Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

ulysse1 a écrit : 03 juin 2018, 10:48 " gros doute pour moi que Bahamontès en fin de carrrière aurait pu battre un Poulidor au sommet de sa forme et un grand Anquetil, surtout qu'il y avait un kmtrage non négligeable de CLM et qu'en descente, Baha n'a jamais été très bon "

je suppose que c' est une blague ?
une semaine avant il avait déjà réalisé un raid sur le télégraphe et le galibier et gagné à briançon après une quarantaine de km de descente , alors qu' il était l' un des trois favoris du tour ; poulidor avait dit plus tard qu' il avait été impressionné en le voyant dans les lacets supérieurs du galibier ; à mon avis ces deux raids sont ses deux plus beaux sur le tour de france


...et il perd 3 mn sur les 21 KM du clm de Hyères-Toulon. Rideau.
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

tuco a écrit : 03 juin 2018, 15:36
ulysse1 a écrit : 03 juin 2018, 10:48 " gros doute pour moi que Bahamontès en fin de carrrière aurait pu battre un Poulidor au sommet de sa forme et un grand Anquetil, surtout qu'il y avait un kmtrage non négligeable de CLM et qu'en descente, Baha n'a jamais été très bon "

je suppose que c' est une blague ?
une semaine avant il avait déjà réalisé un raid sur le télégraphe et le galibier et gagné à briançon après une quarantaine de km de descente , alors qu' il était l' un des trois favoris du tour ; poulidor avait dit plus tard qu' il avait été impressionné en le voyant dans les lacets supérieurs du galibier ; à mon avis ces deux raids sont ses deux plus beaux sur le tour de france


...et il perd 3 mn sur les 21 KM du clm de Hyères-Toulon. Rideau.
Cela ne change rien au fait qu'Anquetil et Poulidor doivent en partie leurs 2 premières places aux errements de Bahamontès (et sa fixette sur le GPM) et à l'aide providentielle de la Pelforth. Parce qu'en terme de condition et de force pure, le Picador avait largement la gagne dans les jambes. Tout comme l'année précédente, d'ailleurs.

Anquetil a été le premier à reconnaître qu'il a remporté ce Tour d'une manière un peu chanceuse, avec beaucoup de courage (il était au bout du rouleau, selon Geminiani), et que le Poulidor du Tour 64 n'était pas le meilleur qu'il ait affronté. Selon "Maitre Jacques", Poulidor était bien plus fort et régulier en 1966, et c'est cette année-là (et également en 1968) qu'il a réellement laissé passer sa chance. Poulidor a commis l'erreur capitale de laisser partir Janssen et Aimar au sein d'une échappée bidon, du côté de Pau. Mais l'homme le plus fort du Tour 66, c'était Poupou.
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

tuco , je ne comprends pas cette volonté de rabaisser d' une certaine manière ces deux raids de briançon et de pau qui cette année-là ( c' était le premier tour que j' aie suivi ) ont été considérés comme les prototypes les plus magnifiques de ce que pouvait réaliser un " super-grimpeur " ( excellente terminologie de l' époque ) :

même si anquetil et poulidor n' étaient pas tous les jours à 100 % les deux ont dit ensuite que bahamontes avait été extrêmement fort ( je l' ai déjà dit pour le galibier ) , d' ailleurs pour revenir au sujet l' équipe pelforth d' anglade et janssen de l' époque plus cet anquetil-là et lebaube plus poulidor , comme poursuite cela valait largement il me semble un dumoulin prudent et reichenbach
Dernière modification par ulysse1 le 04 juin 2018, 12:31, modifié 1 fois.
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

ulysse1 a écrit : 04 juin 2018, 10:37 tuco , je ne comprends pas cette volonté de rabaisser ces deux raids de briançon et de pau qui cette année-là ( c' était le premier tour que j' aie suivi ) ont été considérés comme le prototype le plus magnifique de ce dont était capable un " super-grimpeur " ( c' était la terminologie de l' époque ) ;
même si anquetil et poulidor n' étaient pas tous les jours à 100 % les deux ont dit ensuite qu' il avait été extrêmement fort ( je l' ai déjà dit pour le galibier ) , d' ailleurs pour revenir au sujet l' équipe pelforth d' anglade de l' époque plus cet anquetil-là et lebaube plus poulidor , comme poursuite cela valait largement il me semble un dumoulin prudent et reichenbach
Je pense pas qu'il rabaisse les numéros de Baha, il estime juste qu'ils étaient insuffisants à en faire un vainqueur du Tour, au regard de ses limites dans l'exercice chronométré et ses lacunes en descente, surtout face à 2 coureurs aussi forts qu'Anquetil et Poulidor.

