sont que des faux-plats à 3% de moyenne, seuls les 5 derniers km par ce versant sont "durs", à 8%.
J'y monte à mon train et me trouve plutôt bien. Les jambes tournent correct. On est dans la brume entourés par les sapins, l'ambiance est calme et mystérieuse. J'apprécie.
Descente humide et bouses de vache écrasées, j'y vais prudemment (euphémisme pour moi). Je suis dépassé par un groupe de 15 êtres humains, sur lequel je reviens dans la vallée.
Petit tour et détour dans la vallée de la Neste pour rejoindre le pied de la Hourquette, ça roulotte dans le petit grupetto de 20 dont je fais partie. On accélère un peu juste avant le pied, je fais ma part de boulot, ni plus, ni moins. Le ciel est toujours aussi bas.
On attaque la Hourquette d'Ancizan, le groupe explose bien sûr. Ce petit col de 10 bornes est difficile, petite route étroite et granuleuse tout en forêt, les 4-5 premiers km sont rudes à 9-10%, puis il y a un répit au milieu (1 km à 5%) et enfin les 4 derniers km sont réguliers à 7-8%. Je monte à mon rythme, plutôt tranquille sans faire attention aux autres, je dépasse, on me dépasse, tout celà est anecdotique si loin de la tête de course.
Toujours dans la brume et la forêt, l'ambiance est un peu fraîche, un peu la sensation d'être sur un tapis roulant. C'est paisible malgré tout, silencieux, le brouillard atténue les sons, les effluves des épicéas sont apaisantes, je vois aussi quelques frènes et autres hêtres des montagnes qui ne poussent qu'à ces altitudes dans le sud-ouest.
Le sommet et première pose ravito, coca, abricots secs dans les poches et saucisson.
La descente se fait bien, je l'apprécie par ce côté, peu technique et très jolie jusqu'au lac de Payolle (avec un petit raidar à remonter au tiers). Seulement, il me faut freiner par 3 fois à cause des vaches et des ânes qui n'en ont strictement rien à foutre de nous autres, les connards de cyclistes, et qui traversent devant nous sans un regard, comme si nous n'étions que de vulgaires mouches colorées.
Puis vient un enchaînement de 4 vallées, longues, sur des routes assez grosses et sous la grisaille. C'est un peu fastidieux. Je me retrouve d'abord pendant un long moment dans un groupe de 4, dont un espagnol et une femme. On roule plutôt pas mal, chacun fait sa part, même l'humain de sexe féminin (elle fera finalement 3ème féminine et me remerciera, à l'arrivée, de l'avoir bien aidé). Bon après je ne me défonce pas non plus, car à 4, on a bien peu de chance de revenir sur qui que se soit, par contre, ça va revenir de l'arrière à coup sûr.
Et j'ai raison, on se retrouve dons à 15 après la côte de Loucrup, puis à 20 à Lourdes, puis à 50 à Argelès-Gazost! Donc je l'écris pour tout ce qui me lisent : sur les cyclos de montagne rien ne sert de rouler et de se défoncer dans les vallées si on est seul ou dans un trop petit groupe (sauf si on est professionnel), mieux vaut attendre les gros groupes qui reviennent toujours à coup sûr de derrière puis se caler tranquille dans l'aspi en attendant le prochain col.
Enfin, on arrive à Luz-St Sauveur, le pied du "géant des Pyrénées", le bien nommé Tourmalet. Déjà 140 bornes dans les pattes. 17 bornes à plus de 8% de moyenne

Je gère la première moitié, plutôt doucement, mais ça passe. On a rattrapé les derniers du petit parcours, du coup je dépasse pas mal de monde, ce qui motive un tout petit peu. On passe le plafond nuageux et à Barèges on se retrouve sous le Soleil qui tape assez dur, bien que la température soit tout à fait correcte. Mais après ce village, les rampes sont affreuses et les choses se compliquent pour moi, je ressens les premiers signes de faiblesse et de faillite psychologique. Merde, va falloir finir au mental, le ras-le-bol me titille. Mais bon, je suis entouré par les zombies et là où je me trouve plus personne n'a d'ailes. Même galère. Je m'arrête au dernier ravito à 6 bornes du sommet, coca encore et jambon; je retrouve dans ma poche 3 Vache-qui-rit que j'avais prise dans la vallée, choix curieux (je n'y toucherai pas, gâchis de nourriture). Ce ravito ne me requinque pas du tout, c'est pire je trouve. Je déserre complètement mes godasses (gros échauffements aux pieds). Et là on voit le sommet du Tourmalet qui semble incroyablement haut, à la hauteur d'au moins 2 Tour Eiffel, c'est saisissant, vertigineux et magnifique. Ce col est le seul des Pyrénées, à mon sens, que l'on peut qualifier de grandiose, un géant, le seul qui peut rivaliser avec les grands cols alpins.
Bref, je finis je ne sais trop comment. Je suis vraiment mal les 2 derniers km, qui sont atrocement difficiles, des rampes à plus de 12%, entre le vide et la roche. Je pose pied à terre à 100 mètres de la ligne, tellement je suis mort, je remonte à l'aide d'une poussette de spectateur. Cuit.
Epilogue :
Sur l'autre versant après 4 km de descente, à La Mongie, un repas est servi, mais je suis allé trop loin dans la douleur et mon estomac, vidé de sang et contracté, n'accepte plus la nourriture, rien ne passe. Je laisse tomber et file à la bagnole 25 km plus loin tout en descente, manière de décontracter et de tourner les jambes.
Au final : 142ème sur 403 finishers sur ce parcours, pour 482 inscrits. Correct, sans plus.