Vos courses & cyclosportives racontées saison 2016

[violinbodo]

A propos de la Casartelli:

J'ai du annuler :sad:

Trop de travail ce weekend-là.

[violinbodo]

Whaaa, que c'est calme ici ! On dirait une salle d'attente chez l'oncologue.
:jesors:
Enfin, non, je préfère mettre un peu d'ambiance !
Donc, dans mon dernier poste, je disais que je ne ferais pas la Casartelli.
C'est exact, je ne la ferai pas. Mais j'ai fait la Lapébie.

Le problème, c'est que j'étais invité à une soirée (avec le joli thème \"Dandies et Décadentes\") chez des voisins / amis, depuis longtemps. Hors de question donc de me débiner.
Mais en même temps, j'avais bien envie de refaire une cyclosportive, ou juste de rouler dans le Pyrénées tout court.

Je me disais donc: Voyons comment cette soirée se passe, je déciderai au dernier moment (vu que des inscriptions le jour même étaient possibles).

Comment dire ? La soirée s'est en fait très bien passée. Apéro dinatoire - fromage, saucisson, quiche - du bon vin, bière, punch coco... enfin, tout ce qu'il est bon de boire et de manger la veille d'une cyclosportive de 157 km et 3200 (vrais) m de dénivelé. Not.

J'étais au lit à 2:30, sachant qu'il fallait que je me lève à 5:00 au plus tard pour être aux dossard à l'heure - départ à 7:45.

Bien sûr que je n'ai pas vraiment dormi, et quand ma compagne (qui n'avait pas de programme sportif de prévu) est rentré à 4:15, nous avons encore un peu papoté - je me suis dit que la nuit était de toute façon foutue pour moi (je suis malheureusement incapable de faire la grasses mat), donc je me suis levé à 4:30, ai pris mon petit déjeuner tranquillou, 2 gros cafés - tout mon bordel était déjà préparé depuis la veille.

Les deux heures de route pour arriver à Bagnères de Luchon étaient coton. Vraiment. Même avec vitres ouvertes et Slayer à fond la caisse. :sleep: Mais je suis arrivé à temps.

Aux dossards, petit moment d'hésitation: Quoi cocher ? Moyenne ou grande ? Bof, au point où j'en étais. Je ne me faisais pas trop d'illusions sur mon état, donc un podium semblait exclu d'emblée... allez, la grande.

Croisé Sam Leguevacques et Nicolas Garach au départ - très bien, comme ça, je savais qu'il y aurait des gars sympas qui en plus ne passaient pas leur vies cachés dans les roues. Sam m'a vite fait briefé sur le plateau: Untel est pro, il vient de gagner la Marmotte, untel avec le maillot blege est un tueur, etc. Il y avait Sébastien Pillon aussi. Pas de cyclosportive pyrénéenne sans Seb Pillon :-)

Voilà pour le préambule.
Départ fort sympa, pas en roulant pépère pour une fois, mais à 45 en faux plat descendant avec léger vent dans le dos.
Ah ! C'est bien quand même, des fois, d'être au milieu du paquet et d'aller vite sans rien faire pour...

Puis ça devenait vallonné, venait un petit col qui n'avait de col que le nom, mais ça suffisait tout de même pour scinder un assez gros paquet d'une petite vingtaine du coureur du reste du peloton.

Avec Sam, on a roulé pas mal devant, mais on n'a pas non plus fait du zèle. Seb et un mec avec un maillot de Colomiers ont aussi pris quelques bons relais. Et puis il y avait évidemment l'écrasante majorité de notre groupe qu'on savait derrière nous, mais qu'on ne voyait étrangement jamais devant.

Les sensations étaient bien moins pires que ce que j'avais craint. Pas des jambes de tonère, mais correctes, un cardio qui ne s'affolait pas, et une très agréable facilité de me mettre en danseuse - peut-être les reminiscences de la soirée ?

