L'Europe à vélo !

[Le sucre sportif]

Ahlàlà encore un paysage splendide, et une route où on a envie de poser ses pneus de vélo. Tu as du en prendre pleins les yeux lors de cette remontée par les Balkans. Superbe, merci.

Malheureusement pour mes yeux et heureusement pour mes mollets je ne me suis pas aventuré sur ces routes, restant le plus possible sur le littoral ! La remontée par les Balkans étaient magnifiques au niveau des paysages, mais je conseille d'y aller en dehors des périodes touristiques (pour faire du vélo) car le trafic est un vrai problème sur le bord de mer. Sinon, comme le couple que j'ai vu au lac de Kotor, il y a moyen de réserver un gîte quelques jours et de s'amuser en VTT dans les forêts vallonnées de l'arrière-pays !

L'idéal aussi, pour faire la traversée, est d'aller dans l'autre sens (vers le sud-est) car les vents dominants en Europe vont vers l'est.

[Le sucre sportif]

Dimanche 2 juillet : Etape 40 : La Slovénie, vite !

Seline (Croatie) – Matulji (Croatie) 199kms D+ 2098m, difficulté 4/5

Village-départ : Seline

Seline est un village de la commune de Starigrad, à 40kms au nord-ouest de Zadar, au nord de la côte croate. Le village se situe au bout d'un bras de mer.

Seline au bord de l'Adriatique

La ville se trouve également au portes du parc national de Paklenica qui comme l'ensemble de l'arrière-pays croate, accueille des reliefs magnifiques, avec des pierres blanches et pour les plus courageux qui atteindraient le sommet de ces montagnes, une superbe vue sur le bras de mer et la presqu'île de Zadar.




Quelques kilomètres plus loin, les montagnes du Velebit, près de Karlobag

La chanson du jour :


Ce matin, je me réveille tôt. J'alterne les jours tranquilles et les jours à chercher les 200kms. Suivant mon humeur. Aujourd'hui, je suis furax contre moi-même de ne pas m'être plus avancé la veille . J'avais pour objectif d'atteindre l'Italie, au pire la Slovénie ce soir mais elles sont bien loin : Plus de 200kms... Aussi, je souhaiterai retrouver ma famille pour le weekend du 14 juillet. J'ai donc deux semaines pour atteindre Béziers. Au rythme de la veille, ça ne passera pas ! Ayant fait les courses la veille, je n'ai pas de soucis vis à vis des crevaisons, j'ai quelques pâtes de fruits que je pourrais utiliser au moment opportun.

Aujourd'hui c'est dimanche. Les Croates sont de sortie et vont à la plage. J'ai donc beaucoup de trafic en fin de matinée puis en fin de journée. En cette fin de matinée, alors que j'ai bien avancé car la route était plate, je me repose à l'ombre d'un arbre au bord de route et ... au bord de la plage. La route sur ce tronçon est très proche de la mer, et il n'y a pas de falaise, j'ai bien aimé ce passage.


Karlobag (km52) avant d'entamer une première difficulté en fin de matinée, correspondant au passage des montagnes Velebit (version soft, je reste sur le littoral)

Le midi, je m'arrête à Sveti Juraj dans une pizzeria au bord de mer. Je descend dans le village, et suis satisfait de ma matinée, j'ai déjà passé les 100kms . Je vais donc prendre une longue pause pour recharger les batteries, c'est la mi-temps !


Vue sur les îles et le port de plaisance, à l'ombre, dans une terrasse ... parfait !

