ARDECHOISE 2019 PARCOURS LES SUCS
By El Pistolero 07

234 km pour 4240 m de dénivelé positif.
En cet an de grâce 2019, le noble Pistolero était à la base réticent à retourner sur les terres de ses exploits passés, jugeant qu'il était peut être temps de laisser la place à d'autres... Mais lors du printemps, il changea d'avis. Fut-ce une bonne idée ?
Ch 1 La Préparation
Après un hiver studieux où un temps correct de récupération fut, pour une fois, respecté, je décidais de moins me prendre la tête avec le spécifique et me cantonner à de l'endurance et de la force pour les sorties courtes. J'ai toujours trouvé que faire de la force était le meilleur entraînement possible (à tort sûrement). Fin avril mon suzerain m’annonçait une nouvelle formidable, j'étais sélectionné pour rendre visite à nos producteurs de cacao à Madagascar !
Si le début mai fut studieux, le 17 je m'embarquais dans un étrange oiseau métallique en terre royale pour me retrouver dans un pays totalement différent. Mes compagnons, très sympathiques, me demandaient mon objectif sur l'Ardéchoise... Et j'annonçais un top 20... Sous l'effet de l'alcool, je me sens un peu trop fort et j'ai peur de passer pour un idiot...
Cette semaine n'est pas très sérieuse, les hôtels étant "All Inclusive" ce qui signifie que tout breuvage était offert, la cervoise coula à flot...
Retour en France, après 2 sorties de remise en route, je me rend en terre austro-hongroise pour assister aux épousailles d'un ami. Au cours de la fête, sur un air traditionnel (Les Sardines du barde Patrick Sébastien) je me tordis la cheville.... Celle ci enfla, enfla et enfla...
N'étant pas du genre douillet (fier habitant du Vivarais, je méprise la douleur

), nous profitâmes de ce mariage pour visiter Vienne en galante compagnie, ma dulcinée épousée tantôt.
De retour en France, je me repose 3/4 jours et repars à l'assaut. Et je sens que cela revient vite ! Maintenant nous y voilà...
Ch 2 La Dernière Nuit
Comme chaque année, la nuit précédente se passe chez mes parents, à 12 km du départ. Je me restaure et me couche tôt, ayant un dossard prio, je pars à 7h30 et il faut que je me lève à 5h30 pour manger et bien digérer avant le lâcher de fauves.
Je monte dans la voiture et décide de rester sur ma playlist USB (me rappelant les déboires musicaux d'On3...) et j'écoute entre autre
Don't Stop Me Now de Queen et
Hallelujah de Jeff Buckley... On verra bien...
Je prend une petite route connue uniquement de ma communauté où je ne vois en général personne (j'évite ainsi les infidèles du 69, 38 ou 26) quand je vois une voiture dans un champ et des gars qui préparesnt leurs vélos... Etrange... En m'approchant je vois la tente 2 secondes de marque Quechua... Comment ces gusses sont arrivés là ? Bref question sans réponses, l'heure tourne, je me gare chez l'ami de mes parents, planque les clés de la Focus heu Nevada Break sous une souche et c'est parti !
Ch3 La Course
Comme vu plus haut, j'opte cette année pour un parcours différent, Les Sucs, un parcours qui fait la part belle au Mont Mezenc que l'on va contourner en passant par... La Haute Loire !
Le départ est donné dans la bourgade de St Félicien. Nous partons en faux plat descendant et j'essaye de commencer à remonter des places. J'entend un "Allez Laurent !" me retourne et voit ce gourgandin de Wauquiez... Ce con qui vole un dossard prio a des vrais cyclistes... #vomito.
J'arrive au pied du premier col en compagnie de 2 équipiers, Nico qui fait les Sucs comme moi et Lionel qui fait les Boutières (le 125). Etant tous les 3 de niveau similaire ou presque, on décide de rouler ensemble. Lionel décide d'abattre le plus gros du boulot.
A un moment une connaissance nous double, je fais l'effort pour revenir dans la roue, car je sais qu'il est costaud, ne fait que le 125 et passera des gros relais. Bonne analyse, il ne lésine pas ses efforts et nous conseilles (Nico et moi) de rester au chaud. Au sommet, on est une 15aine dans le groupe. Je m'élance en 2nde position pour la descente (hyper rapide, je déteste ça #tibopino) et miracle,
Hallelujah (tiens ????) je reste au contact du groupe jusqu'en bas ! En dernière position, mais je suis là !

