Vos courses & cyclosportives racontées saison 2016
Publié : 22 mai 2016, 19:19
Bon allez, petit retour sur mon Challenge Vercors (Granfondo), même si le mot d'ordre a été (au choix) :
Push Fisico, Push!
À fond, à fond, à fond !
Full gaz!
Déjà, un petit mot sur l'organisation, qui n'a pas été au niveau dans la préparation de l'épreuve. Clôture des inscriptions en ligne assez tôt, pas de validation totale des inscriptions en ligne faites un peu avant la fermeture, pas de mail de confirmation (comme initialement annoncé dans le premier mail) et me voilà donc à imprimer ma convocation le matin même car ça a été validé dans la nuit (sans prévenir, évidemment).
J'arrive sur place 1h avant le départ, il y a déjà la queue pour retirer les dossards (et beaucoup de gars pour s'inscrire aussi). Je mets facile 15 mins pour retirer le dossard. Je ressors, il y a deux fois la queue qu'il y avait quand je suis arrivé. L'organisation est encore au top ...
De plus, le Mediofondo, annoncé à 8h30 sur le site, est affiché comme \"départ 8h05\" dans la salle de retrait des dossards. Les mecs l'annoncent à l'arrache à ceux qui retirent leur dossard. Et les gars qui ont prévu d'arriver 30 mins avant le départ, ils vont se faire ... ?
Bref, vraiment pas au niveau.
Donc, ce qui devait arriver arriva, le départ est repoussé \"pour laisser le temps au dernier candidat de retirer leur dossard\". :redcard:
Et on doit donc se taper un speaker qui passe son temps à faire de la pub pour les partenaires. On dirait qu'il reprend des slogans marketing des années 70, t'as envie de lui jeter des tomates pourries tellement c'est honteux.
Il se fait huer, et il y a même une vieille folle en robe de chambre à son balcon qui lui crie \"ta gueuleeee !\". :ballon: :ballon: :ballon:
Finalement, on décolle avec 15 mins de retard. Le départ est neutralisé sur 10km. En gros, on fait la descente sur Lans en Vercors, et on lâche les chevaux ensuite, dans le premier petit col.
Je ne sais pas ce qui est le mieux, une descente d'entrée de jeu avec le monde qu'il y a, c'est tendu (les routes ne sont pas fermées à la circulation), mais par expérience je sais aussi que les départs neutralisés peuvent être \"tendus\".
Là, c'est pas trop mal géré, on n'est pas trop sur les freins. Je ne prends aucun risque, je reste à ma place, je me dis que la cyclo (154km pour ~2700m de D+) ne se joue pas là. Je comprendrai un peu plus tard que ce fut une erreur (partielle au moins).
J'ai pris le départ avec un collègue de bureau que je ne connaissais même pas le vendredi. Je voyais juste son KTM dans le garage à vélo de l'entreprise. ^^
On se les gèle sur le départ neutralisé, je regrette de ne pas avoir gardé le coupe-vent sur moi (logiquement enlevé juste avant le départ). Toute la descente est à l'ombre et ça caille. Je suis pressé d'arriver dans le col et miner.
C'est ce que je fais, je l'annonce à mon collègue, et il est dans ma roue. C'est cool, on dirait qu'on a un niveau assez similaire pour le moment. Le col est rapide, en 10 mins on est là haut. Vu comme j'ai eu froid, je lui annonce que je vais m'arrêter pour mettre le coupe-vent. Il connait bien le coin, il me dit que ça descend 3 ou 4km maximum derrière et ce n'est pas très rapide.
Je l'écoute car je ne veux pas perdre le rythme, mais j'ai peur de faire une erreur. Au final, pas du tout, j'ai plus froid du tout.
Je ne fais pas une descente géniale, il y a beaucoup de mecs autour, je ne peux pas bien choisir mes trajectoires et j'ai pas trop de visibilité sur ce qui arrive.
Portion de plat au milieu, je suis obligé de sortir seul pour rentrer sur le groupe de devant (celui où se trouve mon collègue) car j'ai bêtement perdu du temps.
