Au risque de te surprendre Vélomen je nuancerais... sur les points négatifs
tout en te rejoignant sur l’essentiel.
- sur la place dans l’esprit de Guimard : un point pour toi, ce que tu « redoutais » s’est en effet produit.
Il a pâti de son rôle de leader « secondaire » disons.
Mais c’est aussi la conséquence de la physionomie de la course : si un vrai coup avait pu partir et qu’il l’avait suivi, il aurait peut-être suivi, puis pu y jouer sa carte...
Il y aurait pu y avoir course de mouvement avec les Hollandais etc.
Bon après je croyais et espérais que Bardet et Pinot auraient carte blanche pleine
- voire le leadership et Alaphilippe carte blanche en attente, et dans ce cas liberté de faire - et non seulement escompter - une course de mouvement
C’est là que le bât a blessé mais bon il fallait faire un choix, j’imagine que cet autre choix aurait été sévèrement critiqué dans toute autre issue qu’une victoire finale et que c’est largement débattu dans le topic de la course que je n’ai pas consulté.
Sur le choix de « prioriser », on ne tombera pas d’accord, mais je pense que tu mésestimes l’impact de la Vuelta avec une approche « plaisir » dans sa condition actuelle, physique et moral au top (tes « points positifs » justement)
L’usure - mentale surtout - d’un CG martelé comme un objectif, la confiance entamée à la moindre coquille, ne l’aurait pas mis dans les meilleures dispositions.
Et puis il n’a pas fait la Vuelta en touriste comme peut le faire un Nibali (Tour 2016), il y a garni son palmarès, et ça aurait pu donner malgré tout un bon général même sans que ce soit la priorité au depart.
Dans l’équation, il y avait la campagne italienne aussi, moyen qu’il y soit très fort.
Bref la Vuelta qui n’était pas dans son plan de saison/carrière ne compte pas vraiment comme une « occasion ratée » je trouve, même si je comprends bien ce que tu veux dire.
Enfin, sur la comparaison avec Bardet, plus qu’une histoire de dévouement, c’est une histoire de façon de courir, Pinot se cache moins, calcule moins, est plus « lisible » et généreux dans l’effort.
Bardet aurait peut-être couru pareil s’il avait joué sa carte perso à fond, Pinot sûrement pas.
Pour le palmarès, on verra lequel gagne un très gros truc un jour - dans quinze jours ? - mais si Bardet se montre incroyablement régulier à un très haut niveau, en l’état, ce n’est jamais tout à fait pour la gagne non plus, et il est tombé de haut sur le Tour...
En attendant je retiens que Pinot est lui aussi dans son style pleinement réinstallé parmi les cadors au niveau mondial.
L’équation est différente pour les deux mais l’un ne me paraît pas nettement plus proche du « gros coup » tant attendu que l’autre.