Forum cyclisme de Velo-Club du Net

_Migou_ a écrit : 03 oct. 2025, 13:37

jicébé a écrit : 03 oct. 2025, 13:20 Merci.
J'ai lu, et d'après la traduction Google, ça correspond à ce que tu as toi-même posté.
Y a-t-il un Italien dans la salle?

Je suis presque italien
La trad est exacte, mais comme j'ai écrit sur un autre topic, je pense pas qu'il parle italien, donc peut-être de l'anglais à l'italien, quelque-chose s'est perdu. Ou le journaliste voulait faire un truc sensas. Surtout que si je me trompe pas, il est populaire en Italie, il a même un fan club à Trento de mémoire, la preuve que mes voisins ne sont pas rancuniers.
Après le plus drôle ce sont les commentaires sous les publications. Les Italiens sont assez maso. C'est à base de : il a raison, on est des débiles etc etc

j'espère que vous comprenez mieux désormais pourquoi je suis comme ça

Et Cattaneo, c'est un italien typique ou pas du coup ? Non parce que je rappelle que c'est le seul coureur que Remco voulait emmener avec lui chez RBB.

MajorK03 a écrit : 03 oct. 2025, 17:05 Et Cattaneo, c'est un italien typique ou pas du coup ? Non parce que je rappelle que c'est le seul coureur que Remco voulait emmener avec lui chez RBB.

C'est peut-être comme souffre douleur pour se passer les nerfs dessus

MajorK03 a écrit : 03 oct. 2025, 17:05 Et Cattaneo, c'est un italien typique ou pas du coup ? Non parce que je rappelle que c'est le seul coureur que Remco voulait emmener avec lui chez RBB.

Cattaneo il a surtout une dégaine de gitan lol.
Quand Remco au Lombardie 2023 ou 2024 était allé fêté la fin de saison dans un bar chicos, on avait Van Wilder et Vervaeke en chemise classe et Cattaneo qui déboule en t-shirt, pull soudal attaché à la ceinture.....

Belle attitude de Remco aujourd'hui. Il est resté maître de ses nerfs et ne s'est jamais énervé malgré l'absence de coopération du groupe de poursuivants.

oui
cela dit il a fait une erreur avec seixas : attendre ayuso et scaroni
ce qui fait qu'il s'est retrouvé dans un groupe de 4 à rouler quasi seul mais sans se donner à 100%. Il a donc perdu du temps

mais bon, on a eu la confirmation que pogacar était supérieur (et injouable sur ce type de terrain)

L'erreur de Remco, pour moi, est d'être le cul entre deux chaises (si je puis être grossier), d'hésiter entre : tout donner et lâcher les autres quitte à tout perdre (s'il perd trop d'énergie les autres le rattrape et le lâche) ou d'attendre les autres en espérant qu'ils collaborent... Le problème est que la deuxième option (celle où les autres collaborent) ne se réalisent quasi jamais, déjà car il est très fort physiquement (à titre d'exemple : n'oublions jamais qu'en étant en groupe il a fait explosé à de multiples reprises un gars non dénué de force physique et de talent ainsi que de courage comme Campenaerts) et donc ils explosent ou ne veulent pas collaborer. J'espère que sur de prochaines courses d'un jour, il en tirera les leçons et il donnera tout dès le début quand il se trouve "agressé" par Pogi, car il a les moyens de tenir la roue de celui-ci (aujourd'hui dès qu'il reste à une minute de lui il maintient cet égard ce qui signifie que dès le début il aurait pu s'arracher comme un Scaroni avec Seixas et tenter de tenir sa roue), donc il devrait se dire qu'il a prouvé ce qu'il valait (deux deuxième place sur des championnats majeurs) et ainsi à l'avenir se dire qu'il doit jouer quitte ou double.

En passant, je tiens à dire que n'ayant jamais caché être francophile, je suis content pour la médaille de Seixas (à qui je souhaite de gagner au minimum un Tour d'Espagne ou d'Italie et si pourquoi pas de France), mais j'ai une admiration pour la combattivité de Scaroni et de Skujiņs (où j'ai eu un rire en le voyant en mode "wow ce gars est incroyable").
Je dois dire d'ailleurs que j'ai toujours aimé ce dernier qui est toujours combattif (le seul par exemple qui suit ... Remco en 2019 sur la Classica San Sebastian ! ), bien placé, malheureusement peu de fois gagnant, mais moi je retiens ce genre de gars.