À la fin de celle-ci, on se croirait toujours au départ d'une EDT. Je ne vois pas d'autre cassure, il y a des mecs en continu sur la route même si on en a déjà dépassé pas mal dans le col.
Et puis, surprise !, quelques types n'ont pas bien tenu (ou n'ont pas pu) tenir les roues et il y a une cassure devant nous. J'ai de bonnes jambes, et une fois encore je suis devant, pleine balle pour envoyer ! Je suis presque revenu lorsqu'on arrive sur un rond-point qu'un motard de l'organisation aborde en même temps que moi. Du coup, il me gène pour le prendre à fond, et je reperds quelques mètres.
Alors me voilà de nouveau à la planche, les mecs sont une cinquantaine de mètres devant nous. C'est quedal !
Plus je roule, plus je comprends ce qui se passe : Devant c'est le peloton de tête, et la putain de cassure qu'on s'est tapée, c'est celle qui nous empêche de rentrer. Si cet enc*** de motard ne m'avait pas gêné, je pense que j'étais capable de faire le jump.
Les jambes sont bonnes, et sur ces légers faux-plats descendants je suis constamment entre 50 et 60km/h. Mon collègue prend des relais, c'est cool, non seulement il a un niveau tout à fait correct, mais en plus il met la main à la pâte.
On ne peut pas en dire autant de la vingtaine de gus qui suce les roues derrière ...
C'est mort, on plafonne, on ne rentrera pas. Faut dire qu'on est deux à rouler face au peloton des favoris ...
À ce moment, ça fait presque une heure qu'on est parti, je regarde le compteur et on a 39,5km/h de moyenne malgré le petit col en milieu de parcours. Ça tabasse sévère.
Quand je comprends que ça ne rentre pas, je lève le pied. C'est le moment que vont choisir 4 ou 5 types pour venir passer des relais. Si ces gars s'étaient décidés avant, on était bon pour rentrer ...
Au final, ce n'est pas si dramatique. On va aborder le second col avec une 20aine de secondes de retard, on les voit très bien. Je me suis fait violence sur cette première partie, pas sûr de pouvoir faire le jump (puis faut aussi que je pense qu'on est parti pour 154km, pas 50 ...).
J'aborde le col en tête puisque j'ai continué de prendre des relais malgré tout. Derrière, ça explose. Un seul type part tout seul devant, sinon on est 2 roue dans roue avec mon collègue.
On reprend quelques gars qui explosent de devant mais pas grand chose. Et pour cause, il y a un faux-plat assez rapidement. Ça sera ça tout le col. À part le dernier km qui tourne autour de 10%, le reste est une succession de pentes à 6-7% et de faux-plats.
Là, je comprends qu'on paye cher le fait de ne pas être rentré sur le groupe de devant. Dans un col comme ça, tu t'accroches \"facilement\" à un peloton qui roule un peu plus vite que toi. Ainsi, on en reprendra pas grand monde malgré les 10 bornes. Et au sommet, on constitue de nouveau un bon petit groupe de 20/25 (à la fois avec des gars repris, et d'autres gars qui sont rentrés).
Encore une fois, mon collègue et moi avons passés le plus clair de notre temps devant. On est rentré dans le rang dans le dernier km difficile, c'est tout.
C'est le début d'une très longue descente. Là, j'espère ne pas perdre de temps comme dans la première, car je sais justement que ça va être long et que ça risque de chiffrer si tel est le cas.
Au final, je suis bien plus à l'aise. La descente est belle, bien signalée, et je peux aisément choisir mes trajectoires.
On se retrouve dans la vallée (on est au pied du massif du Vercors côté Drôme). Ça tape déjà plus, je suis pressé de remonter, l'air y est plus frais !
Dans la vallée, tout le monde récupère, sauf mon collègue qui roule seul devant sans demander quoique ce soit ...
Il bouffe pas mal de vent aussi. Enfin, on arrive dans le gros morceau du jour, le Col de la Machine.
Juste avant les premières rampes, on a pu apercevoir un groupe qui doit compter facilement 1'30\" d'avance sur nous.
