Allez, un nouveau récit de course: GP de Nohic, PC / PCO, 3 et juniors (je crois).
Il y a des jours comme ça. Je me suis levé à 6:30 pour aller rouler. Mais je me suis recouché.
Je devais sortir vers 10:00 rouler, mais je ne l'ai pas fait. Pas de motivation, et un peu marre d'arpenter toujours les mêmes routes.
Mon ami Christophe Jacques dit Chertreau m'avait dit qu'il allait faire la course FFC de Nohic. On y avait déjà participé au printemps, en formant une échappée de 4 qu'il a réglé au sprint.
Puis il y avait eu plein de choses franchement moins sympa regardant cette course du printemps que j'ai dû un peu occulter. Comme les premiers tours dans le peloton où ça roulait n'importe comment. Ou (et surtout) les mecs qui ont voulu casser la gueule à Christophe après la course pour des histoires de prise de relais. Ou autre chose. Bref. Le cassage de gueule, c'est la boxe. Pas le vélo.
Je me suis donc dit, tiens, j'y vais, au mieux ça me fera un peu travailler les très hautes intensités.
Je n'avais pas d'ambitions autres - le parcours est tout plat, une échappée difficile à former, et avec ma propension à rouler devant tout le temps, pour le sprint, on oublie. Y en a qui sont bien plus frais que moi à l'arrivée, par définition.
Je disais en préambule qu'il y ait des jours comme ça. Jugez plutôt: Fraîchement muni de mon dossard, je me mets à la recherche de mon pote et coéquipier Christophe, que j'avais vu passer. Le regard tourné à gauche, je ne vois pas le terre-plein dans le virage dans ma trajectoire - PAF, pneu éclaté, un joli roulé-boulé et les premières égratinures de cycliste depuis looooonngtemps. On n'est jamais trop vieux pour ça ! Ni pour avoir l'air vraiment très con.
Avec beaucoup de chance, j'ai pu récupérer la roue d'entrainement d'un pote à Christophe, Florian Martin. Je pouvais donc courir. (Merci Florian !)
Alors, ce départ. Drôle de truc. Sur un peloton d'environ 90 coureurs en tout, ils ont décidé de faire partir d'abord les 3, puis les autres une (UNE) minute après.
A ce que cela ne tienne, je me suis EVIDEMMENT lancé de défi de rattraper le peloton des 3 au plus vite. J'aurai pas dû. Ca a foutu un bordel pas possible. Mais le bordel était inévitable, de toute façon. Avec des mecs qui se prennent un tour dans le pif, et dont personne ne sait vraiment dans quel catégorie ils courent, la catastrophe serait arrivée tôt ou tard.
Mais je grille un peu les étapes. 4,3,2,1 Partez ! Oui. Comme des escargots. A 33 km/h, quoi. C'est pas pour ça que je vais courir. Dès que j'ai pu (au premier virage), je suis donc sorti pour aller au bout de mon petit défi perso. Les autres n'avaient qu'à suivre, je ne suis pas non plus sorti à 60 à l'heure.
Le peloton des 3ème fut donc rattrapé au bout de 3 tours (ou un truc dans le genre). Après, je pensais qu'avec les 3ème - ah, stop ! Parenthèse: Je suis tout à fait conscient qu'avec mon niveau, je serais probablement plus à me place en 3ème caté qu'en PCO. Sauf que, PCO, ça veut dire Pass Cyclisme OPEN - ouvert. Pour voir. C'est la première année que je cours en FFC. Et encore, très peu. Je me vois donc pas du tout prendre une licence en 2 ou 3, pour faire 4 courses sur l'année. Fermer la parenthèse.
Donc, je pensais qu'avec les 3ème, il y aurait peut-être moyen de former une échappé. Sauf que non. Les mecs faisaient ce qu'ils ont fait sur chaque course FFC que j'ai fait jusqu'ici: Sortir comme des bombes, puis ne plus prendre de relais une fois rattrapés. Ce n'est pas comme ça qu'on forme des échappées.
Assez vite, je me rendais compte que de toute façon, personne ne voulait prendre de relais sur moi.
