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loloherrera a écrit : 29 oct. 2017, 18:18
"Je pense à faire une sieste, en attendant de trouver une solution"
Punaise, j'aurais été en panique totale
ça m'arrive aussi de procéder ainsi , quand mon ordi déconne, etc...une petite sieste, et ça repart (le stress fatigue pas mal)
Ah mais j'ai été en panique totale ! Ca a duré très longtemps, trop longtemps (plus d'une heure) et après la panique, et avoir forcé comme un âne pour tenter de mettre mon pneu, je n'avais plus de force. La panique a laissé place au défaitisme, et le soleil qui me tapait dessus n'a rien arrangé : dans ma tête j'étais résigné, j'avais envie d'abandonner. Mais même abandonné je ne savais pas quoi faire. Faire du stop ? marcher quelques kms sans eaux ? Alors j'ai essayé de me reposer pour prendre une bonne décision, mais même ça je n'y suis pas arrivé
Quelques minutes plus tard, le motard est arrivé, j'étais assis dans mon coin, la serviette sur la tête, à moitié en pleurs. Bref, un très mauvais souvenir ...
J'ai eu la confirmation, un mois plus tard, que c'est la panique qui m'a fait faire n'importe quoi (avec les démontes-pneux), on en reparlera dans un prochain épisode
Pour ceux qui souhaitent faire le littoral croate qui est magnifique, il n'y a pas de soucis, sauf sur ce tronçon Cilipi-Dubrovnik et quelques tunnels que j'ai dû passer les prochains jours.
L'alternative est de prendre des routes de campagnes vers Uskolje, de passer en Bosnie jusqu'à reprendre bien plus loin la M20 qui retombe à Dubrovnik. Ca fait un sacré détour, dans la montagne, et dans des petites routes possiblement non-bitumées. Mais j'encourage à faire ce détour !
Nopik a écrit : 29 oct. 2017, 19:07
La sieste en plein soleil entre le rocher et les autobus ?
C'était un renfoncement donc en gros, j'étais contre la roche, avec mon vélo et mon sac qui me faisait de l'ombre J'avais 1 bon mètre de marge avec les autobus, distances de sécurité respectées
Nopik a écrit : 29 oct. 2017, 19:07
La sieste en plein soleil entre le rocher et les autobus ?
C'était un renfoncement donc en gros, j'étais contre la roche, avec mon vélo et mon sac qui me faisait de l'ombre J'avais 1 bon mètre de marge avec les autobus, distances de sécurité respectées
Vendredi 30 juin : Etape 38 : Une journée en Dalmatie !
Gradac (Croatie) – Vrpolje (Croatie) (163kms, D+ 1521m), difficulté 3/5
L'habituelle dénivelée au bord de mer puis un col en fin de journée en tentant de prendre un raccourcir dans les terres
Village-départ : Gradac
Gradac est le village le plus au sud de la Dalmatie. Il est situé à 40kms de Makarska et à une centaine de kms de Dubrovnik. Il fait partie de ces villages côtiers de la marina de Makarska.
La plage de Gradac
Vue sur Gradac et la route que j'emprunterai pour repartir
En face de Gradac se trouve la presque-île de Peljesac, on se croirait dans une île paradisiaque du pacifique mais nous sommes bien en Europe !
