Après avoir regardé un peu en détail, et sans connaitre le parcours de certaines étapes vallonnées (ou pas ?), je suis très content de ce tracé, il y a des trucs super intéressants. Je vais donner un avis chronologique :
-Le départ met bien dans le bain avec des étapes au pays basque bien vallonnées, ou il y aura forcément de belles attaques
-Le 1er massif qui arrive dès le milieu de 1ère semaine ça me plait bien, avec 2 étapes intéressantes pour un hors d'oeuvre, je détaille un peu :
-La 1ère étape pyrénéenne et l'arrivée à Laruns avec un col de Marie Blanque suffisamment raide pour qu'il y ait des offensives (en 2020 il y avait eu une belle bataille). Franchement entre ça et une montée plate comme Orcières Merlette ou comme on a souvent au Giro en 1ère étape difficile, mon choix est fait. C'est pas l'étape de l'année, mais c'est une belle entrée en matière. Il y a quelques années ça se serait reniflé le derrière dans Marie Blanque en gardant des forces pour le lendemain, mais j'aurais tendance à faire confiance à la nouvelle génération pour tenter quand même.
-Pour la 2ème étape pyrénéenne, je suis content que l'arrivée ne se fasse pas à Cauterets village. Je ne crois pas à des offensives de leader dans le Tourmalet, mais au moins on aura une explication dans les derniers kilomètres très pentus, on sera moins frustrés que si un peloton de 50 arrivait au sprint à Cauterets. Et puis il y aura de la baston pour le maillot à pois.
-Le Puy de Dôme même si c'est en montée sèche ça fera de belles images, et de la baston à coup sûr
-Les étapes annoncées vallonnées comme Limoges, Issoire ou Belleville j'attends de voir le détail, mais ça risque d'être pour du baroudeur ou du sprinteur qui passe assez bien les bosses, pas de quoi s'enflammer mais il faut bien des étapes intermédiaires
-Le Grand Colombier, c'est l'étape que je comprends le moins. Il y a déjà beaucoup de montagne, et pour moi son placement est très mauvais juste avant un énorme week-end, je ne vois pas l'intérêt, on risque d'être déçus. Le kilométrage est faible en plus, ça n'a aucun sens. J'aurais préféré une bonne vacherie comme l'étape du Creusot 2021, un truc de 230 bornes bien long et usant dans les reliefs de l'Ain, mais sans l'arrivée au Grand Colombier, une étape pour fatiguer les organismes avant le week-end. Là c'est un flop annoncé.
-L'étape de Morzine a du potentiel, un départ en montée, ça change (MERCI !), elle sera dure à contrôler. Si une équipe veut mettre des grimpeurs à l'avant et s'en servir de relais, c'est l'étape idéale. Gare au maillot jaune s'il a une équipe faible, la Ramaz pourrait être un tremplin pour un grimpeur qui a des points d'appuis à l'avant. Le bémol c'est qu'il y a encore une grosse étape le lendemain, il y a peu de chances que ça se bastonne de loin, mais il y a quand même du potentiel. Si la situation de 2023 était similaire à celle de 2022 à l'entrée des Alpes, la Jumbo tenterait sûrement de harceler et d'esseuler Pogacar dans la Ramaz avec un Van Aert à l'avant pour la vallée. Tout ça c'est de la fiction, mais c'était pour illustrer le potentiel de cette étape, même s'il a peu de chances d'être exploité. Au pire des cas il devrait quand même se passer des choses dans Joux Plane, dans la montée et/ou dans la descente.
-L'étape de Saint Gervais devrait être une course de côte, les paysages vont être magnifiques, la Forclaz c'est superbe, le massif des Aravis aussi. Et les cols sont difficiles, la Croix Fry ça pourrait être un bon endroit pour tenter quelque chose si on a des pions à l'avant, mais je n'y crois pas trop. J'aurais vraiment préféré l'inversion des 2 étapes de ce week-end, celle de Morzine à la fin d'un gros triptyque, la veille du jour de repos, ça aurait de la gueule.
-Le CLM... Le seul et unique CLM... Et hyper difficile en plus, dommage, ça méritait davantage de plat, surtout qu'il y a largement assez de montagne pour qu'un pur grimpeur reprenne un éventuel retard concédé sur un CLM plat. Donc pas fan de ce choix là.
-L'étape de Courchevel est belle, un gros enchainement de cols, mais la Loze est un monstre et aucun leader n'osera tenter quoi que ce soit avant la montée finale. Ca sera forcément spectaculaire, la dernière demie heure de course sera grandiose. Pour l'avoir faite cet été, la fin de la descente du col de la Loze, juste avant l'altiport, a un passage hyper abrupt en ligne droite, juste avant un virage à droite. Sans pédaler on prend beaucoup de vitesse et c'est très piégeux, j'ai failli me faire avoir. On n'a pas le droit à l'erreur parce que la route n'est pas large, et les coureurs seront bien dans le rouge, le Tour de France basculera dans ce virage à droite, vous l'aurez lu ici en premier.
-Ils annoncent l'étape jurassienne plate, c'est curieux parce qu'ils ont l'air d'arriver à Poligny par le nord, après avoir bouclé à l'est de la ville, donc du côté du massif montagneux. Ca doit vouloir dire qu'ils sont restés sur le premier plateau jurassien avant d'y redescendre. A voir quand même, mais dommage, pour bien connaitre le secteur il y avait possibilité de faire un final piégeux dans le Revermont, avec plein de bosses possibles au milieu des vignobles du secteur.
-L'étape vosgienne est pour moi l'apothéose que j'attendais sur le TDF (quoique non, idéalement j'aimerais des pavés la veille de l'arrivée). Bref, ça part en montée, c'est court, c'est un vrai toboggan, les cols sont assez pentus pour faire des différences mais aucun col n'est un épouvantail susceptible de bloquer la course... Le tout sur des organismes affaiblis, donc des équipes affaiblies. Cette étape a tout pour être incontrôlable, il n'y a aucun moment clé, n'importe où peut être le bon moment pour une offensive d'envergure. Vraiment, j'adore !