Comme vous le voyez, je suis à l'aise dans ce col, en blanc sur la première photo, Nico.
Le col des Nonières passe sans aucun problème tout comme sa descente, mais au pied de celle ci, Richard (la connaissance) et Lionel nous quittent pour le petit parcours... Nous sommes désormais une 20aine et 5/6 gars viennent rouler devant. Moi, je filoche tel un Rui Costa des grands jours, surtout que je sens que j'ai les jambes !
Nous attaquons le col de Mézilhac, lieu traditionnel de la mise en route de mon
_plan !Cette fois ci je reste dans les roues jusqu'à 5/6 km du sommet où après une tergiversation du gars en tête de peloton (un belge qui roulait comme un con dans la vallée, relais hyper appuyés et tout) je passe devant en accélérant un petit peu. Le groupe s'étire et à la faveur d'une épingle, j'aperçois que nous ne sommes plus que 6 ou 7 et que Nico est loin... Tant pis, chacun sa course, si il est fort, je le reverrais... Sinon...
Au sommet, enfin à 2 km il ne reste dans ma roue qu'un gars avec un maillot de Chamrousse, il ne passe pas ce diable ! Du coup j'en pose une petite, il ne suit pas ! Je rattrape un gars un certain "Neal Mc Kintosh" (les noms sont inscris sur les dossards...) le gars me dit quelque chose, tant niveau style (dégingandé, roulant par à coups...) qu'au niveau du nom... Mais oui, il était là l'année dernière déjà ! Incroyable !
Après le col, le british file tout droit moi je pars à droite, me retourne et voit 3 gars pas très loin. Je décide d'attendre, on sait jamais. Mais un seul gars revient, les 2 autres explosent, le gars de Chamrousse qui me dit "Tu fais les Sucs ? On roule ensemble ?" Ok c'est parti. On rattrape un 3eme larron qui explose dans la bosse avant le Gerbier.
On contourne ce mythique mont pour rejoindre à travers une route vallonnée Les Estables (lieu de tournage du film Kaamelott) et la Haute Loire.
De là, nous attaquons le point culminant de l'Ardèche (car 1km après le village nous retrouvons le
_plus beau département du monde, le reste c'est de la merde en barre), le col de la Croix des Boutières où nous sommes dans le brouillard. Les petits cols s’enchaînent puis nous prenons la grande descente de St Clément sur une toute petite route.
On est seul dans la pampa, personne devant ni derrière quand soudain, revient sur nous... Un Vieux ! D'où sort il ? Il a dut faire une grosse descente en tout cas ! Nous attaquons un gros morceau, le col de l'Ardéchoise.
Sur une toute petite route, un col très irrégulier où les pentes passent de 3 à 11 % tout le long. Le vieux lâche des les premières rampes. Quand à moi, je me rend comte que la gars de Chamrousse est plus fort que moi... Il a bien caché son jeu, tout le long je pensais pouvoir le larguer tranquillement dans les derniers cols... Et bah non... Je continue de rouler, mais honnêtement, il fait plus de boulot que moi...
On double un gars ! Incroyable, ça fait un bail qu'on ne voyait personne ! Et à 1km du sommet un énorme bruit vient de ma roue arrière... Un bruit sourd continue... Je m'arrête, le gars me dit qu'il m'attend au ravito du sommet. En fait un petit caillou s'est coincé dans mon étrier... Impossible de l'enlever... Je finis le col (en redoublant un gars) et au ravito, je remplis mes bidons et à l'aide d'une cuillère plastique, me débarrasse de la caillasse.
Descente puis on rejoint les autres parcours sur une partie plate. Un gusse nous double hyper fort, je fais direct l'effort pour prendre la roue. Le gars pendant une 15aine de km ne va pas demander de relais et rouler à 40/45 km/h non stop ! Un nordiste qui me dira, "Au premières pentes, je me gare, je passe pas un pont..." Bah tant mieux pour nous.
Il reste 3 col, St Agrève, long et régulier dans lequel j'ai toujours eu du mal, Rochepaule, court et Lalouvesc, assez costaud mais bon, c'est le dernier on passera bien !
Le ch'ti s'écarte et un gars en bleu/blanc/rouge prend les rênes du groupe. Groupe qui au bout de 3 km est composé de 3 membres, le gars de Chamrousse, le tricolore et moi... Qui suit bien dans le dur, mais qui s'accroche, je sais que si je perd la roue, c'est mort, je vais prendre une branlée. Le temps de saluer un copain, je perd 10/15 m, mais je rebouche assez facilement... J'ai l'impression d'être
inarrêtable (tiens, tiens Dont Stop Me ?...) aujourd'hui. Le sommet arrive et on se lance dans la descente.Arrivé à un virage serré, les 2 doublent un gars mais moi je peux aps, je dois laisser passer le virage... Et bien sur erreur fatale, ils partent sans moi et mes piètres qualités de descendeur me font perdre du terrain...
Rochepaule se passe bien, en même temps, 3 km c'est pas long et je double pas mal de monde. Au final c'est un mal pour un bien, je monte à ma main et je monte bien ! Mais je souffre... Gros bordel au sommet, les gens s'arrêtent n'importe quand pour bouffer ou boire...
Arrive Lalouvesc, le dernier col et son début compliqué. Je grimpe tout sur la gauche de la route en criant "ça passe à gauche, merci !". Depuis le pied de St Agrève on a récupéré le 125, donc c'est des gars qui font 100 km de moins que moi que je double, pas du high level...
Je me trouve un nouveau copain, un gars en vert avec un Colnago rouge... Mais à 2 km du sommet, il me laisse filer en me disant qu'il est dans le rouge... Au sommet j'entend mon père qui me dit "Lance moi ton bidon !" j'obéis et 20 m plus loin, ma mère me tend un nouveau bidon, frais et plein d'Overstim's. Bien joué les anciens, c'était pas prévu, mais ça va m'aider, j'avais prévu de remplir un bidon aux WC publiques, pas la peine !

*
Sur ces photos je découvre
le gars en rouge qui a tenté de me ratonner tous le dernier col... On voit qu'il explose sur la dernière, mais je l'avais même pas remarqué !
Je fais mon record sur la dernière descente (Hallelujah ! Incroyable...) et je donne le peu qui'il me reste sur le dernier coup de cul et top 8h19 à mon compteur !
Officiellement 8h21min et une moyenne de 28 km/h ! Je finis 11eme scratch et 5eme dans ma catégorie, la 18/39 ans, j'ai vu que les 3 premiers avaient moins de 30 ans, donc que je fais 2 dans la catégorie fictive 30/39.
Petite binouze avec des collègues de boulot qui hallucinent de ma perf et on va manger la platrée de ravioles tout en se racontant notre course !
Quelle merveilleuse journée, quelle satisfaction d'avoir tenu jusqu'au bout et d'avoir fait un temps canon (je pensais que 8h30 serait déjà très bien) et fait de très bonnes descentes (pour moi hein !)
Strava :
https://www.strava.com/activities/2471784780