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Nopik a écrit : 30 sept. 2017, 23:37
Bravo
Et ça doit être vraiment plaisant de tomber sur un "collègue"
L'abbaye de Melk, je connaissais pas, ça à l'air d'être un truc de malade.
Merci ! J'ai croisé énormément de cyclistes pendant mon tour, surtout le long du Danube. Je les salue mais en dehors de la France et de l'Italie, j'ai eu peu de retours La timidité peut-être. Par contre c'est plus rare que je me fasse dépasser et encore plus que je dépasse des collègues, vu ma vitesse
Quand je roule, je fonctionnais à l'oreille pour savoir si un véhicule arrivait, quand, à quelle vitesse, et le type de véhicule (camion, tracteur, voiture, moto, vélo) Je serrai le guidon et était vigilant en fonction du bruit
Quand j'étendais un tracteur ou un cycliste arriver, j'essayer de mettre ma plaque pour tenter de m'abriter quelques kilomètres. Mais comme les cyclistes font peu de bruit, c'était souvent trop tard pour aller choper la roue. Et sur cette étape-là, ça allait particulièrement vite donc même en sprintant, pas moyen de s'accrocher
Mercredi 31 mai : Etape 14 : Un empire qui en cache un autre !
Tulln an der Donau (Autriche) – Györ (Hongrie) 211 kms, D+ 380m, difficulté 3/5
Village-départ : Tulln an der Donau
Tulln an der Donau (Tulln s/Danube) est une ville s'étendant des deux côté du danube. Elle est limitée par deux cours d'eau le gros Tulln et le petit Tulln, ce qui en fait un point stratégique, et à même été capitale de l'Autriche, à l'époque des prédécesseurs des Habsbourg.
Je me souviens très bien de mon arrivée dans la place principale de Tulln, qui est au bord du Danube, j'arrivais assez vite, en espérant me réfugier dans le camping avant sa fermeture (raté).
Elle se trouve 40kms en amont de Vienne, donc côté tourisme, on peut parler de la magnificence de l'actuelle capitale de l'Autriche :
Le palais du Belvédère, que je trouve en grimpant une petite côte
Un peu comme pour le Paris haussmanien, j'apprécie les gros bâtiments géométrique et les grandes avenues qui traversent la ville.
La Gloriette de Schönbrunn
L'opéra de Vienne (moi qui aime chanter, la vue du célèbre opéra valait bien un détour)
Et il y a pleins d'autres monuments, de parcs et belles bâtisses à aller voir, mais je suis pressé de reprendre la route !
La chanson du jour :
Je me lève tôt, réveillé cette fois-ci par les femmes de ménages du camping. Mes affaires ne sont pas totalement sèches (j'avais profité des lavabos pour faire une lessive) et c'est avec un cuissard encore humide que je repars. De toute façon, la route est mouillée après les orages de la veille donc ça ne serait pas resté sec (et propre ) bien longtemps. Je pars du camping avec pour objectif, visiter Vienne où je n'ai jamais mis les pieds, puis longer le Danube sur sa rive gauche en Slovaquie, espérant y croiser, où mieux, me loger dans le sillage du grand Peter Sagan. Ou même mieux, de lui prendre un relais. Oh la la, imaginez, il relève le défi de prendre mon vieux vélo avec mes pneus de VTC et mon sac et en échange, je prend son vélo dernier cri, et que je le tape au sprint . Oui, la route est longue,je suis seul et donc je me fais des films, ça fait passer le temps
Perdu dans mes pensées, finissant mes rêves d'une nuit trop courte, j'arrive à Vienne toujours par l'eurovélo route 6. Je peux traverser la ville sans cédez-le-passage, ni feux, ni embouteillages. Mais je ne connais pas Vienne et comme Trèves une semaine plus tôt, cette ville historique m'attire. Je vais commencer par prendre un café avec le fameux croissant (pour le symbole) sur une belle place en centre-ville puis remonter la rive droite pour atteindre l'opéra, tout en admirant la grandeur des bâtiments et la beauté de la ville .
Je continue ma route et galère, comme d'habitude, pour sortir des grandes villes. Car la route cyclable s'arrête au niveau d'un pont que je traverse, mais derrière ça va nulle-part, donc je retraverse pour continuer rive droite en allant sur la route. Dommage, je voyais les embouteillages monstres en Vienne et Bratislava pendant que je longeais l'autoroute. J'ai pas envie de rentrer dans la mêlée. Je trouve une route secondaire blindée de camions, et continue à longer le fleuve jusqu'à une zone portuaire puis plus loin, une impasse Je retourne vers Schwechat, prend la direction de l'aéroport où je retrouve la piste cyclable.
Je reperds la piste cyclable après l'aéroport. On veut me forcer à rester et rentrer en avion? Je vais m'éloigner petit à petit du Danube, avant de reprendre une route jusqu'à Haslau-Maria Ellend. Mais je veux retrouver la piste cyclable et le Danube. Je force le destin en descendant un raidar qui est censé m'y amener ... Mais la suite de la route n'est pas bitumée. Pire, il s'agit de grosses pierres, sortes de pavés mais très grossiers et disjoins, qui traversent une fosse, ou le lit d'une rivière asséchée (et donc passablement abîmés). Le passage est très court mais très physique . J'arrive sur une petite plage. En aval, une route forestière qui me semble praticable mais interdite aux vélos. J'ai pas envie de faire marche arrière pour me retaper le secteur pavé et le raidar. Il est midi et je serai à l'ombre dans la forêt. Le chemin que je prends est tantôt bitumé, tantôt en terre mais propre. Mauvaise surprise, il contient de nouveaux secteurs pavés. Une petite trouée d'Arenberg au bord du Danube. Cadre idyllique, crainte maximale. J'arrive au village suivant sans dégâts, ni réprimandes.
Oh, un secteur pavé sauvage apparaît
Je profite des paysages viticoles de la région à l'est de Vienne et tombe sur la ville historique de Carnuntum où deux pistes cyclables s'entremêlent : la route touristique faisant une boucle autour des ruines et musée en rapport avec le Limes romain, fortifications qui les protégeaient des attaques barbares et la route longeant le Danube. Je passe des monuments Austro-Hongrois, aux monuments romains. Jurisprudence RVV, je ne me hasarde pas en changeant mon itinéraire, tant pis pour les amphithéâtres, châteaux et tourelles que je ne verrais pas.
Vestige d'une porte romaine (merci internet, je ne l'ai pas vu pour le coup ...
L'amphithéâtre de Petronell
Je poursuis en direction de Bratislava. Je verrai tout de même une impressionnante forteresse sur les hauteurs à ma droite et passe aux flancs d'un bout de fortification ayant survécu jusqu'à nos jours.
Le Limes romain à Carnuntum
J'arrive à Bratislava vers 14h, où je vais prendre un repas express (je me suis d'ailleurs bien fait pigeonné au vu des prix en dehors de la ville). Je connais déjà un peu la ville pour y être passé et je sais qu'une piste cyclable très prisée des locaux se trouve rive droite.
"Excusez-moi, c'est là qu'il habite Peter Sagan ?"
Vue de Bratislava depuis l'autre rive, la piste cyclable étant de l'autre côté.