J'ai monté le deuxième mini-col - aussi court, mais plus raide - en tête avec un coureur venu là exprès depuis Grenoble. Le groupe tenait, mais je commençais à en entendre qui commençaient à avoir le souffle court et bruyant.

A vrai dire, de toute cette première partie de course, je ne garde pas beaucoup de souvenirs (surtout pas les noms des 2 mini-cols). Je ne sentais pas vraiment de fatigue, mais je devais quand même être dans un drôle d'état second.
Si, il y a un truc dont je me souviens: Depuis le km 20 à peu près, j'avais une grosse envie de pisser, qui ne m'a pas quitté durant toute la course. :-/

Le troisième col (comment il s'appelait déjà, celui-là ?) monté à 1/3, venait l'inéluctable attaque de Sébastien Pillon. Elle fut assez fulgurante. Personne n'arrivait à se mettre dans sa roue, mais nous étions 4 où 5 à réussir à former un groupe de poursuivants, laissant les autres derrière nous.

Et c'est là que les choses ont sérieusement commencé à se gâter.
Par ma faute. J'ai pris un virage à gauche sans visibilité à l'intérieur. Eh oui, on nous répète toujours que ce sont des courses sur route ouverte, mais est-ce qu'on les écoute ? Moi pas assez, en tout cas.
En face, un groupe de motards néerlandais, roulant - averti par la voiture d'ouverture - très doucement au milieu de leur voie.
Moi aussi, je roulais sur leur voie. Mais plus à l'intérieur. Il me semblait donc tout à fait naturel de les passer à l'intérieur. Et le premier des motards trouvait tout à fait naturel de se ranger tout à l'intérieur pour me faire passer. J'aurais tendance à lui donner raison sur ce coup.
Situation classique. On veut s'éviter, chacun se range du même côté, donc collision.
Le motard est tombé à l'arrêt contre la falaise, coinçant légèrement ma roue avant. Je n'avais aucun mal à la dégager, mais je crains que le motard se soit fait mal, coincé à 45° entre sa moto et la falaise. Je sais que mes excuses ne lui parviendront jamais, mais je m'excuse sincèrement quand même. Bon, il y avait un tas de gars pour s'occuper de lui et de le remettre lui et sa bécane à la verticale, je n'ai donc pas fait dans le sentiment (\"mon\" groupe avait déjà fait quelques bonnes dizaines de mètres), je suis remonté sur mon vélo, et en avant.

Eh merde. Le frein avant frottait contre la jante. J'essayais donc en roulant de rectifier ça.
Sauf que pendant que je m'occupais de mon frein, la route faisait un nouveau virage (en épingle cette fois-ci) à gauche. Et, ce que j'ai oublié de dire, depuis le début du col, on commençait à doubler des coureurs de la moyenne, il commençait donc à y avoir du monde. Vous voyez la suite ? Je vous explique. Regardant par terre, allant tout droit dans un virage en épingle, je suis rentré dans un mec et son vélo. Si bien que mon levier de frein avant gauche s'est imbriqué dans les rayons de son vélo. A lui aussi, je présente mes plus sincères excuses, ce que j'ai omis de faire au bon moment, avec tout cet affolement, l'adrénaline de la course ne pas aidant. Parlant d'aide, lui m'a tout de même aidé à extirper mon frein de sa roue, ce qui n'était pas une mince affaire. Après ça, je me rendis compte que ma chaîne était complètement en bordel, elle s'était fait la malle et des plateaux, et des pignons. Vous avez déjà essayé de remettre une chaîne le souffle court, confus, bardé d'adrénaline, avec \"votre\" échappée qui prend le large ? Ben, c'est pas facile.

Tout ce merdier m'aura coûté pas loin de 2 minutes, et les coureurs du groupe qu'on venait fraîchement de faire exploser, me dépassaient un par un.

Et c'est là que je pense que j'ai vu rouge. En tout cas, je me suis foutu dans le rouge. Tout en sachant que ce n'était paaaaas bien du tout, avec le gros morceau (port de Balès - eh ! Je me rappelle le nom ! :-) ) encore devant nous.
Toujours est-il qu'au sommet, j'avais récupéré tout le monde sauf Seb et les 4 autres qui avaient constitué \"mon\" groupe de chasse au départ.

