Plus d'un mois après...
Ardéchoise 2022, Les Sucs.
Comme en 2019 (ça parait loin) je me lance sur les Sucs, un parcours de 230 km avec environ 4500 m de dénivelé. Ce parcours est généralement moins prisé que l'Ardéchoise (215 km 4300m) et, n'ayons pas peur de l'avouer, moins relevé. Par contre il y'a le col le plus difficile de l'épreuve (le col de l'Ardéchoise) et on est souvent seul, peu possible de se cacher dans les roues.
Pour rappel en 2019, je finis 11e scratch et 5e en catégorie E. J'ai bon espoir de passer le cap du top 10 et pourquoi pas, viser le podium de la catégorie...
Gros départ, je remonte dans le premier col et sors du premier village en 50e position (bien que gêné par ce
gourgandin de Laurent Wauquiez qui part 5 minutes avant tout le monde et se traîne aussi lamentablement que Valérie Pécresse en mai...). Il reste 3 km de montée quand je m'aperçois que j'ai pas pris la bonne roue, le gars que je suis a perdu 10m, pas grave, j'en mets une, je reprend la roue devant... Qui se trouve à 5m du peloton.

Je relance encore et je plafonne à 3 m de la roue du dernier du groupe. La concentration ça sert... Je me retrouve avec 2-3 gars, on gère la fin du col et on se lance dans la descente relativement prudemment.
Col suivant, on reprend 4-5 gars, ça tourne bien. Et là coup tactique génial de ma part : sur le sommet j'attrape un verre d'eau (tendu par un bénévole), perd 3 m et ne revient jamais sur le groupe.
Dans le faux plat après le Cheylard, j'attend un groupe, puis arrive Mézilhac (cf Dauphiné 2022). A 4 km du sommet je lance un effort (Bas I4 en gros) et rattrape des gars du groupe perdu dans l'histoire du verre d'eau (satisfaisant, mais en même temps frustrant...) et le pire dans tout ça ? Au Gerbier de Jonc, je me retrouve tout seul !
Bon pas de panique, borner plusieurs heures tout seul, je sais faire, c'est 99% de mon entraînement à vrai dire (#spécifique à la Hinault). Dans une descente un local (que je connais), bon, voir très bon descendeur me reprend mais ne tient pas ma roue dans les cols.
Voici venir le col de l'ardéchoise et surtout le vrai ennemi de l'édition : la canicule ! Il fait super chaud, le bitume fond, et je fais que boire (total 6L5 d'eau !). je gère bien le col reprend un concurrent (satisfaisant, mais en même temps frustrant bis). Un spectateur (étrange un mec ici d'ailleurs), me dit "Allez y'a un mec pas loin tu marches mieux et t'es dans les 10". Motivant et en effet je reprends et dépose le gars plus loin (vous connaissez ter...).
Sommet du col, ravito, j'apprend le point de la course "un barbu seul en tête, 2 gars bien plus loin et y'en a eu 4 ou 5 avant toi" (satisfaisant, frustrant vous connaissez le refrain ?).
Descente, le Mohoric tournonais me reprend et on reprend les autres parcours avant les 3 derniers cols.
Et je le relâche !
Mais autre chose lâche... Ma tête, putain j'en ai marre, je souffre des pieds (chaud), du crâne (chaud), la respiration est difficile (chaud), j'ai soif (chaud) et j'ai chaud (putain je vous ai dis qu'il faisait chaud ?).
Clairement je grimpe en mode zombie, je regarde pas les chiffres et cherche l'ombre... Car il fait... et oui, chaud.
L'eau fraîche du ravito et la bonne descente font du bien ! Si bien que le col de Rochepaule passe tout seul (merci le département pour le nouvel enrobé ). Et arrive Lalouvesc, je donne tout, j'ai mal aux jambes et je sais que mon PR n'est pas accessible et j'essaie de faire abstraction de mes temps références (et oui je fais souvent ce col à l'entraînement...) mais l'avantage c'est que je double du monde (satisfaisant toussa) et sur le sommet je vois mes parents, la Pistolera et la Pistolerina, ça me redonne du courage je relance après avoir récupéré un bidon.
Fin du col, ça descend en pente douce, un gars prend un relais et me dit "je me suis accroché après que t'ai pris le bidon, maintenant prend ma roue, on va faire la descente !" Impeccable, ce gaillard m'aide bien sur la partie presque plate, il me fait bien gagner du temps.
Et en bas de la descente, il reste 2 km de montée (roulante) et le mec me lance "vas y sans moi !" Ok j'y vais.
Bon au bout de 100m je cale
Mais bon c'est finit, pfiou quel calvaire, je bois un max d'eau gazeuse. Je vais voir les résultats, y'a rien... Je vais voir un gars "C'est normal, on attend d'avoir 10 arrivants pour sortir un premier classement..."
"Ah ok..." et je pars un peu dépité, retrouver la famille pour aller boire une bière et manger une glace.
"- Alors tu finis combien ?
- Bah j'en sais rien, ils attendent d'avoir 10 arrivants pour sortir le classement...
" -Super t'es dans les 10 alors !"
Mais oui, je suis con (enfin fatigué surtout) si je suis arrivé et que les 10 premiers sont pas arrivés, mathématiquement, j'y suis dedans !
Bonne bière (ardéchoise), bonne glace au lait de brebis (ardéchoise) le top 20 est sorti : 7e ! Et le classement par catégorie d'âge m'annonce une 3e place !
Je prends ma Pistolerina dans les bras et monte sur la boîte pour repartir avec une jolie petite coupe !
Course bien plus dure qu'en 2019, du fait de la météo, je fais une bien moins bonne moyenne, mais je pense que la perf est largement supérieure.
Lien Strava :
https://www.strava.com/activities/7330579237
Photos :

Comme un con j'ai gardé mes lunettes (y'avait soleil dans le nez nonobstant)

Y'a ceux qui se douche et ceux qui doivent rentrer chez eux à vélo...

paysage typique des "sucs" (en gros montagne étant un ancien volcan)

Dans le dernier col, effort au max des possibilités du moment.