Mais pas plus Anquetil que Poulidor n'ont montré leur meilleur visage, sur ce Tour. Anquetil a disputé ce Tour au courage, à l'énergie (dans lesquelles il avait déjà largement puisé lors du Giro), tandis que Poupou a parfois connu des moments difficiles en montagne (il reonnaitra plus tard qu'il a failli laisser partir le groupe Anquetil dans le Tourmalet, alors que Bahamontès poursuivait son festival à l'avant, avec Julio Jimenez).
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

il ne faut pas oublier qu' à l' époque , et surtout sur ce tour 64 , les rebondissements étaient assez nombreux , poulidor pouvait être irrésistible la veille de pau dans le portillon je crois où bahamontes ne fait rien de particulier , c' est différent la veille ou le lendemain pour eux comme pour julio jimenez , la cohérence n' est pas aussi forte et ennuyeuse qu' aujourd' hui ;

et pour pau bahamontes perd près de 5 minutes dans les 70 km derniers km , ce qui est assez cohérent pour le coup avec le fait que dans mon souvenir il termine 15 ème ( et pas 40 ème ou 80 ème ) du c l m final quelques jours plus tard ( car moins épuisé par la montagne que les coureurs lourds )
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

ulysse1 a écrit : 04 juin 2018, 12:28 il ne faut pas oublier qu' à l' époque , et surtout sur ce tour 64 , les rebondissements étaient assez nombreux , poulidor pouvait être irrésistible la veille de pau dans le portillon je crois où bahamontes ne fait rien de particulier , c' est différent la veille ou le lendemain pour eux comme pour julio jimenez , la cohérence n' est pas aussi forte et ennuyeuse qu' aujourd' hui ;

et pour pau bahamontes perd près de 5 minutes dans les 70 km derniers km , ce qui est assez cohérent pour le coup avec le fait que dans mon souvenir il termine 15 ème ( et pas 40 ème ou 80 ème ) du c l m final quelques jours plus tard ( car moins épuisé par la montagne que les coureurs lourds )
Bahamontès ne courait pas prioritairement pour le CG, et c'est bien dommage, parce que sa supériorité de grimpeur et sa résistance étaient telles qu'il aurait du avoir au moins 3 ou 4 Tours dans sa besace, selon les dires de Pierre Chany lui-même.
Sur le site de l'INA, on peut revoir ses diverses escapades totalement gratuites pour aller gratter des points pour le GPM, à chaque étape de montagne. Et parfois en comblant des écarts de plusieurs minutes sur les échappés. Un coureur capable de faire podium d'un GT se comporterait de la même manière aujourd'hui, on le traiterait de fou, de branquignol.

Ce qui avait amené Geminiani à dire ceci, après le Tour 1963 :" Avec Jacques, on peut faire brûler un cierge sur la grande place de Clermont, car ce Tour n'était pas fait pour nous. Si Bahamontès s'était contenté de jouer le général et de porter ses attaques dans les dernières ascensions, on était foutus. Mais heureusement, les espagnols préfèrent finir meilleur grimpeur que meilleur coureur."
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

Ben il avait peut-être pas le mental pour être au taquet et vigilant 3 semaines durant (no offense, hein, le personnage est super attachant, mais de là à le voir meilleur que Anquetil 64, ANQUETIL, quoi ! ou Poulidor qui fait sa meilleure saison, le tout à 35 ans, non, je ne marche pas)

mais j'aime bien les trois. Même, dans ma jeunesse, j'étais poulidoriste, mais plus je connais Anquetil, plus je kiffe ce mec. Ah ! s'il avait voulu avoir la mentalité de Merckx, il en aurait gagné des classiques (la sombre tâche indigne sur son palmarès). Un peu comme le Hinault cabochard, qui lui aussi aurait pu avoir un palmarès merckxien -surtout que la concurrence était bien moins rude qu'à l'époque du belge, le breton atteignant son apogée lors d'un "trou" générationnel, après les Gimondi-Ocana-Merckx, et avant les Fignon-Lemond-Delgado
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

biquet a écrit : 04 juin 2018, 11:15
ulysse1 a écrit : 04 juin 2018, 10:37 tuco , je ne comprends pas cette volonté de rabaisser ces deux raids de briançon et de pau qui cette année-là ( c' était le premier tour que j' aie suivi ) ont été considérés comme le prototype le plus magnifique de ce dont était capable un " super-grimpeur " ( c' était la terminologie de l' époque ) ;
même si anquetil et poulidor n' étaient pas tous les jours à 100 % les deux ont dit ensuite qu' il avait été extrêmement fort ( je l' ai déjà dit pour le galibier ) , d' ailleurs pour revenir au sujet l' équipe pelforth d' anglade de l' époque plus cet anquetil-là et lebaube plus poulidor , comme poursuite cela valait largement il me semble un dumoulin prudent et reichenbach
Je pense pas qu'il rabaisse les numéros de Baha,

:super:


loin de moi l'idée de rabaisser l'aigle de Tolède (le surnom le plus classieux de tous les temps :love: )
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

la légende ( mais je crois avoir lu quelque part que ce n' est justement qu' une légende ) veut que lors de l' ascension du premier col de son premier tour de france bahamontes se soit envolé pour s' arrêter au sommet y acheter et déguster une glace en attendant le peloton , même si c' est une invention celle-ci indique quelque chose du caractère fantasque du personnage tel qu' il était perçu
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

ulysse1 a écrit : 05 juin 2018, 10:41 la légende ( mais je crois avoir lu quelque part que ce n' est justement qu' une légende ) veut que lors de l' ascension du premier col de son premier tour de france bahamontes se soit envolé pour s' arrêter au sommet y acheter et déguster une glace en attendant le peloton , même si c' est une invention celle-ci indique quelque chose du caractère fantasque du personnage tel qu' il était perçu
Bahamontès s'est bien envolé sur le col de la Romeyère, s'est bien arrêté après le sommet pour acheter et déguster une glace, mais, selon lui, c'était pour une bonne raison: son vélo avait subi une avarie (roue voilée ou crevaison), et comme la voiture de dépannage était très loin, il en a profité pour se "rafraichir". :smile:

C'est en tout cas la version donnée par Baha à un journaliste belge (Marc Jeuniau) venu lui rendre visite à Tolède, avant le début de la saison 1965.

Heureusement que je n'ai pas connu l'époque de Bahamontés, car il m'aurait sans doute fait disjoncter :pt1cable: . Chany disait qu'il aurait remporté 3 ou 4 Tours (pour moi, c'était 56, 59, 63 et 64) s'il avait vu le jour en France, dans un pays ou le Grand Prix de la Montagne est moins vénéré.
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

Après avoir bien réfléchi à la chose, je pense que ce qui s'en rapproche le plus, c'est un blockbuster américain.

Voici le pitch :

- Ouverture du film sur une image de fin Septembre 2017. Chris est sur la plus haute marche du podium de la Vuelta, en rouge, il lâche quelques larmes de bonheur. Les bruits sont un peu étouffés, on n'entend pas de voix claires mais des bruits d'acclamation, sifflets, applaudissements. Il est dans sa bulle, tout sourire, à la fois adoubé par la foule et le speaker officiel espagnol qui chauffe tout le monde. Un regard vers Michelle et son fils. Le bonheur le plus complet.

- Petit flashback d'une vingtaine de minutes pour nous retracer la jeunesse de Chris, et nous expliquer comment il en est arrivé là. On commence sur une scène de lui, au Kenya, il doit avoir 7 ou 8 ans. Il bat tous ses copains (tous noirs) à vélo sur les vieux sentiers de chèvres qu'ils empruntent.
Certes, les petits kenyans sont plutôt passionnés par la course à pied (par manque de moyen surtout) mais même là, il excelle. Retour sur une course entre amis durant il laquelle il les domine assez aisément. On comprend alors que Chris a des capacités hors normes.
Sa jeunesse au Kenya reste difficile et il est souvent victime de racisme anti-blanc. Certes les amis de son âge sont tous gentils, mais il est parfois racketté par les plus grands qui n'hésitent pas à lui percer les pneus. Des adultes en viennent même à lui voler son vélo.

- Cet élément déclencheur fait que son père demande a être muté en Afrique du Sud, où l'homme blanc n'est pas la victime. Tout change pour Chris, ses parents l'inscrivent dans un club de vélo, et il y rencontre son entraîneur et mentor qui lui apprend la technique de respiration d'un grand champion d'athlétisme.

- On passe en accéléré sur la progression de Chris (musique "Push it to the limits"), ses entraînements de plus en plus poussés grâce à son mentor et à son accession à l'élite.
Il quitte alors l'Afrique pour s'installer en GB et courir en tant que professionnel. Les premières années sont dures (chutes, défaillances, fringales ...) et l'enthousiasme du début fait, petit à petit, place à la déprime.

- Si bien que début 2011, Chris est au pied du mur, il doit même filer sa roue à ce naze de Greg Henderson quand il crève (il est vraiment au plus bas de la hiérarchie Sky). Il surprend une conversation téléphonique de son manager chez Sky qui indique que Chris "est gentil, et qu'il fait ce qu'il peut" (sous-entendu, ce n'est pas une flèche). Il sent le boulet du chômage, et la fin de sa carrière professionnelle. Un temps, il pense à utiliser des substances interdites pour mieux performer, mais il oublie l'idée (scène où on le voit tout vider dans des toilettes et tirer la chasse).
Mais 2011, c'est aussi la rencontre avec son rayon de soleil, la belle blonde journaliste, Michelle. Elle lui apprend à (re)prendre goût à la vie.

- Hasard de la vie, l'ancien coureur pro Bobby Julich le prend sous son aile et lui propose de le coacher pour l'amener au sommet. Scène où Bobby a compris en un coup d'oeil -sur une course lambda- que Chris a plus de ressources que ce qu'il montre.
Dans le plus grand secret, Chris va passer des examens pour savoir "pourquoi ça ne va pas". Les résultats lui font l'effet d'un coup de massue. Il est asthmatique, ses reins fonctionnent mal et il a la bilharziose. Comment peut-il performer dans ces conditions ?
C'est là que Michelle et Bobby rentrent en jeu. Michelle son soutien de toujours le convainc qu'il peut devenir le premier malade à gagner des GTs. Bobby lui enseigne des techniques d'entraînement révolutionnaires.

- À partir de là (re-Push it to the limits), on sent la montée en puissance de Chris sur l'année 2011. Un Giro où il se montre solide (mais toujours dans l'ombre de ses leaders). Et arrive cette Vuelta qui le révélera au grand public. Il fait jeu égal avec le dopé Juan José Cobo Obo Azevedo et il soutient son leader le pédant Wiggins tout en se montrant plus fort que lui.

- Puis scène accélérée où on le voit monter sur tous les podiums (la plus haute marche) et soulever des trophées, les images sont entrecoupées par des images de la course (le Ventoux, la PSM, etc.). En fond sonore, les commentaires de tous les commentateurs sportifs du monde (Eurosport UK, Titi Adam, Pedro Delgado ...) et toujours cet émerveillement et ces "Woooow, what an acceleration from Chris Froome!" qui défilent dans nos têtes.
Au milieu de ces images, une chambre d'hôtel, un calendrier pointant à septembre 2017. Une femme de ménage nettoie la chambre de Chris au départ d'une étape, elle fait bouger la table de nuit avec un coup d'aspirateur. 3 ou 4 cachets ouverts tombent dans un verre d'eau malencontreusement. Chris remonte du petit dej' quelques instants après en discutant tranquillement avec son compagnon de chambrée. Il a soif, il s'enfile son verre, on devine que le mal est fait.

- Retour sur le podium de la Vuelta 2017. Chris soulève le trophée avec un énorme sourire, à sa descente du podium il est accueilli par un homme au visage qui n'inspire pas confiance, un peu vicieux. Avec un fort accent italien, celui-ci se penche près de lui pour lui murmurer qu'il lui propose 2M de dollars s'il s'aligne sur le prochain Giro. Chris est fatigué et circonspect, il laisse le sujet à Michelle.

- Nous sommes projetés deux mois plus tard. On le retrouve en famille en Afrique du Sud. Michelle est entrain de faire la cuisine pendant qu'il joue avec son petit dans la salon baigné de lumière de leurs superbe maison contemporaine.
Un coup de fil, Michelle décroche, c'est Dave. Le ton monte, elle lâche un sanglot. Elle tend le téléphone à Chris (ambiance électrique, même son fils a ressenti la tension, il n'y a plus un son, plus de musique).
La nouvelle tombe comme un coup de massue (pire que pour ses multi-maladies), il a été contrôlé positif.
Comment est-ce possible ? Le monde s'écroule.

- S'en suivent des semaines difficiles. Même le soutien de Michelle, Bobby et Dave n'est pas suffisant. Les trolls sur les réseaux sociaux se défoulent, la presse française en fait ses choux gras. Chris doit prouver qu'il est innocent. Sur les conseils de ses avocats il reproduit un GT en Afrique du Sud en plein janvier pour prouver que son métabolisme fonctionne mal dans ses conditions (lié à ses reins). Sur les conseils de Michelle, il poste tout sur Strava pour montrer qu'il peut le faire et redorer son blason.
C'est décidé, pour tous les malades du monde à qui il a redonné la joie de vivre, il va le faire. Il ira courir le Giro et prouvera qu'on peut réussir en étant malade.

- Mais le début de saison est difficile, les jambes ne sont pas toujours là et il ne gagne pas comme il voudrait (scène et musique de doute).
Dans les mêmes temps, ses adversaires pour le Giro se déclarent petit à petit contre sa présence. De nouveau, on le voit faire fi des critiques et s'entraîner dur (dans des cols enneigés, à la limite de vomir, son entraîneur lui dit d'arrêter que ça ne vaut pas le coup, mais il porte son vélo sur l'épaule pour passer le sommet pas déneigé et redescendre par l'autre versant, il enchaîne avec 10h de selle à travers les cols italiens alors que son entraîneur a perdu sa trace) (on a bien pensé à push it to the limits pour cette scène aussi, mais on voulait un truc plus épique).

- Jour J : Conférence d'avant-Giro. Son adversaire principal, un jeune et arrogant hollandais, refuse de lui serrer la main. Dans le même temps, Bobby lui trace le portrait des hommes à surveiller. Il faudra se méfier des colombiens adeptes de long raids en montagne, ainsi que des italiens adeptes de la triche sur leurs routes. Chris est harcelé de question sur la ventoline, il se défend avec le plus d'honnêteté possible "il doit avoir le droit de se soigner".

- Semaine 1 du Giro : On constate que Chris perd du temps sur toutes les arrivées compliquées. Les journaux italiens titrent qu'il est venu toucher son chèque sur le Giro et qu'il n'y fera rien. Le doute s'installe chez Chris, il est énervé après chaque arrivée. Nico lui rappelle que "c'est le Tour qui compte, il faut de toute manière en garder sous la pédale et que la course est encore longue".
Scène de doute sur Michelle qui regarde les arrivées à la télé (un mouchoir à la main, le petit sur les genoux) et qui voit son mari se faire défaire chaque jour un peu plus.

- Semaine 2 du Giro : On entend la voix des commentateurs d'Eurosport UK qui parlent de la domination d'un autre britannique. Le jeune Simon Yates qui se dirige tout droit vers son premier GT, défiant ainsi tous les pronostics. Chris est enterré même pour les médias.
Puis focus sur le matin de l'étape du Zoncolan. Dans le bus, Dave B. demande à Chris comment il se sent, il dit qu'il ne s'est jamais senti aussi bien sur ce Giro. Gros plan sur sa concentration maximale au départ de l'étape, on sent qu'il va se passer un truc.
Son équipier Poels se porte en tête dès les premières rampes du Zoncolan et Chris s'envole un peu après. Encore la voix des commentateurs d'Eurosport UK qui exultent en fond sonore. Gros plan et arrête sur image lors de son passage victorieux sur la ligne. La joie avec ses équipiers et Michelle (venue pour l'occasion) le soir même à l'hotel pour son anniversaire.

Mais la réjouissance est de courte durée. Il est de nouveau mis en difficulté les étapes suivantes.

Dernière semaine du Giro : Un soir, il entend frapper à sa porte. Il regarde l'heure, déjà 23h ! La voix derrière la porte, c'est Nico.
Il ouvre la porte, Nico lui signifie de ne pas poser de question et de le suivre. Ils se retrouvent dans un des bus matériel de l'équipe. La porte se referme, tout est éclairé, son mécano est présent. Nico lui annonce la couleur "on a analysé tes données Chris, ça corrobore tes douleurs à la selle, il faut changer de selle, tu iras plus vite" (musique de tension-mais-ça-peut-réussir-quand-même).
Il passe plusieurs heures à re-régler sa position dans la nuit. Puis il rentre dans sa chambre, il regarde l'heure en se couchant 1h30 ... la nuit va être courte, on l'entend soupirer en se souchant.

Gros plan sur le réveil qui sonne à 7h30 le lendemain matin. Chris met quelques seconds à l'éteindre, il allume la lampe de chevet, il a une tête de mec fatigué. Le petit dej' est sous tension, Chris ne décroche pas un mot.
Puis nous voici pendant l'étape, on entend alors en fond sonore les commentateurs d'Eurosport UK gueuler devant l'énorme défaillance que subit Yates dès le début du Finestre.
C'est alors qu'on voit Chris parler dans l'oreillette pour dire simplement "full gas" (oui ça a déjà été fait par un autre mais Hollywood ressasse aussi de vieilles idées). Tous les Sky se portent en tête de peloton puis on entend la voix de Patrick Chassé en fond sonore s'émerveiller sur la performance de Kenny Elissonde qui abat un boulot phénoménal pour son leader.

Enfin, scène sans son, si ce n'est un battement cardiaque / pneu qui crisse sur les cailloux / bruit de respiration, Chris accélère et lâche ses adversaires un à un. Le reste de l'étape on entend tous les commentateurs de planète (et dans toutes les langues) tour à tour s'émerveiller devant la perf de Chris. Michelle (exprès dans la voiture pour cette étape) / Bobby / Dave lui parlent tour à tour dans l'oreillette pour lui dire de ne pas céder, que tous les asthmatiques du monde comptent sur lui.
Il gagne l'étape et enfile le rose le soir même. :applaud:

Pour les besoins du scénario, la dernière étape de montagne est un peu scénarisée, on en fait beaucoup sur Dumoulin qui représente une menace, mais finalement Chris résiste à tous les coups de butoir (parfois à la limite de ce qu'il peut faire) et conserve son maillot de leader.

Le film se termine alors sur une image de Chris portant haut et fier le Trophée du vainqueur du Giro.


21st Century Fox serait d'ores et déjà entrain d'écrire l'épisode 2. Celui de sa renaissance sur le Tour, et sa victoire judiciaire. Vivement la suite.
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

:applaud: :applaud: :applaud:

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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

Et l'année prochaine, Froome rejoint les Avengers.
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

Lemon-Curry a écrit : 08 juin 2018, 12:02 Et l'année prochaine, Froome rejoint les Avengers.
Il y a déjà un cycliste chez les avengers :elephant:

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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

JFKs a écrit : 08 juin 2018, 12:04
Lemon-Curry a écrit : 08 juin 2018, 12:02 Et l'année prochaine, Froome rejoint les Avengers.
Il y a déjà un cycliste chez les avengers :elephant:



Iron Man c'est bien le type qui n'a aucun pouvoir mais qui s'est fait installé une mini centrale nucléaire à la place du coeur pour alimenter la batterie de son armure qui seule lui permet de performer ? :elephant:
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

Tu es maître de tes propos sur Messi :elephant:
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

Vivement le film !! :hate:
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

Fabuleux :applaud: :applaud: :applaud:


Sinon amusant je suis retombé sur ça :

« Dans le cyclisme à visage humain, il y a parfois de petites périodes de méforme, ça ne répond pas comme on le veut. Ce serait trop facile si l’on était fort quand on avait décidé d’être fort. »



(...Julien Pinot en 2016 :spamafote: )
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Re: Avec quoi comparer Bardonnechia 2018 ?

Ca bosse dur du coté d'On3... :siffle:
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