Donc à mon tour de revenir sur mon Albigeoise, comme Bodo et Samuel j'avais choisi le grand parcours afin de préparer les futures échéances (Mountagnole et Etape du Tour), c'est une première pour moi sur une aussi \"longue\" distance, je sais que ça va en faire rire certains mais mon max ça a été 148 kms y'a 2 semaines pour la reco de la Mountagnole.
Nous venons à 3, inquiets car il pleut à notre arrivée vers 7h30 sur le circuit automobile du Sequestre où aura lieu l'arrivée et où nous récupérons nos plaques; l'idée de faire plus de 150 bornes sous la pluie et le vent m'enchantent guère en fait.
Nous croisons quelques connaissances, c'est toujours sympa d'échanger quelques mots et nous allons nous préparer.
Il y a 3.5 kms pour rallier le centre ville d'Albi et son lieu de départ, le pied de la Cathédrale Sainte-Cécile, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2010, avec son clocher culminant à 78 mètres
Après quelques ITW au podium dont Jeannie Longo présente sur le petit parcours de 97 kms et un ancien champion belge de cyclo-cross dont j'ai mangé le nom, le départ est donné à 9h dans les rues d'Albi (la pluie s'est arrêtée) sur des pavés glissants, jusqu'à la sortie d'Albi c'est une succession de ronds points et virages, sur route détrempée la prudence est de mise.
Les 60 premiers kms se feront vent défavorable, souvent vent de face.
Sur les 35 premiers kms je prends pas vraiment de plaisir, pas de difficultées seulement quelques talus entre 800m et 1 kms à 4/5% mais insuffisant pour faire la sélection donc nous avons toujours un gros peloton compact et donc les risques qui vont avec, des mecs donc qui ne savent pas rouler en peloton, des grands coups de frein, pas mal de moments de stress, et c'est pas évident de remonter. Je me faufile par la gauche dès que je peux pour essayer de ma placer au mieux avant la 1ère cote à Castelnau de Montmiral mais c'est compliqué, et j'aborde le pied de la bosse pas super bien placé.
La côté fait 1.7 kms à 6% et y'en a partout, je paye mon mauvais placement en zigzagant pour passer les \"morts\" et je bascule au sommet, avec un gros sursaut car une voiture de l'organisation arrive en vitesse derrière en klaxonnant, j'en profite pour faire mon petit coup de gueule de la cyclo, je n'ai pas aimé l'attitude des véhicules de l'organisation et des motards c'était vraiment générateur de stress d'arriver par derrière à fond de caisse et nous klaxonner comme ils ont fait, surtout quand on était en peloton encore... Après rien à dire sur les véhicules qui arrivaient en face ils ont évidemment fait le job et les signaleurs aux carrefours étaient au top.
Bref je m'attaque à la descente, pas technique pour un sous, mais vent plein face, on voit au loin et je distingue un 1er peloton constitué devant et un second juste 100m devant moi, j'essaye de faire l'effort mais je laisse du jus avec ce vent les puls montent haut, je me retourne et voit un petit groupe d'une 20aine d'éléments à 200m, je préfère les attendre, c'est plus prudent surtout après le raid que j'avais fait à la Castraise en solo.
J'ai la bonne surprise de retrouver un de mes 2 amis avec qui je suis venu, un collègue de club et une connaissance de mon ancien club.
Ca roule bien et régulier, nous sommes maintenant 30 environs, sur ces 20 kms de plat/faux plat qui vont nous amener à Bruniquel, au pied de \"Fontbonne Climb\" comme l'appelle Bodo ( :cheer: ), plus communément appelée la bosse Bastit, en hommage à Joseph Bastit, illustre cycliste local, d'ailleurs au sommet il y a une stèle à son effigie sur la gauche.
Nous attaquons donc la Bosse Bastit, 6.5 kms à 5% de moyenne, en fait les 3 premiers kms sont costauds, entre 7 et 10% selon les endroits, et le haut ça s'adoucit, entre 2 et 5%. Je connais bien cette bosse puisqu'elle est dans le Tarn et Garonne où je réside, c'est la plus longue bosse du département donc un lieu de pélerinage pour tout cycliste Tarn et Garonnais qui se respecte en quelque sorte.
Je sais qu'il faut gérer le pied jusqu'à la carrière, ce que je fais, ça monte relativement tranquille, au train, je discute avec mon collègue du CAC; arrivés à la carrière je passe la plaque pour tirer plus gros sur ces pourcentages relativement abordables; je vois que devant ça sort à 2 (dont mon collègue de club de l'an dernier) sans attaquer dailleurs il a juste accéléré le rythme mais derrière ça continue au train et ils ont rapidement 100m d'avance.
Les sensations étant bonnes je me mets en tête de groupe sur les 2.5kms restant avant le sommet et accélère le rythme, à 1 km du sommet je me retourne je n'ai plus qu'un gars dans la roue et les 2 gars de devant pas loin, j'accélère pour faire le jump juste avant le sommet, on se retrouve à 4, nous sommes au km63.
Un des gars gueule comme un putois pour qu'on se mette à rouler fort pour pas que ça rentre derrière dans la courte descente (moins d'1.5 km) avant de repartir sur une bosse de 1.5km; bon rien que son attitude ne nous a pas inciter à se dépouiller, on fera 7 kms en \"tête\" avant de se faire reprendre avant d'attaquer la descente menant à Penne.
RAS sur ce tronçon là si ce n'est que vu que je suis un piètre descendeur, je décide, tel Thibaut Pinot (

) de faire la descente en tête et c'est très agréable au final.
