Tour de France 2019

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iskinni
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Re: Tour de France 2019

Bradounet_ a écrit : 04 juil. 2019, 21:15 Fuglsang vient de terminer 10e de la Vuelta 2011. :rabbit:
je me suis dit je vais corriger bradounet je reve, j'y croyais pas au fond de moi je me suis dit c'est pas possible

et effectivement c'était pas possible :genance:
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damienleflahute
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Re: Tour de France 2019

Bradounet_ a écrit : 04 juil. 2019, 19:59 Cette année, les trois grands favoris au départ du Tour de Franc (Thomas, Bernal, Fuglsang) cumulent à eux trois 3 top10 en GT... soit autant de top11 que Maxime Monfort. :elephant:
Belle stat qui remet l'église au milieu du village! :ouch:
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Bradounet_
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Re: Tour de France 2019

C'est Fuglsang qui m'a fait la plus grosse impression lors de la montée de rampe du podium, aucun signe de douleur malgré la pente, visage relâché, et souriant, se permettant même de lever une main pour saluer ses groupies.
Bernal a tenté la même entrée en scène mais il a vite du remettre les deux mains sur le cintre à mi-pente.
Kelderman m'a paru bien en joues avec encore de la couenne autour du biceps/triceps/pli du coude.
Naesen au contraire, bel affûtage, mandibule saillante, beau bronzage, il sera sans doute un des plus utiles à Raymond en montagne.
Van Baarle semblait fatigué/effacé/à l'écart/soucieux du boulot qui l'attend, on ne sent pas une grosse convivialité dans cette équipe Ineos.
William Bonnet, on le voit sur son vélo un dimanche matin, on a du mal à imaginer qu'il part pour trois semaines de TdF.
Et Groenewegen est prêt lui aussi pour la Coupe du Monde de rugby.
Wout Van Aert a du charisme à revendre, dans ce domaine, il surpasse Van der Poel.

Voilà, ce sont des petits indices qui ne trompent pas.
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Re: Tour de France 2019

Bradounet_ a écrit : 04 juil. 2019, 21:30 C'est Fuglsang qui m'a fait la plus grosse impression lors de la montée de rampe du podium, aucun signe de douleur malgré la pente, visage relâché, et souriant, se permettant même de lever une main pour saluer ses groupies.
Bernal a tenté la même entrée en scène mais il a vite du remettre les deux mains sur le cintre à mi-pente.
Kelderman m'a paru bien en joues avec encore de la couenne autour du biceps/triceps/pli du coude.
Naesen au contraire, bel affûtage, mandibule saillante, beau bronzage, il sera sans doute un des plus utiles à Raymond en montagne.
Van Baarle semblait fatigué/effacé/à l'écart/soucieux du boulot qui l'attend, on ne sent pas une grosse convivialité dans cette équipe Ineos.
William Bonnet, on le voit sur son vélo un dimanche matin, on a du mal à imaginer qu'il part pour trois semaines de TdF.
Et Groenewegen est prêt lui aussi pour la Coupe du Monde de rugby.
Wout Van Aert a du charisme à revendre, dans ce domaine, il surpasse Van der Poel.

Voilà, ce sont des petits indices qui ne trompent pas.
j'avais cru lire que fuglsang etait assez stressé de nature/supportant mal la pression,pas sur que ce role de leader ne lui pese pas à un moment donné.
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Re: Tour de France 2019

Fulgsang a pourtant déclaré qu'il rêvait de gagner le Tour et qu'il visait la gagne cette car il a plus d'expérience que l'an passé (12ème à 33 ans en 2018).
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Re: Tour de France 2019

Le sucre sportif a écrit : 04 juil. 2019, 18:21 Vous êtes sûr que ça se passe en Belgique ?
Bettiol présenté au public comme le vainqueur du Ronde, et un wooouh à peine audible.