Le phare de Sucuraj, à l'extrémité de l'île de Hvar au nord-ouest de Gradac
La montagne est près de la mer à cet endroit, avec le Sveti Jure qui domine la région de Makarska. Pour les amateurs de grimpette, voici un col à ne pas rater
Vue sur le parc national de Biokovo depuis le Sveti Jure, la mer se confondant avec le ciel au loin
La chanson du jour :
Deuxième journée en Croatie, troisième journée le long de l'Adriatique ! L'Italie approche, elle est au bout de cette longue nationale 8 qui me fait longer le littoral. Il fait toujours aussi beau et chaud et j'ai pour objectif d'atteindre Sibernik, à environ 180kms de là
Je repars un peu tard du gîte où j'ai dormi et reprends la route vers le nord-ouest et Makarska. La route est prisée des motards, elle serpente avec une belle vue sur la mer. A partir de Ploce, que j'ai passé hier (la plaine marécageuse où je m'étais perdu), une bonne partie du trafic prend l'autoroute pour aller vers le nord du pays. Je vais donc pouvoir profiter aujourd'hui
Mais je vais avoir de nouvelles complications aujourd'hui : les tunnels! Je dois passer de nombreux tunnels, parfois longs de plusieurs kilomètres où, malgré mes éclairages, je subis le bruit des voitures et des camions, les odeurs étouffantes des pots d'échappements en plus leurs klaxons . C'est hyper stressant et je vais dès le deuxième tunnel décider de marcher sur le trottoir, au bord de la route. Mais les trottoirs sont trop étroits pour marcher avec son vélo à côté . Je n'ai pourtant pas le choix: c'est la route la plus directe pour aller vers l'Italie et surtout la plus plate. Je ne suis pas assez calme (de nature) pour contenir le stress provoqué par le bruit amplifié du tunnel et faire abstraction de l'atmosphère étouffante et de l'obscurité. Et puis sur les bords de la route sont incroyablement sale, un coup à crever et changer sa chambre à air comme hier, mais au milieu du tunnel. Bref, je hais les tunnels. Vous n'imaginez pas à quel point depuis ce jour . J'ai l'impression de me faire assommer par derrière, rien qu'au bruit des voitures qui me dépasse. Pure violence.
Un exemple de tunnel en Croatie. Je n'ai pas réussi à trouver les noms des tunnels par lesquels je suis passé. Mais on peut voir que le trottoir est étroit. Et encore, celui là est propre et rectiligne, ce n'est pas le cas de tous malheureusement.
En marchant sur le trottoir très étroit d'un tunnel, je me fais déchirer mon cuissard au niveau de la hanche. Je finirai donc mon périple avec un trou d'une dizaine de cm de diamètre au niveau de la hanche, et j'ai même garder la trace de bronzage quelques semaines à cet endroit, tel un tatouage rappelant un mauvais souvenir . Les tunnels que je prends varient entre 300 et 2500m. Je décide en fait de mettre pied à terre pour les tunnels supérieur à 500m, soit un effort à tenir de plus d'une minute et ceux qui sont incurvés, c'est à dire que je n'en vois pas le bout. J'ai dû mettre 30 minutes à passer le tunnel le plus long. J'ai marché en étant concentré sur de la musique ou en faisant de la méditation, histoire de me relaxer et de faire abstraction des bruits qui m'entourait, permettant au coeur de ne pas trop monter dans les tours. Au sortir des tunnels, je prend un peu d'eau, fait un gargarisme pour recracher un peu de la crasse que j'ai respiré puis m'asperge le visage. Heureusement pour moi, je ne passerai que 4 très longs tunnels (le premier ayant été fait à vélo) de toute ma traversée de la Croatie.
Markarska (km40)
Il fait très chaud, mais je gère en faisant des pauses régulières. J'arrive à Split en milieu d'après-midi que je traverse sur la nationale, évitant le centre-ville. Puis en sortant de la ville, un rond point, et le fameux pictogramme de la voie rapide (sous-entendu interdiction au cyclistes d'y aller). Je vais donc questionner les personnes à l'arrêt de bus sur la route à prendre pour aller à Sibernik. Comme d'hab', on m'indique la voie rapide . Les habitants du coin ne passent pas par les petites routes évidemment. "Pas de problèmes, vas-y!" Je m'élance en remontant la file de voiture à l'arrêt, espérant trouver un échappatoire pour sortir de là tout en gardant le cap sur le littoral.