Mais cet après-midi, changement de décor : en approchant de Crikvenica (km150) vers 16h, je commence à fatiguer. Les plagistes commencent à rentrer et le trafic se densifie. Nous sommes dimanche soir, tout le monde rentre chez soi ! Sauf que je subi vraiment trop les voitures qui me frôlent en me dépassant, alors que le vent est de 3/4 . Je dois rester concentrer mais voir les voitures ne faire aucun effort, alors que cela ne leur coûterait rien d'atteindre d'avoir la place pour me dépasser, vu que de toute façon ça bouchonne ... bref, je vais trouver la parade en tendant régulièrement mon bras gauche pour inciter les voitures à s'écarter. Et ca marche Je vais donc rouler une heure en faisant ce geste à chaque fois que je sens qu'une voiture va me passer et qu'aucune voiture n'arrive en face. Sinon, je serre bien évidemment le guidon pour rester sur ma ligne lorsque l'on me frôlera ....


Crikvenica, au nord de la Croatie

Enfin, à Smrika l'autoroute. Fini la pression, j'en suis à 160kms aujourd'hui, il a fait très chaud, et le stress couplé à la fatigue, n'est pas bon, notamment pour le cœur. Premières alertes au niveau de mon bras gauche qui picote, tout comme des vibrations au niveau du coeur . Je ne m'affole pas je continue à rouler à mon rythme. A ce moment là, je vois toutes les voitures partir vers l'autoroute. Moi, je lève les bras comme si j'avais gagné je ne sais quoi, lâche un cri de joie, bref je relâche la soupape. Voyant ma joie, un automobiliste me retourne un salut de la main. A-t-il compris dans quel état de détresse j'étais? Car ce n'était pas de la joie, mais un infini soulagement .

L'état d'ivresse disparu, le contre-coup est violent. Je suis extrêmement fatigué. Mon corps veut décompresser, il ne veut plus rouler. Peu après Bakarac, alors que je jouis d'une superbe vue sur la baie, je m'arrête dans une aire de repos. Les bancs et les tables sont occupées alors je m'allonge sur le gravier, à la stupéfaction des occupants des bancs . Sauf que je n'arrive pas à m'endormir et je repars pour quelques kilomètres, en côte cette fois-ci... Sur le profil, elle n'apparaît pas comme très difficile mais je l'ai bien sentie celle-là ! Je trouve une nouvelle aire de repos dans la forêt. Je pose mon vélo, mon sac à l'ombre, et je dors, enfin


Vue sur le bars de mer que je longe d'une extrémité à l'autre. A gauche, on peut voir la forêt où je me suis reposé avant de commencer à grimper jusqu'en haut de la falaise, à droite, pour plonger vers Rijeka.

Plus tard je me réveille. J'ai fais une bonne sieste. C'est mort pour la Slovénie mais l'essentiel n'est pas là, c'était un arrêt vital. Je fini de contourner le bras de mer, arrive à Randici puis descend jusqu'à Rijeka. Ville agréable, avec des pistes cyclables. Il y a peu de voitures au centre-ville. Je vais m'arrêter manger un goulash, plat copieux avec beaucoup de sauce que j'avais testé en Hongrie.

Je suis le littoral en direction d'Opatija puis bifurque vers la Slovénie. Ca grimpe sévèrement, et il commence à faire nuit. La sieste tardive, et surtout le plat de Gulash que j'ai mangé à Rijeka me permet de repartir pour rouler quelques temps. Finalement, je vois un abri de bus au bord de la route mais je veux être discret. 100m plus loin, un petit sentier derrière un bosquet. Je vais dormir là. S'il pleut, direction l'arrêt de bus. Pendant la nuit, je serai réveillé par les propriétaire du terrain derrière le bosquet qui tenaient une sorte d'entrepôt mais ils ne m'ont pas vu

Je ne suis plus très loin de la Slovénie et de l'Italie. Je me dis que dans ces pays de cyclisme, je pourrais rouler en sécurité, plus qu'en Croatie, que globalement, malgré la beauté des paysages, je déconseille fortement aux cyclistes. Du moins le littoral (à froid j'ai tendance à revoir mon jugement ). La concentration demandée pour rester sur cette fichue ligne blanche au bord de la route (qui pour moi était une ligne de survie) empêche de profiter des paysages. La fatigue mentale qu'entraîne cet exercice quasi permanent empêche de profiter des pauses où je ne suis plus qu'un zombie grincheux mangeant, buvant, payant puis reprenant la route tel un robot. Je suis dégoûté de mon comportement, je me fais parfois honte, et dans la tête, cette journée de 200 bornes a laissée des traces, physiquement et mentalement.