L'erreur de Remco c'est d'être trop orgueilleux et de manquer de réflexion. Aujourd'hui encore il se grille à essayer de suivre Pogacar. A un moment, il perd quelques mètres et il décide de faire un gros effort pour revenir dans la roue avant d'exploser dans les grandes largeurs 200m plus loin. Derrière il est cramé sur la fin de la montée et non seulement Seixas revient sur lui mais c'est également le cas d'Ayuso et de Scaroni. Bref il se met tout seul dans la mouise aujourd'hui. Avec une meilleure gestion et en lissant mieux son effort au moment où Pogacar accélère, il aurait sans doute limiter la casse. Et peut-être même qu'il aurait décroché tous les autres plus rapidement.

C'est dingue qu'il ne comprenne pas qu'il doit laisser son égo de côté et mieux gérer les accélérations du slovène en le laissant partir. Lui doit lisser son effort sans se mettre dans le rouge quitte à accélérer ensuite plus haut pour faire mal aux autres et essayer de les sortir de sa roue. Mais les pieds d'ascension à fond les ballons, c'est vraiment pas son truc. Non seulement il se crame mais il se fait ensuite rattraper par d'autres coureurs qui ne vont pas rouler avec lui. A un moment, il faut réfléchir à ce qu'on fait. Surtout quand les scenarii sont répétitifs.

Objectif annoncé pour le Tour de Lombardie : "Je vais essayer de le suivre le plus longtemps possible et tout faire pour tenter de gagner".

marooned a écrit : 06 oct. 2025, 01:43 …/… C'est dingue qu'il ne comprenne pas qu'il doit laisser son égo de côté et mieux gérer les accélérations du slovène en le laissant partir. Lui doit lisser son effort sans se mettre dans le rouge quitte à accélérer ensuite plus haut pour faire mal aux autres et essayer de les sortir de sa roue. Mais les pieds d'ascension à fond les ballons, c'est vraiment pas son truc. Non seulement il se crame mais il se fait ensuite rattraper par d'autres coureurs qui ne vont pas rouler avec lui. A un moment, il faut réfléchir à ce qu'on fait. Surtout quand les scenarii sont répétitifs.

Il me semble qu’il a laissé partir le solovène au tour de Lombardie 2024…

Remco il a eu le même soucis exploité par pogi sur les deux courses, deux montées longues et avec à un moment du %. Je crois que ce n'est pas un hasard si pogacar osé dans le mont Kigali et St romain de lerps, dernier passage. Sans doute deux moments clés qui lui ont permis de lâcher puis creuser sur remco.
Ce sera d'ailleurs la même en lombardie.
Pogacar, on le dit bourrin, il a surtout bien observé son seul rival, et a chaque fois il attaque au seul endroit où il pouvait vraiment faire la différence.
Remco doit ensuite subir la présence de coureurs qui lui prennent plus la tête qu'ils ne l'aident, et le tour est joué.
Ils avaient un niveau proche sauf sur un détail bien exploité par le Slovène.
Rien à redire.

Eddy a écrit : 06 oct. 2025, 05:09

marooned a écrit : 06 oct. 2025, 01:43 …/… C'est dingue qu'il ne comprenne pas qu'il doit laisser son égo de côté et mieux gérer les accélérations du slovène en le laissant partir. Lui doit lisser son effort sans se mettre dans le rouge quitte à accélérer ensuite plus haut pour faire mal aux autres et essayer de les sortir de sa roue. Mais les pieds d'ascension à fond les ballons, c'est vraiment pas son truc. Non seulement il se crame mais il se fait ensuite rattraper par d'autres coureurs qui ne vont pas rouler avec lui. A un moment, il faut réfléchir à ce qu'on fait. Surtout quand les scenarii sont répétitifs.

