AlbatorConterdo a écrit : 07 mars 2018, 08:11
Le sucre sportif a écrit : 07 mars 2018, 08:02
C'est vraiment un cador Paret-Peintre ? J'ai l'impression qu'il plafonne et qu'il devait passer pro il y a un ou deux ans
Un cador, je ne sais pas, mais il a fait pas mal de jolies placettes encore en 2017.
Celui qui plafonne et qui -je crois - a mis sa carrière entre parenthèse, c'est Clément Betougt Suire
( parfois, des jeunes profitent d'une avance de leur maturité, avant de rentrer dans le rang quand les autres les rattrapent )
Betouigt-Suire, son histoire me fait penser à celle de Campbell Flakemore.
Il a eu toute une saison en partie gâchée par une chute en J2 (pourtant il avait gagné au sprint dès retour de blessure sur l'Abitibi puis après ne parvient pas à retrouver son niveau en fin de saison) et il se reprend deux grosses gamelles en début de saison dernière qui lui réveillent des anciennes douleurs à l'épaule et peu de temps après il décide de résilier son contrat avec Sunweb Devo.
Je pense qu'il n'a pas supporter de revivre les memes galères que l'année d'avant.
Flakemore sur sa première course pro se casse la clavette au Down Under et voit tout de suite que sa carrière pro est finie car il va alors attaquer la saison avec du retard sur les autres alors qu'il lui fallait faire tout de suite ses preuves, il prend aussi conscience qu'il ne pourra pas maîtriser sa carrière à 100%, lui qui est super perfectionniste (champion du monde en titre CLM espoirs à l'époque) et qu'une chute anodine qu'il ne peut éviter peut foutre en l'air des mois de préparation, et ça, il ne pourra pas le supporter.
J'ai l'impression que chez Betouigt-Suire, c'est exactement pareil, pas assez costaud ou kamikaze pour lui pour accepter de faire une carrière pro avec tous les aléas que ça comporte, devoir faire des sacrifices, souffrir pour un résultat trop aléatoire.
Je crois que la pire année pour se blesser, c'est en E1 comme Betouigt-Suire, dès qu'il y a un pépin physique qui dure un peu, leur carrière capote. C'est vraiment pas la période pour faire une grosse chute, la transition juniors-espoirs est délicate alors avec une année blanche, c'est terrible à un age où tout se joue.
Quand t'es pro, t'as un contrat ou au pire des résultats derrière toi qui peuvent t'amener à ressigner un nouveau contrat après rétablissement.
Je pense particulièrement à Leo Appelt qui a fait une fin de saison 2015 incroyable, au-delà d'etre un gros potentiel depuis les années cadets (champion olympique de la jeunesse comme Julius Johansen), champion du monde de poursuite et du CLM devançant Adrien Costa, McNulty et Girdlestone.
Puis, il se casse la jambe je crois au printemps 2016, saison blanche. Début 2017, se casse la clavicule et traîne sa peine jusqu'à mai avec une série d'abandons pour ne plus faire la moindre course de la saison avec BMC Devo. Quasiment deux saisons blanches.
C'est terrible de voir que des quatres premiers du CLM de Richmond, cuvée de talents exceptionnels, il n'y a que McNulty qui semble avoir un grand avenir chez les pros.
Adrien Costa burnouté à 19 ans, Girdlestone égorgé à 18 ans (bon j'y crois encore, ça prendra le temps que ça prendra, le miracle doit se produire), Appelt mauriciosolerisé à 18 ans.
Paret-Peintre, il a connu 8 mois où c'était peut-etre bien le meilleur coureur mondial de sa génération (1996) : en J1 : classique des Alpes, victoire en fin d'année sur le Basilicata (très très grosse participation cette année-là en plus, peut-etre la course vallonnée la plus relevée du calendrier, déjà le meilleur Français, il y avait aussi Rochas de la meme année mais lui son terrain de jeu me semblait d'entrée très limité.
Paret-Peintre me paraissait très complet, il enchaînait d'entrée l'année suivante sur une victoire sur le Tour d'Istrie devant Kamna, et là tu dis qu'il va faire une Mads Pedersen ou une Van der Poel et tout rafler sur son année J2.
Ben, en fait, étonnamment, c'est rentré dans le rang et puis n'a rien fait de fracassant chez les espoirs, relégué au rôle d'équipier en Equipe de France.