Richard a écrit : 24 janv. 2019, 19:51
loloherrera a écrit : 24 janv. 2019, 14:20
Mais le calendrier était plus ou moins pareil avant. Ce qui fait sans doute la différence de nos jours, c'est la densité. Ou alors il n'y a plus de cador à la Merckx, Hinault ou Kelly. Même Valverde n'est pas aussi "complet".
Ce que je veux dire, c'est qu'être présent pour la gagne de disons MSR à LBL, ça semble quasi impossible de nos jours.
Mais peut-être que dans un avenir proche, un coureur me fera mentir
Je ne pense pas que l’époque actuelle manque de cadors à la Hinault, Kelly, etc.
Au contraire, elle en a beaucoup !
Ce qui relativise du coup le concept peut-être...?
À l’échelle d’une carrière pour les grands champions actuels, on peut briller (presque) partout.
Mais la spécialisation demeure indispensable ne serait-ce que par les pics de forme, impossible d’être en forme partout et tout le temps sur une saison.
C’est surtout ça la différence, la hiérarchie était naguère moins différenciée par épreuves car tout le monde courait partout toute l’année ou presque non ?
Mais aujourd’hui les Sagan, G.Thomas, Kwiatkowski, Wiggins, Valverde, Nibali, Dumoulin et d’autres encore, ne me paraissent pas intrinsequement moins cadors que bien des grands anciens.
Et la densité supérieure, le niveau moyen certainement compacté, ramassé à la hausse, n’empêche pas les vrais fuoriclasses de sortir du lot.
Le triplé inédit de Sagan, c’est bien à notre époque.
Le vainqueur du Tour qui compte une flandrienne et une flopée de titres sur piste à son palmarès (certes à différentes époques de sa carrière), c’est notre époque aussi !
Le concept de "spécialisation" n'est pas récent, il existait déjà avant les années 70. Fuente et Ocana ne mettaient jamais les pieds sur les classiques, Van Impe trés peu, Thévenet et Zoetemelk à peine plus. De Vlaeminck, Verbeeck, Dierickx, Godefroot, Leman, Basso, Raas, etc, étaient quasiment inexistants sur le Tour (quand ils y venaient), et seul De Vlaeminck disposait des qualités suffisantes pour terminer 4è d'un Giro. Dans les années 50-60, Van Steenbergen, De Bruyne et Van Looy ne gagnaient pas les mêmes courses qu'Anquetil. De même, dans les années 80, seuls Hinault jusqu'en 82, puis Kelly, étaient capables de disputer pratiquement toutes les grandes courses (classiques, GT, courses par étapes) en y étant performants. Ces gars étaient hors-normes.
Franchement, du Merckx et du Hinault, y en a pas. Le seul qui aurait pu peut-être s'en approcher, s'il l'avait voulu, c'est Valverde. Mais même lui il lui manque un petit quelque chose, notamment en montagne. On dit (à juste titre) que le niveau s'est densifié, ressérré, mais des gars capables de faire des saisons à la Merckx et Kelly, il n'y en avait déjà pas avant eux, même 30 ans en arrière, alors que les meilleurs sortaient plus nettement du lot. Coppi sélectionnait ses objectifs lors d'une saison, Bartali encore plus, et lorsque Bobet a réussi sa meilleure campagne de classiques, il a "explosé" sur le Tour. Ils étaient incapables de faire ce que faisait Merckx.
Merckx , Hinault, et même Kelly à un petit étage inférieur, sont de véritables exceptions, si l'on évoque la capacité d'un coureur à être performant tout au long d'une saison et dans tous les registres. On peut être un cador sans aller jusqu'à être un nouveau Merckx. Sagan, Froome, Nibali, Valverde, Boonen, Contador, Cancellara, Gilbert, Bettini, Bartoli, Musseuw sont des supers-champions, des fuoriclasses.