[loloherrera]

Ce qui me parait pas évident également, c'est de repartir après toutes ces pauses, notamment le midi par exemple.
Pour remettre en route, ce doit être difficile (je parle principalement au niveau des jambes).
Tu t'étais entrainé un peu à ça avant ton périple, ou avec l'habitude, ton corps s'y faisait ?

[Le sucre sportif]

Bonne question ! Je n'y avais pas vraiment réfléchi Je ne m'étais pas entraîné à gérer les après-pauses. Et allant à un rythme de cyclo, je n'avais pas de fatigue musculaire, je reprenais progressivement mais mon cœur non plus ne devait pas monter bien haut, sauf en situation de stress ou pendant les côtes. J'essayais dans la mesure du possible de m'arrêter aux sommets des côtes ou sur du plat mais c'est pas toujours facile de trouver un endroit parfait pour faire sa pause ...

[loloherrera]

Disons que c'est une question que je me posais par rapport à mon cas, je fais très rarement des pauses, ça me coupe les jambes, mais évidemment dans ton cas de figure, elles s'imposent, de par la longueur des étapes et leurs multiplications, et effectivement le fait de rouler assez tranquille à ton rythme change les données.
Je suis bluffé, jamais je ne trouverai le courage de faire cela, encore moins en solo...ça restera une éspèce de projet inaccessible.
Par contre, ça me tente de plus en plus de faire un tour d'Europe...en camping-car avec le vélo accroché derrière, et se taper des cols genre en Italie ou de profiter des paysages et des mers environnantes.
Bon, je divague, mille pardon, mais ton récit me fait voyager, et quelque part, je me dis, si lui l'a fait, pourquoi pas moi ?

[Nopik]

Oui c'est possible, en fait.
J'ai aussi une idée qui ma effleuré l'esprit, c'est de partir pour genre 2-3 semaines de marche avec juste quelques affaires dans sac a dos.
Bon ce n'est pas vraiment comparable quand meme, mais ce recit est motivant.

[loloherrera]

Oui c'est possible, en fait.
J'ai aussi une idée qui ma effleuré l'esprit, c'est de partir pour genre 2-3 semaines de marche avec juste quelques affaires dans sac a dos.
Bon ce n'est pas vraiment comparable quand meme, mais ce recit est motivant.

Ah ouais, cool aussi. t'as un "tracé" en tête ?

[Le sucre sportif]

Non mais t'as raison ! J'ai mis 3 mois pour m'entraîner, et 3 mois pour faire mon tour (sans compter la récup' derrière) donc quand on a pas la liberté et le temps de le faire, je trouve que le camping car est un bon compromis pour aller directement dans les régions que l'on souhaite explorer ! Perso des cols, j'en ai fait le moins possible et comme je suis quelqu'un de très endurant, cette façon de faire le tour d'Europe me convenait et est, je trouve accessible car les pros traversent l'Europe en 10 jours quand moi j'ai mis trois semaines Donc avec un peu d'entraînement et de motivation

Ce que je trouve fantastique dans le vélo, c'est que quand on va suffisamment lentement, on ne se fatigue pas et on peut aller très très loin ! Après c'est important de faire un mini road trip pour se connaître et se jauger comme j'ai pu le faire l'an passé sur 10 jours où j'ai vu mes limites car partir sans repères, ça doit être flippant

[Le sucre sportif]

Oui c'est possible, en fait.
J'ai aussi une idée qui ma effleuré l'esprit, c'est de partir pour genre 2-3 semaines de marche avec juste quelques affaires dans sac a dos.
Bon ce n'est pas vraiment comparable quand meme, mais ce recit est motivant.

L'avantage de la marche c'est qu'on peut aller dans des coins inaccessibles à vélo, et le vélo coûte cher en entretien. En 2 3 semaines tu peux te faire plaisir et être en liberté totale
Tu marches déjà beaucoup ?

Ca m'intéresse car depuis l'Olympe, j'apprécie la randonnée

[Nopik]

Paris vosges... Pour faire de l'introspection. Bon on verra c'est juste un truc qui m'a traversé l'esprit il y a quelques jours.

Quant a toi, soit tu pars en velo avec sacoches comme le faisait un collegue a moi. Soit le camping car. Ou encore la camionette aménagée a l'arrache avec un matelas a l'arrière. Jai deja vu ca cest vraiment pas bete

[Nopik]

Tu peux aussi faire velo / autostop/ train etc...

[loloherrera]

Bonne idée le coup de la camionnette...j'en ai marre en ce moment, toujours cette vie boulot, vacances, boulot, same shit everyday...en plus l'hiver arrive, j'ai le moral dans les chaussettes...pour ça, ce topic fait du bien, je m'évade un peu...

[Ilnur majka]

les quelques bosses que tu as bouffé dans les Balkans font ils partie intégrante des contreforts des Carpates?

[Fuenté d'Éze]

Je tiens à te féliciter pour ton tour et ton récit. Pour l'évoquer que le tracé, je n'aurais sans doute pas fait celui là, privilégiant le pourtour méditerranéen ou l'Eurl'Europe du Nord. Mais beau et courageux tracé tout de même et quelle aventure Ton arrivée du Tour fût à Béziers ? Ce qui est ironique pour un Tour d'Europe passant par la Hongrie, les Balkans et la Turquie eu égard à son maire ^^ Ils ont dû te prendre pour un migrant

[Le sucre sportif]

les quelques bosses que tu as bouffé dans les Balkans font ils partie intégrante des contreforts des Carpates?

Ca restait assez soft comme bosses mais j'ai passé les Alpes Dinariques en Croatie et en Slovénie, d'ailleurs c'est une région très montagneuse ! Entre la Grèce et l'Albanie, c'était le massif de Pinde
Les Carpates, j'ai dû les passer à l'aller en Roumanie, et elles remontent bien plus au nord vers la Pologne

Je tiens à te féliciter pour ton tour et ton récit. Pour l'évoquer que le tracé, je n'aurais sans doute pas fait celui là, privilégiant le pourtour méditerranéen ou l'Eurl'Europe du Nord. Mais beau et courageux tracé tout de même et quelle aventure Ton arrivée du Tour fût à Béziers ? Ce qui est ironique pour un Tour d'Europe passant par la Hongrie, les Balkans et la Turquie eu égard à son maire ^^ Ils ont dû te prendre pour un migrant

Merci Fuente! Le tracé était personnel, j'ai essayé de passer par des lieux qui me tenait à coeur (chez mon frère, Bucarest, la Turquie) et j'en ai profiter pour passer par des endroits que je ne connaissais pas, et que j'ai adoré comme la Grèce ou l'Italie du Nord D'ailleurs, si tu as vu le parcours, je vais passer par Eze et si tu fais du vélo dans le coin tu m'as peut-être même indiqué la route
En fait je ne suis pas aller à Béziers à proprement parler mais mon père habite un petit village dans l'arrière pays où j'ai l'habitude de me ressourcer chaque été (pour les connaisseurs, c'est dans les coteaux de Faugères. De toute façon j'ai fait mon trajet incognito, il n'y avait qu'en arrivant en France que des cyclistes connaisseurs m'aidaient et me questionnaient sur mon périple, vous comprendrez bientôt pourquoi C'était important, pendant les pauses, que tout soit "normal" car j'ai eu tendance dans mon isolement à devenir asocial et voir des personnes autour de moi se comporter normalement, ça me rassurait. Sur la fin, j'étais plus en train de me "battre" pour revenir dans une forme de normalité donc je recherchais ça

Quand tu dis pourtour méditerrannéen, c'est à dire plus en Espagne et en Italie ? C'était le plan initial

[Le sucre sportif]

Lundi 3 juillet : Etape 41 : Evvoilà l'Italia !