Uran qui chauffe le public colombien gros wooouh de la part du public :metalhead:

Le Ronde a-t-il perdu de sa superbe ? :reflexion:
Ce sont des bruxellois, pas des flamands :spamafote:
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Re: Tour de France 2019

sympa cette présentation dans bruxelles, beau lieu et la foule était là

présentateurs pas top par contre

"artistes" bof, ça cassait un peu l'ambiance et mettait limite mal à l'aise


le truc que je retiens c'est la présentation ineos : petit suspense quant à savoir vers qui va se diriger en premier le speaker...
....et c'est vers bernal! bon là on peut se dire qu'il peut poser une question sur sa progression, sa nationalité, son rôle, ses ambitions... et ben il lui dit directement que merckx pense qu'il est le meilleur en haute montagne et qu'il y a beaucoup de haute montagne cette année, puis il lui passe le micro :genance:
"démerde-toi avec ça :kisskiss:
bernal piégé :sorry:

on voit pas directement le visage de thomas mais sacré affront tout de même, le gars est vraiment pas considéré :ouch:
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Re: Tour de France 2019

Bradounet_ a écrit : 04 juil. 2019, 21:30 C'est Fuglsang qui m'a fait la plus grosse impression lors de la montée de rampe du podium, aucun signe de douleur malgré la pente, visage relâché, et souriant, se permettant même de lever une main pour saluer ses groupies.
froome l'aurait passée en moulinette à 150 tours/minute et dumoulin en position CLM :metalhead:
belle perf de porte qui a évité la boîte :contador1:
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Re: Tour de France 2019

Pas trop de top sprinters cette (Ewan, Sagan, Viviani et Groenewegen); les autres sont plus des seconds couteaux (Matthews, Colbrelli).

Et surtout beaucoup d'équipes sans véritables sprinters, ni coureurs pouvant sérieusement jouer le CG.
Tout ça pour dire que peut-être que les étapes de plat et surtout les un peu plus vallonées pourraient bien être plus animées qu'à l'accoutumée. Je pense que moins d'équipes vont contrôlées (ceci dit DQS, Jumbo, Lotto et Bora, suffisent à revenir sur n'importe quelle échappée).
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Re: Tour de France 2019

Tout est dit entre parenthèses
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Re: Tour de France 2019

Je sais que ca aurait plus ca place dans le topic GFDJ mais je pense que poster ici ca permettra au plus grand nombre de lire cette interview de lequipe que je trouve vraiment bien sur Pinot


« Vous revenez sur le Tour après un an d'absence et deux abandons. Où en est votre relation avec cette épreuve ?
C'est je t'aime, moi non plus. Quand je finis le Tour, en général, c'est qu'il s'est passé des grandes choses. Je sais que d'ici la fin de ma carrière, j'aurai encore des abandons sur le Tour, mais je sais aussi qu'il y aura un Tour de France, un jour, où les planètes seront alignées, que j'y ferai quelque chose d'encore plus fort que ce que j'ai déjà réalisé (3e en 2014). J'en suis convaincu.

Comment peut-on être convaincu de cela ?
Parce que je sais qu'il y a une justice quelque part, qu'un jour la chance va tourner et que je ne mérite pas ces abandons sur les grands Tours. Quelque chose va m'arriver, j'en suis sûr. J'ai l'impression que c'est écrit qu'il va se passer quelque chose de grand, dans les prochaines années, ou cette année, je ne sais pas quand.

C'est le sentiment qui domine, l'injustice ?
Oui, parce que j'ai toujours tout fait correctement, je donne le maximum, à l'entraînement, en course, et il y a tout le temps une connerie qui me tombe dessus. Et sur un Tour de France, quand tu chopes une bronchite ou un truc comme ça, c'est mort, tu ne peux plus évoluer à ton niveau. Pour moi, j'ai une carrière trop frustrante et je sais qu'un jour, quelque chose va se passer pour effacer tout ça.

Vous avez réussi à mieux accepter ces échecs au fil des années ?
Forcément, je suis obligé de prendre plus de recul, parce que sinon, à un moment, ça te détruit. Des fois, t'as envie de tout balancer, dire stop. Le dernier exemple, c'est au Dauphiné, je tombe malade le lundi soir après avoir montré que j'étais très fort (4e de la 2e étape), et après je me tape cinq jours d'antibiotiques, je ne suis plus à mon niveau et je fais cinquième en mauvaise condition. Ça me frustre parce que j'avais la gagne dans la patte.

