Vincenzo Nibali, Nairo Quintana, Julian Alaphilippe : ces gros poissons sur le marché en fin de saison
Publié le mercredi 23 janvier 2019 à 18:00 | Mis à jour le 23/01/2019 à 19:36
L'avenir de Vincenzo Nibali, Nairo Quintana, Warren Barguil, Julian Alaphilippe, Nacer Bouhanni et d'autres pointures du peloton, tous en fin de contrat à la fin de la saison, est déjà d'actualité. Rien de tel pour que le marché des transferts s'agite très vite.
Manuel Martinez
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Bien sûr, on pourra toujours avancer qu'il ne sert à rien de s'emballer puisque les règlements indiquent clairement que le marché des transferts ne pourra s'ouvrir officiellement qu'à compter du 1er août, comme tous les ans. Mais des textes imprimés à la réalité du terrain, il existe un océan que les différents agents du circuit ont appris à contourner allègrement. Cette année, le contrat d'une vingtaine de coureurs de premier plan arrivera à terme en fin de saison. Parmi les plus représentatifs, on peut citer Vincenzo Nibali, Nairo Quintana, Mikel Landa, Warren Barguil, Julian Alaphilippe ou Nacer Bouhanni. Le mercato ne va pas tarder à colporter ses premières rumeurs avec, en guise de fil rouge, le destin de Chris Froome ou Geraint Thomas après l'annonce du retrait de l'équipe Sky à la fin de l'année.
Calendrier et résultats de la saison
Nibali, déjà en négociation
L'Italien, 34 ans, n'a pas attendu le début des hostilités pour prendre les devants et se préoccuper de son avenir. Le coureur de Bahrain-Merida a déjà mandaté Johnny Carera, son agent, pour faire le tour des popotes. L'équipe Trek-Segafredo, à la recherche d'un leader de pointe en dépit de l'arrivée de Richie Porte, a été la première à mordre. Nibali s'est entretenu avec le manager, Luca Guercilena, et le patron de Segafredo, Massimo Zanetti, qui lui ont proposé un contrat de deux ans et le rôle d'ambassadeur des cycles Trek et de la marque Segafredo à la fin de sa carrière sportive. Les dirigeants de Bahrain-Merida ont réagi en lui proposant un renouvellement de trois ans. La balle est dans son camp.
Vincenzo Nibali courra le Giro et le Tour de France en 2019
Barguil, une option à activer
En choisissant de rejoindre l'équipe dirigée par Emmanuel Hubert en 2017, de quitter Sunweb et le World Tour, Warren Barguil avait provoqué un petit séisme sur le marché des transferts. Le Breton, meilleur grimpeur du Tour 2017 avec deux victoires d'étape à la clef, avait besoin de revenir au pays et de retrouver ses racines. Si le choix avait été mûrement réfléchi, la réalité du terrain n'a pas été à la hauteur de ses espérances en 2018. Barguil s'est planté et il le reconnaît. La saison qui s'ouvre doit être celle du retour au premier plan et celle de sa dernière année de contrat avec l'équipe Arkéa-Samsic. À la différence près que l'option d'une année supplémentaire a bien été rédigée au moment de la signature. Pourtant, certaines équipes scrutent déjà avec insistance en direction du coureur morbihannais. Quoi qu'il en soit, son contrat est truffé d'un grand nombre de conditions requises pour pouvoir partir.
Warren Barguil, l'année loupée
Warren Barguil sur le Tour de France 2018. (F.Mons/L'Équipe)
Warren Barguil sur le Tour de France 2018. (F.Mons/L'Équipe)
Quintana, le poids d'un gros contrat
Depuis son passage dans les rangs professionnels, en 2012, le Colombien n'a pas connu d'autre maison que la Movistar. Avec le vainqueur du Tour de l'Avenir 2010, Eusebio Unzue pensait tenir là le premier coureur colombien à être en mesure de remporter un jour le Tour de France. Si Quintana n'a pas été loin du sacre, comme en 2012 et 2015 (2e), son rayonnement a fini par décliner au fil des ans, en dépit d'une victoire sur le Giro 2014 et la Vuelta 2016. Sa douzième place sur le Tour 2017 a fait déborder le vase et poussé Unzue à douter de son leader et à recruter Mikel Landa. Depuis, les rumeurs ont souvent annoncé Quintana en partance. Aujourd'hui, Giuseppe Acquadro, son agent, bat déjà la campagne pour placer son coureur à trois millions d'euros par an. À ce prix, la marge de manoeuvre est mince et Movistar n'est pas près de surenchérir.
