Un Tour à la Walko ?

[Lemon-Curry]

Bon, le sujet n'est pas d'une actualité folle, à part que le coureur qui a inspiré l'expression nous a quitté, mais comme j'aime bien aussi ces petits débats qui reviennent sur des aspects historiques du cyclisme sur le forum je me permet d'ouvrir ce sujet comme une forme d'hommage à Roger et à tous les Walkowiak en puissance de l'histoire du vélo.

Beaucoup de questions, qu'est-ce qu'une victoire à la Walko ? la victoire de Roger en 56 était-elle véritablement une \"victoire à la Walko\" telle qu'on l'entend aujourd'hui ? quelles sont les autres occurrences d'un tel événement sur le Tour, mais aussi sur le Giro et la Vuelta ? peut-on parler de podium à la Walko pour un Chiappucci en 90 par exemple ? etc... etc...

[JFKs]

C'est le contraire d'une défaite à la Wabo.

[Lemon-Curry]

Tiens, il serait d'ailleurs intéressant de se poser la question de savoir précisément ce qu'est "un Tour à la Walko" et qui dans la palmarès du Tour (et des deux autres GT d'ailleurs) peut se targuer d'avoir remporté un Tour à la Walko dans la haute acception du terme. (bon ici n'est peut-être pas le meilleur endroit mais j'ose espérer que les fanas d'histoire voudront s'emparer du sujet)

J'ai lu ici et là qu'il définissait non pas un vainqueur surprise, mais un Tour très mouvementé, succession de scénaris et de leaders différents (?)

Dans une moindre mesure, 2006 serait acceptable.

[Lemon-Curry]

C'est le contraire d'une défaite à la Wabo.

Ça c'est pas quand tu te fais renverser par des supporters fin-saoul au Carrefour de l'Arbre alors que t'es en tête de Paris-Roubaix ?

[El_Pistolero_07]

Kiviliev en 2001 fait une Walko, Voeckler aussi. J'en vois pas d'autre des récents, sauf si on compte Perreiro comme vainqueur en 2006 (pour moi c'est Landis)

[El_Pistolero_07]

C'est le contraire d'une défaite à la Wabo.

Ça c'est pas quand tu te fais renverser par des supporters fin-saoul au Carrefour de l'Arbre alors que t'es en tête de Paris-Roubaix ?

Jacky Durand sur le Ronde et Hayman sont pour moi des vainqueurs à la Walko. Anticiper la grosse bagarre et gagner la course !

[Le sucre sportif]

De Gendt a failli en faire une sur le Giro si je vous suis bien :study:

[Thrice]

Rolf Gölz sur le Tour med' 1992 ; Chistophe Agnolutto sur le Tour de Suisse 1997 ; Iñigo Landaluze au Dauphiné 2005, à chaque fois une échappée que le peloton laisse filer puis qui décourage tout le monde

[pierrefromalsace]

Pour remettre un peu les pendules à l'heure sur Walko :

http://www.eurosport.fr/cyclisme/walkow ... tory.shtml


Déjà \"à la Walko\" ça veut dire qu'il y a victoire à la fin. Exit donc les Kivilev et autres Voeckler.

Ensuite il faut quand même rappeler que Walko a perdu le maillot jaune avant de le reconquérir plus tard. C'est pas n'importe quoi ça non plus.
La victoire de Pereiro en 2006 s'en rapproche pas mal, vu que Oscar perd le jaune à l'Alpe d'Huez mais le récupère à Morzine (avant de le reperdre dans le chrono, contrairement à Walko).

Mais le Tour 56 c'est tellement plus que ça. Imaginez-vous, tous les jours sur le plat une échappée de 20 à 30 gusses qui part et n'est jamais revue ! Le grand favori, Charly Gaul, englué à plusieurs dizaines de minutes du maillot jaune !
Un chantier, une édition magnifique !

Un Tour à la Walko ? En fait il n'y en a qu'un, le Tour 56, inimitable.

[El_Pistolero_07]

Kivilev et Voeckler sont des top5 à la Walko si tu préféres !

