Il y aurait un site où on peut trouver la liste des coureurs échappées par étape sur les anciennes éditions du TdF ?
J'aimerais faire un rapide comparatif avec les années 90/début 2000.
Parce que, dans mon souvenir, on n'avait que 3/4 formations avec un leader au général où il était interdit de s'échapper en première semaine + la Kelme équipe constituée uniquement de grimpeurs qu'on ne voyait absolument pas en première semaine mais après dès le premier col, c'était le festival.
Cette année, j'en compte onze ! A cela, on rajoute 6 équipes avec un sprinteur en mesure de gagner une étape (à présent, chaque sprinteur a besoin d'un train conséquent, donc interdit de s'échapper aussi dans ces équipes là), il nous reste à peine 5 équipes (Trek, Fortuneo, DE, Fortuneo, Cofidis) où les coureurs ont le permis de s'échapper, ce sont celles qu'on voit donc à tour de rôle dans les échappées.
Cette année, on n'a pas eu de lourdes chutes massives qui éliminent d'un seul coup trois leaders de la lutte au général et qui permet à leurs équipiers d’être libérer de leur tache d'esclave.
La bonne grosse chute massive de première semaine bien sale n'a pas que des mauvais cotés.
On aurait eu l'étape des pavés le lundi (vous ne connaissez donc pas les secteur pavés du bocage vendéen ?

), cela aurait permis de redistribuer plus tôt les cartes dans les équipes.
Imaginons, Bardet prend d'emblée 6 min dans la musette, ben ça libère du Gallopin, du Naesen, du Dillier...
Pareil chez Mitchelton, Bora, UAE...
Le parcours du TdF est dessiné avec l'idée de concerner le maximum de prétendants pour le podium le plus longtemps possible, et c'est là le gros problème.
Il est beaucoup plus simple de trouver un très bon grimpeur qu'un très bon grimpeur-rouleur, donc ça fait que la moitié des équipes ont de très grandes ambitions pour le général avec tous les coureurs sélectionnés en fonction de leur leader à qui ils restent 100% dévoués (certaines faisant fi un peu trop vite de l'étape pavé cependant, parce que suivant les conditions de course, il est possible qu'on ait des écarts réduits, donc ASO permet d'entretenir l'illusion chez UAE qu'un Dan Martin sera toujours en lice pour la victoire/le podium après l'étape des pavés, si on avait eu un CLM de 60 bornes à la place, Martin et UAE auraient tout de suite revu leur ambition à la baisse et UAE aurait diversifié ses angles d'attaque sur la durée du TdF).
Ensuite, la montagne ne fait plus de grande différences, donc il faut s'assurer de ne pas perdre du temps bêtement ailleurs d'où l'importance d'avoir une équipe solide épaulant intégralement son leader pour le général.
Il y a aussi un effet de mode où chaque leader du général qui pense pouvoir accrocher le podium veut se donner les moyens de la réussite , donc on copie ce qui ce fait chez Sky, Movistar avec un leader qui a besoin de 5 équipiers à lui tout seul.
Pareil pour les équipes de sprinteur, un Démare il lui faut au moins 4 mecs sinon il trouve que ce n'est pas assez.
Pas le souvenir qu'on avait ce phénomène aussi généralisé avant en dehors de la Saeco, Mercatone Uno...mais ça a toujours été dans la culture cycliste italienne d'avoir des équipes organisées autour d'un leader unique. Cette mode vient de là.
Enfin, je pense que, conjointement, les équipiers ont peur de ne pas pouvoir assumer leur part de boulot en deuxième moitié de TdF quand viendra leur tour.
Il y a 15/20 ans avec l'EPO et les transfusions à hautes doses d'hémoglobine, c'était beaucoup moins un problème, les gregarios étaient surement moins calculateurs, on récupérait sans problème d'une échappée au long cours et on pouvait remettre le couvert plusieurs jours de suite.
Depuis 2011, les récups en perfusion sont interdites.