Il me semble qu’il a laissé partir le solovène au tour de Lombardie 2024…

L'an passé il était assez loin de son niveau actuel, il n'y avait pas grand chose à faire.
Sinon, je rejoins l'analyse de marooned, et c'est frustrant, Pogacar n'a pas besoin de ça.

marooned a écrit : 06 oct. 2025, 01:43 L'erreur de Remco c'est d'être trop orgueilleux et de manquer de réflexion. Aujourd'hui encore il se grille à essayer de suivre Pogacar. A un moment, il perd quelques mètres et il décide de faire un gros effort pour revenir dans la roue avant d'exploser dans les grandes largeurs 200m plus loin. Derrière il est cramé sur la fin de la montée et non seulement Seixas revient sur lui mais c'est également le cas d'Ayuso et de Scaroni. Bref il se met tout seul dans la mouise aujourd'hui. Avec une meilleure gestion et en lissant mieux son effort au moment où Pogacar accélère, il aurait sans doute limiter la casse. Et peut-être même qu'il aurait décroché tous les autres plus rapidement.

Je ne sais pas ce qu'aurait donné un Evenepoel en gestion sur l'attaque de Pogacar puis à l'offensive sur les pourcentages plus modérés de la fin de l'ascension mais je trouve qu'il a remarquablement bien limité la casse pour ma part. Lorsqu'il s'écarte de la roue de Pogacar, on peut craindre le pire et une explosion dans les grandes largeurs. Or, le groupe Remco, où le Belge a assuré l'essentiel du train, ne passe qu'à 35 secondes au sommet du Slovène. C'est plutôt remarquable. La course d'hier me semble être la meilleure performance de l'année de Remco dans les ascensions, lui qui était loin du compte à Kigali la semaine passée.

Pour moi, l'erreur hier d'Evenepoel tient à la stratégie de son équipe plus qu'à sa volonté de tenir la roue de Pogacar. C'était une grave erreur de durcir de loin dans le but d'isoler le Slovène qui adore lorsque la course est lancée de loin. C'est comme si la Belgique avait travaillé pour Pogacar jusqu'à son attaque. Et quand je lis Remco se féliciter du plan de la Belgique à l'arrivée, allant jusqu'à dire qu'il a fonctionné parce qu'ils ont réussi à isoler le Slovène, je reste vraiment dubitatif.
La seule chance de battre Pogacar hier était une course d'attente et le piéger sur une zone de transition. Bien sûr, pour cela, il fallait qu'il soit isolé, mais il l'aurait naturellement été assez vite si le poids de la course avait reposé sur ses équipiers jusqu'au circuit final comme cela aurait du être le cas.

manu74annecy a écrit : 06 oct. 2025, 07:30 Remco il a eu le même soucis exploité par pogi sur les deux courses, deux montées longues et avec à un moment du %. Je crois que ce n'est pas un hasard si pogacar osé dans le mont Kigali et St romain de lerps, dernier passage. Sans doute deux moments clés qui lui ont permis de lâcher puis creuser sur remco.
Ce sera d'ailleurs la même en lombardie.
Pogacar, on le dit bourrin, il a surtout bien observé son seul rival, et a chaque fois il attaque au seul endroit où il pouvait vraiment faire la différence.
Remco doit ensuite subir la présence de coureurs qui lui prennent plus la tête qu'ils ne l'aident, et le tour est joué.
Ils avaient un niveau proche sauf sur un détail bien exploité par le Slovène.
Rien à redire.

Un niveau proche avec Pogacar qui lui colle 35" sur un deuxième caté .
Puis qui le maintient à la minute d'écart en accélérant à la demande.

Il faut pas que Evenepoel vous lise sinon on connait déjà la tactique pour 2026.

Pogacar est une jambe au-dessus et il peut se permettre de courir n'importe comment en attaquant à 70 bornes de l'arrivée malgré l'énorme risque de voir un groupe s'organiser derrière lui.

Il serait plus économe de ses forces il aurait très bien pu en garder un ou deux sur le porte bagage et les assaisonner dans la dernière montée.

A quel moment un seul coureur a déjà prouvé qu'il était capable de suivre Pogacar sur un effort type Val d'Enfer ? (à part Vingegaard en GT) . Sur son explosivité il prend 15" et finit tranquillement. D'ailleurs il aurait des jambes et une domination du cyclisme mondial """normal""" ( type Gilbert en 2011) ça serait la tactique évidente. Mais il est tellement fort qu'il peut se permettre de se compliquer la vie, et il ne l'a payé, et encore pas beaucoup, que 2 fois depuis son passage mutant : au Lioran en 2024 et à l'AGR cette année.

…et à l’Amstel 2025, il sortait un peu rincé de sa deuxième place à Roubaix…

dolipr4ne a écrit : 06 oct. 2025, 20:13 Alors spoiler, un fanboy de Remco et Lefevere est toujours moins bien informé que n’importe quel fan de vélo belge un tant soit peu objectif.