Ça fait quoi de rentrer chez soi pendant le Tour ?
(Il rit.) Dans ma carrière, j'ai dû abandonner cinq fois peut-être, mais c'est cinq fois sur les grands Tours. Quand je rentre à la maison, j'ai toujours la même image en tête. Tu es dans la voiture, sur l'autoroute, tu écoutes la radio, ça parle du Tour de France, et là tu te sens vraiment seul. Tu arrives à la maison, subitement c'est très calme, et là je le vis très mal. Ça prend du temps, on se reconstruit et après je repars avec plus d'envie à chaque fois. Je suis un peu usé de tout ça, mais c'est mon histoire. Bâcher un Tour de France, ce n'est pas comme une Vuelta, c'est dur à oublier, tout le monde t'en parle. Même quand je suis tout seul au bord de mon étang en train de pêcher, il n'y a que le Tour dans mes pensées. C'est dur, mais je suis en paix avec moi-même, je sais que j'ai donné le maximum, faut juste que le Tour passe et que ce soit fini. Je serre les dents pendant une semaine et ensuite, ça va.

En 2012, vous gagnez votre première étape à Porrentruy. Parce que vous aviez connu l'échec la veille à la Planche des Belles Filles (15e à 1'24" de Froome) ?
Non, c'est des conneries ça. En 2012, on va dire que je suis arrivé sur le Tour en short-claquettes avec mes copains, Arthur (Vichot) et Anthony (Roux) (il rit). Je ne prenais pas le Tour au sérieux, je m'en foutais, jusqu'à ma victoire (il n'était pas prévu qu'il dispute le Tour en début d'année). Et le jour où je gagne, c'est le tournant de ma carrière. À partir de Porrentruy, je ne voyais plus le vélo pareil, je n'avais plus la même pression, parce qu'avant, on était au village-départ une heure et demie avant le départ et on rigolait avec le clown du village. On se collait des tatouages sur les jambes, on était des enfants. Et après, je n'avais plus le droit de faire ça, les gens se mettent à attendre de toi quelque chose, j'étais dans le top 10 du général et à partir de là, ce n'était plus aussi marrant. Là, je suis entré dans le milieu du Tour, du vélo, dans le fait d'être le leader d'une équipe, et je ne pouvais plus me permettre de faire le con comme je le faisais.

Ce qui est une bonne chose ou pas ?
Un peu des deux, forcément. Il n'y a plus d'insouciance, mais tu deviens un vrai coureur, et c'est ce que j'ai toujours voulu être. Le Tour se passe, je fais encore deuxième à la Toussuire devant les favoris (lors de la 11e étape, quatre jours plus tard), je passe un palier et arrive le Tour 2013, où je prends une claque dans la gueule comme je n'en ai jamais pris. À partir de ce jour-là, il y a des étiquettes qui se sont collées à moi, parce que je "pète" dans une descente (dans le port de Pailhères), alors que je n'étais même pas lucide et que je ne me souviens de rien, les journalistes, comme quoi je ne les aime pas, ou la pression médiatique. Ces étiquettes, je les aurai jusqu'à la fin de ma carrière, mais personne ne se rend compte qu'à vingt-trois ans, on te lâche au milieu du Tour, on n'avait pas d'attaché de presse, j'avais des journalistes au téléphone trois fois par jour, j'étais complètement usé, cramé. Je n'étais pas prêt du tout à être leader.

Vous aviez senti tout ça avant le départ du Tour en 2013 ?
Oui, la pression m'a bouilli la cervelle. J'ai fait le Tour de Suisse cette année-là, je crois que je finis quatrième (à 1'26'' du Portugais Rui Costa). Donc j'étais en bonne condition pour jouer sur le Tour, mais entre la Suisse et le Tour, la pression monte et puis ça explose.

Dans quel état étiez-vous arrivé sur le Tour ?
Au moment de faire ma valise le mercredi matin, je m'en souviendrai toute ma vie, j'en pleurais. Parce que je n'avais pas envie et je sentais que ça allait mal se passer. Je pleurais, j'étais fatigué mentalement et je savais très bien que je ne pouvais pas assumer ce qu'on allait me demander, que ce soit vis-à-vis de l'équipe, qui avait été construite autour de moi, et surtout l'attente du public et des médias. Mais je devais faire face, donc j'ai dû mentir, dire que j'étais en condition alors que je ne l'étais pas. À vingt-trois ans, j'étais trop jeune.