Split, de nuit
Au bout de 500m, voilà les policiers . Je vais de moi-même vers eux, et demande s'il y a une autre route pour aller vers Sibernik. Intuitivement, j'aurai cherché à longer la mer. Sauf qu'il y a une impasse au niveau d'une rivière, qu'on ne peut traverser que par un pont de l'autre côté de la nationale. Je vais donc retourner dans Split, m'éloigner de la mer puis tourner au loin vers le nord-ouest. Content d'avoir trouvé un itinéraire bis, je m'arrête manger un morceau dans une pizzeria. Je trouve ensuite une petite route passant par une succession de villages, et je vois avec bonheur que j'ai évité l'aéroport de Split, en repensant à ma crevaison près de Dubrovnik .
Trogir, où je m'arrête au marché manger quelques fruits
Je vais bien rouler en cet fin d'après-midi. Mais comme j'ai perdu un peu de temps dans les tunnels ce matin, et à Split, je vais quitter le littoral à Trogir pour prendre la route 58 pour tenter de prendre un raccourci . Et comme je quitte la mer et ses tunnels, je me retrouve à passer un col . Le col est roulant, la route est large, c'est l'heure de manger donc je suis tranquille. Je m'arrête manger et achète des réserves pour demain dans un snack/pâtisseries au sommet du col, puis redescend jusqu'à Vrpolje, où je trouve un gîte au bord d'un lac (je croyais que c'était la mer mais non!)
L'objectif du jour est presque atteint, je ne suis plus qu'à 2 jours de l'Italie !
Ah oui, demain c'est le grand départ du Tour de France ... l'un de mes nombreux paris sur ce périple était d'être de retour en France avant la première victoire d'Arnaud Démare
Dernière modification par Le sucre sportif le 08 août 2018, 21:01, modifié 2 fois.
En fait j'ai pu discuter avec quelques grecs et albanais mais depuis le Monténégro, c'était moins évident : il y avait beaucoup de touristes et je trouvais que les relations étaient plus commerciales. Mais j'ai toujours été très bien accueilli dans les gîtes qui sont souvent des chambres/garages aménagés dans des maisons familiales
A ce stade j'ai eu tendance à me renfermer sur moi-même, impatient d'arriver en Italie, où je pourrais plus facilement discuter et où j'aurai de vrais objectifs sportifs
Samedi 1er Juillet : Etape 39 : Une petite journée !
Vrpolje (Croatie) – Seline (Croatie) : 132kms, D+ 908m, difficulté 1/5 [/URL]
Encore une journée à faible dénivellée, mais le vent est bien présent !
Village-départ : Vrpolje
Vrpolje est un village situé à une dizaine de kilomètres de Sibenik et à 7 kilomètres de la mer (Zaboric). La ville appartient au comitat de Sibenik-Knin au centre de la côte Croate.
Le littoral à Zaboric
Brodarica et l'île de Krapanj
La région est réputée pour abriter le parc national de Kornati, qui contient l'archipel le plus dense de la méditerrannée avec une centaine d'île
Mais il n'y a pas que la mer de magnifique dans les environs ! Le parc national de la Krka (Cherca en italien) protège la forêt qui contient le fleuve Krka, passant par Knin pour se jeter à Sibenik
La chanson du jour :
Me voilà à mi-chemin dans ma traversée de la Croatie et j'ai pour objectif d'atteindre l'Italie dans deux jours. Pour cela, j'aimerais atteindre Karlobag ce soir, à 170kms de là. Mais la journée de la veille, qui fut plutôt corsée, a laissé des traces . Je vais donc essayer de ralentir la cadence aujourd'hui et de récupérer. D'autant que le vent n'est pas favorable depuis que j'ai quitté la mer noire, je dois me ménager, la route est encore longue.
Je profite d'un petit déjeuner sur mesure au gîte où je me suis arrêté, entre Vrpolje et Donje Polje. Je repars assez tard après m'être bien reposé.
La vieille ville de Sibenik
Ce matin, je me prend de belles rafales de vent de face et je n'avance pas très vite. Mais la vue sur les îles est magnifique donc je continue sur la Jadranska Magistrala, la route du littoral, plutôt que de chercher un raccourci à travers les montagnes. Je vais maintenir le cap jusqu'à Zadar.
Vodice et ses toits oranges où je prends une pause café
Alors que je me confronte à un faux-plat montant, le vent qui me fait toujours désespérément face, une appétissante odeur de barbecue me parvient. Il est midi et je décide courageusement de faire une pause repas, après une cinquantaine de kms effectués, seulement. Je vais rester deux heures sur place, il y a beaucoup de monde sur la route ce samedi midi, il fait très chaud et j'en profite pour prendre un bon repas assorti plus tard d'un café. Rien ne me presse
Le port de Biograd na Moru (km60)
J'arrive en fin d'après-midi à Zadar (km90), où je trouve un célèbre magasin de sport français . J'en profite pour faire des courses : je rachète des cales car les miennes ont bien souffert hier en marchant dans les tunnels, des chambres à air car je continue de crever de l'arrière (mais toujours pas de l'avant!) et des gants car les miens sont bien usés, d'ailleurs j'ai la peau complètement limée, ayant tendance à pousser sur le guidon avec le bas de ma main . Aussi j'en profite pour faire des réserves de pâtes de fruits, mon péché-mignon. Je les garderai précieusement pour les jours où je serai en mode "compétition" .
C'est d'ailleurs le paradoxe du jour : je suis focalisé sur les prochains jours, me reposant voir temporisant pour être en forme le jour J, mais si je n'avance pas, je n'y arriverais jamais Ce paradoxe fait que, depuis le mont Olympe, je fais des grosses journées pour me rassurer et avancer, alternées avec des journées de récupération active ...
La ville de Zadar, que je longerais par la zone commerciale pour faire mes courses, avant de prendre la direction du nord et de Séline.
Comme il y a une presqu'île après Zadar (autrement dit une impasse), je dois faire un virage à 90° et quitter le bord de mer jusqu'à Seline. Je me retrouve à faire quelques bosses mais rien de bien méchant. J'arrive à Seline vers 18h, je suis à 50kms de l'objectif du jour. Mais je décide de m'arrêter et de remettre à demain ce que j'aurais pu faire aujourd'hui
Demain est un autre jour il faudra remettre les pendules à l'heure !
Dernière modification par Le sucre sportif le 09 août 2018, 23:06, modifié 2 fois.
je viens de découvrir ce topic
@Le Sucre Sportif à travers une lecture longitudinalement transversale de quelques uns de tes étapes,je puis te dire que ton aventure est instructive,tes anecdotes remplient d'une fraîcheur insoupçonnée
je ne sais pas comment j'ai fais sans remarquer Topic mais maintenant crois que je serais aimanté par les épisodes à venir
Le sucre sportif a écrit : 30 oct. 2017, 18:29[/URL]
La montagne est près de la mer à cet endroit, avec le Sveti Jure qui domine la région de Makarska. Pour les amateurs de grimpette, voici un col à ne pas rater
Ahlàlà encore un paysage splendide, et une route où on a envie de poser ses pneus de vélo. Tu as du en prendre pleins les yeux lors de cette remontée par les Balkans. Superbe, merci.
Ilnur majka a écrit : 01 nov. 2017, 12:53
je viens de découvrir ce topic
@Le Sucre Sportif à travers une lecture longitudinalement transversale de quelques uns de tes étapes,je puis te dire que ton aventure est instructive,tes anecdotes remplient d'une fraîcheur insoupçonnée
je ne sais pas comment j'ai fais sans remarquer Topic mais maintenant crois que je serais aimanté par les épisodes à venir
Merci Ilnur ! De même j'apprécie beaucoup ton approche passionnée du cyclisme, c'est cruel que nous devons faire face J'ai vu sur le topic Africa Tour que tu faisais du vélo au Burkina-Faso. Ca serait sympa d'avoir ton retour sur tes entraînements sur les "terres rouges" et les "pavés qui n'ont rien à envier aux flandriens"
Perso j'ai beaucoup apprécié de rouler sur des chemins de terres, des routes en mauvais état en Europe de l'est car c'est dépaysant, et c'était clairement l'aventure donc avoir un récit de tes aventures cyclistes au Burkina serait sympa, avec ton écriture caractéristique en prime