J’ai arrêté de lire apres ton sempiternel délire de victimisation sur tes deux anges immaculés. Merci quand même pour l’effort.

Je trouve ça dommage que tu adoptes cette posture décrédibilisant de facto les propos de RemcoAlafPolak, tu vaux mieux que ça Doli. Oui c'est un fanboy et il ne s'en cache pas, mais je trouve que tout n'est pas à jeter dans ce qu'il dit sur Remco. Tu fais partie de ceux qui ont collé l'étiquette du type imbuvable à l'égo surdimensionné au belge, et même si c'est justifié en partie (du moins pour l'image médiatique qu'il renvoie), je pense que ça n'empêche pas d'essayer de le comprendre un peu, sans justifier quoi que ce soit pour autant quand il fait de la m****. Je pense effectivement qu'en France on a du mal à s'imaginer ce qui peut être dit ou écrit sur lui à longueur de temps, même - et surtout - quand il n'y a rien à dire. Il suffit de voir ce qui a pu être dit sur sa femme par certains en Belgique récemment pour se rendre compte qu'on atteint des niveaux de conneries inimaginables à son sujet. Tout est épié, décortiqué, analysé, (sur-)interprété dans ses faits et gestes depuis qu'il a 18 ans, alors perso je peux comprendre que parfois il dégoupille et qu'il soit à fleur de peau en permanence, encore plus quand il est sur le vélo avec le cœur à 180. Surtout qu'il est à la fois parfaitement francophone et néerlandophone, donc il a vraiment tout le pays sur lui. Je suis convaincu par exemple que Pogacar est bien plus tranquille en Slovénie et que les débats à son sujet sont bien moins hystérisés là-bas (bon, il n'y vit même pas de toutes façons tu me diras).

Alors je dis pas que c'est un ange et qu'il est blanc comme neige hein, loin de là même, et bien des reproches qui lui sont faits peuvent largement être justifiés, mais j'ai du mal quand je lis certaines de tes interventions parfois caricaturales à son sujet. Qu'est-ce qu'on en sait que le mec est imbuvable avec ses équipiers ou ses mécanos au point que ceux-ci n'oseraient rien lui dire ? Tout ça parce qu'en pleine course il craque son slip quand il doit changer de vélo ? Mais est-ce qu'on sait comment il se comporte avec eux à l'abri des caméras ? Perso je pense qu'on a juste affaire à un mec qui a parfois du mal à se détacher de la pression qui est mise sur lui et qu'il se met lui-même en premier lieu.

Il y a des tonnes de choses à dire sur le coureur qu'il est, mais je pense pas qu'on puisse tirer de grandes conclusions sur l'homme. J'ai pas connu cette époque, mais McEnroe était un parfait co***** sur un court de tennis et même parfois en dehors, mais je suis pas sûr que le mec était aussi détestable que ça dans la vie de tous les jours si j'en crois ceux qui l'ont connu. Et l'inverse marche aussi, bien des mecs qui renvoient l'image de gendres idéaux sont loin de l'être dans la réalité.

Alors loin de moi l'idée de te faire changer d'avis sur le bonhomme hein et je sais bien que personne n'y parviendra, mais j'ai trouvé ça dommage que tu rejettes par simple posture un post où il ne se dit pas que des conneries.

J'ai transféré ici pour ne pas être h.s sur le topic des Europe.

Tu as entièrement raison, comme souvent. Surtout pour ma réaction au post de RemcoAlafPolak, que je regrette.
Pour le vrai Remco, j’ai vraiment du mal avec certains de ses comportements, et je pense que ce sera toujours le cas, mais ce que j’apprends de lui grâce aux échanges ici me montre que je suis sans doute moins tolérant que ce qu’il ne le faudrait à son égard.
C’est en tout cas une bonne nouvelle que je me sois planté sur le fait qu’il soit drivable ou non.

Merci pour ton post, tu es précieux.

