Allez,
maxi-retour sur mon EDT (avant la déferlante de retours de tous les participants VCN, je l'espère :jap: ) :
Avant-course
Je suis logé à Chamonix, ça fait une petite trotte, 40mins. On commence à être aux limites du raisonnable quand -en plus- tu prends un logement exprès pour ça. Mais bon, le matin finalement ça se fait.
Le retrait des dossards se fait à Megève -ville départ-. Et là, je constate avec horreur qu'ils ont encore eu la brillante idée de coller le tout en haut d'un sommet avec une seule route pour y accéder (montée comme descente donc). Heureusement, cette fois, ils ont prévu un énorme parking de 4 à 5000 places là haut (ça me permet d'observer ce qu'ont comme voiture les cyclistes, et ce qu'ils utilisent pour transporter tout ça. :jap: ).
De quoi éviter l'échec suprême constaté l'an dernier avec 1h30 de bouchon (les 18km de la Toussuire) le samedi en fin de journée pour retirer son dossard ...
Donc là aussi, finalement ça se fait ! D'ailleurs, mention bien à leur village départ, bien étalé où il est agréable de circuler, nombreux stands partenaires, de quoi flâner et admirer/acheter le matos.
Le matin même, facilité pour se garer (même si les accompagnateurs doivent marcher LONGTEMPS avant de rejoindre le départ malheureusement), on ne peut pas forcément en dire autant du parcours pour rejoindre le sas, un peu chaotique. Et certains kékés se croient déjà sur la course à doubler n'importe comment alors que tout le monde cherche à rejoindre son sas (d'où l'intérêt de prévoir le temps qu'il faut pour rejoindre tranquillement le départ).
Allez on y est, il fait beau. Malheureusement, il est même annoncé chaud voire très chaud pour la journée, ça ne me réjouit pas. Pour contrer ça, j'ai profité des chaleurs caniculaires de la Drôme des 3 dernières semaines pour me faire de l'endu en plein cagnard (entre 35 et 37°C). Je me dis que ça ne pourra pas être pire (puis ça permet de prendre certains automatismes, de gérer les réserves d'eau, etc).
Une fois encore, je cours avec mon frère. Cette fois, on est dans le même sas, le 3. On a pu constater sur l'Ardéchoise qu'on avait un niveau très proche, donc on s'apprête à être ensemble jusqu'au pied de Joux-Plane, et après chacun gérera comme il peut.
On connait 2 autres personnes dans le même sas, mais ils y sont rentrés bien plus tôt, et ils sont donc loin devant. Je n'ai pas pris le numéro de M82, donc impossible de le contacter pour savoir où il est. Je vois avec Strava qu'il était probablement très bien placé dans son sas (vu son heure d'arrivée !), et je l'ai peut-être vu sans le voir, vu que je rentre plutôt tardivement dans le mien. Bref, une occasion ratée.
Pour une fois, le départ est donné à l'heure précise. Je ne vais pas blâmer l'organisation, j'imagine que ce n'est pas évident de tenir des horaires à la seconde près (7h22'30\" départ de mon sas ...) avec un tel flux de cyclistes à gérer. Comme je suis rentré tardivement dans le sas, ça passe finalement très vite. Mieux vaut ça que poireauter 1h30 (surtout pour être bien placé dans le sas ... 3).
Pendant qu'on attend, un type trouve le moyen de s'embrouiller avec un autre. Et deux - trois autres gars qui ne connaissent personne commencent à s'en mêler. Chaude ambiance ! On dirait que certains ont bien du mal à gérer l'excitation/nervosité/pression d'un tel départ. Pendant ce temps, d'autres font la queue devant les rares toilettes pour aller perdre quelques kg avant le départ, sauf que ... l'attente est longue, et on voit des dossards 2000 qui attendent alors que leur sas est sur le point de partir ... Sympa comme départ. :)
Toujours en attendant, j'hallucine devant le nombre de gars qui viennent avec des jantes de 50mm de haut ... J'hallucinais déjà la veille, dans le village départ, avec tous ces pimpims venus exhiber leurs jantes hautes, mais j'espérais pour eux qu'ils switcheraient pour le départ ! Ces gars n'ont pas l'air conscient de la difficulté que représente Joux-Plane. Ils vont s'amuser avec tout ce poids en périphérie. Enfin, ils se connaissent, ce sont leurs jambes et leur matos après tout ...