[loloherrera]

Pierre a bien résumé le truc, je trouve. Je me souviens d'une rétro JPO où Walko avait les larmes aux yeux lorsque l'on évoquait cette expression \"victoire à la Walko\". Il pensait que les \"suiveurs\" usurpait quelque peu sa victoire par cette expression.

[loloherrera]

On pourrait aussi citer Roger Pingeon sur le Tour 67 qui s'échappe vers Jambes avant la montagne et qui l'emportera à Paris.

[Tony09*]

Les français dans les années 2000 ont fait des tas de top 10 à la Walko

[angelsbdesign]

On pourrait aussi citer Roger Pingeon sur le Tour 67 qui s'échappe vers Jambes avant la montagne et qui l'emportera à Paris.

Oui, c'est sans doute le vainqueur qui se rapproche le plus de Walko : un excellent coureur (Walko avait été le seul en 55 à pouvoir suivre Bobet dans la côte de Laffrey et il avait finit 2ème du Critérium du Dauphiné derrière le champion du monde) mais qu'on n'imagine pas gagner le Tour hors d'une conjecture particulière.
Je me rappelle qu'un ami de mes parents avait fait de lui son favori cette année-là avant le départ du Tour (preuve qu'il n'était pas un coureur secondaire pour les spécialistes).
Et si je ne me rappelle pas en détail du déroulement de cette édition je me souviens que la surprise avait surtout été qu'il résiste à Bauvin dans les Alpes et à St Etienne !

[loloherrera]

Un Tour à la Walko, c'est peut-être aussi un vainqueur final sans victoire d'étape...

[ChicoDjango]

Oui, le commentaire de Pierre est très juste. Walkowiak a fait un gros coup grâce à une échappée fleuve, mais 1) fallait déjà la mener, cette échappée ; 2) il a été fort et vaillant sur ce Tour, et a notamment réussi a reprendre le Maillot jaune après l'avoir perdu. Comme ce sujet a été ouvert, je recopie ci-dessous un texte que j'avais écrit sur ma page Facebook.


Le vélo - et voilà aussi pourquoi j'aime ce sport -, c'est une kyrielle d'anecdotes historiques plus ou moins mythifiées par un public qui voit le peloton passer à toute allure puis brode de la légende pour s'attacher au souvenir fugace d'un après-midi au bord de la route ; c'est tout un chapelet de défaites et de victoires rendues plus amères ou plus exaltantes par des chroniqueurs inventifs ; c'est un langage goûtu plein d'expressions qui n'ont de sens que dans la dramaturgie de la course cycliste, comme \"courir en chasse-patate\", \"faire connaissance de la sorcière aux dents vertes\" ou encore... \"gagner à la Walko\", c'est-à-dire gagner une course de façon totalement inattendue, sans être forcément le plus fort mais en bénéficiant de \"faits de course\". Le pauvre Walkowiak ne méritait sans doute pas qu'on forge une telle expression à partir de son nom, car s'il a certes gagné le Tour de France 1956 après une échappée fleuve, il s'est surtout battu comme un beau diable, lui le fils d'un ouvrier polonais, pour ramener le Maillot Jaune jusqu'à Paris ! Il aura au moins l'honneur de rester dans les mémoires grâce à cette expression ! Hommage à Monsieur Walko, le cycliste des humbles, l'anonyme qui une fois dans sa vie a connu les succès des champions, un Auvergnat en plus (et qu'on me pardonne cette note régionaliste pour l'une de mes terres d'adoption) !

[pierrefromalsace]

On pourrait aussi citer Roger Pingeon sur le Tour 67 qui s'échappe vers Jambes avant la montagne et qui l'emportera à Paris.

Oui, c'est sans doute le vainqueur qui se rapproche le plus de Walko : un excellent coureur (Walko avait été le seul en 55 à pouvoir suivre Bobet dans la côte de Laffrey et il avait finit 2ème du Critérium du Dauphiné derrière le champion du monde) mais qu'on n'imagine pas gagner le Tour hors d'une conjecture particulière.
Je me rappelle qu'un ami de mes parents avait fait de lui son favori cette année-là avant le départ du Tour (preuve qu'il n'était pas un coureur secondaire pour les spécialistes).
Et si je ne me rappelle pas en détail du déroulement de cette édition je me souviens que la surprise avait surtout été qu'il résiste à Bauvin dans les Alpes et à St Etienne !