Matulji (Croatie) – Ponte di Piave (Italie) 207kms, D+ 1036m, difficulté 3/5

C'est raide dès le réveil mais heureusement ça ne dure pas longtemps

Village-départ : Matulji (Croatia)

Matulji est une ville de 10000 habitants à 10km au nord-ouest de Rijeka, poche de la frontière slovène. Je vais vous décrire ici Rijeka qui m'a fait une belle impression la veille :

Rijeka signifie rivière en croate est une ville de 140 000 habitants, au bord de l'Adriatique et à deux pas de la Slovénie et de Trieste, en Italie. C'est le principal port croate. Après la dissolution de l'Empire Austro-Hongrois, la ville fut un temps italienne, et s'appelait alors Fiume.

Le bord de mer à Rijeka


L'Adrian palace


La cathédrale Saint-Vitus


La place où j'ai mangé la veille, avec une vue sur le port de plaisance

La chanson du jour :

Bongiorno l'Italia

La nuit fut froide, j'ai fait quelques footingssur le parking gravilloné entre le bosquet où je dormais, et l'arrêt de bus où j'ai fini la nuit, ce que je n'avais plus fait, depuis Trêves, en Allemagne. Il faut dire qu' il y a eu une petite averse matinale, m'obligeant à terminer ma nuit dans un abri de bus le long de la route, ce que je n'apprécie guère, car il peut y avoir du passage. Je me réveille donc très tôt et part à jeûn finir la bosse entamée la veille pour aller en Slovénie. Heureusement pour moi, une boulangerie est ouverte au village suivant. Je prend des forces avant de passer la frontière.

Me voilà très vite en Slovénie. Un petit plateau et une légère descente, c'est boisé et très vert autour de moi. Cela me change des paysages méditerranéens que j'avais vu depuis la Turquie. Je fais une pause café en Slovénie histoire de, mais mon passage dans ce pays est très court.

Les paysages de l'Ilirka Bistrica, région de la Slovénie que je traverse pour aller en Italie


Passage de la frontière italienne à Basovizza ! Me voilà enfin dans le pays des deux derniers monuments, où je pourrais plus facilement converser et manger la pasta

Au bout de la descente, me voilà en Italie ! Je prend mon premier café italien à Trieste et regarde les résultats du TdF sur la gazzetta. Je suis déçu de ne voir que le classement, une photo du vainqueur, et basta. Kittel gagne, mon pari de revenir en France avant la première victoire de Démare tient toujours. Mais comme il fait 2, je ne suis pas confiant en mes chances


Le centre-ville de Trieste

Je repars vers le bord de mer mais j'ai du mal à trouver la route pour sortir de la ville. Je vais prendre a nationale et faire une longue boucle avant de retrouver le bord de mer, où je profite d'une piste cyclable plutôt dangereuse, car des vacanciers y ont posé leurs serviettes (comme on le voit sur la photo). Mais je roule au pas, il fait beau et c'est ma dernière vue sur l'Adriatique, je profite. Aussi, ce qu'il y a de pratique avec cette longue plage, ce sont les douche en plein air où je peux remplir mes gourdes à volonté.


Un exemple de piste cyclable mal pensée comme j'en ai vu plein en Italie ...

Je vais ensuite monter et quitter le bord de mer par la nationale et je croise de nombreux cyclistes car l'endroit est magnifique pour faire du vélo. Je sors de ma solitude est-européenne, me revoilà cycliste parmi les cyclistes


Le bord de mer à Monfalcone

A partir de Monfalcone, c'est tout plat et je reste sur les nationales où les routes sont droites, larges avec un revêtement de qualité. Je peux progresser sans problème et fait une pause chez un primeur au bord de route ayant aménagé sa terrasse et faisant des pannini. Je refais le plein de vitamine, à l'ombre, dans la forêt aux abords de Monfalcone.