On arrive à Penne où on nous fait passer une bosse d'1km avec une route fraichement gravillonnée de l'avant-veille c'est génial, surtout la descente derrière, heureusement elle ne sera que de 1 km elle aussi.
On se retrouve sur la route touristique menant à Saint Antonin Noble Val, une superbe commune, une des plus vieilles cités médiévales d'ailleurs.
Les organisateurs ont d'ailleurs eu l'intelligence de nous faire prendre la route de la corniche avant d'arriver sur cette Antonin, y'a une jolie bosse de 1.5 kms avec un panorama splendide, dans notre groupe ça monte toujours au train mais régulier.
On arrive à Saint Antonin et on attaque la bosse du Roc d'Anglars, 2.8kms à 7% de moyenne, la difficultée de cette bosse c'est que c'est constamment de longues rampes en ligne droite et ça casse bien les jambes.
Au pied de la côte un suédois (et oui c'est le circuit des championnats du monde UCI masters 2017), me dit en anglais qu'il adore mon vélo, je balbutie quelques pauvres mots en anglais par politesse mais connaissant le morceau qu'on attaque et surtout que je l'ai toujours passée en travers à l'entrainement cette côté, je coupe court à la conversation par un sourire.
D'ailleurs pour la plaisir je vous montre le panorama visible en haut de la bosse du Roc d'Anglars.
Les jambes sont bonnes cela dit et je reste calé en 2/3ème position de mon groupe de 30 hommes, le rythme me convient et j'arrive au sommet avec de bonnes jambes, derrière s'en suit quelques toboggans faux plat montant et descendant en ligne droite où mon ancien collègue de club avec 2 autres gars nous fait le rythme avant d'arriver au pied d'une nouvelle bosse de 2 kms à 5% que l'on monte également régulier; au sommet nous ne sommes plus qu'une 20 aines d'éléments suite à la succession de ces 2 bosses.
Nous sommes au km 105, il y a un ravitaillement mais je le saute, j'ai un bon groupe, j'ai assez à bouffer dans les poches et surtout je viens à peine de terminer mon premier bidon pour attaquer le 2ème, j'aurais donc de quoi tenir jusqu'au bout.
On attaque pour 10 bornes de descente sur de la belle route large, rien de très exaltant donc et nous atterrissons à Tonnac sur des lignes droites en faux plat montant pour aller chercher Cordes sur Ciel, ça roule assez fort et régulier pour aller chercher Cordes, encore une splendide bourgade élu village préféré des français en 2014.
C'est à partir de Cordes que je vais connaître une petite baisse de régime, nous sommes au km 120 et on attaque des routes bof bof, à la sortie de Cordes on prend à droite puis à gauche et on se retrouver à grimper sur de la route étroite, granuleuse,dans une espèce de forêt, je ne sais pas combien de temps ça grimpe et quand je suis pas bien et que je suis dans l'inconnu je me pose beaucoup de questions et là ça manque pas les jambes répondent plus d'un coup et sont lourdes, je monte à ma main et suit obligé de laisser partir à regrets 7/8 hommes dont mon collègue costaud avec qui je courrais l'an dernier.
Au final ça montera sur presque 3 kms, au sommet je suis avec mon pote et 3 autres gars, nous sommes donc 5 pour les 30 derniers kms, devant ils sont à portée de fusil mais personne n'est capable parmis nous 5 de relancer l'allure, je prends un gel pour tenter de me requinquer.
Nous sommes sur un espèce de plateau où on va faire que monter, descendre et tourner quasiment jusqu'à l'arrivée; on prend une belle saucée sur 10 kms on est au km 135 et paradoxalement la pluie me redonne des ailes, il me tarde d'arriver, avec cette pluie forte ça pue la fin de cyclo galère donc mentalement je me rebooste, me colle en tête de notre groupe de 5 et je roule.
Je soutiens régulièrement mes 4 camarades de galère dont mon pote, et je me retourne régulièrement et doit ralentir quand ça saute sur les talus, je vais les amener jusqu'à l'arrivée comme cela sans demander un relai, on m'en prendra un ou 2 sur quelques centaines de mètres par moment mais ça roule pas assez vite je reprends la barre rapidement pour ne plus la quitter et essayer de rester constant, entre 36 et 40 au compteur constamment.
La fin est longue, le circuit nous fait faire pas mal de crochets au final pour atteindre le kilométrage, mais je suis vraiment en kif sur cette fin de cyclo, me surprenant d'avoir d'aussi bonnes jambes à ce moment là.
On arrive sur le circuit automobile du Sequestre où est jugée l'arrivée et là c'est le kif en fait on fait le dernier km dessus, je mets tout à droite et part seul pour le plaisir et franchit la ligne.
Moment très sympa juste après avoir franchi la ligne, mes compagnons de galère me remercient chaleureusement pour les avoir tiré les 20 derniers kms et franchement ça fait plaisir, je trouve ça assez rare, des poignées de mains chaleureuses, des accolades c'est ce que j'aime dans notre sport, quelques soit notre niveau.
Au final je termine 98ème pour 157 bornes, un peu plus de 1900 de D+ et 32.4 km/h de moyenne, pas dans la même cours évidemment que Bodo et Samuel qui ont affolé les chronos avec 36 et 35 de moyenne je crois, mais à mon modeste niveau je suis content de moi, j'ai pris beaucoup de plaisir et c'est bien ça le principal, et je me sens de mieux en mieux en bosses. :)
A la voiture Bodo vient me voir, très sympa et vraiment très modeste comme garçon après sa performance, vraiment un chic type, ce serait un plaisir d'échanger quelques tours de roues ensemble à l'occasion. ;)