Nous étions donc au sommet 4 (Sam et 2 Espagnols) à basculer dans la descente.
L'espoir de revenir sur les autres en tournant bien dans la vallée menant au Port de Balès, était tout à fait permis.

Mais c'était sans compter sur le \"rattus hispanicus\".
Tandis que le \"rattus norvegicus\" est un rongeur à la fourrure grise, très intelligent et à l'organisation sociale complexe, le \"rattus hispanicus\" est une espèce que l'on rencontre en vélo, toujours à l'abri du vent derrière d'autres coureurs, et qui attaque juste avant la fin de la course.

A chaque fois donc que Sam où moi avons gentimment signalé aux Espagnols que ce serait peut-être-si-ce-n'est-trop-demander leur tour de prendre un relais, on perdait miraculeusement 4 km/h. Et ce n'était pas parce que Sam ou moi aurions roulé comme des fusées - j'avais ma remontée dans les jambes, et Sam probablement encore sa Marmotte (5600m de D+) du dimanche précédent. Le plus drôle, c'est que c'était à l'origine un des Espagnols qui avait fait part en gesticulant de l'idée de tourner. Mais peut-être que ces cercles décrites avec le doigt voulait juste dire: Mettez-vous devant.

Sam et moi nous avons donc grave fait sucer les roues jusqu'au pied de Balès. Sam me demandait: \"Comment tu le sens, ce col ?\" \"Incertain. Et toi ?\" \"Très incertain\".

Et en effet, dès que la pente s'élevait, plus de Sam. Mais j'arrivais aussi à distancer les 2 rattus. Sauf que je commençais à avoir soif, TRES soif (l'alcool de la veille, vous dites ?), et mes gourdes étaient quasi vides. Il fallait donc que je m'arrête à chacun des 2 ravitos d'eau pour me verser en vitesse grand V un gobelet de flotte dans le gosier. Ce qui permettait aux Espagnols de revenir sur moi. Faut dire aussi qu'ils devaient être bien frais, vu leur gestion de course.

Enfin. Mes forces me quittaient. J'ai du laisser filer un des 2 Espagnols qui a franchi le col une petite minute avant moi. Les derniers 3 ou 4 km, j'étais en mode survie. Impossible de relancer. Ma bouche était sèche comme le désert de Gobi. Et il restaient encore 20 km de descente. J'y ai mis tout le peu qui me restait pour rattraper Espagnol No. 1, mais ce n'était pas suffisant. Fini donc 7ème, complètement à bout de forces. A l'arrivée, en plus d'une intempestive envie de boire et de pisser, la fatigue m'est tombé dessus comme une enclume. J'en ai eu les larmes aux yeux.

Je pense que je suis rarement allé aussi loin au bout de moi-même. C'était à faire. Mais ce n'est pas à refaire.

Le lien Strava:
https://www.strava.com/activities/700421094

[isidrole]

Bravo bodo ! Tes comptes rendus sont chouettes à lire à chaque fois :applaud:

[violinbodo]

Merci ! J'aime faire du vélo et j'aime écrire. Ca doit se ressentir :-)

[loloherrera]

Super récit, j'adore!

Ta course, c'était

https://youtu.be/6ODNxy3YOPU

:rock:

[gradouble]

Et bien, on ne s'ennuie pas en te lisant!
Un doux-dingue sur un vélo :)

Les petits cols sont les Ares (7 km à 5%), le Buret (3km à 5%, celui-là je pense que tu t'en es pas rendu compte), et le Larrieu (plus raide, 4 km à 7-8%).
Le 3ème col, c'est le Menté ;)

[Thejul]

Petit col le Menté.

[FloLMA]

Le buret personne ne s'en rend compte d'autant qu'il n'est pas référence sur le profil.

