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L'Angliru vaincu, sans mettre pied à terre avec mon 34x28 ! :banane:
L'Angliru me faisait peur. Mes watts, mon chrono, ma VAM, rien à branler, je veux juste monter en haut sans m'arrêter. Les 6 premiers kilomètres sont les moins difficiles, je l'ai fait bien en dedans. On trouve quand même de longues rampes à 9/10/11%. Ce n'est pas une première partie facile, mais j'arrive à la gérer et à garder des forces.
J'arrive ensuite à Viapara. On trouve du plat sur près d'un kilomètre, cela permet de me ravitailler une dernière fois avant de partir à l'assaut de la partie bestiale de l'Angliru qui fait 6500m. Soudainement, la route se cabre, le compteur affiche 12/13%. Je parviens quand même à grimper en gardant de la réserve. Je me dis même que je pourrais accélérer mais j'arrive à Les Cabanes. La pente va dépasser 20% sur 200m, l'effort est violent et dans la foulée, je dois me coltiner la courte mais violente portion de Xonceo.
J'ai l'impression d'avoir sprinter dans le col. Il faut que je me remette, la chaleur ne m'aide pas, le soleil tape, il fait entre 25 et 30°. Heureusement pendant un peu moins de 3km, la pente va s'adoucir entre 10 et 15%. Je peux grimper sans être \"au seuil\", mais mes sensations ne sont pas excellentes. :ohmy:
Au bout d'une ligne droite, j'aperçois un virage. Je tourne la tête à gauche et je vois la route se cabrer d'une manière insensée. Le plus dur arrive. Je vois \"Cobayos\" sur un panneau.
Ca commence à se corser sérieusement et psychologiquement plus j'avance, plus la pente est sévère. Je commence à être dans le dur et je vois ce panneau.
La Cueña les Cabres. Ce passage a occupé mes pensées pendant de longues semaines. Je sais que c'est l'instant de vérité. Si je passe cette portion, c'est gagné. Ou soit je craque. Aucun mot, aucune parole, aucune photo ne pourront décrire ce que j'ai éprouvé durant ce passage. La vision de la pente est terrible. Mes cuisses brûlent. Je reste assis durant toute la portion, totalement à l'arraché, pour avancer à une allure de 5km/h........
C'est dans la tête. Cette portion me parait interminable. Mais je parviens à aller au bout de cette portion ! La pente descend progressivement, elle atteindra 8% à un virage, ça a l'air tellement facile. Ce n'est pas fini, la flamme rouge arrive et un panneau annonce le dernier passage extrême, El Aviru.
Dans l'euphorie, je passe bien cette portion. Il reste 800m, la pente se calme, avant de retrouver une portion à 15%. C'est le dernier effort. La pente redescend ensuite. Je suis gêné par un troupeau de vaches, mais rien ne pourra m'enlever le sourire de mes lèvres. Une dizaine de personnes sont présentes au sommet et m'applaudissent. Je lève le poing en l'air, comme si j'avais remporté une victoire d'étape. Un rêve se réalise. Franchir l'Angliru, sans mettre pied à terre. :coeur: :coeur:
J'ai fait le Monte Naranco ensuite, malheureusement en étant gêné par la circulation pendant 1500m...
79km, l'Angliru en poche, plus de 2000m de D+, je suis content. :D
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Dans l'euphorie, je ne fais pas trop attention à ma récupération. Je dois faire un peu près tout ce qu'il ne faut pas faire. Et le lendemain, je craque totalement sur la Cobertoria. Mentalement, je n'étais pas dans le coup, je commençais à faire une overdose de col alors si le physique ne suit pas...
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Sur le coup, je n'avais aucun regret à faire demi-tour. Aujourd'hui, j'en ai. C'est la première fois qu'un col m'a vraiment vaincu. Mais j'avais réalisé un rêve avec l'Angliru. C'est un col qui est à faire une fois dans sa vie. Je ne sais pas si je le referais. Ce n'est pas un col agréable à grimper. La pente est inhumaine, il faut être beaucoup sur la réserve. Je pense que je vais garder le souvenir de ma première expérience et c'est tout. :)