Je pique la photo d'un collègue qui m'a l'air bien chargé, à Cervignano del Friuli où je passe pendant l'après-midi. D'ailleurs, j'ai pris beaucoup de photo de ce site "iha holiday ads" pour illustrer ma traversée des balkans !

Après avoir longé la côte adriatique sur des un millier de kilomètres, pendant une semaine, je vais la quitter pour prendre la direction de Bergame, point de départ du tour de Lombardie. Pour cela, je vais prendre la route en direction de Trévise. Je suis donc la nationale 14 et je progresse vite. En fait, je suis à une vintaine de kilomètre de la côte et j'arrive parfois à deviner la mer en regardant à ma gauche.


Portogruaro, qui rappelle Venise, distante de quelques kilomètres

Arrivé à Portogruaro, je vais dans une épicerie prend deux poivrons et du pain, et mange le tout cru . Je m'installe sur un banc publique, les passants en me voyant se marrent ou m'encouragent Je risque de me répéter mais j'ai apprécié l'accueil des italiens, qui s'y connaissent en vélo et qui respectent les cyclistes .

Le soir, entre Oderzo et Ponte di Piave, le ciel s'obscurci. Je m'arrête dans un bar, commande un jus d'orange et demande où se trouve l'hôtel le plus proche. On m'en trouve un près de Ponte di Piave, à quelques kilomètres de Trévise. Je repars de nuit, après avoir attendu la fin de l'averse, faire les 2-3 kilomètres restant, mais je ne trouve pas du premier coup l'hôtel, je serai aidé par les tauliers du bistrot du village

Le motel était au bord de la nationale, pas cher, je suis très satisfait. Et je prends des leçons de savoir vivre de la part des serveurs italiens, vraiment la classe, service impeccable, et pour des prix abordables. La pasta avant d'aller se coucher, idéal après cette longue journée sur la route ou j'ai récidivé une journée à 200kms tutto va bene

[Noé]

L'Italie est un pays rempli de cyclistes et aimant ce sport, mais alors vraiment aucun effort n'est fait pour leur faciliter la tâche! Très peu de pistes cyclables, très peu de respect des automobilistes envers les 2 roues sur la route (j'ai trouvé, là où je roulais en tout cas), c'est bien dangereux!
Sinon, le fromage "Piave" originaire de la région (et de Ponte di Piave justement) est exquis, je vous le conseille grandement

[Le sucre sportif]

L'Italie est un pays rempli de cyclistes et aimant ce sport, mais alors vraiment aucun effort n'est fait pour leur faciliter la tâche! Très peu de pistes cyclables, très peu de respect des automobilistes envers les 2 roues sur la route (j'ai trouvé, là où je roulais en tout cas), c'est bien dangereux!
Sinon, le fromage "Piave" originaire de la région (et de Ponte di Piave justement) est exquis, je vous le conseille grandement

C'est vrai que les automobilistes sont assez "brutaux" mais pas plus que dans les pays auxquels je suis passé avant. Après mon impression est lié à mon humeur, et j'avais passé une particulièrement bonne journée. Le peu de pistes cyclables que j'ai vu en Italie était un scandale : souvent, on ne voit pas où elles commencent ni où elles finissent, il y a des piétons partout. Bref quand on fait des longues journées, ça me posait plus de problèmes qu'autre chose car sur la route, j'ai mes habitudes et mon rythme, je m'y sens en sécurité. Le fait de ne pas prendre de pistes cyclables peut être dangereux car j'ai eu une altercation pendant mon tour de Lombardie, me faisant serrer par une automobiliste que je dépassais pendant des embouteillages qui voyait mon refus de prendre la piste cyclable (que je n'avais pas vu car non indiqué) comme une occasion de pouvoir casser du cycliste

Mais ce jour-là, entre la Croatie et Trévise s'est passé nickel, je n'ai pas grand'chose à dire dans mon résumé. Tu connais la région Noé ? J'aurais pu tenter le bord de mer où je me serais perdu sur les petites routes ?

