le mot d'ASO
L'Alpe d'Huez bretonne, comme on surnomme la côte de Mûr de Bretagne, a peu de choses à voir avec son homonyme des Alpes. Avec cette ascension finale, on n'approche ni des pourcentages, ni de la distance de pente à affronter sur la route aux 21 lacets. Ici, il s'agira d'une rampe, au sens propre du terme puisqu'elle se dresse en ligne droite, de 2 kilomètres et 7 % de pente moyenne… ce qui la placerait à mi-chemin entre la côte du fort de Tourneville avant l'arrivée au Havre il y a deux jours, et le mur de Huy pour le final de l'étape 3. A bien considérer la situation, il n'y a pas grand-chose à gagner… et pas grand-chose à perdre non plus. Il y a quatre ans, les dégâts chronométriques avaient été infimes, mais il est certain que le succès de Cadel Evans l'avait placé dans de très bonnes conditions pour bâtir sa victoire sur le Tour de France 2011. De même, il est illusoire d'imaginer que Contador puisse reprendre à Froome les 36'' qui les séparent. Le raisonnement vaut également pour Tejay van Garderen, qui ne pointe pourtant qu'à 13''. Il reste que les conséquences psychologiques peuvent être importantes pour cette bataille à livrer, théoriquement entre acteurs du classement général. Déjà entreprenant dans le Mur de Huy et solide dans toutes les situations critiques depuis le début de la course, Chris Froome donnerait une confirmation du haut niveau qu'il affiche en s'imposant au terme d'une belle empoignade. Dans le cas contraire, la façon dont il fait face à ses adversaires, dont il s'effondre ou non au moment d'un dernier sprint, sera naturellement décortiquée, quel que soit le nom du vainqueur. Un léger recul pourrait être regardé comme une défaillance, et même une faille à exploiter dans la belle mécanique de Froome.