Soit. C'est là ou la tactique d'équipe s'est mise à chier, elle aussi. Aurait peut-être fallu en parler, pour commencer, de cette tactique d'équipe. A être tout le temps devant, j'étais en \"seuil haut\" en permanence. Impossible de lancer une attaque sérieuse de la sorte. J'aurai donc voulu me planquer 2 tours (6km), pour tenter de poser la \"bonne\". Sauf que Christophe, cette andouille ;), au bout d'à peine un demi tour de repos, partait comme une fusée, espérant m'amener. Mais je ne pouvais pas ! En tout cas pas en lui collant dans la roue, juste en faisant l'élastique, ramenant ainsi tout le paquet.
Et ça s'est reproduit plusieurs fois.
Puis venait la partie la plus pénible. A force de rouler devant (je ne sais pas combien de % de la course j'ai fait seul devant, mais au ressenti, c'étaient au moins 50), je ramenais le peloton hétéroclite sur l'échappée des 3ème caté.
Puis deux gars - qui pensaient probablement que j'étais en 3 également - m'ont carrément verrouillé. Au début, quand un coureur a failli me pousser dans l'herbe sur l'extérieur d'un virage, je pensais encore qu'il n'avait juste pas fait gaffe. Mais quand ils s'y remettaient avec un collègue, de façon très (TRES !) évidente, ça m'a quand même foutu les boules grave. Merde, tu ne mets pas un mec en danger / tentes de le faire tomber à 40 km/h sous prétexte qu'il va ramener le peloton sur l'échappée dans laquelle t'as ton coéquipier ! C'est quoi comme mentalité, ça ?
Ca c'est passé comme ça pendant 2 tours, et je commençais carrément à paniquer, je me disais - putain, les mecs sont fous à lier ! Puis j'ai réussi à refaire une autre sortie avec le sus-mentionné Florian Martin, le même qui m'avait prêté sa roue. Je n'avais qu'une envie: me faire la malle pour échapper à ces dingues ! Je lui demandais donc s'il partait avec moi, à quoi il répondait que non, il avait un coéquiper devant. Soit. Quelques instants après, le peloton complet s'est retrouvé coincé derrière ce même Florian Martin et les 2 fous-dingues, qui prenaient toute la largeur de la route en roulant au pas - ou presque.
Non mais merde. C'est CA, le cyclisme ? Pourquoi pas, à ce moment, carrément se mettre de travers, dérouler la bande blanche et rouge et dire: \"Allez le gars, c'est fini, on a un coéquipier devant !\"
Si bien que passablement énervé, un cycliste de Villemur, Nicolas Garach, ne partageant pas cette mentalité de m.... a doublé cette troïka de la misère... sur le gazon.
Et j'ai fait pareil. Après, j'en ai plus entendu parler, des dingos.
On s'est fait quelques jolis relais avec Nicolas, mais la course des PC / PCO allait inexorablement vers un finish au sprint, et avec tout ce que j'avais laissé comme jus, je ne pouvais plus vraiment espérer quoi que ce soit. Ce qui en soi ne me pose vraiment aucun problème.
Ah oui, le sprint. Vu que je tirais le peloton, j'étais évidemment bien placé pour le faire tout de même. Au moment de me mettre en danseuse, je sens que quelqu'un touchait lourdement ma roue arrière. Qui n'a pas bougé. Du Fulcrum XLR 80, c'est du béton armé, ça ne bouge pas.
La roue avant du \"sprinteur\" derrière moi, si. Il a lourdement chuté, s'est cassé la clavicule, et a entraîné plusieurs autres coureurs dans sa chute. Il semblerait que c'était l'un des deux oiseaux m'ayant fait chier plus tôt, mais je n'en suis pas sûr. Si c'était ça, va savoir s'il ne voulait pas me faire chuter, moi, pour m'éliminer du sprint ? L'arroseur arrosé, dans ce cas.
Je finis 7ème au sprint, et gagne à ma grande surprise le \"challenge\". Ce qui doit être lié au fait que j'étais devant la majeure partie de la course...
Pour finir en beauté, je me fais interpeller par un mec dans la cinquantaine, qui me fait: Oh, t'as pas honte d'allumer un jeune de 17 ans qui fait du travail, lui ? (le \"lui\" bien relevé). Il s'agissait d'un commentaire tout de même assez poli que j'avais laissé sur une sortie derrière voiture, posant la question si des KOMs sur Strava à 55 km/h derrière voiture étaient vraiment compatibles avec une attitude sportive...
Bref. De la merde. Des mentalités de merde sur une course de merde.
La dernière dans ce genre pour moi. Ca va en réjouir certains.
https://www.strava.com/activities/692202071