La course
Allez, c'est parti ! Les 10 premiers km jusqu'à Flumet sont avalés assez rapidement, malgré le nombre de participants présents. Heureusement, dans les Aravis la route est large. Ce n'est pas l'embouteillage comme l'an dernier.
Les Aravis
Mon frère a pris de l'avance à se faufiler, moi je ne suis pas à l'aise, j'ai lâché quelques dizaines de mètres, je commence à mettre en route pour rentrer dans le pied des Aravis. Je constate que les jambes répondent bien, le coeur aussi, c'est plutôt une bonne nouvelle.
Je suis revenu avant la partie redescendante. On attaque rapidement la suite. On double des concurrents en masse, je ne vois personne pour s'accrocher ou encore moins nous remonter. Pourtant, je ne crois pas en faire trop.
À moins de 2km de l'arrivée, mon frère me signifie qu'il va lever le pied et qu'il me laisse partir. On est un peu plus exposé au soleil à cet endroit, et ça sent, je ressens aussi le besoin de ralentir un peu. Je regrette déjà la fraîcheur matinale alors qu'on roule depuis ~45 minutes et qu'il est 8h ...
On est vite au sommet, j'entame la descente, et je constate que je suis toujours aussi à l'aise ... Quelques virages plus bas mon frère me rattrape et me crie \"
OK ! C'est bon, on peut y aller !\". Ouai, c'est cool, sauf que moi j'étais déjà à bloc là en fait. :winner:
Je le perds de vue plus loin. Après la Clusaz, sur les faux-plats descendants, je trouve quelques sacs pour emmener, je relaie, et on revient finalement sur mon frère qui faisait la descente à sa main.
La Colombière
Dans la Colombière, _DavideRebelotte, on emmène, quelques types s'accrochent de temps en temps, mais ils finissent par lâcher prise. Jusqu'au Chinaillon, j'ai les mêmes jambes que dans les Aravis.
On double notamment un petit père qui tire une braquasse de fou ... Je constate, avec une certaine tristesse -pour lui-, qu'il est déjà plus ou moins sur le plus petit pignon et qu'on est sur des passages à 6-7%. Ça va être \"drôle\" dans Joux-Plane !
Je me sens moins fringant après le Chinaillon. On voit un mec tout vêtu de POC fondre sur nous et emmener. On s'accroche, mon frère devant. À 2km du sommet, il finit par nous décramponner, et mon frère prend quelques mètres d'avance. Heureusement, le sommet arrive vite (très vite même, quand on pense qu'on a déjà fait 2 difficultés sur 3 ...). Je mets un petit coup de boost au sommet et je suis dans sa roue pour la descente.
Enfin, l'espace de 500m quoi. ^^
Dans cette descente, je me sens tel un Mancebo82 (

), j'ai l'impression que tous les gars qu'on a repris, me redépassent. ^^
Faut dire qu'elle est belle cette descente. Route peu large, belles épingles, pas toujours de la visibilité, revêtement refait et parfois pas refait avec des gravillons et gros pourcentages (sur le sommet) pour te faire prendre immédiatement de la vitesse. Et la dangerosité vient surtout du fait que les niveaux sont très disparates, je vois des gars qui font toute la descente sur les freins, complètement à l'arrêt, et d'autres sur roues carbones qui déboulent comme des Paolo Savoldelli ...
Juste avant le Reposoir, un pauvre con me double à bloc par la droite (j'aurais plaisir à reprendre cet abruti, bien plus tard, dans Joux-Plane, alors qu'il est à l'arrêt), alors que la voie de gauche est parfaitement libre.
Heureusement, j'en parle car c'est bien le seul à avoir tenté ça.
Par contre, j'hallucine devant le nombre de gars sur le bas-côté. Nombreuses crevaisons, mais aussi des mecs la gueule en sang pris en charge par les secours. :S
Dans une épingle, j'entends un pneu qui éclate un peu plus haut ... Voilà ce qui arrive quand on prend le pari de prendre le départ d'une cyclo montagneuse avec des jantes carbones à pneu.
Chez moi l'objectif est clair : aucune prise de risque dans les descentes, je souhaite rallier l'arrivée sain et sauf, et pas gratter 1'30\" dans une descente au risque de ruiner le bonhomme et le matos. Alors il ne s'agit pas de descendre bloqué, mais j'y vais à ma main.
