A mon tour de faire un petit bilan du Giro (dans le bon topic cette fois-ci

).
Malgré la concurrence du Tour de Sakarya et du Tour d'Albanie, le Giro aura une nouvelle fois su captiver tous les fans d'emsilcyc.
Cette édition restera longtemps gravée dans les mémoires pour la lutte intense pour la 2e place du classement de la montagne, qui nous a tenus en haleine du premier au dernier jour, avec ses nombreux héros et ses rebondissements incessants. Sans oublier un duel épique dans le dernier mètre d'un col de 2e catégorie transformé pour l'occasion en Cima Coppi.
Les titulaires d'un doctorat en mathématiques auront aussi pu apprécier à leur juste valeur les charmes des multiples classements de l'intergiro et des traguardo volante.
Ce Giro a marqué la fin de l'ère des marvels sur les Grands Tours, avec un Pogacar très décevant, qui n'a remporté aucune victoire le lundi, ni le mercredi, ni le jeudi.
Et s'il s'est imposé devant des concurrents bêtement résignés avant même le départ, sur l'ensemble du parcours il n'a au final été que 0,2% plus rapide que son dauphin. Lequel, pour sa 13e année dans le peloton professionnel, n'avait jusqu'ici fait qu'une seule fois mieux que 28e sur un Grand Tour. Comme domination, on a vu mieux.
Comme on s'y attendait, les seuls qui n'ont pas hésité à attaquer le slovène à houpette et à le repousser dans ses derniers retranchements sont les bataillons d'essalcirouf de Bardiani et Polti, jamais avares d'efforts quand il s'agit de satisfaire les docteurs en mathématiques ou de tenter de gagner une boîte à pizza avec un maillot Quick Step dedans.
C'est bien dommage qu'un coureur comme Bardet n'était pas sur la course, il n'aurait sans doute pas hésité à tenter des coups de Trafalgar pour renverser le général.
Face à ces adversaires en carton pâte, l'équipe C d'UAE n'a pas eu trop de mal à tenir la baraque, même s'il leur a fallu parfois recruter quelques CDD chez DSM, Movistar ou autres pour mettre Pogacar sur les rails.
C'est aussi la fin des grosses armadas.
Tandis que Visma Louez un vélo se retrouvait rapidement avec un effectif aussi étoffé que CLN Cycling Team, la vieillissante Skyneos, engluée derrière son leader cacochyme, n'a pas fait illusion bien longtemps face à la fraîcheur et a l'allant de toute l'équipe Chazal, Vanille et Mûre, drivée de main de maître par un Larry Warbasse des grands jours.
Grosse déception par contre pour la Groupama FDJ. Pinot a été transparent, Démare n'a même pas fait un seul top 10.
A l'inverse, on ne peut que tirer un grand coup de chapeau à Alan Riou qui, après un pot 10 l'an dernier, devient le premier breton de l'histoire vainqueur de l'Orig, avec une constance remarquable (malgré toutefois deux places dans le top 100 des étapes, 86e et 93e, nul n'est parfait) et une forte présence sur la course, avec au moins 2,5 secondes d'apparition à l'antenne (lors de la présentation des équipes).
Enfin, même si le cyclisme professionnel vit un peu dans sa bulle, il n'en est pas moins aussi victime des troubles du monde moderne.
L'une des plaies de notre époque, c'est les pénuries récurrentes de médicaments, qui affectent durement tant de malades qui ne peuvent plus de soigner. On l'a bien constaté avec Julian Alaphilippe, privé de ses pilules pour lutter contre l'hyperactivité.
Ou encore avec Quintana, privé des pilules qui donnent assez de force pour passer des relais.