Aru peut-il gagner le Tour ?

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Aru peut-il gagner le Tour 2017 ?

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Linoo
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Re: Aru peut-il gagner le Tour ?

Gino Bartali a écrit : 12 juil. 2017, 16:26
Linoo a écrit : 12 juil. 2017, 13:50 car je ne pense pas qu'il n'y ait dans ne serait ce qu'une seule equipe de ce TDF aucun mec ayant un passif douteux si il courait/ managé dans ces années là. Donc "les liaisons dangereuses d'aru" ca pourrair tout aussi etre "les liaisons dangereuses de l'ensemble du peloton" ca n'apporterait rien de plus.
Je trouve que le forum a à nouveau des pudeurs de gazelles en évoquant ces sujets. Le torchon L'Immonde a raison de parler du dopage, c'est lui qui a fait l'essentiel des palmarès pendant 20 ans (et peut-être en va-t-il autant aujourd'hui), et de toute façon ses 1000 lecteurs ne connaissent du cyclisme que les embouteillages dans les beaux quartiers. Depuis Festina (1998), Sanremo (2001) et Puerto (2006), les fédérations auraient du faire le ménage, et l'ont fait en partie. Les vrais amoureux de ce sport auraient pu éviter de passer leur temps à parler de panache en encourageant un quarteron de repentis et à associer aux vicissitudes desdits repentis tout un peloton qui reste présumé innocent. Je n'aime pas qu'on minimise les torts des uns à cause des prétendus torts des autres: je crois qu'in fine, c'est toujours pour donner raison au dopage. Aru a fréquenté des types super douteux et court dans une équipe qui a failli perdre sa licence (et l'a sauvée pour de très-obscurs motifs), libre à lui, et libre à chacun de douter, et il bénéficie de la même immunité dans mes jugements que les coureurs de la Sky. Mais il y a des équipes, notamment au MPCC, qui ont fait de très sérieux efforts, et des coureurs qui, jusqu'à plus ample informé, ne méritent pas d'être éclaboussés par le cloaque et le margouillis des tricheurs. :gafauvel:
Ca n'en reste pas moins que de purs speculations et le monde sort a chaquz fois ce genre d'article qui n'apporte rien de neuf mais qui ne sert qu'a decridibiliser le cyclisme, c'est chiant a force. De plus ils n'ont meme pas salué sa performance, ca aussi ca me gêne.
Mais après je suis d'accord avec toi, certaines équipes ont un plus lourd passé que d'autres au sujet du dopage, et Astana fait partie du gratin à ce sujet
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allezlasse
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Re: Aru peut-il gagner le Tour ?

de toute façon c'est toujours pareil : quand un média généraliste parle dopage ou climat louche, c'est un scandale, un torchon, un mec qui n'y connaît rien et qui salit le sport. Quand c'est un site de cyclisme qui dit exactement la même chose, d'un coup, les réactions sont différentes.

Je suis assez bien placé pour le savoir, ayant écrit des choses très comparables sur ces deux types de support.
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Linoo
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Re: Aru peut-il gagner le Tour ?

allezlasse a écrit : 12 juil. 2017, 17:00 de toute façon c'est toujours pareil : quand un média généraliste parle dopage ou climat louche, c'est un scandale, un torchon, un mec qui n'y connaît rien et qui salit le sport. Quand c'est un site de cyclisme qui dit exactement la même chose, d'un coup, les réactions sont différentes.

Je suis assez bien placé pour le savoir, ayant écrit des choses très comparables sur ces deux types de support.
Ben le site generaliste ne parle QUE dopage en l'occurence, alors que si c'est un site spécialisé je suppose que ca parle aussi de course, tactique, coureurs etc...
Et puis excuse moi mais si tu vois ne serait ce qu'une once de preuves dans l'article du monde fais moi signe, parce que moi je vois juste "son entourage s'est deja dopé". Waou, le scoop.
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allezlasse
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Re: Aru peut-il gagner le Tour ?

je ne crois pas que l'article accuse Aru de quoi que ce soit, il rappelle son entourage, ce sont des faits quand même non ?

et comme certains l'ont dit, Le Monde (puisque c'est de ce journal que l'on parle) a largement élargi son traitement du cyclisme ces dernières années, si ce fut longtemps du 100% dopage/affaires, le sportif a repris une place de choix depuis un moment.
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romanom
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Re: Aru peut-il gagner le Tour ?

