Et si il me prenait l'envie de revenir en 2015/2016, époque où je faisais mes récits? Et bien allons y.
Voici le récit de La Castraise - Parcours 70 kilomètres que j'ai faite ce week end.
Cette cyclo a une certaine aura VCNienne, en effet, j'héberge le samedi soir l'ami Guigui22 qui remonte de ses Pyrénées pour venir en terres tarnaises, ça fait quelques années que je ne l'ai pas vu, c'est toujours un plaisir. Lui sera bien évidemment sur le grand parcours où il ira affronter les Costeplane et autres Meunier Sow.
Le parcours :
70 kilomètres donc, 1,4 kilomètres de plat au départ et puis on entame des faux plats plus ou moins prononcés qui vont nous amener au premier col, 8 kilomètres à un peu plus de 4%, le pied étant plus dur que le haut, suivis de 3 kilomètres à 2%. En haut de cela, 7 kilomètres de faux plats le plus souvent descendants avant la deuxième ascension du jour 1,4 km à 5,7%. Une descente ensuite, de 4 kilomètres suivie immédiatement par 1,3 kilomètre à 7,6%.
On rejoint alors une grande route sur 19 kilomètres, profil descendant mais jalonné de quelques montées. Une fois tout cela fait on enchaine un triptyque 600m à 6% - 500m à 5% - 1,6 km à 6%. Quelques faux plats montants plus tard, virage à gauche, descente petite route, petite remontée pour aller chercher un mur en paliers et descendre jusqu'à la côte d'arrivée : 1,6 km à 5% les 500 derniers mètres à 6%.
Sur la ligne de départ nous sommes 144. Je suis accompagné d'un ami qui n'a pas trop roulé même si grand sportif, ce qui a été la première des raisons qui nous a décidé à prendre le parcours de 70 kilomètres. Le soucis est que j'ai un sacré mal de ventre aujourd'hui n'ayant pu aller à la selle. Je vois également des gars ultra affutés, bref ça ne va pas être si facile.
La course :
Le premier kilomètre est neutralisé, de fait on démarre vraiment au pied d'un coup de cul qui voit là première attaque. Je suis dans les 20 premiers, bien, à l'abri. Certains des coureurs identifiés comme favoris viennent déjà maintenir un bon rythme dans le peloton. Nous entamons à la fin de ceux ci le col en temps que tel. Il est divisé en deux parties, une première de 3,4 kilomètres à 4,8% un replat de 400 mètres avant un kilomètre encore difficile et ensuite on plutôt sur du 3,5-4%. Le but est donc de s'accrocher jusqu'au replat pour faire le point.
On monte à 20 km/h, je ne suis pas facile, pas mal, je suis assez concentré. Il y a une première vraie attaque après 1,5 kilomètres d'ascension de deux coureurs. Puis un des favoris fait l'effort pour les rejoindre, deux coureurs du club organisateur accélèrent aussi mais avec un effort moins violent, je prends leur roue, là ça me fait mal, il y a regroupement et je me suis mis dans le rouge. J'arrive à me retourner et on doit être encore 40/50 je suis choqué et inquiet qu'on soit encore autant alors que je ne suis vraiment pas terrible. Il me tarde le replat.
Juste avant ce replat, grosse attaque, les favoris bougent et le peloton essaie de suivre, je décide de lisser mon effort mais finalement le groupe me passe trop rapidement, je me retrouve distancé juste avant ce replat et faire un gros effort dedans. J'ai à peine le temps de récupérer qu'on entame la seconde partie du col, je suis dans le rouge.
Sur l'attaque qui ne tarde pas à suivre, je n'arrive pas à élever mes watts, enfin si mais pas suffisamment et suis assez rapidement contraint de revenir à mes watts de première partie d'ascension et de baisser un petit peu quand le pourcentage baisse lui aussi. Je suis assez dépité, il y a au moins 30 coureurs devant moi dont mon pote qui ne roule que peu, un quatuor me passe, je ne tiens pas le rythme tout comme le quatrième des coureurs qui reste dans ma roue, qui parle tout seul sans que je comprenne.