Vous en êtes-vous ouvert à l'époque ?
J'en ai parlé à mon frère (Julien, aussi entraîneur de Groupama-FDJ), mais c'est tout. Je suis quelqu'un qui garde beaucoup de choses, trop de choses.

On se souvient de vous en Corse, après la 3e étape, assis sur une glacière, totalement carbonisé...
Oui, c'était compliqué. Par rapport à 2012 où le Tour était encore un jeu, là je me suis rendu compte que ça n'en était plus un. J'étais lâché au milieu de tout le monde, et je n'étais pas du tout prêt pour tout ça. Mon frère avait dit dans une interview que gagner à Porrentruy, c'était bien, mais que ça allait me desservir pour plus tard. Et c'était une vérité.

Racontez-nous cette fameuse descente du port de Pailhères...
Déjà dans le col, je ne sais pas comment je fais pour basculer avec les favoris et après je suis carbonisé, je ne suis plus lucide. Tout s'emmêle, je chope une angine, je monte le mont Ventoux à quarante de fièvre, le deuxième pire moment de ma carrière après le Giro l'an dernier (victime d'une défaillance à la veille de l'arrivée, il sera même hospitalisé en proie à des problèmes respiratoires). L'épuisement, et puis t'entends les gens au bord de la route qui disent : "Ah, c'est Pinot, qu'est-ce qu'il fout là ?" C'est horrible (il rigole). Je n'étais même pas capable de suivre le gruppetto. J'avais peur pour moi, je suis arrivé dans le bus dans un état pas possible, je suis allé au lit à 18 heures, je me suis réveillé le lendemain matin, et je suis rentré chez moi, en voiture.

Mais l'année suivante, vous rebondissez...
Je fais le podium en 2014 parce que j'ai vécu tout ça en 2013. J'arrive avec la peur de l'échec, c'est sûr, mais ce n'est plus du tout pareil. J'avais appris à relativiser. Rater le Tour, tu n'en meurs pas, et heureusement. J'ai tellement appris en 2012 et 2013 que j'ai gagné dix ans de carrière.

Du coup, vos abandons en 2016 et 2017 sont plus faciles à accepter ?
Ils sont durs, mais ça passe. Je ne me rappelle même pas comment j'abandonne en 2016 (il ne prend pas le départ d'un chrono individuel lors de la 13e étape, diminué par un virus). En 2013, je me souviens de tous les détails minute par minute, alors qu'en 2016 et 2017, je m'en souviens à peine, c'est bien la preuve que j'y portais moins d'importance. Dans une carrière, on est obligés de prendre des claques pour avancer. Ce qui s'est passé au Giro l'an dernier, ça a fait mal aussi, parce que c'est un des objectifs de ma carrière, je le touchais et voir ensuite comment je m'en suis sorti... Il y a beaucoup de coureurs qui auraient baissé les bras. Quand je vois que dès le Tour de Pologne (début août, il finira 3e du général), je suis prêt à nouveau et que certains disent que je n'ai pas de mental, putain... Je pense justement que c'est là que je suis le plus fort. Le mental, c'est peut-être ma qualité première.

Vous en avez marre d'entendre ça ?
Pffff... Je m'en fous. C'est pas que j'en ai marre, mais c'est tellement facile la critique. Quand tu vois les réseaux sociaux aujourd'hui, le mec qui n'arrive pas à faire abstraction de ça, il est mort.

Elle vient d'où, cette force mentale ?
C'est comme ça. J'ai eu des soucis aussi dans ma vie privée l'an dernier, je n'étais pas épanoui, mais j'ai fait face parce que mentalement, je suis costaud.

Quels problèmes privés ?
C'est intime. Je sais qu'on a beau être leader d'une équipe, on a une vie aussi à l'extérieur du vélo, et on ne peut pas savoir tout ce qui se passe dans la vie des gens. On est comme tout le monde finalement.