Puisque demain soir, un pan entier de la jeune et glorieuse carrière de Remco se terminera, je partage ici différent témoignage de coureurs et staff du Wolfpack sur Remco:

1/ Tim Declerq :

Tim Declercq nous ramène en décembre 2017. Lors du camp d’entraînement hivernal, l’équipe Quick-Step sera rejointe par un junior de 17 ans qui roule pour Acrog Balen et qui s’appelle Remco Evenepoel. « Je connaissais plus ou moins son nom », a déclaré Declercq. « Il avait déjà obtenu des résultats impressionnants en tant que junior de première année. Mais un junior qui allait avec les pros c'était vraiment unique à l’époque. Je me suis dit : je vais juste m’occuper un peu de ce garçon. Je suis donc allé voir Remco, avec un conseil paternel : « tu es jeune, c’est normal s’il faut lâcher prise. » J’avais encore complètement l’impression qu’il était un mortel comme nous.

« Maintenant, sur le plat, Remco tournait facilement. Puis il est monté et Enric Mas – notre meilleur grimpeur à l’époque – a commencé à secouer l’arbre. Tout le monde a lâché, sauf Remco. Je n’étais plus là, largué par le garçon dont j’allais m’occuper (rires)"

2/ Iljo Keisse :

ljo Keisse se souvient aussi de ce premier stage : « Ce n’était vraiment pas normal. Vous devez savoir que Remco roulait toujours avec un braquet junior de 52-14. Pour nous, en tant que professionnels, c’était 53-11 ou 54-11. Le premier entraînement était une sorte de contre-la-montre en équipe – dix minutes complètes, dix minutes de repos. Nous avons tous pensé : il est ramené sur terre ici. Ce n’est pas le cas. En 2019, Evenepoel rejoindra vraiment l’équipe Quick-Step. À la grande surprise de Keisse, l’adolescent devient son colocataire habituel : « Mon colocataire Niki Terpstra venait de partir chez TotalEnergies. Je cherchais donc un remplaçant chez les plus de trente ans. Soudain, il s’est avéré que c’était Remco. C’était un peu un choc. Pas de jugement de valeur, mais Remco était encore un joueur de football à l’époque. Par exemple, il traînait les pieds. Les footballeurs marchent comme ça, mais les cyclistes ne le font pas vraiment (rires). Maintenant, il s’est avéré être le gars le plus mature que j’aie jamais vu. Le contraire d’un oiseau joueur. Il pouvait parfois mettre de la musique trop forte dans la pièce, mais c’était vraiment un pro. Voler du regard, tout pour devenir le meilleur dans son métier. Ce qu’il a finalement réussi.

3/ Lefevere : le patron

Patrick Lefevere a « trop d’histoires à énumérer », mais après quelques insistances, il raconte une histoire de la première saison d’Evenepoel. Après une première moitié de saison difficile, il a soudainement remporté le Tour de Belgique la Clasica San Sebastian et le Championnat d’Europe du contre-la-montre en juin 2019. Lefevere s’assiéra autour de la table pour prolonger immédiatement le contrat d’Evenepoel. « Puis j’ai vu que Remco était un garçon intelligent », se souvient Lefevere. « Un tel contrat se compose de quatorze pages, il était sur la table en quatre exemplaires et Remco a commencé à le feuilleter. Il m’a demandé : « Patrick, sais-tu quel âge j’ai ? » Bien sûr, je savais que : « vingt en janvier ». Remco a répondu : « et pourquoi n’y a-t-il pas de primes pour le maillot des jeunes ? Je peux le gagner quatre fois de plus. (rires) Personne ne l’avait vu : ni notre directeur financier Geert Coeman, ni notre père Patrick Evenepoel, ni moi. Remco le fait. Et en 2024, il aura effectivement remporté ce maillot blanc.


4/ Dries Devenyns

Dries Devenyns a d’abord été un coéquipier de Remco Evenepoel, plus tard également directeur sportif. Il repense spontanément à la Volta ao Algarve en 2020. « Nous nous sommes assis ensemble à la table après l’avant-dernière étape », a déclaré Devenyns. « Remco était premier du classement général, mais en même temps que Maximilian Schachmann. Il n’y avait qu’un dernier contre-la-montre de vingt kilomètres. Schachmann était dans notre équipe depuis deux ans, c’était donc un coureur que nous admirions. Il remportera également Paris-Nice cette année-là. Mais Remco, qui vient d’avoir vingt ans, n’était pas inquiet : « Dans le contre-la-montre, je le met à une demi-minute. » Cela peut sembler logique aujourd’hui, mais à l’époque, nous nous sommes vraiment regardés : que dit-il maintenant ? Un jour plus tard : victoire de Remco Evenepoel dans le contre-la-montre avec trente-huit secondes d’avance sur Schachmann.

