Quef a écrit : 13 juin 2019, 22:34
papou06 a écrit : 13 juin 2019, 22:11
Nibali en particulier, je pense qu'il s'en fout. Il a passé une bonne partie de sa carrière à aller sur les GT où la concurrence n'était pas la plus forte (c'est moins vrai ces dernières années).
Mais même en général, n'importe quel vainqueur du Tour, les circonstances lui importeront peu. C'est tellement énorme de gagner le Tour que toutes les circonstances favorables possibles sont au final négligeables.
Sauf qu'à chaque fois qu'on parle de la victoire d Nibali sur le Tour, on repense à l'absence de contradicteur. Ca joue un peu forcément.
Le Tour ne fait pas seul la légende d'un coureur qui le remporte. Un Carlos Sastre n'est pas entré au panthéon sous prétexte qu'il a gagné. Un Jalabert ou un Sean Kelly sont bien plus respectés car leur palmarès, qui ne comprend pas le Tour, sont bien plus respectables.
Il y a un cocktail d'éléments qui font la primauté du Tour, à commencer par sa position dans l'année. Mais je suis convaincu que la startlist fait aussi la grandeur du Tour, édition par édition. N'avons-nous pas vu ces derniers temps des débats sur l'intérêt croissant du Giro, en s'intéressant notamment aux noms qui s'y inscrivaient ?
Je relativise, mais dire que l'absence de Froome ne change rien à l'intérêt de la course, j'ai trouvé cela excessif. Ne serait-ce que pour le feuilleton du "record à égaler", qui aurait été martelé par les médias auprès d'un public large. Ne serait-ce que pour les problèmes potentiels (réels ou créés de toutes pièces) du ménage à 3 chez Ineos. Mais cela va même au-delà, Froome c'est un nom qui parle à tout le monde, c'est un produit marketing qu'ASO ne remplacera pas par un Adam Yates ou même un Tom Dumoulin...
Ca joue pour quelques passionnés qui aime bien débattre de tout. Mais Nibali, il s'en cogne certainement, et 95% du public également.
Après, évidemment, si tu compares Jalabert et Kelly, qui font partie des 15-20 plus grand coureurs de tous les temps à Sastre, gagner le Tour une fois ne compense pas les formidables carrières des 2 autres, mais ce n'est pas ce que j'ai dit.
Si on prend Quintana par exemple, je pense qu'il préférerait largement avoir gagné un Tour à la Sastre 2008 qu'avoir fini deux fois 2e derrière Froome.
Pour ce qui est des "noms qui parlent à tout le monde" : c'est justement exactement ce que dit Allezlasse : le Tour est plus grand que les noms, et c'est le Tour qui fait les champions, pas l'inverse. C'est un feuilleton de 3 semaines, et c'est le déroulement de ces 3 semaines qui est important bien plus que les noms. Prenons Barguil par exemple. Au départ du Tour il y a 2 ans, c'est un inconnu pour la très large majorité du grand public. Voeckler en 2004 pareil. Même un Alaphilippe, avant le Tour de l'an dernier, ça restait un coureur relativement méconnu du public du Tour par rapport au statut qu'il avait à la fin de l'épreuve
Les noms, les histoires, ils se créent pendant les 3 semaines de juillet.