Au bout d'un moment je comprends ce qu'il me dit, qu'il ne peut pas passer... Je me retourne donc pour voir si un groupe ne va pas revenir sur nous, rien, ça a complétement explosé derrière nous, et nous avons un groupe de 6/7 coureurs à une trentaine de secondes devant nous, il y a un petit vent défavorable et je n'arrive pas à combler l'écart. Bonne nouvelle par contre, mon compagnon de galère prend les relais quand le pourcentage diminue, on voit le groupe au loin et il me semble reconnaitre le maillot Liberty Seguros de mon pote, ça me motive doublement, il faut qu'on rentre avant la première descente que l'organisateur a annoncé comme particulièrement dangereuse...
Sur les faux plats descendants j'ai bien du mal à prendre les relais, je suis avec un sacré rouleur, à la faveur d'une remontée on demande à une bénévole à combien est le groupe de devant, elle nous annonce 3 minutes, nous laissant interloqués même si ça fait 5 bornes qu'on ne voit plus personne... Le virage suivant on voit le groupe une quinzaine de secondes devant, elle nous parlait en fait de la tête de course (qui était à 2 minutes 30 à ce moment là).
On fait un très gros effort pour rentrer au pied de la deuxième côte qui est entamée tambour battant par mon pote qui ne m'a pas vu, je me fais la peau pour remonter le groupe et lui dire d'y aller tranquille et j'imprime un bon rythme afin d'éviter toute attaque, un seul gars va me passer je reviens sur lui au sommet. Autant rester ensemble y'a plus rien à jouer. Mais arrive la descente et dès les 20 premiers mètres je me rends compte que "ça va pas le faire DU TOUT".
Il a beaucoup plu l'avant veille, on est sous les arbres, c'est trempé, des tapis de feuilles, de la boue, de la mousse, quelques bogues de châtaigne, je suis terrifié, pas tétanisé, terrifié. Je déchausse à certains virages, la quasi totalité du groupe que j'ai repris en me mettant à bloc me dépose, on a fait la moitié de la descente qu'ils ont disparu à l'horizon. En bas je suis avec mon pote qui me prend direct un très gros relais et un autre gars qui avait tout autant peur que moi.
Arrive donc la troisième côte du jour, avec les plus forts pourcentages, on a 35/40 secondes sur le groupe, qu'on va combler à la bascule, mais encore une fois, ce n'est pas sans efforts. Alors que je remonte le groupe dans les premiers faux plats descendants, un gars me dit "Hey Lavaur, ça te dirait pas de prendre quelques relais?!" je me défends, je viens de rentrer, le gars avec qui j'étais dans le premier col vient à ma défense, bon joueur, l'autre s'excuse et va rouler. Je prends quelques relais aussi mais je me rends compte que mon pote n'a pas pu suivre. J'en profite pour essayer de récupérer car ça fait pas mal de kilomètres que je suis en chasse sans avoir pu récupérer (vu que j'étais tendu de chez tendu dans la descente).
Les côtes suivantes voit le groupe se modifier légèrement, un ou deux coureurs lachent et on récupère deux coureurs. Ayant moins roulé que les autres, j'amène sur les derniers kilomètres jusqu'au pied de la bosse finale que je monte à mon rythme, me faisant reprendre sur la ligne par Campistrous qui gagne le parcours de 93 kilomètres. Ce n'est qu'une fois que mon pote arrive à son tour, 9 minutes après moi, qu'il m'annonce qu'il ne restait que 15 coureurs quand lui a coincé dans le premier col. Je termine en fait 16ème et 3ème de ma catégorie d'âge. Je regrette de ne pas avoir sû cela plus tôt je pense que je pouvais faire un poil mieux, mais c'est déjà ça, surtout avec les soucis gastriques qui m'ont bien handicapé.
Guigui lui termine 5ème de la grande. On a eu beau temps (même si il faisait bien froid au départ), ce fut très sympathique.
https://www.strava.com/activities/12701507225/overview