Par contre je remarque qu'il est rapide pour beaucoup de chose le Bodo y compris entre 4h15 et 4h30 pour \"discuter\"
:jesors:

[isidrole]

Le buret personne ne s'en rend compte d'autant qu'il n'est pas référence sur le profil.

Par contre je remarque qu'il est rapide pour beaucoup de chose le Bodo y compris entre 4h15 et 4h30 pour "discuter"
:jesors:

Oui, il doit avoir le KOM de l'ascension du col de l'uterus
:jesors: (moi aussi)

[Akaion]

Félicitations Bodo!
Pour le gars de Colomiers, ça doit être Bertrand Putigny! Gros niveau et surtout, un mec adorable.

[violinbodo]

Je viens de regarder. Oui, c'était lui. Il me prend 31 secondes. Il s'est aussi fait avoir par le rattus hispanicus, qui lui me prend une minute à l'arrivé (donc autant qu'en haut du port de Balès).

Pour le col de l'utérus, ce n'est pas moi qui détient le KOM. C'est Roy la Poutre. :-)

[El_Pistolero_07]

Grimpée du col de Tourniol 2016

Ce dimanche je participais (avec notre cher modérateur On1) au CLM du col de Tourniol (sur le profil ci-joint, le départ de la course est situé à Barbières, en gros on grimpe tout ce qui est en bleu et jaune)

11,6 kms 700 m de dénivelé.



Levé de bonne heure, je prends la route et constate que ce temps gris va continuer, voir même empirer ! Je récupère mon dossard, je pars à 9h29. Je regarde la liste des inscrits et voit M. Gallego ! Effectivement il y'a du lourd, des gars de Grenoble, un de Martigues (qui fera 2eme au scratch) et 3 collègues de club !

Je m'échauffe et prend la pluie à 9h15 :pamafote: je me rend au lieu de départ et un organisateur me crie \"dépêche toi tu pars dans 10 secondes !\" c'était moins une, bref me voilà parti, j'ai même eu le temps de mettre mon chrono a zéro et je pars fort !

Si fort qu'au bout de 2 kms je double un type, le pauvre n'a pas le physique pour ce genre de parcours... la pluie se fait de plus en plus forte mais je me sens vraiment bien, les relances sont puissantes et le coup de pédale souple ! Un mec me dépasse, je m'accroche un moment à lui mais à la sortie d'une épingle, je le laisse filer, il reste 7 kms quand même, faudrait pas se cramer. A mi col, je m'aperçois que je suis 10-15 secondes en avance sur mon temps référence (datant du lundi précédent , j'avais bien pioché sur la fin du col). Dans une épingle, je vois une bagnole garée avec un mec de l'organisation à l'intérieur, il avait l'air content d'être au chaud !
Sur la fin du col, on enchaîne 6 épingles, je suis dans une brume à couper au couteau et j'ai encore la force de relancer plusieurs fois. A l'avant dernière épingle, il y'a une rampe terrible, mais je vois un gars devant moi, il faut que je le bouffe ! c'est chose faîtes à 1 km du sommet. Je prends la dernière épingle (où un mec fait des photos) et relance, il reste 700 mètres, à 500, je repasse le gros plateau et finis au forceps tout en danseuse. Top 40 minutes 20 explosage de PR !
Je suis claqué, et gelé, je redescend et croise On1 qui fait une belle impression et un de mes collègues qui monte super vite (en même temps, c'est un cador).
Arrivé en bas, je rends mon dossard, prend un café et j'apprends que Gallego n'est pas venu. Malgré les sèches-mains des WC, je rentre dans ma voiture et là je comprend que je ne veux qu'une chose : une bonne douche bien chaude ! Tant pis pour le classement, je le verrais plus tard ! Une fois rentré, lavé et habillé je reçois un texto de mon collègue de club cador : Je finis sur le podium dans ma catégorie ! :winner:
Troisième sur 11, c'est la première fois de ma vie que je signe un tel résultat ! Avec la pluie, le niveau était très homogène, il n'y avait pas de touristes et je fais 40eme sur 84. C'est pas mal pour moi !
Bon par contre, j'ai pas vécu la joie de monter sur le podium ni reçus la breloque... Si j'avais su, je serais resté sous le sèche-mains ! Est-ce-que vous savez si je peux récupérer ma coupe ? Vu que c'est ma première, j'aimerais bien l'avoir... :pamafote:

https://www.strava.com/activities/716199660

[Mancebo82]

