Les moralistes forcenés et les procureurs médiatiques me filent de plus en plus de boutons. Encore plus lorsqu'ils sont manichéens , nationalistes et incohérents , comme Vayer. C'est la tendance du monde médiatique moderne: il faut couper des têtes, il faut exalter la "pureté" . On le voit notamment avec les dessinateurs satiriques, ces fantassins de la démocratie de plus en plus menacés par la susceptibilité des foules vertueuses ( le New York Times qui stoppe ses dessins pour ne froisser personne , quel sommet de lâcheté !

). Les cyclistes sont des proies idéales pour un journal tellement bien-pensant comme Le Monde. Le cycliste, c le dopage, la triche, l'immoralité, l'impureté, et pas grand chose d'autre. Ne parlons surtout pas de sacrifices, de mental, d'ascétisme, de discipline de fer, de qualités athlétiques sortant de la norme, etc.

Surtout ne retenir que le pas bon, le sale, laissons de côté le reste. Ou alors soyons encore plus cons que ça: noircissons à mort le "méchant", blanchissons de même le "gentil" (spécialité de Vayer, ça ). Le public ne marche que comme ça, le gris clair et le gris foncé ne l'intéressent pas, il lui faut du noir et du blanc, point.
A quand un regard cohérent et exhaustif sur le cyclisme ? Regarder le négatif, certes, critiquer férocement les faiblesses de la lutte antidopage et les magouilles du gros fric ( la Sky qui obtient la relaxe de Froome, si elle est pas belle, celle-là

), ne pas fermer les yeux sur des performances toujours aussi suspicieuses, mais jeter aussi un coup d'œil du côté de la vie du coureur, ses souffrances, ses sacrifices, ses difficultés à joindre les 2 bouts et à faire vivre sa famille, parfois (souvent ?). Des états généraux, voilà ce qu'il faudrait, avec prise de parole de tous, y compris les médecins, et surtout les cyclistes. Mais sans moralisme inquisiteur, sans jugement. Débattre, chercher des solutions, permettre aux coureurs de pouvoir vivre décemment sans se sentir, parfois, dans l'obligation de mettre la main dans le pot de confiture. Limiter les puissances économiques. Discuter, quoi.