Je repars après avoir fait le plein (j'ai eu le droit au tarif touriste en passant) en espérant y voir le champion du monde à l'entraînement . Alors que je ne suis pas encore sorti de la ville, j'aperçois un cycliste prendre un pont cyclable pour aller rive gauche et donc poursuivre en Slovaquie. Mais je veux rester sur cette rive qui est pleine de cyclistes, où je peux me planquer dans les roues, et faire de l'intervalle-training en prenant la roue du suivant. En plus, j'arrive très vite dans la campagne et peut faire des bornes en toute tranquillité. Ma moyenne augmente, je rattrape le temps que j'ai perdu à jouer les touristes au bord du Danube . Alors que je tiens tête à un VTTiste slovaque, ce dernier me demande un relais. Avec mon anglais approximatif et à bout de souffle, je lui explique ma situation "no relay, not possible" . Il ralenti et on discute un peu. Il s'appelle Peter, mais pas Sagan. J'y ai cru un instant, mais non. Il acceptera ensuite de me protéger du vent pendant une grosse demie-heure, qui, comme je me dirige vers le sud, souffle de côté sur cette portion . Ce sont ces petits détails qui m'ont permis d'aller plus loin : seul on a tendance à se déconcentrer et à se laisser aller. Alors que tenir la roue d'un autre cycliste, lorsque l'on fait de la longue distance, est un défi sympa à relever.
Peter fait demi-tour et je me retrouve face à une intersection. Deux gendarmes me font face. Je passe. Je ne comprends pas ce qu'ils font là, au milieu de nulle part, alors qu'il n'y a aucune intersection . Dix kilomètres plus loin, à ma grande surprise, je vois des inscriptions en Hongrois. Me voilà donc sorti de la zone euro, il est 16h, je n'ai pas de quoi payer en cas de fringale ou de panne sèche . Crise de panique (c'est la première du voyage, parce que quand on est en France ou en Belgique, c'est plus facile de se débrouiller avec un peu d'argent de poche mais là). Je n'ai pas vu de frontières pourtant...
Le Danube, en aval de Bratislava, à la frontière de la Hongrie et de la Slovaquie, dans un parc naturel et donc sans aucune traversée possible vers la Slovaquie sur des dizaines de kilomètres
Il me faut trouver un distributeur. Mais aucune ville à l'horizon. Pire : aucune route bitumée à l'horizon, me voilà dans des sentiers agricoles, fort heureusement en terre battues et sans pierre. Ca passe. A la ville de Dunasziget, après plusieurs échecs, j'arrive à trouver quelqu'un qui parle un peu anglais. Banka ? Euro ? ."Automat ?" Ja ja posta. Automat, voilà le mot magique que je cherchais . Je me dirige vers la poste, distributeur hors-service. Je continue vers la prochaine ville. Toujours des routes non-bitumés, les bidons sont vides maintenant. Je commence à avoir soif. Il va falloir se dépêcher. A Püski, je retrouve une route bitumée, et on me dit de poursuivre jusqu'à Lipot. Ouf, à lipot, je prélève des Forint, et prend une bouteille de 2l de soda. Tout se fini bien, comme la bouteille d'ailleurs !
Sur la route menant vers Györ, je m'aperçois que les hongrois sont très sportifs, déjà, dans les villages, on compte plus de vélos que de voitures. Et il y a des pistes cyclables sur tous les grands axes, parfait ! (après coup, je me rend compte que c'était un tronçon de l'eurovélo 6, mais les indications s'arrêtaient en Slovaquie, la route n'étant pas encore finalisée).
J'ai encore bien roulé aujourd'hui, et je vais tenter de bien récupérer et dormir en prévision de demain, vu que j'ai un peu d'avance sur le programme maintenant. Je vais pouvoir dans les prochains jours découvrir la campagne hongroise
Dernière modification par Le sucre sportif le 29 juin 2018, 16:38, modifié 5 fois.
Superbe récit, encore une fois!
Mais dis-moi, concrètement, pour te repérer j'imagine que tu n'as pas de GPS? Du coup tu fais tout avec des cartes michelin? Parce que devoir s'arrêter à chaque croisement pour la sortir et se repérer, ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable.
Nopik a écrit : 01 oct. 2017, 20:26
Faut être serein quand même pour débarquer en Hongrie à l'arrache et se taper des chemins en terre dans un no mans land inconnu.
Pour le coup je n'ai pas été serein du tout. En fait il aurait fallu que je prenne la route allant directement vers Györ mais j'ai paniqué, et j'ai continué de longer le Danube en espérant le retraverser pour retourner en Slovaquie. C'est quand j'ai vu une carte de parc national que je me suis rendu compte qu'il fallait soit : que je fasse demi-tour pour retourner à Bratislava (hors de question) soit que je continue dans la campagne en espérant trouver une ville assez importante pour me ravitailler ...
Noé a écrit : 01 oct. 2017, 21:55
Superbe récit, encore une fois!
Mais dis-moi, concrètement, pour te repérer j'imagine que tu n'as pas de GPS? Du coup tu fais tout avec des cartes michelin? Parce que devoir s'arrêter à chaque croisement pour la sortir et se repérer, ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable.
Merci ! Le tronçon entre Vienne et Budapest est très intéressant à faire à vélo (même à partir de Linz) car il y a pleins de monuments, de châteaux ...
Pour me repérer, j'ai toujours sur moi ma liste des villes par lesquelles je dois passer . Je m'étais renseigner pour prendre des cartes, mais embarquer avec moi des cartes de toute l'Europe m'aurait pris trop de place et ça n'aurait pas spécialement été plus précis. La grosse erreur que j'ai faite (et je m'en suis rendu compte qu'en arrivant en Grèce) et qu'il aurait aussi fallu marquer les routes que je devais prendre. Mais comme les routes ne sont pas les mêmes pour les cyclistes, c'est pas toujours évident. Je ne me suis jamais vraiment senti perdu car j'avais un cap : le sud-est. Mais il était plus rassurant de suivre le Danube, d'autant que dès que je m'en éloignais en Autriche, ça grimpait Mais finalement la Hongrie est bien plate donc ça c'est bien passé.
El_Pistolero_07 a écrit : 01 oct. 2017, 22:25
Putain la Hongrie... J'y suis allé, j'ai trouvé que c'était vraiment pauvre et glauque comme pays.
Tu es allé où en Hongrie et quand ? J'allais justement en parler dans les 3 prochains épisodes, je ne me suis pas rendu compte tout de suite de la pauvreté : c'est assez progressif et le nord-ouest de la Hongrie est assez touristique, d'ailleurs l'allemand est bien plus parlé que l'anglais pour accueillir les touristes allemands et autrichiens. Les hôtels en campagne, et la nourriture est bon marché mais c'est rien comparé au pays que traverserai plus tard !
Le sucre sportif a écrit : 02 oct. 2017, 11:25
J'allais justement en parler dans les 3 prochains épisodes, je ne me suis pas rendu compte tout de suite de la pauvreté : c'est assez progressif et le nord-ouest de la Hongrie est assez touristique, d'ailleurs l'allemand est bien plus parlé que l'anglais pour accueillir les touristes allemands et autrichiens. Les hôtels en campagne, et la nourriture est bon marché mais c'est rien comparé au pays que traverserai plus tard !
Yes, yes yes, ça c'est du teasing
Va y avoir du sang en Roumanie...
Le sucre sportif a écrit : 02 oct. 2017, 11:25
J'allais justement en parler dans les 3 prochains épisodes, je ne me suis pas rendu compte tout de suite de la pauvreté : c'est assez progressif et le nord-ouest de la Hongrie est assez touristique, d'ailleurs l'allemand est bien plus parlé que l'anglais pour accueillir les touristes allemands et autrichiens. Les hôtels en campagne, et la nourriture est bon marché mais c'est rien comparé au pays que traverserai plus tard !
Yes, yes yes, ça c'est du teasing
Va y avoir du sang en Roumanie...
" Je m'approche de ce village pittoresque dont m'avait parlé Igor, un brave fossoyeur du coin, bien qu'un peu simplet.
Comme il me l'a fortement suggéré, je me suis bien nettoyé le cou.
Apparemment, les autochtones ont des notions d'hygiène très personnelles.
Lorsque j'arrive, je ne peux m'empêcher de tressaillir à la vue de leur pâleur extrême.
Mais ils balaient mes doutes d'un revers de main (dont les ongles sont très longs, encore une mode locale)
et m'accueillent avec un plaisir évident chez eux, m'invitant à passer la nuit dans leur crypte familiale,
un honneur que je ne peux refuser.