Bravo Pistolero, très sympa le résumé et il fallait être vaillant vu les conditions atmosphériques décrites... :lolilol:

Concernant ton podium, malheureusement il faut être présent au moment de la remise des récompenses sinon c'est mort.

[blaireau59]

Bravo petit Pistolet, belle montée ! Mais en fait ton club c'est ta boîte :scratch:
C'est une véritable mafia :choco:

[On3]

Allez, je fais mon petit résumé aussi du coup. Dommage de ne pas l'avoir fait direct, j'ai probablement oublié des choses en cours de route. Tant pis !



Dans la semaine, j'apprends que Petit-Pistolet est déjà inscrit, donc mercredi soir j'en fais de même en demandant à partir à 10h (sympa d'ailleurs de pouvoir choisir son horaire de départ). Je me dis qu'elle va avoir du succès cette grimpée, et je ne veux pas être laissé sur le carreau.

Malheureusement, le temps sec annoncé en milieu de semaine, se dégrade de plus en plus et on finit sur un magnifique \"bruine le matin, pluie qui s'intensifie en cours de journée\". :paf-mur:

Je suis dégoûté, mais bon, je suis inscrit et même si on paye sur place, je trouve ça irrespectueux pour l'organisateur de ne pas venir. Parfois, je me demande pourquoi je m'inflige ce genre de supplices, je déteste rouler sous la pluie, je devrai clean le vélo en rentrant (1h hier soir ...), je sais qu'on va se les geler vu qu'ils annoncent 15°C maximum (soit une température divisée par deux en une semaine de temps).
Bref, je vais presque dire que ce temps me fout en rogne pour mon WE, je ne peux pas rouler comme je le veux par un temps sympa, et moi qui avait encore un dernier bel objectif dans les Alpes avant la fin de saison, je le vois de plus en plus repousser à 2017.



Bref, le matin de la course, réveil à 7h pour être à 10h sur place. C'est à 25/30km de la maison, comme d'hab je me prévois d'y aller à vélo histoire d'arriver chaud. Quitte à dégueulasser le vélo, autant que ce soit pour une vraie sortie.
Je me compte une heure pour y aller. Je prévois d'être parti à 8h30.

Je suis bien parti à 8h30, je ne prends pas le chemin le plus court qui comporte des axes plus passagers.
Pile quand je pars, je sens des petites gouttes, c'est la fameuse \"bruine\". J'espère que ça va rester ainsi. Quant à la rotue, elle est déjà détrempée.

Sur mon trajet, je me retrouve à devoir faire un beau détours pour contourner une brocante ...
Plus j'avance, plus je vois l'heure qui tourne. Je fais des petits calculs mentaux \"à la louche\", et je me dis que ça va être tendu cette histoire. Je pars avant 10h.
Dans le règlement, il est bien précisé qu'un coureur qui arrive en retard à son départ ne sera pas recalé pour un autre départ, mais il partira avec son retard. Je suis dégoûté, je me dis que j'aurais du partir 15mins plus tôt et que j'ai un peu chié dans mon orga.

J'arrive pour récupérer mon dossard, je demande l'heure, il me reste 10mins.
10 minutes pour accrocher mon dossard (je n'ai pas pris d'épingles, c'est réglé), déposer un petit sac d'affaires histoire de m'alléger, passer aux toilettes, et rejoindre la ligne qui n'est pas à côté de l'inscription.