Parlez-nous de votre santé fragile. Pourquoi a-t-on l'impression que dès qu'un microbe traîne, il est pour vous ? Le problème est-il devenu psychologique ?
Déjà, je crois qu'il y a une part héréditaire et génétique là-dedans. Ma mère est comme ça aussi, mon frère, ma soeur... On essaie de mettre des choses en place pour booster mes défenses immunitaires, mais au bout d'un moment, le naturel est là. C'est sûr que j'ai tout le temps la peur de tomber malade, quand t'es en forme, t'y penses, tu te dis putain, il ne faut pas que ça arrive. Donc ça fait cogiter, forcément, mais est-ce que c'est ça qui me fait aussi tomber malade, tu ne peux pas le savoir.

Vous y pensez souvent ?
Ben, je sais que je serai en forme sur le Tour cette année, et il n'y a que ça qui pourra m'empêcher d'évoluer à mon niveau. C'est ça qui m'embête le plus.

Vous faites attention à plein de choses du coup ?
Justement, j'essaie de ne pas trop y penser, de ne pas devenir parano là-dessus. Sortir avec un pull alors qu'il fait 40 degrés (il sourit)... Je fais attention, bien sûr, mais je ne veux pas en rajouter non plus parce que ce n'est pas bon de psychoter là-dessus. L'an dernier, j'ai enfin pu évoluer deux mois de suite à mon vrai niveau, de la Vuelta jusqu'à la Lombardie, et ça faisait tellement longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Au Dauphiné, on n'a pas dit que j'étais malade, ça s'est su un peu... Mais voilà, comme d'habitude, mon seul adversaire, c'était moi, parce que si je ne tombe pas malade, je fais autre chose que cinquième. Ça a toujours été mon problème. Bien sûr qu'il y a des coureurs plus forts que moi, mais mes adversaires sont comme ils sont, ça je m'en fous, mon problème, mon adversaire, c'est moi, c'est cette fragilité qui me pourrit la vie et me frustre.

Le problème n'est-il pas plus large que votre santé ? Vous faites-vous confiance mentalement aujourd'hui ?
Oui, je sais que j'ai pris de la caisse, je sens que je suis dans mes belles années. Je fais le métier. Normalement, il n'y a pas de raisons que ça ne marche pas. Mon gros point faible, c'est ma fragilité.

À 100 %, où vous voyez-vous ?
Sur le Tour cette année ?

Par exemple...
Je ne sais pas, je ne peux pas dire. Je sais que ma vraie place n'est pas loin du podium, après sur quelle marche ?

Pensez-vous pouvoir gagner ?
Si on pose cette question à Carapaz au départ du Giro, il répond quoi ?

Ben peut-être qu'il répond oui...
Ou peut-être non. Tu peux dire oui, mais quand tu es au départ d'une course, on ne pense pas à ça. On ne va pas dire : "Ah tiens, je vais viser troisième, ou premier..." On essaie de faire le mieux possible, et ça mènera où ça mènera. Il y a des coureurs qui sont plus forts que moi au départ, mais rien n'est interdit. Je ne m'interdis rien de toute façon.

Qui est plus fort que vous ?
Les trois grands favoris à mes yeux. Thomas, le vainqueur sortant, Fuglsang et Bernal. On dit qu'il y a beaucoup de forfaits, mais Bernal ne devait pas être là, il devait faire le Giro. On a perdu Froome sur chute, mais on a récupéré Bernal. Ça équilibre. Pour moi, avec ce qu'il a montré depuis le début de l'année (victoire à Liège-Bastogne-Liège et sur le Critérium du Dauphiné), Fuglsang est même le favori numéro un.

Sur trois semaines ?
Pourquoi pas ? Quand tu vois sa saison, je crois qu'il n'a jamais loupé le podium, qu'il n'a pas eu de jour sans de l'année.

Bernal est-il imprenable en montagne ?
Non, personne ne l'est. On dit que c'est un Tour ouvert, oui, mais on ne se rend pas compte de la densité du peloton et des leaders. C'est impressionnant. Plus les années passent et plus il y a d'outsiders. Pour moi, il y a trois favoris. Mais ensuite, il y a une quinzaine de coureurs qui peuvent entrer dans le top 5.

Mais Bernal, vous êtes surpris de son éclosion ?
On le savait. J'ai regardé un peu Paris-Nice, quand je vois comment il se débrouille dans les bordures, on tient un client là. C'est ça le plus épatant.

