Coeur-de-Lyon a écrit : 10 avr. 2018, 14:54
Bizarrement je me souviens très bien de ce Tour (contrairement à 2007 et 2009) et j'étais à l'Alpe quand Sastre va chercher son Tour. Peut-on dire que c'est avec la manière ? Ça serait un bon débat
En tout cas cette année-là Sastre et Evans sont au même niveau, on pensait simplement que l'Australien, alors toujours éternel suiveur, ferait la différence sur le chrono final. Derrière il y a le Mondial de Mendrisio et sa carrière a changé de dimension en prenant davantage d'initiatives...
Mais n'oublions pas que sans sa défaillance à Hautacam, Andy était sans doute le plus fort pour son premier Tour.
Et qu'avec 10 ans de moins (soit l'âge d'or de la carrière d'un sportif) Valverde était au niveau de Valjavec et Efimkin en montagne
Ce que j'ai bien aimé dans ce Tour, c'est son indécision.
Je viens de relire son déroulé, mais au soir de la 15ème étape, on avait encore 6 coureurs dans la même minute dont les 3 premiers en 10 secondes : F. Schleck, Evans, Kohl, Menchov, Vande Velde et Sastre.
Et alors que l'Alpe d'Huez se présente comme juge de paix en dernière étape de montagne, F. Schleck a toujours 7 secondes d'avance sur Kohl, 8 sur Evans et 49 sur Sastre (sans oublier Menchov qui se défend en chrono 5ème à 1'13).
Et même le chrono final a été surprenant puisque Sastre n'a quasiment rien lâché à Evans alors que le match s'annonçait serré.
Pour revenir à Sastre, si on met de côté les numéros des petits hommes en jaune dans les Pyrénées (oui, je l'avoue, j'ai fait partie de ceux qui ont vibré lorsque Ricco a giclé dans l'Aspin

), c'est vraiment le seul moment où un coureur parvient à faire une vraie différence en montagne entre les leaders. Sastre va chercher sa victoire en réalisant une très, très belle montée (gros chrono soit dit en passant). Déjà 2 ans plus tôt, dans l'étape où Landis avait eu sa terrible défaillance, il avait été l'un des plus entreprenant parmi les prétendants à la victoire/podium. J'ai apprécié que son tempérament soit récompensé et, ajouté à cela, je suis toujours admiratif lorsqu'un champion parvient à élever son niveau lorsque l'enjeu le demande.
Bon, je ne veux pas trop insister non plus car il n'a pas réalisé l'exploit du siècle, mais je trouve qu'il gagne ce Tour avec la manière grâce à cette étape, en dépit des affaires et d'une adversité relativement faiblarde en montagne.
PS : il ne fait aucun doute pour moi que si Armstrong avait participé à ce Tour 2008, il l'aurait emporté...