Je me speed, je fais tout ça, je pars sur la ligne mon dossard dans la poche (de toute manière, le temps est dégueulasse, il pleut maintenant carrément sur le Vercors et tout le monde à le coupe-vent de rigueur). J'arrive sur la ligne, là je vois que c'est le type qui part 1' devant moi ! :woohoo:
J'ai donc réussi à conserver une minute de battement, putain c'était bien chaud !

Pire, le gars qui part entre nous (départ toutes les 30\") n'est pas là. Je me place donc sur la ligne immédiatement après. C'était VRAIMENT chaud !
Personne ne me dit rien pour le dossard, c'est très bien.

Je n'ai pas fait l'erreur de couper le chrono (comme précédemment), il est resté allumé, et je compte sur Strava pour me donner mon temps.
Sur la ligne de départ, je suis déjà dans ma course. Le speaker annonce que j'ai un vélo \"remarquable et remarqué\", ça fait plaisir mais je pense surtout à ne pas aller au tapis au tout premier virage trempé.


Juste avant le départ, j'ai noté que j'étais en plein milieu de tout un contingent de la même équipe, des costauds.
Ça me mine le moral, je sais par avance que je ne rattraperai pas le gars de devant, et si je ne dis pas de conneries, le gars de derrière est un des favoris de l'épreuve.


Ça y est départ donné ! Je prends le virage au ralenti, tout se passe bien.
Gros avantage d'être arrivé autant au dernier moment : Pas eu besoin de m'échauffer, je suis encore bien chaud.

Comme indiqué sur le schéma du Pistolero, le col est en deux parties distinctes. Une première où les pentes tournent autour de 5%, une seconde où on sera plutôt autour de 7%.
Juste après le départ, il y a une longue ligne droite tout en faux plat montant. J'aperçois le gars devant moi, de loin. Je ne m'en rends pas compte, mais je suis plutôt pas mal ici. Enfin, c'est le départ, je ne m'enflamme pas car j'ai l'impression d'avoir déjà mal. -_-


On n'a pas parlé du vent non plus, il devrait être globalement favorable sur la première partie (et il souffle !), et pas trop défavorable sur la seconde.
Pour mon objectif, j'ai un segment Strava en tête sur lequel j'aimerais bien passer sous les 40'. 39' serait une très grosse perf pour moi !
Bon, ce segment part avant le chrono, donc impossible d'en juger après la course ... :sylvain84:


Dans la première partie, ça ne se passe pas si mal. Une fois avalée la fameuse longue ligne droite, je regarde le compteur, je vois que je tourne autour de 20km/h sur des pentes à 5%, c'est très encourageant. Je me sens même très bien dans toute cette partie.

Logiquement attendu, je me fais rattraper par le gars parti derrière moi. Il m'encourage en passant, c'est sympa de sa part. Ce gars joue bien la gagne sur l'épreuve, on ne fait pas parti du même club, mais il a quand même un mot sympa pour moi.

Ca ne me casse pas le moral pour autant, je savais à qui j'avais à faire, et surtout je m'attendais à voir passer une mobylette, et au final l'impression de vitesse n'est pas si hallucinante que ça.

On entre bientôt dans la seconde partie du col. La route me semble moins bien rendre, mais c'est tout simplement la pente qui est plus forte ici. Je ne m'en rends pas compte, le compteur est illisible avec la flotte, la brume, et il indique un pourcentage foireux. Bref je fais tout à la vitesse moyenne, comme certains feraient tout au capteur de puissance.
Sur toute la seconde partie du col, j'évolue autour de 17km/h.

C'est dur, le moral n'est pas au top, j'ai l'impression d'être scotché. Je n'ai jamais fait ce col à fond, mais j'ai déjà fait la seconde partie du col à bloc, et j'avais l'impression de voler cette fois là. Bref, je me dis que je ne suis pas dans un grand jour malgré une bonne première partie.