Et Thomas, sera-t-il remis de sa chute en Suisse ?
Pour moi, il n'y a aucun souci. Il a arrêté parce qu'il a tapé sa tête, mais, physiquement, il n'y aura aucune séquelle. Je pense que c'est un très gros bosseur, il a sans doute fait plus de travail que s'il avait fini le Tour de Suisse. Il sera présent.

Marc Madiot, votre manager, nous a dit un jour que votre problème, c'est que vous ne vouliez pas vraiment remporter le Tour. Vous en dites quoi ?
Oui, c'est vrai. Ce n'est pas une obsession... Non mais c'est vrai, parce que j'aime ma vie comme elle est en ce moment, c'est la vie dont je rêvais, et je sais que si je gagne le Tour de France, je n'aurai plus cette vie-là. Est-ce que j'ai envie de changer de vie ? Non (il sourit).

Ah oui ? Mais en même temps, vous n'allez pas cracher sur une victoire dans le Tour...
Bien sûr que non. C'est le rêve de tout coureur, mais ça implique des inconvénients. Le Français qui gagnera le Tour, ce sera une star. Et est-ce que j'ai envie d'être une star ? Non.

Pourquoi ?
Parce que ce n'est pas moi. Ce n'est pas mon caractère. Ce que j'aime, c'est être tranquille dans ma maison, avec mes animaux. C'est ça mon truc, je n'ai pas envie d'être dérangé, je n'ai pas envie de faire des pubs, des plateaux télé, ça ne m'intéresse pas. Chacun est comme il est, mais moi je ne cherche pas du tout la gloire ou la célébrité.

Comment concilier ces deux facettes du coup ? Finalement, pourquoi êtes-vous coureur professionnel ?
Parce que par contre j'aime le vélo, j'aime la course, le Tour. Les grandes courses, c'est tout, le reste ça ne m'intéresse pas. Quand tu es coureur pro, il y a beaucoup d'à-côtés, et ce sont ces à-côtés que j'ai mis du temps à accepter. J'ai appris à vivre en étant célèbre dans mon village (il rit), mais à l'échelle nationale, je ne suis pas prêt.

Et si ça devait arriver ?
Je ne me pose pas cette question, ça me permet de ne pas appréhender. Après, je ne sais pas, ce n'est pas non plus dégueulasse de gagner le Tour (il se marre)... On verra.

Avez-vous l'impression que l'extérieur vous a imposé le rêve de gagner le Tour ?
Oui, mais j'ai eu le choix aussi de changer d'équipe à un moment de ma carrière. Je suis français, dans une équipe française, donc forcément le sponsor attend le Tour de France. Si vraiment j'en n'avais plus envie, j'aurais changé d'équipe, en Italie, en Espagne, pour faire autre chose que le Tour de France.

Vous y avez pensé ?
Oui.

À quel moment ?
L'an dernier par exemple, ou même en 2013. Je rêvais du Giro, et je me suis dit pourquoi pas apprendre une nouvelle culture, prendre des cours d'italien, c'est un truc dont j'avais envie au début de ma carrière.

Et qu'est-ce qui vous a convaincu de ne pas le faire ?
Ici (Groupama-FDJ), c'est mon équipe, je me sens bien avec tout le monde. C'est devenu presque une famille, c'est une équipe forte, soudée, entre le staff, les coureurs, et je ne suis pas sûr de retrouver ça autre part.

Ne fallait-il pas à un moment quitter le cocon pour progresser ?
Ça, ce n'est pas vrai. Quand j'entends qu'on dit qu'il faut que je change d'équipe pour gagner le Tour, c'est faux. J'ai une équipe cette année sur le Tour, c'est la meilleure que j'ai jamais eue au départ. Elle n'a rien à envier à personne.