5/ Tim Merlier

Ce qui revient à tous les coéquipiers : le mauvais perdant Evenepoel. Selon Iljo Keisse, « il détruirait la salle » s’il ne gagnait pas une fois. Tim Merlier a sa propre histoire à ce sujet, tirée d’une séance d’entraînement l’été dernier : « Lors des séances d’entraînement intensifs, nous nous divisons parfois en deux groupes : les grimpeurs et les non-grimpeurs. Après la première descente, les grimpeurs s’étaient arrêtés pour faire pipi. Alors que nous, le groupe de non-grimpeurs, avons continué à avancer. Remco voulait nous dépasser avec son groupe, mais nous avons commencé à faire tourner pour qu’ils ne nous atteignent pas. Bien sûr, cela a provoqué de l’hilarité à la table par la suite, mais on pouvait voir que Remco s’amusait sérieusement à l’intérieur de lui-même (rires). C’est drôle.

6/ Brian Holm

Au téléphone avec Brian Holm, nous nous retrouvons dans le Tour du Danemark 2021. Evenepoel a peut-être mangé son pain noir après sa lourde chute en Lombardie : le Giro – son tout premier Grand Tour – est devenu un calvaire.... Lors du contre-la-montre du championnat de Belgique, il s’incline face à son coéquipier Yves Lampaert. Dans le contre-la-montre olympique de Tokyo, il a même terminé neuvième.
Au Danemark, Holm raconte : « C’était la troisième étape vers Vejle. J’étais dans la voiture d’assistance, avec Kasper Asgreen, qui était blessé à l’époque, mais qui connaissait bien la région. Dans la finale,je m’adresse à Remco : « D’accord garçon, prépare-toi, ça va commencer. » Remco répond immédiatement : « Pas de problème, j’ai des diamants dans les jambes aujourd’hui, Brian. Je les mets tous à un tour. Kasper et moi nous regardons : avons-nous bien compris ? A-t-il dit à un tour ?
n peu plus tard nous indiquons à la radio : « Remco, attention, descente difficile, virage difficile à droite. Il l’avait bien compris, pour ainsi dire, mais devinez quoi ? Bien sûr, cet idiot s’est quand même raté (rires). Soudain, il s’est retrouvé derrière le peloton. En fin de compte, il est retourné à l’avant avec un coéquipier – Shane Archbold. Et sur le circuit local de huit kilomètres, il a effectivement mis la moitié du peloton à un tour. Honnêtement, je n’ai jamais rien vu de tel dans ma carrière de directeur sportif.

7/ Pieter Serry

Pieter Serry a beaucoup de bonnes anecdotes sur Remco : « Aujourd’hui, Remco vit à Calpe, mais je peux dire que je lui ai montré les ficelles du métier dans cette région lors de sa première année en tant que professionnel. Je me souviens d’un entrainement de cinq heures ensemble. Remco, Fabio Jakobsen et moi. On s’appelait : le petit, le gros et le mince (rires). (rires) Nous avons d’abord fait la montée vers Aitana et terminé par Benifaillim. Nous avons tous eu une sorte de fringale qui nous a vraiment fait rentrer à l’hôtel.
Avance rapide jusqu’en avril 2022, lorsque Evenepoel remporte son premier Monument avec Liège-Bastogne-Liège. Serry explique comment cela s’est passé : « J’ai dû accélérer pour Remco et je l’entends encore dire aujourd’hui : 'plus vite, Plus vite, Plus vite Pieter. S’il est bon, je n'est jamais rapide (rires). Mais Remco est si bon qu’il ne peut pas toujours imaginer ce que c’est que de ne pas être si bon. Parfois, nous ne pouvons tout simplement pas aller plus vite. emarquable : Serry sera là demain en Lombardie. La dernière course d’Evenepoel en kit Quick-Step est sa dernière course tout court pour lui : « Je pense que je suis le coéquipier qui a couru avec Remco le plus de fois. J’ai donc insisté pour être là-bas en Lombardie. Nous allons tous les deux essayer de finir le mieux possible.