Dans l'avant-dernière épingle, je suis de nouveau rattrapé par un gars parti 5' après moi ! :woohoo:
Putain, je tente de m'accrocher un peu, mais je prends un petit coup sur la cafetière. Heureusement, je sais qu'il ne reste qu'une épingle.
Là c'est à mon tour de récupérer un mec scotché. Rien de bien glorieux, \"il n'a pas le physique pour cet exercice\" comme dirait le Pistolero. Et c'est le seul gars que je reprendrai (si on exclut deux pépères à l'arrêt 50m avant le sommet).

On passe la dernière épingle, il reste 700m. Je veux accélérer mais le moral m'en empêche. Je descends une dent à 100m de la ligne et j'essaie de finir comme je peux. Pas de regrets, j'ai donné ce que je pouvais aujourd'hui, et ça semble dans la veine de ce que j'ai fait récemment. Je sais qu'en me faisant très mal dans le dernier km j'avais moyen d'aller chercher 10/15\" mais j'avoue que la tête ne voulait pas plus.


Au sommet, c'est un peu le cafouillage vu que mon dossard n'est pas visible (et pour cause !), et devant comme derrière le gars doit lutter pour voir les dossards des autres.
J'annonce moi-même mon numéro en passant, il entend pas le bon numéro. Je le répète plusieurs fois, j'essaie de m'assurer qu'il a le bon. Je ne suis sûr de rien, mais je ne veux pas m'attarder vu le temps. Je compte sur Strava et je redescends.
Après la course, certains annonçaient 8°C au sommet (à ~1100m).

La descente est plus dure que la montée. Brume sur quasi-toute la montée, pluie, route détrempée et bitume défoncé ...
Je claque des dents toute la descente (j'aurais du prendre un k-way ! là j'ai juste les manchettes et le coup-vent).
Sur la deuxième partie de descente, je m'aperçois que le vent soufflait fort de dos au début, bref ça ne me rassure pas pour ma perf par rapport aux autres.

Arrivé en bas, je m'enfile un café pour me réchauffer, je récupère mes affaires, j'échange deux mots avec un gars du club, et je repars.
Retour supersonic à la maison sur du faux-plat descendant, et un gros vent de dos.



Au final, je finis au pied du podium dans ma caté. Pas de déception, on est toujours aussi peu pour que ça ait une signification et je suis à 30\" du troisième. Par contre, je ne suis qu'à 1'10\" du vainqueur dans ma caté, j'étais à plus du double de ce même vainqueur sur un col voisin fin Juillet.
Et surtout, je fais un temps canon et ~1115 de VAM ( https://www.strava.com/segments/13230866?filter=overall ). Sur un tel segment, je n'aurais pas pu espérer mieux, ça correspond largement à l'objectif de passer sous les 39' sur l'autre segment que je m'étais noté au début.

[loloherrera]

Super vos deux récits :jap:

Dommage pour le temps, mais ça doit être sympa ces clm en côte-col...enfin quand t'es dedans, un peu moins :sweat-lol:

Peut-être qu'un jour, je me referais le défi du Granon :gafauvel: Mais j'en ai tellement chié les fois où je l'ai fait que je n'y ai plus mis les roues depuis belle lurette :sylvain84:

Vous aviez pas de cardio ?

[Thejul]

Bravo à vous deux, pas facile de rester motivé en fin de saison en plus, surtout si le temps n'est pas de la partie. :good:

[Anker]

Supers récits, ca donne envie.

[Angels]

Il y a une dizaine d'années , j'ai pu faire dans ma belle famille 2 fois le contre la montre du Col de la République à Saint-Etienne (+/- 12 kms de long avec +/- 600 mètres de dénivelé , il y a 2 kms de plat dans la montée mais je n'ai plus les pourcentages en tête). Cela s'appelle le Vélocio. C'était super chouette :ton: :ton:

J'étais dans les 40 minutes d'ascension.

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[On3]

Ah dans mon récit, j'ai évidemment oublié de préciser que j'ai effectivement croisé El_Pistolero (de VCN) qui redescendait pendant mon chrono.

Il n'avait pas l'air frigorifié en manches courtes (?) le bougre ! Il en a profité pour m'encourager. Sympa ! ;)