Mais alors quand vous parlez de planètes alignées un jour, on parle de quoi ? D'une victoire dans le Tour ?
Pas forcément. Un Tour réussi. Comme Julian (Alaphilippe) a pu faire l'an dernier, c'est magnifique (meilleur grimpeur avec deux victoires d'étape à la clé). Je sais que je vais revivre des émotions fortes sur le Tour, j'en ai envie, ça me manque. De revivre ce que j'ai vécu à l'Alpe-d'Huez (en 2015). Quand t'as goûté à ça... Ces ambiances dans les cols, c'est le summum du cyclisme, j'aime quand c'est un peu chaud, ça me fait du bien. Le virage des Hollandais, où j'avais attaqué, c'est monstrueux. Les motos qui n'avançaient pas assez vite à cause de la foule, l'odeur des fumigènes, de la bière... T'as des mecs qui courent à poil à côté de toi, tu ne t'en rends même pas compte, tu reçois des seaux d'eau dans la figure, c'est le folklo du Tour, la folie, ça me galvanise.

Pourquoi dites-vous que vous avez la vie dont vous aviez rêvé ?
J'ai gagné des courses au-delà de mes espérances, j'ai construit la maison que je voulais dans mon village, je me suis acheté des animaux, un grand étang, une ferme aussi. Grâce à mon métier, ma passion, sinon je n'aurais jamais pu me permettre tout ça. Donc je savoure et je sais que j'ai beaucoup de chance.

Combien avez-vous d'animaux ?
(Il se marre) J'en ai trente-cinq. Forcément, entre les moutons, les chèvres et les vaches, il y a du boulot. Mais j'en ai besoin, ça m'occupe l'esprit, ça m'aide à récupérer. Les animaux, la pêche, la nature, c'est vraiment mon truc. Après ma carrière, je sais que j'aurai fait le tour de la question avec le vélo, et j'aurai vraiment envie de me consacrer à tout ça, fabriquer quelque chose de mes mains, du miel, des choses que la nature nous donne…

Diriez-vous que votre nature n'est pas compatible avec le sport professionnel ?
À la base, j'étais un Bisounours. Je le suis toujours, mais un peu moins. Mon caractère n'est pas fait pour le Tour de France. Le Tour, c'est une bulle, une parenthèse. Tu ne t'en rends pas compte quand tu es dedans, mais quand tu en sors, tu réalises. Le lundi soir après l'arrivée sur les Champs, tu ressens un gouffre. Mais aujourd'hui, je suis conscient de tout ça. »
Dernière modification par rbl85 le 05 juil. 2019, 01:11, modifié 5 fois.
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Re: Tour de France 2019

alors que la côté de bernal s'était rapprochée de celle de thomas suite au tour de suisse (3,10 vs 2,90), ce soir elle vient de passer à 2,90 contre 3,70 (sur pmu)
donc bernal désormais net favori
on le voit aussi sur le topic du top 10 où, après les premières pages quintana ( :green: ), c'est la ribambelle de bernal (parsemés de thomas)
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Re: Tour de France 2019

Bradounet_ a écrit : 04 juil. 2019, 21:15 Fuglsang vient de terminer 10e de la Vuelta 2011. :rabbit:
S'il met près de 8 ans pour terminer une Vuelta (alors que Cobo et Froome avaient fait les 21 étapes en 7 jours), je vois mal comment il pourrait faire un podium sur le Tour. :smile:
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Re: Tour de France 2019

On3 a écrit : 04 juil. 2019, 15:11 Dédé en manque de résultats, il pourrait justement tout donner sur le vert et les sprints inter ...
Pour le maillot vert, si l'on considère les objectifs logiquement atteignables pour Dédé :
Le 15e d'une étape (plate) marque 2 points, tandis que le 6e d'un sprint intermédiaire marque 10 points. Autant en effet se concentrer sur les sprints intermédiaires, quitte à terminer 35e de l'étape.
Pauvre Dédé, quand on y pense, la vie dans les Ehpad bretons est bien difficile ... :exclaim:
A moins que la résurrection de Wawa ne s'étende aussi à Dédé ??? :hole:
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Wald
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Re: Tour de France 2019

Visez le maillot vert pour Greipel en se concentrant sur les sprints intermédiaires, cela tient un peu du fantasme. Il faudrait vraiment avec cette stratégie une distribution des places sur les sprints assez équilibrés entre les 10 meilleurs sprinteurs pour que cela marche. Et puis Greipel, sérieux, il ne va pas faire un truc qu’il n’a jamais fait.