Après le Reposoir, ça se calme. Moins de pourcentages et moins de virages pièges. On arrive finalement au pied -je n'ai pas compté le nombre de mecs à m'avoir doublé mais je me dis que même Mancebo82 aurait été capable de me reprendre en partant dans le sas d'après, c'est dire

-.
Le plat
Il faut traverser plein de villages/villes relativement moches avec un max de rond-points, ralentisseurs, etc. Vraiment pas une partie de plaisir. Je commence à m'alimenter tout en mettant l'accélérateur pour reprendre des mecs devant et voir si un groupe se forme (gros point stratégique de cette longue partie plate de 35 bornes).
Beaucoup de gars devant et derrière font pareil, ça roule déjà fort malgré toutes les bifurcations et \"pièges pour cycliste\" de la ville moderne.
Pendant que je m'alimente, je traîne en fond de groupe (un beau groupe de peut-être 30 gars) et je vois qu'un blaireau n'a pas cru bon de tenir les roues ! OK, ça relance fort en sortie de rond-point, mais bordel on s'apprête à se taper 30 bornes plats, à quel moment tu t'es dit que ça serait plus facile seul le nez dans le vent ?!!!
Bref, je me fais la peau pour rentrer. Heureusement, ça n'a pas trop embrayé devant (juste de quoi me faire péter le cardio sur 30\" pour boucher le trou !).
Là, je vais assister aux km les plus \"WTF\" de cette EDT. Le groupe roule fort pour rentrer sur un groupe qu'on voit et qui navigue pas si loin. C'est assez logique. Mais une fois rentré, on retrouve des gars pour prendre de gros relais devant.
Heureusement, mon frangin a eu l'ingénieuse idée de me proposer de remonter dans les premières positions (le peloton est conséquent, on est peut-être 70 ou 80 gars).
Mais on se retrouve complètement en file indienne sur le plat, à 45km/h avec quelques kichons qui tentent de créer une bordure devant. :lolilol:
Il y avait un petit parcours ? Il s'arrête au pied de Joux-Plane pour ces gars ? Bref on voit quelques gars se décrocher. Ils sont longtemps 2 devant, puis maximum 7 ou 8 (face à 70 gars qui fument la pipe derrière).
On les reprendra quelques kilomètres avant Samoens, les gars ont fini par lever le pied.
Bien ouej la dépense d'énergie avant le plat de résistance !
Pour parler de moi, je ne me sens plus très frais. Je me suis bien alimenté, j'ai bien bu, mais j'ai un mauvais souvenir de Joux-Plane, je suis fébrile et je me sens fatigué aussi bien mentalement que physiquement. Une petite coupure post-EDT sera sans doute nécessaire. Oui oui, j'y pense avant d'entrer dans le vif du sujet, grosse motivation !
On discute un peu avec mon frère, je comprends qu'il est dans le même état, il m'explique de pas l'attendre dans Joux Plane, je ne sais pas lequel des deux n'attendra pas l'autre à vrai dire. :sylvain84:
On fait le choix -stratégique- de s'arrêter au ravito juste au pied, notre seul arrêt.
Je m'enfile 4 -5 gobelets de flotte fraîche cul sec, j'en verse un dans ma gapette, je m'en fous un autre dans le cou ... OK, j'ai compris, j'étais pas si loin du coup de chaud.
Je m'étire, je bouffe quelques trucs. Allez hop, 10 minutes d'arrêt (montre en main) stratégique et plus que nécessaire. On sait qu'on perd du temps (ça se chiffre à 400 places à l'arrivée) mais on sait aussi que si on le perd pas là, on prendra un formidable retour de boomerang dans Joux-Plane. Et même avec cet arrêt, ce n'est pas dit que ça passe tranquille (même si c'est facile de remonter sur le vélo en disant qu'il reste une grosse heure d'effort à tout casser !).
Joux-Plane
Finalement, sur le pied, je me sens bien mieux que prévu. Je profite de la \"douche\" d'un habitant, et on est reparti comme dans les deux premiers cols. Je reprends des gars à la pelle. Evidemment, la différence de vitesse est moins impressionnante, mais j'en double toujours autant.
Mon frère lâche assez vite, je sais qu'il n'aime ni la chaleur ni les gros pourcentages et là on est gâté ...
