Pour ma part, je suis de ceux qui pensent (comme Cuvet), que l'on ne saura jamais. Le dopage a complétement modifié les valeurs. Pour la même dose d'EPO, certains vont prendre 10w, d'autres 50w. Soit largement l'écart entre un bon grimpeur, et un grimpeur de légende. Sans compter, que tous prenaient des doses d'EPO différentes, étaient plus ou moins bien conseillés/protégés par le milieu. Sans compter également qu'à côté de l'EPO, il y avait tout un cocktail, qui lui aussi apporte son lot de modifications, et peut être plus ou moins bien digéré. Je ne serai pas surpris qu'entre quelqu'un qui ne digère pas tout ces produits, et un véritable alambic, on ait des écarts monstrueux en terme de watts. Ce qui pourrait faire qu'un grimpeur moyen passerait à un grimpeur de légende (alambic), et un bon grimpeur resterait un bon grimpeur (ne digérant pas les produits). Le dopage a tout faussé. Les valeurs ont pu être inversés par le dopage.runnz a écrit : Nous n'en serons jamais sûr. Mais je suis de ceux qui pensent que dans un cyclisme dépourvu de toute forme de dopage (illusoire bien sûr), ni l'ère EPO, ni l'époque ancienne du dopage sans contrôle, Pantani aurait été un phénomène de Légende. Les thérapeutes qui se sont occupé de sa réhabilitation lors de son accident quasi mortel sur Milan-Turin 95' furent unanimes pour témoigner d'une capacité de récupération jamais vu. Il fallait plonger dans la piscine pour l'arrêter de nager avant qu'il dépasse trop les 30 min. prévu pour un gars avec les os brisés.
J'avais lu des témoignages impartiaux disant que personne dans le centre hospitalier n'avait eu un cas de zèle semblable. Et faut être méchant pour croire que ses exploits à l'hôpital était dû au dopage.
Un sportif d'exception détruit dans la spirale d'une période maudite du cyclisme.
Les champions sont des alambic, et pour ma part je ne serai pas surpris que dans un monde idéal, sans dopage, les champions passés n'aurait pas été sur le devant de l'affiche. Mais on ne le saura jamais.
Par contre, ce qui me fait penser que le dopage a particulièrement inversé les valeurs, c'est quand on voit le nombre de "gros cul" qui volaient dans les montagnes dans les années 90. Je pense que les 4x4 digéraient particulièrement mieux les grosses doses d'EPO. Franchement, entre nous, les Armstrong, Ulrich, Indurain, n'ont rien de la morphologie d'un grimpeur... J'ai bien plus confiance dans la génération actuelle, où l'on retrouve majoritairement des grimpeurs longilignes. (Je ne dis pas qu'ils sont tous clean pour autant, mais ça semble moins flagrant/moins "gros", c'est le cas de le dire...)
Concernant ton illustration avec Pantani et l’hôpital. C'est normal, n'importe quel sportif du top mondial (et dans tous les sports d'endurance) a une faculté de récupération très largement au dessus de la normale et surprendrait les médecins d'un hopital. Le coeur et le mental d'un sportif de ce niveau là, ainsi que l'ensemble des organes sont habitués a endurer des charges de travail 100 fois supérieure à un cœur classique/lambda. Bien évidemment qu'il récupère mieux. Et pis bon, le Pantani, il devait charger la mule quasi toute la saison, alors quand il se présente à l’hôpital après son accident, avec tous les produits dans le sang, c'est clair que ça ne réagit vraiment pas comme une personne normale... Je ne suis pas du tout surpris des réactions de personnel de l’hôpital, et je pense que ces anecdotes sont vraies. Mais pour moi, ça ne justifie en rien que Pantani aurait été au dessus des autres top grimpeurs sans dopage.