Tout à fait d'accord avec Allezlasse. C'est amusant car les amateurs de cyclisme sur ce topic sont les premiers à crachés sur certains coureurs, à émettre des propos diffamants etc mias qu'un journal généraliste ose poser des questions là on en revient aux méchants journaleux...
Surtout que cette année le monde réalise un live et publie régulièrement des articles "sportifs" pas plus loin que ce matin un article sur la présentation de l'étape du jour et celui-ci.

http://www.lemonde.fr/sport/article/201 ... _3242.html

Après oui c'est aussi un journal qui au contraire d'autres n'a aucune complaisance avec le milieu du sport (cf les articles sur le foot et les détournements qui y sont faits), dommage que ça dérange les amateurs.
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allezlasse
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Re: Aru peut-il gagner le Tour ?

allezlasse a écrit : 12 juil. 2017, 15:59 je confirme pour l'article de velochrono, j'essaierai de vous le retrouver dans mes archives
C'est un peu tardif mais j'ai fini par remettre la main sur l'article en question :


Tout le poids du cyclisme italien

Par Alexandre Philippon
mardi 3 juin 2014 - 20:40


C’est au cours d’un Giro hommage à Marco Pantani qu’un tout jeune Italien, Fabio Aru, a réussi l’exploit de monter sur le podium final à seulement 23 ans. Si les comparaisons de style avec le Pirate sont un peu exagérées, il existe cependant une véritable lignée qui lie le Sarde au défunt auteur du doublé Giro-Tour, incarnée par la personnalité la plus décriée du cyclisme amateur transalpin, Olivano Locatelli. Aru hérite aujourd’hui d’une pression sportive énorme mais aussi d’un héritage douteux. Il joue pourtant cartes sur table.

De Popovych et la Zoccorinese à Aru et la Palazzago

Quand il a gagné à Montecampione, quand il a terminé deuxième du cronoscalata de la Cima Grappa, et surtout quand il a rallié Trieste à la troisième position du général final, Fabio Aru, sensation du Tour d’Italie 2014, a toujours eu un mot pour son mentor, Olivano Locatelli : « Je le remercie parce qu’il s’est toujours attaché à ce que je garde les pieds sur terre, même quand j’ai commencé à avoir des résultats importants. » Une déclaration passée inaperçue car cet homme qui n’a pas eu de carrière en tant que coureur sait se tapir dans l’ombre. Son nom ne revient guère que dans les médias spécialisés italiens et les archives poussiéreuses. Il n’occupe aucune fonction officielle chez les pros, que ce soit chez Astana, l’écurie de Fabio Aru, ou ailleurs. Locatelli est pourtant l’auteur d’une multitude de miracles auprès de jeunes coureurs. Tout ce qu’il touche se transforme en or. Aujourd’hui âgé de 58 ans, il débute comme directeur sportif en 1989 chez Verynet-FNT-Juvene San Marino, l’ancêtre de la Saeco. Son premier coup de maître est d’accompagner la progression des jeunes Wladimir Belli et Ivan Gotti – ce dernier va ensuite gagner le Giro. Il coachera également Fabio Casartelli, Giovanni Lombardi, Paolo Savoldelli, Gianluca Bortolami, Dario Frigo, Salvatore Commesso, Giuseppe Guerini, Gian-Matteo Fagnini ou encore Eddy Mazzoleni. L’équipe devient Mercatone Uno, puis s’allie avec Carrera et récupère… Marco Pantani. Le patron du domaine sportif s’appelle Giuseppe Martinelli et Olivano Locatelli n’est pas sur le devant de la scène, mais il a apporté sa pierre à l’édifice pour le doublé Giro-Tour du Pirate en 1998. C’est toute une décennie de réussite du cyclisme italien qu’il accompagne.

Et en 2000, c’est le retour aux origines : le cyclisme amateur. Olivano Locatelli devient le boss de l’équipe Zoccorinese-Vellutex. Dès l’année suivante, sa réussite est indécente. Sa stratégie est simple : recruter des étrangers pour mettre un coup de pied au cul d’Italiens « privés d’esprit critique, perturbés par leur famille et la société, qui pensent déjà qu’ils sont tous des champions ». L’arrivée de coureurs « qui ne coûtent pas cher et ont plus de volonté », notamment de l’Est de l’Europe, doit entraîner « une remise en cause » des talents de la Botte. Son dévolu se porte ainsi sur les Ukrainiens Ruslan Gryschenko et Yaroslav Popovych. Gryschenko va remporter Liège-Bastogne-Liège espoirs en 2001 au nez et à la barbe des joyaux embourgeoisés. Plus tard dans la saison, c’est le Mondial de Lisbonne. Ce n’est plus une course par nations : la Zoccorinese survole les débats par maillots interposés. Popovych s’impose devant Caruso et Gryschenko. Triplé Locatelli. A la Gewiss, Flèche wallonne 1994 : un cran au dessus du reste du monde. Fraîchement irisé, Popovych signe un premier contrat pro avec l’équipe Landbouwkrediet-Colnago, dont… Locatelli prend les commandes ! Retour à l’étage supérieur, obtention d’invitations pour le Tour d’Italie. Dès 2003, « Popo » est sur le podium de la course rose.

Près de dix années plus tard, Olivano Locatelli sévit toujours à l’échelon amateur. Il est le directeur sportif de la Palazzago. En 2008, il a repéré un coureur sur le Giro di Lunigiana : Fabio Aru. Originaire de Sardaigne, parent pauvre du cyclisme italien, le gamin n’a jamais vraiment eu l’occasion de s’étalonner sur route. Il a déjà disputé un Mondial juniors, mais en… cyclocross, se classant en tout début d’année à une anecdotique 26e place, à Trévise, sur une course gagnée par Arnaud Jouffroy devant Peter Sagan. Discret vingtième du Lunigiana, il est loin de crever l’écran. Le Français Boris Zimine, présent sur la course, ne se « souvient absolument pas » de la participation de l’Italien à cette compétition. Locatelli beaucoup plus. Le voilà donc engagé à la Palazzago. C’est le grand saut. Problème : ses racines sardes vont lui manquer. Loin de sa famille, il tombe en dépression, ce qui ne l’empêche pas de terminer troisième de la course de côte Bassano-Monte Grappa, là même où il sera tout près de battre Nairo Quintana cinq années plus tard. L’éclosion a lieu en 2010, avec sa quatrième place obtenue sur la course référence du circuit espoirs italien, le Tour du Val d’Aoste. La saison suivante, il se classe deuxième du Girobio, s’adjuge haut-la-main le Val d’Aoste. Il remet ça en 2012 : il est le meilleur U23 du monde en montagne. Dès le 1e août, n’ayant plus rien à accomplir chez les jeunes, il signe dans la formation World Tour Astana, où il rejoint Giuseppe Martinelli, l’ancien collègue de… ce sacré Olivano Locatelli. Les débuts sont prometteurs, avec un soutien très apprécié par Vincenzo Nibali lors de sa victoire sur le Tour d’Italie 2013, et la chute de Michele Scarponi sur l’édition suivante le propulse au rang de leader improvisé.

Locatelli, la science du cyclisme

Les Italiens ont un rapport particulier au leadership. Chez les jeunes, toutes les équipes du pays s’articulent autour d’un coureur à qui toutes les responsabilités sont confiées. Axel Domont connait bien ce schéma : « On aimait bien, avec le Chambéry CF, aller en Italie parce que se mesurer à de tels jeunes, qui avaient toute une équipe à leur service, ça nous apprenait à courir comme les pros, témoigne-t-il. On retrouvait toujours les mêmes hommes forts, dans des équipes où il y avait les équipiers, les baroudeurs, le leader et ceux qui le placent au pied du col. » « Introniser les plus forts dans le rôle de leader, les Italiens font ça dès les rangs juniors », continue Boris Zimine. Olivano Locatelli a toujours fonctionné de cette manière, dès la fin des années 80, et forcément, Fabio Aru l’a expérimenté. « Il était déjà habitué à courir en leader, avec toute une équipe pour lui, qui canalise la course, conclut Clément Chevrier. C’était lui contre le reste du peloton et il gagnait quand même. » Aucun jeune coureur français ayant mis ses roues sur les routes transalpines chez les U23 n’aura été surpris de voir Fabio Aru batailler avec les tous meilleurs sur le récent Giro, avoir les épaules pour assumer les responsabilités dans son équipe, tenir dans la tête plus de vingt jours. Locatelli aura tout réussi avec lui : déceler son potentiel, le développer, le tout selon un timing parfaitement maîtrisé. Durant l’été 2011, il expliquait pourquoi son protégé n’allait pas franchir le Rubicon tout de suite : « Physiquement, il n’est pas prêt. Il faudrait qu’une équipe soit OK pour le laisser tranquille pendant sept à huit mois en 2012, de façon à le laisser grandir, et nous pourrons alors conclure un accord. » Ce fut donc Astana.

Fabio Aru a donc de bonnes raisons de remercier Olivano Locatelli devant tous les médias quand il s’affirme comme la nouvelle sensation du cyclisme italien. Mais attention à ne pas se prendre les pieds dans les casseroles du gourou. Il y a une immense zone d’ombre dans son parcours et elle remonte à 2003. Yaroslav Popovych vient de terminer troisième du Giro. Quelques jours plus tard, une affaire éclate : le procureur de Brescia ordonne l’arrestation de deux dirigeants italiens : William Dazzani et… Olivano Locatelli. Chef d’inculpation ? Il reçoit et fournit des médicaments interdits dans le cadre d’un trafic de produits dopants. Des écoutes téléphoniques le surprennent en train d’informer des coureurs majeurs sur le bon dosage à choisir pour éviter les contrôles positifs, mais aussi de commander des substances auprès de médecins et infirmiers corrompus. Un ex-coureur amateur, sous couvert d’anonymat, explique avoir stoppé sa carrière à cause de malaises cardiaques survenus pendant qu’il évoluait dans la structure de Locatelli. « M.F. » dévoile la liste des courses : testostérone, acides animés, cortisone, Neutron, Sensurrene, Maxicortex, Sinarten-Depox. « Si tu ne prends pas ça, tu ne pourras même pas finir la course », lui disait le technicien si l’on se réfère à son témoignage. « Les autres équipes font pire, nous faisons le strict minimum. » C’est cet homme sulfureux que Fabio Aru a remercié à chaque fois que les micros, en troisième semaine du Tour d’Italie, lui en donnaient l’occasion. Ou comment jouer cartes sur table et clairement assumer ses fréquentations. Il a raison : personne ne les a décriées et c’est toute l’Italie du vélo qui l’adule.
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