Nairo Quintana vise la victoire sur le Tour 2019
Alaphilippe, l'embarras du choix
Les prestations de Julian Alaphilippe au cours de la saison dernière ont marqué les esprits. Avec douze victoires au compteur, dont la Flèche Wallonne, deux étapes sur le Tour et le maillot de meilleur grimpeur à Paris, la carrière du Français de l'équipe Deceuninck-Quick Step a décollé. Son statut aussi a pris une autre dimension. Si bien qu'au moment d'aborder cette dernière année sous contrat, Alaphilippe est en position de force. L'intérêt pour s'attacher désormais ses services l'année prochaine va croissant depuis plusieurs mois et les enchères ne sont pas en reste. Si le Français n'a jamais caché son affection pour Patrick Lefévère, le manager belge devra se montrer à la hauteur des prétentions de son coureur. Les difficultés financières que traverse l'équipe belge pourraient venir contrarier les pourparlers.
En 2019, Julian Alaphilippe reprendra au Tour de San Juan et zappera Paris-Nice
Bouhanni, l'année cruciale
Nacer Bouhanni n'a jamais caché que sa saison 2018 avait été compliquée, surtout d'un point de vue psychologique. Au tel point que le coureur vosgien avait même envisagé pouvoir quitter l'équipe Cofidis alors qu'il lui restait encore un an de contrat, tout en faisant savoir qu'il ne manquait pas de propositions. Finalement, les tensions se sont quelque peu apaisées. En cette année cruciale pour son avenir, Bouhanni veut désormais se consacrer uniquement au vélo, « courir n'importe où » et « avec n'importe qui ». Pourtant, au fil de son programme, le sprinteur de Cofidis va se heurter aux interrogations sur son avenir. Avec un salaire annuel estimé à un million et demi d'euros, la barre est haute et visiblement plus accessible pour lui. Mais Bouhanni est disposé à se contenter de ce qu'on lui offrira.
Nacer Bouhanni se confie sur ses ambitions : « Je suis prêt à courir partout »
Nacer Bouhanni a encore un an de contrat avec Cofidis. (F.Mons/L'Équipe)
Nacer Bouhanni a encore un an de contrat avec Cofidis. (F.Mons/L'Équipe)
Ils sont aussi en fin de contrat
Mark Cavendish (GBR, Dimension Data) - Après avoir longtemps hésité, le Britannique avait prolongé d'une année l'automne dernier. Mais il a toujours des envies d'ailleurs.Mikel Landa (ESP, Movistar) - En provenance de Sky pour être leader, il n'a jamais vraiment eu les pleins pouvoirs. Imprévisible, il a déjà reçu une proposition d'Astana où il a déjà couru deux ans.Philippe Gilbert (BEL, Deceuninck-Quick Step) - A 36 ans, le Belge n'entend pas parler de retraite dans l'immédiat. À moins d'une saison exceptionnelle, son avenir semble encore lié à Lefévère.Elia Viviani (ITA, Deceuninck-Quick Step) - Avec 18 victoires, l'Italien a été le coureur le plus prolifique en 2018. Sa valeur marchande a pris du poids et il va être difficile de le retenir.Alejandro Valverde (ESP, Movistar) - À bientôt 39 ans et champion du monde, l'Espagnol ne se pose pas de question sur son avenir. Tout est indiqué pour qu'il reste aux côtés d'Unzue.Esteban Chaves (COL, Michelton-Scott) - En manque de régularité, le Colombien a laissé les pleins pouvoirs aux frères Yates. Mais il a encore bien des arguments pour intéresser d'autres équipes.Marcel Kittel (ALL, Katusha-Alpecin) - Avec seulement deux victoires en 2018, l'Allemand a l'obligation de se relancer cette année. Sous peine de voir son image écornée.Dan Martin (IRL, UAE-Team Emirats) - L'Irlandais a encore le potentiel pour grappiller de précieuses victoires au cours d'une saison. De quoi ne pas se montrer inquiet pour son avenir.Ilnur Zakarin (RUS, Katusha-Alpecin) - L'année s'annonce relativement importante pour le Russe qui n'arrive pas à franchir le pas lors des grands rendez-vous. Mais il peut trouver preneur.Rui Costa (POR, UAE-Team Emirats) - L'ancien champion du monde alterne souvent le bon et le moins bon. Malin, il a su toujours se montrer efficace à chaque fois qu'il arrivait en fin de contrat.Michael Matthews (AUS, Sunweb) - L'Australien semble avoir trouvé son équilibre au sein de l'équipe hollandaise et sait gagner aux moments opportuns. Rien de tel pour le voir prolonger.Jakob Fuglsang (DAN, Astana) - Le Danois a certes de beaux restes mais plus vraiment de marge de progression. À moins d'une grande saison, Vinokourov ne fera pas de folies pour le retenir.Lilian Calmejane (FRA, Direct Energie) - Après les départs de Voeckler et Chavanel, il est la référence de l'équipe vendéenne. Courtisé, il devrait néanmoins écouter l'offre de Bernaudeau.Bryan Coquard (FRA, Vital Concept-B & B Hôtels) - Il a permis à Jérôme Pineau de se lancer dans l'aventure du professionnalisme. Son renouvellement de contrat ne devrait pas poser de problème.