Je m'installe donc et me prépare à passer une vraie bonne nuit."
Soyons magnanimes : Pour un arrêt de la pratique cycliste professionnelle en Italie
Yes, yes yes, ça c'est du teasing
Va y avoir du sang en Roumanie...
" Je m'approche de ce village pittoresque dont m'avait parlé Igor, un brave fossoyeur du coin, bien qu'un peu simplet.
Comme il me l'a fortement suggéré, je me suis bien nettoyé le cou.
Apparemment, les autochtones ont des notions d'hygiène très personnelles.
Lorsque j'arrive, je ne peux m'empêcher de tressaillir à la vue de leur pâleur extrême.
Mais ils balaient mes doutes d'un revers de main (dont les ongles sont très longs, encore une mode locale)
et m'accueillent avec un plaisir évident chez eux, m'invitant à passer la nuit dans leur crypte familiale,
un honneur que je ne peux refuser.
Je m'installe donc et me prépare à passer une vraie bonne nuit."
Ahahaahah ! Dommage que ton pic de forme soit trop tôt...
@Lesucre, j'ai fait Budapest (dont j'ai était déçu) et une partie du sud ouest, en 2011, beaucoup de taudis, des voitures d'un autre temps, des brouettes sur la route...
Le sucre sportif a écrit : 02 oct. 2017, 11:25
J'allais justement en parler dans les 3 prochains épisodes, je ne me suis pas rendu compte tout de suite de la pauvreté : c'est assez progressif et le nord-ouest de la Hongrie est assez touristique, d'ailleurs l'allemand est bien plus parlé que l'anglais pour accueillir les touristes allemands et autrichiens. Les hôtels en campagne, et la nourriture est bon marché mais c'est rien comparé aux pays que traverserai plus tard !
Yes, yes yes, ça c'est du teasing
Va y avoir du sang en Roumanie...
Je commence à m'emballer, à faire des récits plus longs et donc avec quelques coquilles Je ne visais pas la Roumanie en particulier, il va m'arriver des trucs différents (j'évite de faire deux fois les mêmes erreurs) quasiment chaque jour à partir de la Hongrie
Merci pour la correction En effet je connais trop peu l'est de la France, et j'ai un rapport avec les distances un peu différent depuis mon tour à vélo. 200 bornes, ça fait une journée à vélo au final
Ce que je voulais dire, c'est que Jan avait pris l'eurovélo route 6 à partir de Besançon, avait passé non sans difficultés quelques cols pour arriver en Suisse puis en forêt noire, et retrouver la source du Danube, qu'il a suivi jusqu'à Bratislava, le tout en deux semaines. De mon côté, je ne savais même pas que j'avais franchi le Danube, une première fois, à Ulm (c'était quand j'ai piqué ma crise après l'épisode du range-vélos) :boulet:
" Je m'approche de ce village pittoresque dont m'avait parlé Igor, un brave fossoyeur du coin, bien qu'un peu simplet.
Comme il me l'a fortement suggéré, je me suis bien nettoyé le cou.
Apparemment, les autochtones ont des notions d'hygiène très personnelles.
Lorsque j'arrive, je ne peux m'empêcher de tressaillir à la vue de leur pâleur extrême.
Mais ils balaient mes doutes d'un revers de main (dont les ongles sont très longs, encore une mode locale)
et m'accueillent avec un plaisir évident chez eux, m'invitant à passer la nuit dans leur crypte familiale,
un honneur que je ne peux refuser.
Je m'installe donc et me prépare à passer une vraie bonne nuit."
Ahahaahah ! Dommage que ton pic de forme soit trop tôt...
@Lesucre, j'ai fait Budapest (dont j'ai était déçu) et une partie du sud ouest, en 2011, beaucoup de taudis, des voitures d'un autre temps, des brouettes sur la route...
