Pour résumer rapidement :
Au début, on tourne en boucle pour se garer. Je ne comprends pas trop, j'ai l'impression de faire le Tour du pied du Ventoux.
Au final, j'apprends qu'ils sont plusieurs à avoir un entraînement limite, ils vont scinder le groupe en deux. Certains partiront par Sault, les autres par Bédoin. Ça m'arrange pas, on est que 3 à partir par Bédoin, dans le lot le super grimpeur du groupe, un mec plus rouleur mais qui avale les kilomètres (je ne sais pas à combien il est depuis le début de l'année, mais quand t'entends dire début Février qu'il a fait une semaine à presque 1000km, t'as vite compris).
Bref, je comptais, sur l'effet de groupe pour booster mon temps, c'est un peu raté. Du coup, on est parti. On roule tranquille jusqu'à Bédoin (il y a 10 bornes pas plates).
J'ai bien analysé le profil du col et je crois qu'on tire tous le même constat : Être ensemble jusque dans la forêt, et après, ça sera chacun pour soi.
C'est ce qu'on fait, ils se relaient à deux devant, j'avoue ne pas prendre de relais, mais j'ai le sentiment d'être un peu \"trop haut\", je ne veux pas hypothéquer ma montée en faisant le kéké. Puis, je suis très objectivement le moins costaud du groupe, donc j'en profite.
Arrive la forêt, et ces kilomètres interminables autour de ~10%. Comme d'hab, il fait trop chaud ici. Mais c'est pas non plus le cagnard d'il y a deux ans. Je ne suis pas à l'agonie.
Notre collègue grimpeur, part directement. Il a un temps en 1h21 (sur le segment officiel à partir du magasin de vélo), il veut passer sous les 1h20.
On laisse faire, on sait très bien que c'est pas pour nous.
J'essaie tout de même d'accélérer un peu le rythme pour le garder à distance (sait-on jamais), mais il me prend mètre par mètre, et assez rapidement, je ne le vois plus.
Je me retourne à quelques reprises, je ne vois pas le troisième larron.
Je passe un peu en mode survie, autant je m'éclate dans du 7-8%, autant je ne m'aime pas quand on passe à 9 et au-dessus. Après 2-3 bornes, je vois mon collègue me reprendre. Je ne m'accroche pas, mais cette fois je le garde vraiment à distance.
On fera toute la partie dans la forêt comme ça. Il navigue à 50m de moi maximum, je suis proche de rentrer à plusieurs reprises, mais dès qu'il se met en danseuse pour relancer, je n'insiste et reste caler sur mon rythme en mode Ivan Basso.
Un peu avant le Chalet Reynard, il reprend un mec avec tout l'attirail de l'équipe pro Giant. Le gars se colle dans sa roue, et un peu plus loin, je le vois relayer. Là, je me réveille un peu, car si ce gars commence à relayer précisément à ce moment, je sens que je ne vais jamais rentrer. Je fais donc l'effort.
Nous voilà au Chalet Reynard. Je revis, on sent enfin le petit vent frais (du nord malheureusement) mais rien à faire, ça va bien mieux. Je relance dans la légère partie descendante, mon collègue ne s'accroche pas.
Et je suis reparti de plus belle après le Chalet. Ça va vite, je suis bien, le vent fait vraiment plaisir et il n'est pas encore trop fort.
Quelques km plus loin, je referme même complètement le maillot, car il fait limite froid avec le vent + le maillot trempé. Dans les virages, je constate l'écart, j'ai bien creusé, je ne le reverrai plus jusqu'au sommet. Merci aux cols du Vercors aux pourcentages similaires, ça aide !
On arrive dans les deux derniers kilomètres, ils sont terribles, on retrouve ces pourcentages costauds. Et hop, je sens un début de crampe.
Wat?! Après 1h30 à bloc ? Merci à Thejul et Blaireau pour leurs histoires de Sporténine et Ergymag, ça marche visiblement pas du tout.
Et pourtant, j'ai du boire 1L de boisson énergétique depuis le départ ...
Bon on est dans le dernier km, donc rien de grave, mais quand même ! Finalement, il passe plus vite que prévu, les 300 derniers mètres c'est comme si t'étais déjà arrivé, tu vois la ligne juste au-dessus, et au panneau 500m un peu plus tôt tu comprends que c'est fini et que les pires pentes sont derrière. Le moral remonte en flèche et tu finis comme tel !
Au final, 1h27. Très satisfait ! Objectif rempli. Je ne crois pas que je pourrais faire mieux avant un bout de temps maintenant (si un jour j'y arrive). Evidemment, avec des conditions absolument parfaites, je peux gratter disons 1 à 2 minutes, mais c'est peanuts, et les conditions d'hier étaient bonnes dans l'ensemble (le vent de face sur la fin fait forcément perdre du temps, mais je n'oublie pas qu'il m'a bien refroidi après le Chalet Reynard et je préfère ces conditions).