Un article assez
émouvant sur Stef Clement
https://www.ad.nl/wielrennen/stef-cleme ... ~ad96fabe/
Je traduis vite fait :
- Toute ma vie est bouleversée et je n'y étais pas préparé. Je fais une sortie de virage et la chute dans le ravin est assez douloureuse
- Sans le savoir j'ai couru ma dernière course en Romandie. Ensuite, j'ai eu des inflammations et de l'usure dans les articulations, on a fait plein d'examens... j'ai débuté les soins et ca semble fonctionner.
- Cet hiver je voulais reprendre l'entrainement tranquillement. Et soudainement l'équipe a décidé qu'il fallait mieux que j'arrête ma carrière. Qu'il n'étais pas bon pour ma santé de continuer. Que je ne pouvais plus être cycliste.
- J'ai envisagé de me battre contre cette décision. Mais à quoi bon ?
- L'équipe souhaite que je reste dans l'encadrement, et cela me permettra aussi d'avoir un nouveau départ professionnel.
- Ca fait très mal, le vélo était mon métier, ma passion, et une grande partie de ma vie sociale.
- Il faudra certainement que je discute avec un psychologue. Surtout que je vais continuer à travailler avec les mêmes personnes que celles qui m'ont accompagné dans ma chute.
- En quelque sorte, pendant ma carrière cycliste, tout mon développement personnel s'est arrêté. Parfois, lorsque je roulais seul, je me demandais si je me fixais assez de défis, s'il fallait que je me forme à quelque chose. Mais on m'a demandé à la radio, à la télé. J'ai une famille. J'ai affronté un divorce l'année dernière. J'avais déjà assez de choses à gérer.
- Ma vie sociale est totalement liée au vélo. Avec le coeur des coureurs Rabo/Jumbo, on a tout vécu ensemble. Mariage, naissances, décès, divorces...
- Mon nouveau rôle dans l'équipe est assez vague. Je serai aussi à la télé comme analyste. Le monde du vélo c'est mon truc. Mais il faut aussi que j'apprenne à connaitre le monde extérieur.
- Je n'ai jamais voulu être "trop" pris en charge par l'équipe. Mais après mon divorce je me suis rendu compte que je n'avais jamais pris un appartement moi même, pris un abonnement telephonique ou internet, etc... Je suis resté dans la vie d'un jeune garçon.
- J'ai fait une carrière très complète, avec 3 titres nationaux, une médaille mondiale... A cette période là tout me réussissait. Après, je me suis peut être trop souvent mis au service d'autres coureurs, pas forcément meilleurs. Mais je suis quelqu'un qui a besoin de certitudes. Lorsque je n'en ai pas, je préfère aider quelqu'un qui en a. C'est une forme de "peur de l'échec".
- Parfois je me disais "j'espère que je vais avoir une crevaison, au moins j'aurai une bonne excuse". Tous les coureurs connaissent cela, mais on n'aime pas l'admettre.
- Ce n'est pas par hasard que mon domaine était le clm. Il y a moins d'aléas et plus de contrôle. Je n'ai jamais été un coureur très intelligent, je n'ai jamais bien compris le "jeu". Mais j'étais loyal envers mes leaders.
- Cet été, lorsque j'étais blessé et que je regardais le TDF, ce fut un moment dur. Dans un groupe de 25, il restait Tolhoek, et j'ai compris que personne n'est irremplaçable.