[Noé]

Non malheureusement, je connais mal le Nord de l'Italie. Enfin, les grandes villes plutôt bien : Milan, Venise, Parme (qui n'est vraiment pas la plus belle), Gènes et les grands lacs du Nord.
J'ai passé plus de temps dans le centre et le Sud de L'Italie.
Par contre, je sais que le Nord a un réseau routier bien meilleur que le Sud (c'est dire!) donc non, le bord de mer aurait sûrement pu passer

[Le sucre sportif]

Mardi 4 Juillet : Etape 42 : Virée à Trévise !

Ponte di Piave (Italie) – Villabella (Italie) 133kms D+ 224m, difficulté 1/5

Journée toute plate sur les nationales italiennes, aucune difficulté à noter !

Village-départ : Ponte di Piave

Ponte di Piave est une commune de la province de Trévise en Vénétie, de 8300 habitants. La ville est nommée ainsi pour son pont qui permet de traverser le piave (que j'ai passé la veille au soir).


Le fleuve du Piave, je ne suis pas sûr de l'avoir traversé sur ce pont-là


Ponte di Piave est également réputé pour son fromage au lait de vache et à pâte pressée, dont la saveur est intense et fruitée (merci Noé pour l'info )


10kms plus en aval se trouve San Donà di Piave, aux abords de Venise. Je ne peux donc pas finir sans parler de la ville des amoureux, que je longe à une trentaine de kilomètres plus au nord pour atteindre Trévise (ça ne doit pas être facile de pédaler sur les canaux )


La basilique Saint-Marc de Venise qui, comme tout lieux touristique, à droit à son quota de pigeons


La région a pour particularité d'avoir de nombreuses campaniles, clochers pouvant être éloignés de leur église. Ici, le campanile de San Giorgio


Le palais des doges


Passage sous le pont des soupirs en gondole


Pour conclure, dernière photo de l'Adriatique, avec la lagune de Venise

La chanson du jour :


Après avoir effectué deux grosses journées et m'être bien rapproché de Bergame, où je vais devoir affronter les terribles cols du tour de Lombardie, je compte passer une journée plus tranquille, histoire de ne pas arriver là-bas trop cramé . Je me réveille par habitude assez tôt et passe ma matinée à étudier le parcours du Tour de Lombardie . Celui-ci alterne arrivées à Côme les années impaires et arrivées à Bergame les années paires. Comme je vais vers l'ouest, je vais réaliser le dernier parcours arrivant à Côme, de l'édition 2015, remportée par un certain Vicenzo Nibali . Manque de bol pour moi, les arrivées à Côme sont réputées plus difficiles que les arrivées à Bergame...

Je retranscris donc minutieusement les routes et les villes par lesquelles je vais passer lors de mon quatrième monument. Ayant plus de temps que lors des classiques belges, je compte faire Il Lombardia sur le parcours intégral, mais en deux jours (je ne suis pas fou ). Ce soir, je devrais m'approcher suffisamment de Bergame, pour entamer le Colle Gallo demain et m'avancer un maximum, histoire de passer l'enchaînement Madonna del Ghisallo-Sormano le matin du surlendemain, et me reposer l'après midi avant de terminer dans la soirée avec le Civiglio et San Fermo. Voilà le plan de bataille prévisionnel des prochains jours .

Je ne suis donc pas d'humeur à aller très vite aujourd'hui, et comme je suis près de Trévise, et que je suis fils de rugbyman, je vais faire un crochet pour acheter un souvenir rugbystique des benetton de Trévise, quelque chose qui ne prendrait pas trop de place dans mon sac. Trévise est à 25kms de l'hôtel d'où je m'élance, je pars vers 10h45 et m'élance pour un CLM, gros braquet pour atteindre le stade avant midi, qui se trouve au nord-ouest de Trévise .