Perso je préfère fantasmer sur une victoire de Greipel au sprint, cela me ferait même plus plaisir qu’une de Laporte (mon deuxième fantasme question sprint). Mais imaginez le pied, Greipel levant les bras après sa saison toute pourrie mais en mode revivor comme il le fait chaque année sur le tour.
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Re: Tour de France 2019

Bradounet_ a écrit : 04 juil. 2019, 15:02 Que penser de la prochaine lutte pour le maillot vert ?
Viviani et Groenewegen ne passent pas la montagne, et ne vont pas s’embêter à disputer les sprints inter je pense dans un premier temps.
...
Pour qu'un pur sprinter puisse battre Sagan au maillot vert, il faut qu'il domine complètement les autres à chaque fois, mais aussi que Sagan ne soit pas à son top. Or, cette année et pour le première fois, il semble pour l'instant un petit peu moyen. Pour l'instant du moins ...
Les points sur les étapes plates pour les 5 premiers sont 50 - 30 - 20 - 18 - 16.
Avec 3 victoires d'étapes, ça fait 150 points. Si pendant ce temps là, Sagan fait 3/4/5, il en récolte seulement 54.
Si j'étais Viviani ou Groenewegen, je commencerais par me mêler tranquillement aux sprints intermédiaires pendant les premiers jours, sans trop faire d'efforts, avant de voir comment ça se passe et s'il faut insister ou pas.
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Re: Tour de France 2019

La plupart des sprints inter sont avant la 1ere difficulté dans les étapes de montagne ou vallonnées
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Bradounet_
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Re: Tour de France 2019

Petite stat : le plus jeune vainqueur du Tour de France encore en vie a 33 ans. Il s'agit de Géronte Thomas.
Et celui de Roland-Garros a 32 ans.
Quand on vous dit que les jeunes de nos jours ne savent pas s’entraîner...

Situation presque inédite dans l'histoire puisqu'on n'avait plus connu un tel papy-boom depuis le Tour de France 1904 où le vainqueur sortant de la première édition Momo Garin avait 33 ans.
1904, édition où Riton Cornet triompha et qui reste toujours à ce jour à 19 ans le plus jeune vainqueur du TdF.
Les feux sont au vert donc pour Jean-François Bernal, deuxième plus jeune du TdF au départ cette année, afin d'imiter Cornet et de devenir le pionnier d'une nouvelle génération. Pour cela, il va lui falloir triompher de la geraintocratie d'Ineos et briser la G-monie de Thomas. Il se prépare à Andorre-la-Vieille dans les cols afin d'asphyxier le vieux en juillet.
Mais imiter Alizé Cornet serait déjà chose plus aisée puisqu'il suffit de repartir avec 2 roues de bicyclettes,3 no-shows et 1 caca nerveux.


Coté français, voici la dernière image en date (image d'archive je précise) du dernier vainqueur français d'un Tour de France ou d'un tournoi du Grand Chelem :
Image
Depuis, plusieurs générations de french losers ont déferlé sans crier gare : Pascal Simon, Thierry Champion, Thierry Tulasne, Ronan Pain Sec, Cédric Pioline, Jean Van de Velde, Guillaume Raoux, Jean Alesi, Stéphane Goubert, Fabrice Santoro, Christophe Mengin, Christophe Moreau, Amael Moinard, Paul-Henri Mathieu, Olivier Chiabodo, Sylvain Calzati, Richard Gasquet, Damien Monier, Josselin Ouanna, Romain Sicard, Jean-François Copé, Alexandre Sidorenko, Thibaut Pinot, Kenny de Schepper, Pierre Rolland, Namas Pamousse, Clément Chevrier, Benoit Perd.
Dernière modification par Bradounet_ le 05 juil. 2019, 06:11, modifié 1 fois.
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MiguelDelgado2
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Re: Tour de France 2019

Pinot portera le n°51. Je dis ça, je dis rien, mais bon, l'alignement des planètes, toussa ... l'histoire est en marche :metalhead:
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Steph86
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Re: Tour de France 2019

MiguelDelgado2 a écrit : 05 juil. 2019, 06:07 Pinot portera le n°51. Je dis ça, je dis rien, mais bon, l'alignement des planètes, toussa ... l'histoire est en marche :metalhead:
Y'a longtemps que ça ne marche plus trop cette histoire de dossard pastis...
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