Comme tout le monde je n'ai AUCUNE explication intelligente…
Mais il y a quand même quelque chose de très particulier qu'on a (re)découvert à l'occasion de ce Giro ce sont les vrais défaillances spectaculaires de coureurs jusque là au premier plan qui, sans préavis, dès le départ d'une étape n'ont soudain plus une goutte d'essence dans le moteur.
Car le scénario a strictement été le même pour Chaves, Yates et Pinot. Jusque là plutôt à leur niveau espéré (voire mieux !) ils tombent carrément en panne sèche d'une minute à l'autre à l'occasion de l'attaque de la première difficulté (pas particulièrement terrible au moment où le moteur s'arrête carrément !). C'est l'instantanéité et la radicalité de la défaillance qui m'a frappé, tant chez Chaves (on n'a pas vu les images mais tout le monde a tout d'abord pensé à un coup de moins bien lors d'un départ à froid, qu'il rentrerait sans problème dans la descente), que chez Yates au bout de moins d'un kilomètre d'une première ascension rythmée (mais pas à fond… il y avait bien 40 coureurs qui pouvaient suivre !) par les Sky ou aujourd'hui chez Pinot (sur la moto de l'Equipe Jérôme Pineau a dit qu'il venait de le remonter une minute avant et qu'il lui avait jeté un coup d'œil rassurant) alors qu'il n'y avait eut qu'une légère montée du rythme au moment d'aborder le premier col !
Et le plus spectaculaire sur les images c'est la soudaine incapacité de ces coureurs à suivre quiconque : que ce soit Yates hier ou Pinot aujourd'hui (et sans doute Chaves la semaine dernière quand il est revenu à 40" dans la roue d'un gros peloton mais incapable de faire le jump final) ils étaient soudain arrêtés (au sens propre !) sur la route, incapable de suivre le rythme des autres lâchés… et même, ensuite, rattrapés… et lâchés par des coureurs lâchés, eux, beaucoup plus tôt !
Guimard qui, pour une fois, n'y comprenait rien, évoquait des symptômes similaires à une terrible fringale… et c'est vrai que ça fait assez penser à ce genre de symptômes (sauf que ce ne sont pas des fringales car ils ne cherchent pas manifestement à s'alimenter ou à reprendre des forces).
Ils paraissent ne pas comprendre non plus ce qui leurs arrive… Comme s'ils n'avaient jamais pu imaginer se retrouver un jour à ce point sans la moindre force ! Et ce sont des pannes "durables" car pas plus Chaves depuis, que Yates aujourd'hui, n'ont retrouvé la moindre capacité à suivre le niveau de leurs équipiers ensuite !
La défaillance de Pozzovivo hier est beaucoup plus "classique" : tout à coup, après être sans doute resté limite un bon moment, il lâche et perd beaucoup de temps régulièrement. Mais le lendemain (comme Pozzo aujourd'hui) il retrouve un niveau correct (mais inférieur) qui lui permet de limiter désormais son débours, voire de s'accrocher aux favoris s'ils n'y a pas de grosses bagarres !
Dans mon souvenir il y avait des défaillances de ce type dans les années 80 (je me souviens de Jef Bernard, un des favoris du TdF, à la dérive dans une étape qui montait le Glandon), Thévenet aussi dans une étape du Dauphiné (en 78) qui arrivait aux Sept Laux où il était tombé de vélo dans le fossé, incapable de repartir (mais il a ensuite donné des éléments explicatifs plutôt éclairant) !
En tout cas cette épidémie du Giro 2018 est juste étrange à regarder !