Je rapprocherais plus Aimar de Walko que Pingeon.
Aimar gagne le Tour 66 (ah les éditions qui finissent par 6...) en partie grâce à l'avance prise sur Poulidor dans une échappée. Par la suite il ne montrera plus jamais de réelle capacité à bien figurer au général.
Alors que Pingeon, non seulement son échappée de Jambes c'était un numéro en solo (fallait le faire !) mais en plus il s'est montré costaud et régulier en montagne. Sans l'échappée il aurait pu prétendre au podium, seul Jimenez termine à moins de 6 minutes de lui au final (l'écart qu'il a mis au peloton en Belgique). En plus par la suite, en 68 et en 69 il fait partie des cadors de la course, que ce soit en montagne ou en chrono. Il est d'ailleurs le dauphin du grand Merckx de 69 et le bat dans une étape de montagne.

[pierrefromalsace]

Oui, le commentaire de Pierre est très juste. Walkowiak a fait un gros coup grâce à une échappée fleuve, mais 1) fallait déjà la mener, cette échappée ; 2) il a été fort et vaillant sur ce Tour, et a notamment réussi a reprendre le Maillot jaune après l'avoir perdu. Comme ce sujet a été ouvert, je recopie ci-dessous un texte que j'avais écrit sur ma page Facebook.


Le vélo - et voilà aussi pourquoi j'aime ce sport -, c'est une kyrielle d'anecdotes historiques plus ou moins mythifiées par un public qui voit le peloton passer à toute allure puis brode de la légende pour s'attacher au souvenir fugace d'un après-midi au bord de la route ; c'est tout un chapelet de défaites et de victoires rendues plus amères ou plus exaltantes par des chroniqueurs inventifs ; c'est un langage goûtu plein d'expressions qui n'ont de sens que dans la dramaturgie de la course cycliste, comme "courir en chasse-patate", "faire connaissance de la sorcière aux dents vertes" ou encore... "gagner à la Walko", c'est-à-dire gagner une course de façon totalement inattendue, sans être forcément le plus fort mais en bénéficiant de "faits de course". Le pauvre Walkowiak ne méritait sans doute pas qu'on forge une telle expression à partir de son nom, car s'il a certes gagné le Tour de France 1956 après une échappée fleuve, il s'est surtout battu comme un beau diable, lui le fils d'un ouvrier polonais, pour ramener le Maillot Jaune jusqu'à Paris ! Il aura au moins l'honneur de rester dans les mémoires grâce à cette expression ! Hommage à Monsieur Walko, le cycliste des humbles, l'anonyme qui une fois dans sa vie a connu les succès des champions, un Auvergnat en plus (et qu'on me pardonne cette note régionaliste pour l'une de mes terres d'adoption) !

J'ajoute qu'on parle de l'échappée d'Angers comme étant l'échappée fleuve qui a porté Walkowiak vers la victoire finale, comme s'il n'y en avait qu'une.

Or c'est quasiment tous les jours que Walkowiak se retrouvait dans la bonne échappée qui grappillait des minutes au gros de la troupe ! C'était ça le Tour 1956, un Tour complètement fou.

Et pour faire ça il lui aura fallu être constamment à l'attaque, vigilant, opportuniste, malin, tenace...
Quand on parle des vainqueurs du Tour on cherche qui fut le meilleur grimpeur, le meilleur rouleur. Walkowiak mérite peut-être le qualificatif de vainqueur le plus "intelligent" dans le sens où il a le mieux utilisé ses capacités physiques plus limitées que ses adversaires.

[ChicoDjango]

Un très bon article ici : http://www.liberation.fr/sports/2017/02 ... um=twitter

[tuco]

je vois fignon 83 et pereiro 2006 comme ses successeurs


mais fignon a bien entendu eu cette image un an seulement