Purée mais vous fumez quoi sérieux On est totalement dans l'esprit, sauf que le solitaire que je suis a du mal à faire confiance aux inconnus au point de m'inviter en mode "j'irai dormir chez vous" Et puis c'est sympa la Roumanie à vélo, je vais vous montrer de belles photos pour ceux qui ne connaissent pas le Sibiu Tour
AlbatorConterdo a écrit : 02 oct. 2017, 16:58
Si j'avais eu le temps et l'envie de tirer la couverture pour moi sur ce topic, j'en aurai écrit bien plus, Pistolero.
N'hésitez pas à enrichir le topic pour ceux qui connaissent les coins par lesquels je suis passé, car j'ai eu tendance à passer trop vite, sans trop comprendre l'originalité des régions que je traversais (je me rattrape un peu avec Wiki pour le résumé mais ça reste approximatif )
Jean-Tito a écrit : 02 oct. 2017, 14:27
Waouhhhhh...
Je découvre ce topic et je viens de m'enquiller les 8 pages d'un coup!
C'est génial, merci le Sucre de nous faire partager cette Aventure
Merci pour ton intérêt Je prends plus de plaisir à partager mon aventure que lorsque j'étais sur le vélo
Györ, autrefois nommée en français Javarinais (du latin Javarinum), est la principale ville du Nord-ouest de la Hongrie. Elle se trouve près du Danube et est à mi-distance entre Vienne et Budapest. Elle est également traversée par un tronçon de l'Eurovéloroute 6. C'est une grande ville, avec 130 000 habitants. Elle est aussi nommée ville des rivières, à l'embouchure du Raba et du Rabca.
Le pont des jumeaux que je traverse aussitôt quitté l'hôtel
La place Széchenyi
Le palais des archevêques de Györ
La chanson du jour:
Encore perdu ?
Depuis que j'ai quitté la France, et ma dernière nuit dans un lit douillet, j'ai fait 1200kms en 6 jours. Hier, j'arrive dans un hôtel de Gyor, je peux vous dire que j'ai bien dormi : je suis en avance sur le programme car déjà en Hongrie, la pression est descendue, je compte arriver à Bucarest mardi prochain, avec donc 3 jours de retard sur mes prévisions . Je me lève un peu plus tard que d'habitude, puis prend un déjeuner copieux avant de mettre ma tenue lavée et sèche, et de repartir.
Après avoir rectifié mon itinéraire pendant la nuit (j'étais censé dormir en Slovaquie, et même prendre une journée de repos au bord du Danube), je vais prendre la direction de Tata, vers l'est pour rejoindre le Danube après Budapest (je connais déjà un peu la ville donc je vais l'éviter). Sauf qu'en quittant Györ, je prend la direction de Papa au lieu d'aller voir Tata (véridique) . Me voilà donc à traverser la forêt pannonienne. Je reste sur la nationale pour éviter les péripéties de la veille, qui, en plus ont des pistes cyclables bien aménagées. Je mange le midi à Veszprém, et décide de continuer vers le sud pour me diriger vers Balaton. Au passage je trouve les hongroises particulièrement charmantes
Vue sur Veszprem, je mange dans une rue piétonne, plutôt pentue, je vais remonter la bosse après avoir mangé ma pizza, en plus il fait bien chaud ce jour-là
Après avoir aperçu le lac puis l'avoir longé au nord, une seule route mène vers le sud-ouest, et le lac est très long. J'ai prévu de traverser le Danube à Dunaujvaros, que je suis censé atteindre ce soir, mais c'est à l'est . A un village (Balatonkenese), je décide de prendre à gauche et monte une côte très raide, qui n'a pas à rougir en comparaison de Huy. Au sommet je tente de trouver une route bitumée : que des chemins agricoles non pratiquables (pourtant google maps indique une route ). En Europe de l'est, seule les routes nationales sont bitumées, les autres routes sont praticables pour les cyclistes, mais il faut faire attention car on peut tomber sur des surprises au beau milieu de la campagne. Tant pis, je me redirige vers le lac et profite un instant de la vue panoramique.
Sur les hauteurs du lac Balaton, qui a accueilli les mondiaux de natation en eau libre
Je redescend la côte (sur les freins, quel gâchis) puis m'arrête sur la plage de Balatonakarattya (facile à lire, le hongrois ) prendre un rafraîchissement. La vue sur le lac est magnifique, on me conseille d'aller à Siofok, au sud-ouest, mais ça me rallonge...
Vue sur le lac de Balaton, on voit le côté valloné par lequel je suis passé, et donc j'ai monté la côte deux fois
Je trouve une route menant vers le sud-est. Ca va être compliqué de rejoindre Dunaujvaros car je ne reconnais aucun des villages par lesquels je passe. Tant pis, je décide d'aller "tout droit" jusqu'à rejoindre le Danube. J'ai beaucoup apprécié Balaton, mais je vais en plus apprécier la campagne Hongroise. Deuxième chute à signaler en remontant la côte dans une piste cyclable non adaptée, car la pente était raide. Je n'avançais pas, c'est encore une chute à l'arrêt en tentant de passer, cette fois une petite marche, en levant le guidon (je n'ai pas voulu m'arrêter au milieu de la pente :boulet: ) Une nouvelle fois sans gravité mais je me sens fragile avec la fatigue, je redébranche le cerveau. Les forêts du nord ont laissé place à des champs où tout est naturel : pas de voitures ni de bitumes. Je traverse le désert en cette fin de journée. J'adore ce genre de décor, j'avoue que je me perds en grande partie parce que je fuis tout ce qui est gris et industriel.
Arrivé à Enying, j'ai la grande surprise de voir un bus du conseil général de l'Aisne, immatriculé en Hongrie, là au milieu de nulle part. Après la marche en pleine piste cyclable, plus rien n'a de sens cet après-midi.
En quittant Enying, je peux continuer de rouler sur la route vers le sud-est ou tenter de rouler vers Dunaujvaros et l'ouest par une route bitumée. Je m'élance, sauf que cette route n'est plus bitumée après un kilomètre. J'ai roulé sur le bitume, les pavés, et des routes gravillonnées façon "strade bianche". Une quatrième surface me défie : le sable Je vais rouler une dizaine de kilomètre sur une fine couche de sable et j'ai pris mon pied : certes le rendement est faible et il faut forcer, mais c'est sans crainte pour le vélo, d'autant que c'est propre, il n'y a aucun cailloux, pas de bris de verre, pas de nid de poule. Il faut cependant s'appliquer à rester sur les portions où la couche de sable est la plus fine, sinon, le vélo se bloque, et c'est le pied à terre (pas très agréable, les cales pleines de sable).
Vélo-plage
Je me retourne pour prendre le coucher de soleil en photo. Devant moi, il y a un autre bosquet. Je m'élance pour une session vélo-plage nocturne! Là je suis en freestyle complet, quasiment à l'arrêt et en force sur mon 39 dents, je serai allé aussi vite à pied mais c'est moins drôle de porter son vélo, et j'ai la flemme de mettre mes chaussures de villes qui sont au fond de mon sac. Pas envie de mettre du sable partout non plus
Arrêté comme je suis, je profite pour prendre une photo-souvenir, voilà ma visibilité quand je roule de nuit. En gros, par choix, plutôt que d'éclairer faiblement au loin, je préfère focaliser là où je vais mettre mes roues 1m devant moi, ça m'évite de prendre du verre comme il a pu m'arriver. Vous imaginez donc que je ne vais pas très vite...
Au loin, j'entends une voiture venir vers moi. Elle roule également au ralenti. Un peu trouillard, je pars me planquer derrière un bosquet, dans le champ. La voiture passe, je repars vers le prochain village, en toute discrétion.
Je ne sais pas où je suis. Je vois une église, il y a des bancs, mais je poursuis vers un hôtel. J'en vois un luxueux, 4 étoiles. A quoi ça va me servir de payer 80€ une nuit d'hôtel si c'est pour repartir aussitôt levé et ne pas en profiter? Je vais me planquer au fond du jardin de l'église. Je ne sais même pas où je me suis endormi, mais je suis entre Enying et Dunaujvaros, enfin c'est ce que je crois
Dernière modification par Le sucre sportif le 29 juin 2018, 17:02, modifié 5 fois.
La timidité peut-être. Par contre c'est plus rare que je me fasse dépasser et encore plus que je dépasse des collègues, vu ma vitesse 
) bien longtemps. Je pars du camping avec pour objectif, visiter Vienne où je n'ai jamais mis les pieds, puis longer le Danube sur sa rive gauche en Slovaquie, espérant y croiser, où mieux, me loger dans le sillage du grand Peter Sagan. Ou même mieux, de lui prendre un relais. Oh la la, imaginez, il relève le défi de prendre mon vieux vélo avec mes pneus de VTC et mon sac et en échange, je prend son vélo dernier cri, et que je le tape au sprint 
. Oui, la route est longue,je suis seul et donc je me fais des films, ça fait passer le temps 
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Je retourne vers Schwechat, prend la direction de l'aéroport où je retrouve la piste cyclable. 
. J'arrive sur une petite plage. En aval, une route forestière qui me semble praticable mais interdite aux vélos. J'ai pas envie de faire marche arrière pour me retaper le secteur pavé et le raidar. Il est midi et je serai à l'ombre dans la forêt. Le chemin que je prends est tantôt bitumé, tantôt en terre mais propre. Mauvaise surprise, il contient de nouveaux secteurs pavés. Une petite trouée d'Arenberg au bord du Danube. Cadre idyllique, crainte maximale. J'arrive au village suivant sans dégâts, ni réprimandes.
. Alors que je ne suis pas encore sorti de la ville, j'aperçois un cycliste prendre un pont cyclable pour aller rive gauche et donc poursuivre en Slovaquie. Mais je veux rester sur cette rive qui est pleine de cyclistes, où je peux me planquer dans les roues, et faire de l'intervalle-training en prenant la roue du suivant. En plus, j'arrive très vite dans la campagne et peut faire des bornes en toute tranquillité. Ma moyenne augmente, je rattrape le temps que j'ai perdu à jouer les touristes au bord du Danube 
. Ce sont ces petits détails qui m'ont permis d'aller plus loin : seul on a tendance à se déconcentrer et à se laisser aller. Alors que tenir la roue d'un autre cycliste, lorsque l'on fait de la longue distance, est un défi sympa à relever. 
. Dix kilomètres plus loin, à ma grande surprise, je vois des inscriptions en Hongrois. Me voilà donc sorti de la zone euro, il est 16h, je n'ai pas de quoi payer en cas de fringale ou de panne sèche 
. Je me dirige vers la poste, distributeur hors-service. Je continue vers la prochaine ville. Toujours des routes non-bitumés, les bidons sont vides maintenant. Je commence à avoir soif. Il va falloir se dépêcher. A Püski, je retrouve une route bitumée, et on me dit de poursuivre jusqu'à Lipot. Ouf, à lipot, je prélève des Forint, et prend une bouteille de 2l de soda. Tout se fini bien, comme la bouteille d'ailleurs ! 
, pas plus.
. Je me lève un peu plus tard que d'habitude, puis prend un déjeuner copieux avant de mettre ma tenue lavée et sèche, et de repartir. 
. A un village (Balatonkenese), je décide de prendre à gauche et monte une côte très raide, qui n'a pas à rougir en comparaison de Huy. Au sommet je tente de trouver une route bitumée : que des chemins agricoles non pratiquables (pourtant google maps indique une route 
) prendre un rafraîchissement. La vue sur le lac est magnifique, on me conseille d'aller à Siofok, au sud-ouest, mais ça me rallonge... 
Je vais me planquer au fond du jardin de l'église. Je ne sais même pas où je me suis endormi, mais je suis entre Enying et Dunaujvaros, enfin c'est ce que je crois 