8/ Davide Bramati

Nous nous entretenons avec Davide Bramati au moment où il explore Il Lombardia en Italie. Le directeur sportif de Quick Step estime qu’il est assez symbolique qu’Evenepoel participe à sa dernière course pour l’équipe : « Il y a Pogi bien sûr, mais Remco était déjà deuxième ici l’année dernière. Pourquoi ne pourrait-il pas faire mieux à cet endroit maintenant ?
Une victoire d’Evenepoel en Lombardie – lors de sa dernière course pour Quick Step – serait la fin rêvée de dimanche. Il y a cinq ans, il a lourdement chuté lors de cette course, dans la descente de la Colma di Sormano.

Bramati a été le premier sur la scène à l’époque, mais ne veut pas en dire beaucoup plus aujourd’hui. « Ce chapitre est clos. Mais Remco n’a fait que se renforcer depuis. Son double olympique à Paris : phénoménal. J’étais là quand il a remporté la Vuelta. Mais bien sûr, je suis italien, je pense que ses victoires dans le Giro sont les meilleures.

Bramati est d’accord pour dire que le crash en Lombardie a rendu le lien avec Evenepoel encore plus étroit : « Regardez, exactement ce qu’Evenepoel a dit l’année dernière lorsqu’il est monté sur le podium en Lombardie. » Dans les derniers kilomètres de la course, Evenepoel s’est ensuite adressé à son directeur sportif italien directement via la radio de l’équipe : « Celle est pour toi, Brama. Il y a quatre ans, tu m’as sauvé la vie.


9/ Louis Vervaeke

Comme Pieter Serry, Louis Vervaeke était également l’un des coéquipiers réguliers d’Evenepoel. Avec lui, nous passons à la Vuelta 2022. « Grâce à cette Vuelta, j’ai un lien avec Remco pour la vie », a déclaré Vervaeke. « C’était très émouvant pour tout le monde. »
Vervaeke se souvient très bien de la sixième étape à Pico Jano : « Julian Alaphilippe et moi étions chargés de donner le rythme en montée, mais nous nous disputions entre nous pour savoir qui commencerait à rouler en premier. Je pense que nous avons tous les deux bien senti nos jambes. (rires) Soudain, j’ai entendu Remco derrière moi : « Louis, arrête de pleurer et commence à envoyer maintenant. » C’était assez direct, mais il avait aussi raison. J’ai alors atteint l’une des cinq meilleures valeurs de quinze minutes de ma carrière. Remco a pris le maillot rouge ce jour-là et ne l’a pas abandonné par la suite.

10/ Nicolas Coosemans( R/D chez Soudal)

Chez Quick Step, Remco Evenepoel est devenu quatre fois champion du monde (trois fois dans le contre-la-montre et une fois sur route) et il a réalisé un doublé légendaire aux Jeux olympiques de Paris. Lors de ces courses, il roule officiellement pour la Belgique avec le maillot national, mais il est assisté par le personnel de Quick-Step.
Entre autres par le mécanicien Nicolas Coosemans, qui se souvient particulièrement de la course en ligne de Wollongong : « Remco est venu de la Vuelta et s’est beaucoup entraîné tout seul avant, où je le guidais toujours depuis la voiture. Il était vraiment très détendu, surtout après le contre-la-montre. Nous avons fait une apparition dans un magasin spécialisé, ce qui cause normalement facilement des ennuis. Maintenant, il s’amusait. En course, il est également revenu à la voiture après une trentaine de kilomètres : « Wow, je ne sens pas mes jambes aujourd’hui. » Finalement, il s’est élancé sur le mont Pleasant, en solitaire de vingt-cinq kilomètres. Voir cela depuis la voiture est phénoménal. Le meilleur endroit.

Les Championnats du monde de contre-la-montre à Zurich ont sans aucun doute été le moment le plus intense pour Coosemans. Sur le podium de départ, Evenepoel a ensuite perdu sa chaîne. « Mais je préfère ne plus en parler », dit Coosemans. « Pour le monde extérieur, c’était peut-être « tout est bien qui finit bien », mais pas pour moi. Si quelque chose ne va pas avec le matériel, je le prends pour moi.