Je note quand même un mec qui gueule \"droite, droite\" toute sa montée pour dépasser. Il roule sur des jantes hautes ... Finalement, je le reprendrai à 2km du sommet, il s'est surestimé. L'honneur est sauf. ;)
Un peu avant la partie vraiment dure en plein milieu de col, je vois mon frangin revenir sur moi puis me déposer. Ça arrive souvent dans les cols quand vous avez un niveau proche. Vous pouvez être fringant quelques kilomètres puis piocher ensuite. Dans cette partie, je me dis que j'aurais été plus à l'aise avec un 30 à l'arrière (je suis en 36*28), mais ça ne me dérange pas de faire du 60t/min non plus.
Autre passage \"WTF\" de mon EDT, j'ai repris un couple d'étrangers juste avant que mon frangin me dépasse. Quand il me dépasse, je les vois fondre sur moi et me déposer à une vitesse folle. Quelques mètres plus loin, je les repasse, et ils refont la même quelques centaines de mètres plus loin ... Sur le moment, je me dis qu'ils courent vraiment n'importe comment. En fait, avec du recul, je me dis qu'ils tentaient (?!!!!) de faire du fractionné ici ... :blink:
Je navigue à quelques dizaines de mètres du frangin, et quand il me dépasse, je le sens bien parti comme ça jusqu'au sommet. Finalement, à 3km la tendance s'inverse. On a plus d'ombre sous les arbres, je me sens tout de suite mieux et le moral est galvanisé à l'idée qu'il reste si peu d'effort à fournir.
Je le dépasse de nouveau et il ne me verra plus (selon Strava, je passe au sommet avec 1' d'avance :danielh: ).
Un peu avant le sommet, ça bataille avec quelques mecs, ça accélère pour passer sous la banderole indiquant \"la fin du calvaire\".
Le fameux faux-plat à la con post-sommet est avalé rapidement car je connaissais le truc et que je suis arrivé lancé sur la plaque. J'entame la descente, sans prendre de risques une fois de plus, l'EDT est finie. Au panneau indiquant arrivée 3km, je constate qu'un mec est arrêté dans le fossé entrain de changer sa chambre à air (hé bien, quelle poisse !), et 200m plus loin, un type avec une minerve est pris en charge par les pompiers, la gueule en sang une fois de plus. :S
Qu'est-ce qui peut te pousser à prendre des risques inconsidérés si près de l'arrivée ?!
Ça y est l'arrivée est là ! Je sprinte comme je peux, mais je sens quelques débuts de crampes. Juste après la ligne, je m'arrête, je veux descendre du vélo et BAAAAM, énormes crampes dans les deux cuisses devant et derrière. :ohmy:
Je ne peux rien étirer. Du coup, je prends un Sporténine et, petit miracle, dans la minute je ne sens plus rien, sans aucun étirement. :blink:
Vraiment le produit miracle pour moi. Bien respecter le comprimé à prendre 1 fois/heure sur les cyclo et c'est vraiment miraculeux.
Post-course
Un petit mot sur la facilité d'accès pour les spectateurs : C'était très mal pensé cette année. Très peu de monde sur les routes, nos accompagnateurs qui doivent se taper 2h de route entre le départ à l'arrivée avec un ENORME détour, et qui sont obligés d'être à l'arrivée super tôt car l'accès à Morzine ferme à midi ...
Idem pour repartir, énorme détour car Les Gets étaient fermés jusque vers 16h. Bref, là-dessus, ASO n'a pas vraiment géré.
Sinon, content d'en avoir terminé, et même si les crampes étaient là, je peux dire que la fatigue n'était pas celle des précédentes années. C'était vraiment \"court\" et franchement \"facile\" pour une EDT (
heureusement, la chaleur est venue rendre l'ascension de Joux-Plane vraiment difficile).
Un petit mot sur le classement : Je termine ~1200, séparés de 50 places avec mon frangin.
Mon objectif avant de partir c'était d'entrer dans les 1000, mais plus objectivement, je me disais que faire dans les 1500 serait une perf réaliste par rapport à mon niveau et celui constaté les années précédentes. Objectif rempli donc puisque je tape au milieu !
Content de voir le retour du \"challenge grimpeur\", auquel je termine ~580. Du coup, je suis d'autant plus déçu que la Ramaz n'ait pas été empruntée car je pense que j'avais moyen d'aller chercher un meilleur classement avec un parcours plus dur (en même temps, quand tu arrives, la dernière chose que tu te dis c'est bien que tu aurais préféré plus dur ...).