Je contourne le centre-ville de Trévise bordé par des murs et des canaux, puis lui tourne le dos pour aller au stade, devant cette porte majestueuse

Je suis en forme, il fait beau, la route et plate, j'atteinds le stade à 11h45 mais il est fermé . Nous sommes un mardi de juillet, et je n'ai rien vu des horaires sur le site internet. J'ai peur qu'il soit fermé toute la journée et je vais déjeuner dans un bistrot autour du stade. Ici, ça respire le rugby . On me conseille d'aller voir au terrain d'entraînement du club, dans le sud de la ville. Je vais en profiter pour faire une promenade digestif dans le centre-ville de Trévise .


Le dome de Trévise


La piazza de Signori près de laquelle je prend mon café


Des pavés inoffensifs et un peu d'ombre pour ma petite promenade de cet après-midi

Arrivé au centre d'entraînement, on me dit que le stade ouvre à 15h . Je vais donc repartir en sens inverse vers le stade, fais mon achat et quitte enfin la ville à 16h. Je n'ai avancé que de 25 kms et je suis à 240kms de Bergame . Tant pis, je dois m'approcher le plus possible, pour faire la première boucle autour de Bergame demain, et tenter de finir le tour de Lombardie le surlendemain mais cela s'annonce compliqué .

Etant relativement frais, je repars et imprime un bon rythme, d'autant que la route est bien plate. C'est une demi-étape, une étape sprint en ce début de soirée ! Je profite quand même de mes passages dans les villes italiennes qui sont magnifiques. D'ailleurs, aujourd'hui, je préfère la beauté des villes à celle de la campagne vénitienne, plutôt banale, ce qui a été assez rare pendant mon voyage.


Les remparts de Castelfranco Veneto (200km avant Bergame) à la limite entre les provinces de Trévise et de Padoue

Je continue mon CLM, j'espère rouler 5h entre 16h et 21h pour avancer d'une centaine de kilomètres . Je fais un arrêt à la sortie de Vicence (155kms a.B.) il doit être 20h passées et ça bouchonne un peu, j'attends que ça se calme en reprenant des forces mais je suis surpris par mes sensations ! Il faut dire que la route est parfaite et que je n'ai pas de vent, les jambes sont bonnes et même si j'ai pris du retard en vue de finir la Lombardie dans 2 jours, j’emmagasine de la confiance


L'architecture italienne me plaît : c'est sobre est impressionnant à la fois

Je repars sur la nationale en direction de Vérone, à 60kms de là, c'était l'objectif quand je suis parti ce matin, mais il est 21h et le soleil se couche devant moi, cela s'annonce compliqué . Me remémorant cette soirée autour de Xanthi en Grèce, où après avoir rien fait de l'après-midi, j'ai tenté de me rattrapé en roulant une heure de nuit, j'ai mis ma tenue fluo, mes éclairages pendant ma pause repas, et je profite de la route impeccable pour m'avancer sans craintes alors que le soleil se couche devant moi . Je vois des deux côtés de la route la plaine laisser place aux premiers contreforts des Alpes,j'approche de ce que je redoute le plus, mais qui me fascine : la montagne !

Il commence maintenant à faire nuit et j'ai du mal à gérer la luminosité : je passe d'un soleil rasant en face de moi, à l'obscurité. Il est 22h15 maintenant et je décide de m'arrêter à une vingtaine de kilomètre de Vérone, à 130kms de Bergame, à nouveau dans un hôtel. Les prochains jours s'annoncent difficiles et je compte me donner un maximum de chances avant les deux gros défis qui m'attendent ...

Etant à 130kms de Bergame, je suis à moins d'une journée du départ du tour de Lombardie, je vais donc avoir le temps d'effectuer la boucle initiale autour de Bergame dès demain . La pression monte, et je conclu ma journée sur Facebook par un très modeste "direction Bergame pour le Tour de Lombardie et Milan San Remo, soient environ 750kms en 4jours. Je ne serai plus joignable avant mon retour en France. Ciao a tutti" Je n'ai plus qu'à me concentrer sur moi-même maintenant.