angelsbdesign a écrit :(Gaul était vraiment aérien quand il démarrait dans un col alors que Bahamontes paraissait plutôt hausser son rythme et être inépuisable
:good:
j'apprends, je visualise :coeur:
Modérateur : Modos VCN
angelsbdesign a écrit :(Gaul était vraiment aérien quand il démarrait dans un col alors que Bahamontes paraissait plutôt hausser son rythme et être inépuisable
c'est dommage, je trouve, qu'on n'ai plus de polémiques pimentées comme ça3 tours avant l’arrivée du championnat de France aux Essarts, Rostollan (Saint-Raphaël) est en tête, bientôt rejoint par son coéquipier Stablinski. Anquetil, Ignolin (encore 2 "Saint-Raphaël") et Poulidor (Mercier) pointent à 1’ derrière. Bizarrement, Anquetil et Ignolin roulent ferme tandis que l’auvergnat se laisse tirer, promettant d’effectuer le gros du travail dans la côte du "Nouveau Monde". Mais, le moment venu, Poulidor ne prend toujours pas le relais. Anquetil est fou de rage : "Souviens-toi bien : plus jamais tu ne gagneras une course quand je serai là. Plus jamais. Tu me fais perdre le Championnat de France, je te ferai perdre des courses plus importantes !".
Désormais, les 2 hommes ne se parlent plus.
Anquetil risque de souffrir devant les qualités de grimpeur du maillot jaune Bahamontès. Il faudrait peut-être qu’il puisse prendre un vélo plus léger le temps de l’ascension. Mais comment contourner le règlement qui stipule qu’il est interdit de changer de machine, à moins qu’un incident mécanique constaté par un commissaire ne l’y oblige ? En provoquant le problème technique, évidemment : il suffit qu’Anquetil appelle sa voiture au bas de la descente du Grand-Saint-Bernard et que l’on cisaille le câble du dérailleur et le tour est joué
! Il ne reste plus au normand qu’à enfourcher sa nouvelle monture et ... à résister aux attaques de "l’Aigle de Tolède".
Ce dernier prend 40 m d’avance mais pas plus. Au train, Anquetil revient à la hauteur de l’espagnol et résiste jusqu’au bout aux changements de rythme du « picador ».
Jacques Anquetil. « Maître Jacques » est le seul homme à réaliser une telle performance ( 1957, 61,62 et 63). Il reçoit au Parc des Princes des acclamations méritées après une saison exceptionnelle : Paris-Nice, Critérium National, Vuelta (1er coureur à remporter le "Grand Chelem" : Italie, France, Espagne) , Dauphiné Libéré, Tour de France !
Par contre, Poulidor est sifflé : 8ème de ce Tour qu’il avait spécialement préparé, « Raymond-le-Gentil » n’a jamais semblé en mesure d’inquiéter le tenant du titre. Ses qualités intrinsèques ne sont pas remises en cause, son attitude trop passive oui.


Parce que dans le concours précédent, Bahamontes était déjà assez mal payé. Pas deux fois la même erreur :non-non:jimmy39 a écrit :Ce que je n'arrive toujours pas à comprendre, c'est pourquoi j'ai été le seul à miser sur Bahamontès
A son époque, les Vuelta étaient bcp moins montagneuses, et Bahamontès payait souvent son caractère fantaisiste. Il commettait des erreurs tactiques énormes, et s'enferrait dans des polémiques stériles avec les organisateurs ( Basques ).Xav_38 a écrit :Merci pour toutes ces évocations de Bahamontès dont je connais trop peu l'histoire.
Et sur la Vuelta, est-ce qu'il se comportait de la même façon ? Il ne l'a jamais remporté tout en y gagnant deux GP de la montagne.

S'il a pu résister aux changements de rythme de Bahamontès, c'est aussi parce que celui-ci avait réalisé sa boulette habituelle, en s'isolant dans les 6 derniers km du Grand Saint Bernard ( 1'35" d'avance en haut) et en insistant dans le vent, avant d'être rejoint par 12 coureurs dans l'interminable descente. Bahamontès aurait du s'épargner cet effort totalement gratuit, et même avec son vélo plus lourd que celui d'Anquetil, il l'aurait largement distancé sur les pentes les plus raides de La Forclaz. Geminiani et Anquetil étaient très malins, très calculateurs, mais ils peuvent surtout dire merci à Bahamontès. Si celui-ci avait couru raisonnablement avec seulement le classement général en tête, il l'aurait probablement emporté.tuco a écrit :http://www.lagrandeboucle.com/spip.php?article1416
[quote:ajy3njpn]Anquetil risque de souffrir devant les qualités de grimpeur du maillot jaune Bahamontès. Il faudrait peut-être qu’il puisse [b:ajy3njpn]prendre un vélo plus léger le temps de l’ascension[/b:ajy3njpn]. Mais comment contourner le règlement qui stipule qu’il est interdit de changer de machine, à moins qu’un incident mécanique constaté par un commissaire ne l’y oblige ? En provoquant le problème technique, évidemment : il suffit qu’Anquetil appelle sa voiture au bas de la descente du Grand-Saint-Bernard et que l’on cisaille le câble du dérailleur et[b:ajy3njpn] le tour est joué[/b:ajy3njpn]
! Il ne reste plus au normand qu’à enfourcher sa nouvelle monture et ... à résister aux attaques de "l’Aigle de Tolède".
Ce dernier prend 40 m d’avance mais pas plus. Au train, [b:ajy3njpn]Anquetil revient à la hauteur de l’espagnol et résiste jusqu’au bou[/b:ajy3njpn]t aux changements de rythme du « picador ».[/quote:ajy3njpn]