11/ Dario Kloeck( mécano et cousin)

Une dernière histoire de 2023. Evenepoel clôt cette année-là au Chrono des Nations. Avec Klaas Lodewyck, David Geeroms, Geert Van Bondt, Rémi Cavagna et le cousin/mécanicien Dario Kloeck, le groupe séjourne dans deux bungalows de l’organisation. Mais l’accent n’est pas mis sur le vélo. « Nous avions notre propre jeu de fléchettes et des fléchettes avec nous, que nous avons rapidement accrochés au mur après notre arrivée », explique Kloeck. "Les fléchettes sont l’un des rares sports où nous pouvions nous opposer à Remco et il voulait continuer à jouer jusqu’à ce qu’il gagne un match. Nous avons joué tellement de fléchettes ces jours-là que dans les 48 heures précédant la course, il a passé plus de temps au jeu de fléchettes qu’il ne s’est assis sur son vélo. Pendant des heures et des heures, nous avons lancé des fléchettes comme si nous étions aux championnats du monde de fléchettes.

12/James Van Landschoot,( chauffeur de bus - roi du créneau en 35 tonnes selon Lefevere)

Une autre anecdote sur Liège-Bastogne-Liège 2023. Un an après sa victoire dans le Monument, Evenepoel veut gagner une deuxième fois. James Van Landschoot, le chauffeur de bus de l’équipe, se souvient bien de la confiance en soi qu’avait Evenepoel à l’époque. « La veille de la course, l’équipe avait loué un scooter mais il s’est avéré qu’il s’agissait d’un 125 cc pour lequel un permis moto était requis. C’est ainsi qu’ils sont venus me voir pour monter sur le scooter pour une séance d’entraînement de Remco. J’ai fait du derny pour de nombreux cyclistes, mais jamais aussi vite qu’à l’époque. Chaque fois que je me regardais dans le miroir, Remco faisait une pancarte avec son doigt en l’air : « plus vite, plus vite, plus vite. Quand nous fûmes à un feu rouge, il vint se placer à côté de moi et me montra La Redoute au loin. Il a dit : « Demain, je vais y aller si vite qu’il aura baissé d’un mètre. Ensuite, je savais déjà que Remco allait gagner.

13/ Phil Lowe

Phil Lowe est responsable de la communication chez Soudal Quick-Step et, à ce titre, il est souvent l’un des premiers à rattraper Evenepoel après une course. Cela a donné lieu à un moment intense lors de l’étape de la Vuelta vers Larra-Belagua en 2023. La veille, Evenepoel était défaiilant le Tourmalet, puis il gagne après une longue échappée avec Romain Bardet.

Sur la première page du journal ce jour-là, il y a une photo d’Evenepoel tombant dans les bras de Lowe. « Ce moment-là, c’était quelque chose », dit-il. « Je ne me vois pas comme une figure parentale, plutôt comme un grand frère, mais c’est ce qui s’est le plus rapproché d’un moment père-fils. J’ai ressenti la fierté qu’éprouve un père.

« Je ne parle pas beaucoup de course avec Remco. Quand il revient de la Coupe du monde, je ne lui demande pas : « Comment s’est passée la course », mais « Comment s’est passée l’Afrique ? » Nous travaillons ensemble depuis longtemps, il s’est passé tellement de choses qui sont trop insignifiantes pour être racontées par elles-mêmes, mais qui font maintenant de notre lien ce qu’il est.




Beaucoup d'annecdotes positives, pas si vilain le Remco.

Quand à moi mon plus beau souvenir de Remco chez Soudal, c'est l'autographe au pied du bus avant le départ de Paris-Nice.

Merci d'avoir compilé tout ça !

Je retiens donc :

- la grande confiance en lui qu'il a toujours eue. Je dis confiance et pas arrogance, car les deux sont parfois confondues.

- Le parallèle que je peux faire avec Anquetil : un coureur qui disait où il allait attaquer, où quand il prendrait le maillot (par exemple, sur le chrono de Lyon sur le Tour 62 alors qu'il ne reste que deux jours de course). Remco a ce côté-là évoqué ici, quand il dit qu'il mettra 30 secondes à Almeida, qu'il prendra un tour aux autres coureurs... *

- Que Pieter Serry arrête sa carrière demain soir. Je ne savais pas.

* Je pense quand même, que comme l'intégralité du peloton, il a pris un coup au moral en voyant le niveau de Pogacar depuis début 2024. Pas sûr qu'il se risque à une déclaration pleine d'assurance pour évoquer sa future victoire dans une course où le slovène est engagé. Mais il continuera d'essayer, et ce serait jouissif qu'il réussisse à s'imposer sur le Lombardie pour sa dernière course.
Mais bon, pas de raison d'être optimiste de ce côté-là...