TOUR D'ESPAGNE 2025 (2.UWT) - Du 23/08 au 14/09
Publié : 21 août 2025, 12:03

Ben O'Connor, principal animateur de l'édition 2024
Né en 1935, le Tour d’Espagne connut une période en pointillés dans ses premières années en raison de la guerre d’Espagne et de la 2nde guerre mondiale. Si comme le Tour ou le Giro, le plateau était essentiellement national, c’est bien le belge Gustaaf Deloor qui remporta les deux premières éditions.
En 90 ans, la Vuelta aura connu quelques heures de gloire. Des 39 victoires d’étapes de Delio Rodriguez dans les années 40 au record de victoires de Primoz Roglic (4 - co-détenu avec Roberto Heras), du duel entre les frères ennemis Loroño et Bahamontès en 1957 jusqu’à la domination suisse des années 90, sans oublier bien entendu les 13 victoires d’étapes sur la seule édition 1977 de Freddy Maertens

Les français ont d'ailleurs toujours un pincement au coeur quand vient la fin août, quand ils se rappellent qu’un de leurs représentants s’imposa sur un grand tour pour la dernière fois… C'était il y a trente ans.

Les trois derniers podiums
2022 : R.Evenepoel / E.Mas / J.Ayuso
2023 : S.Kuss / J.Vingegaard / P.Roglic
2024 : P.Roglic / B.O’Connor / E.Mas

Le Tour d’Espagne est le seul des trois grands tours dont le maillot de leader a changé de couleur au fil de l’histoire. Amarillo, oro, et désormais rojo ! C’est donc le maillot rouge que convoitent les coureurs d’un peloton aujourd’hui bien internationalisé, qu’ils soient là pour le prestige d’un grand tour ou parce que c’est un magnifique lot de consolation. En effet, depuis 1995, c’est celui qui est couru en dernier, à la fin de l’été.
Alors, qui pour devenir « rouge » de plaisir dans trois semaines, à Madrid ?
https://www.procyclingstats.com/race/vu ... /startlist
Jonas Vingegaard s’avance en favori évident. Le danois, 46ème en 2020 et surtout 2ème en 2023, n’aura pas à se débarrasser de son rival slovène du Tour de France. Son niveau actuel semble bien supérieur à celui de ses concurrents, et l’équipe qui l’entourera donne toutes les garanties de solidité et d’expérience (Kuss – vainqueur 2023 – Jorgenson, Kelderman, Tulett, Campenaerts …)
Face à lui, le tube du printemps Joao Almeida devrait tenir le rôle de leader dans la formation UAE. Après des victoires au Pays Basque, en Romandie puis sur le Tour de Suisse, la fraîcheur due à sa chute et son abandon sur le Tour de France pourrait être un atout. Là encore il y a du solide autour de lui et on scrutera avec attention (et malice, soyez-en sûr) l’entente avec Juan Ayuso, l’autre leader souvent contrarié par les blessures et par le reste au sein de l’équipe émiratie…
En dehors de ceux-là, notons les forfaits de Carapaz (pas complètement remis de maladie) et de Max Poole (mononucléose).
Les outsiders seront donc un vainqueur du Giro Jai Hindley (2022), qui formera une paire intéressante avec Pellizzari pour la Red-Bull Bora.
Une autre doublette, italienne celle-ci, devrait porter la Bahrein-Victorious : Tiberi en leader et Caruso en ex-leader qui a encore du jus. En témoigne sa victoire d'étape majuscule sur le Tour de Burgos. A leurs côtés, Buitrago a le profil pour un top 10 mais il avance masqué. Difficile de savoir où il en est.
Landa chez Soudal-Quick Step et Ciccone pour Lidl-Trek annoncent viser les étapes plutôt que le général … A voir. L'italien devrait en outre être un prétendant au maillot de meilleur grimpeur.
2ème l’an dernier et longtemps porteur du maillot de leader, O’Connor (Jayco) fait une belle saison 2025, consistante. Vainqueur d’étape en juillet sur le col de la Loze, il a terminé 11ème du tour en se distinguant surtout par ses 5 échappées montagnardes. Alors sera-t-il simple baroudeur ou acteur pour le général ? Il comptera dans son équipe Dunbar et Harper au rayon des escaladeurs.
Transférés chez Q36.5 l’hiver prochain, il n’est pas à exclure que ces deux-là se trouvent dans le même groupe que … Pidcock ! lors du final d’étapes montagneuses. L’anglais a parfois déclaré vouloir jouer le général de grands tours, mais … On attend toujours. Personnellement je n’y crois pas.
Mon pari ? Un podium de Felix Gall. Le grimpeur autrichien fait preuve de régularité et pourrait être avantagé par ces étapes espagnoles toutes ou presque tracées de la même manière : avec arrivées au sommet. Ses piètres qualités de descendeur pourraient éventuellement ainsi ne pas le pénaliser.

Dédicace à Nans Peters