Je ne permettrais pas de polémiquer avec le spécialiste que tu sembles être du cyclisme espagnol et de Bahamontes mais, moi qui le connais personnellement, je trouve que c'est un homme hyper sympa et ouvert, pas du tout lunatique ni colérique (ton portrait me fait beaucoup plus penser à Fuente !). Mais bon, comme c'est un ami à moi je suis certainement de parti-pris !biquet a écrit :A son époque, les Vuelta étaient bcp moins montagneuses, et Bahamontès payait souvent son caractère fantaisiste. Il commettait des erreurs tactiques énormes, et s'enferrait dans des polémiques stériles avec les organisateurs ( Basques ).Xav_38 a écrit :Merci pour toutes ces évocations de Bahamontès dont je connais trop peu l'histoire.
Et sur la Vuelta, est-ce qu'il se comportait de la même façon ? Il ne l'a jamais remporté tout en y gagnant deux GP de la montagne.
Bahamontès était un génie, probablement le meilleur escaladeur de l'histoire, mais c'était un personnage particulier, colérique, lunatique, enclin aux disputes et aux polémiques. Il a fallu la patience de Raoul Rémy, en fin de carrière, pour l'assagir un peu. Bahamontès était d'ailleurs opposé aux équipes nationales, sur le Tour. Il a souvent répété que s'il avait couru plus tôt dans une équipe comme la Paloma, il aurait été mieux guidé et aurait obtenu de meilleurs résultats.
Et s'il remporte le Tour 59, c'est aussi pour une raison très importante, qu'on a tendance à oublier: le directeur sportif de l'équipe espagnole, Langarica, avait choisi d'écarter Jesus Lorono, l'ennemi juré de Bahamontès !! Sinon, le Picador aurait sans doute piqué une de ses crises habituelles, et trouvé un prétexte bidon pour abandonner. :green:
C'est vrai, mais au moins, Gaul courait juste, lui, il ne faisait pas son numéro dés qu'un grand col se présentait devant lui. Charly courait pour gagner, bien plus que pour le GPM, et il roulait bien mieux que Bahamontès. Lorsqu'il remporte le Tour 58, on évoque toujours sa fantastique échappée dans une Chartreuse gorgée d'eau, mais on oublie qu'au terme de cette étape, il était encore 3è du classement général, derrière Vito Favero et Geminiani. Mais quelques jours plus tard, Gaul remportait nettement le chrono de Dijon, et s'emparait du Maillot Jaune. Lors de ce même Tour, Gaul avait déjà remporté les 2 précédents chronos, d'abord à Châteaulin, devant Anquetil, et ensuite au Ventoux, devant Bahamontès (qui disputait alors son 3è GT de la saison, comme Valverde l'an dernier ).loloherrera a écrit :C'est vrai que le facteur équipes nationales est à prendre en compte, et c'est aussi valable pour Charly Gaul.
Attention, je parle uniquement du Bahamontés cycliste, l'homme des polémiques et des coups de sang, je ne parle pas de Bahamontès l'homme, que je ne connais évidemment pas, mais qui, selon les anciens journalistes ( Emile Besson, Roger Bastide, Abel Michéa, Maurice Vidal, etc ) était effectivement le plus charmant des bonhommes.angelsbdesign a écrit :Je ne permettrais pas de polémiquer avec le spécialiste que tu sembles être du cyclisme espagnol et de Bahamontes mais, moi qui le connais personnellement, je trouve que c'est un homme hyper sympa et ouvert, pas du tout lunatique ni colérique (ton portrait me fait beaucoup plus penser à Fuente !). Mais bon, comme c'est un ami à moi je suis certainement de parti-pris !biquet a écrit :A son époque, les Vuelta étaient bcp moins montagneuses, et Bahamontès payait souvent son caractère fantaisiste. Il commettait des erreurs tactiques énormes, et s'enferrait dans des polémiques stériles avec les organisateurs ( Basques ).Xav_38 a écrit :Merci pour toutes ces évocations de Bahamontès dont je connais trop peu l'histoire.
Et sur la Vuelta, est-ce qu'il se comportait de la même façon ? Il ne l'a jamais remporté tout en y gagnant deux GP de la montagne.
Bahamontès était un génie, probablement le meilleur escaladeur de l'histoire, mais c'était un personnage particulier, colérique, lunatique, enclin aux disputes et aux polémiques. Il a fallu la patience de Raoul Rémy, en fin de carrière, pour l'assagir un peu. Bahamontès était d'ailleurs opposé aux équipes nationales, sur le Tour. Il a souvent répété que s'il avait couru plus tôt dans une équipe comme la Paloma, il aurait été mieux guidé et aurait obtenu de meilleurs résultats.
Et s'il remporte le Tour 59, c'est aussi pour une raison très importante, qu'on a tendance à oublier: le directeur sportif de l'équipe espagnole, Langarica, avait choisi d'écarter Jesus Lorono, l'ennemi juré de Bahamontès !! Sinon, le Picador aurait sans doute piqué une de ses crises habituelles, et trouvé un prétexte bidon pour abandonner. :green: