Pour ma part j'ai vécu une belle étape. Je m'attendais à une étape ennuyeuse et au final j'ai beaucoup apprécié le spectacle.
Déjà, la lutte pour la constitution de l'échappée était dantesque. Ça a bataillé pendant plus de 100 bornes à 46km/h de moyenne sur un terrain mal plat, impressionnant. J'ai même cru un moment que l'échappée ne partirait pas.
Ensuite, on a eu un beau plateau pour jouer la victoire : Yates, Pozzo, Maullema, Gesink, Muhlberger, Soler et bien sûr Alafpolak... c'était assez excitant. Un peu déçu par Pozzo quand même qui n'est pas parvenu a faire la différence sur un terrain qui devait l'avantager. J'ai également du mal avec la tactique de course de Gesink qui, à mon avis, à fait trop d'efforts trop tôt alors qu'il avait visiblement des jambes de feu. J'en suis même venu à me demander pour qui il roulait
vraiment (Maullema ?).
Sinon, l'attaque de Yates était bien vue. Un beau contre, sans s'être montré de la journée. Il confirme qu'il sait maîtriser tactiquement. Peut-être un peu tardivement aujourd’hui pour créer des écarts avec Alaphilipe, mais c'était pas loin de réussir, même si vraisemblablement il aurait été repris dans la descente.
Alaph a aussi été très fort tactiquement. Il a fait le jump vraiment au bon moment pour revenir devant et enfin se porter seul en tête. C'était un moment épique. Surtout si on met en perspective tous les efforts consentis sur le début d'étape à batailler pour le maillot à poids. Il était grimaçant et je crois qu'il est allé puiser très loin au fond de lui même. Et il a encore eu la lucidité pour gérer son effort dans le bas de la dernière ascension. Ensuite, c'est un sacré spectacle de le voir faire la descente à fond les ballons. Pour moi, les plus belles victoires sont celles des coureurs qui sont acteurs de la course du début jusqu'à la fin. Et là, on a été servi.
Plus largement, concernant ses performances en montagne et les remarques faites plus haut, il faut peut être rappeler qu'il a connu en début de saisons quelques déconvenues. Rappelez-vous sur Paris Nice, il est à 20 secondes du maillot jaune quand arrive l'étape de montagne et il explose. Il tente quand même de batailler le lendemain sur un terrain toujours montagneux mais il n'a plus rien dans les cannes. Rideau. Pareil sur le Tour du Pays Basque où il claque deux étapes d'entrée sur un terrain qui favorise son explosibilité avant de se faire irrémédiablement distancé sur les deux dernières étapes plus montagneuses. Au final, si il a progressé sur le TDF, je trouve que c'est pas illogique parce qu'il a forcément du beaucoup apprendre de son début de saison où il a souffert en montagne. C'est peut être l'une des explications.
Bref, heureusement qu'il y avait l'échappée pour vivre un bon moment de cyclisme, parce que derrière les cadors du classement général ont brillé par leur attentisme quintanien