Le Col de la Machine se décompose en deux parties. Les 7-8 premiers kilomètres sont durs, avec un pourcentage moyen autour de 8/8,5%. Puis il reste quelques km de faux-plats après. C'est la première partie qui nous concerne tous. :)
Une fois n'est pas coutume, mon collègue l'aborde en tête. Personnellement, je n'ai pas remis le nez à la fenêtre depuis le début de la descente (incapable dans la descente, et plus aucune raison dans la vallée).
Au moment d'aborder le col, on doit pas être loin des 80km, on a donc passé la mi-course.
Dans les premières rampes, mon col se dégage naturellement. Du coup, je me faufile pour remonter jusqu'à lui. Et comme dans le premier (vrai) col, on prend de l'avance à deux, mètre après mètre.
Après quelques km, on voit un petit groupe de 3 revenir sur nous. C'est drôle ces ascensions de col en petit groupe, tu vois bien comment chacun gère sa montée.
Ainsi, ils nous reprennent et ne tardent pas à nous déposer. Je sais que je pourrais suivre, mais je sais aussi que c'est encore long et que ça serait idiot de se faire péter le caisson maintenant.
Je n'ai aucune idée des km parcourus dans ce col, mais je sais que ça commence à faire long. Et au détour d'un virage, je me sens finalement mieux. Du coup, je commence à accélérer, finalement, il reste 1 ou 2km difficiles ce qui fait que je vais me faire reprendre dans les faux-plats qui suivent.
Entre temps, j'ai eu le temps de revenir sur un petit jeune du groupe de trois, qui s'est brûlé les ailes visiblement. Et j'ai réduit la marque sur un second mec, que l'on ne tarde pas à reprendre.
Au passage du panneau qui indique le sommet, je ne suis pas mécontent de souffler. Je commence à sentir les efforts consentis sur le premier tiers du parcours.
J'attends une descente mais que nenni ! On aborde quasiment directement un second col, de 6km, dont le pourcentage moyen est faible. Il n'empêche, devant ça se relaie bien, et je commence à avoir quelques petites \"alertes crampes\". On est au km 93, il en reste 60 à faire ... ça pue un peu.
Je sers les dents pour rester dans les roues (et pendant ce temps, mon collègue envoie toujours du bois devant, quel bestiau !). Puis arrive la descente. Heureusement, c'est long, très long, on alterne avec quelques faux-plats descendants. Je m'alimente, je m'étire, toujours en fond de groupe.
Les kilomètres défilent et malheureusement, il n'y a pas grand chose à faire pour les crampes que je sens monter.
Juste avant un ravito, premier faux-plat montant depuis un moment ... Là, il n'y a rien à faire, ce qui étaient des alertes, sont maintenant de beaux débuts de crampes. Je fais le choix (stratégique) de m'arrêter pour m'étirer, boire à foison jusqu'au passage du prochain groupe. Je me dis de toute manière que je ne peux pas continuer dans ce groupe à ce rythme, sinon je vais finir couché dans le fossé à tenter de m'étirer, comme on peut parfois le voir dans les cyclo.
L'étirement est catastrophique. Je tire d'un côté, ça part en crampe de l'autre, c'est une calamité.
Pire encore, je ne vois pas de groupe venir, que des mecs en solo. Fait chier !
Je repars comme je peux, en me disant que je pourrais difficilement espérer mieux de toute manière. Il me reste 35km à faire.
Juste après le ravito, long faux-plat. Au sommet, je commence déjà à avoir les fameux \"alertes crampes\", cool ! -_-
On enchaîne finalement, avec une très longue descente. Je me colle dans la roue d'un mec revenu sur moi au sommet du faux-plat.
En bas de la descente, c'est de nouveau un col dans de magnifiques gorges. Il ne se passe pas si mal. Le mec qui m'avait repris, part seul, mais je le garde à distance, et surtout je reprends moi-même nombre de mecs moins rapides.
Au sommet de ce petit col, ça sera une succession de faux-plats montants/descendants sur des routes qui rendent mal. Je ne vois, pour ainsi dire, personne. On fait juste mu-muse avec un mec qui m'a repris en haut du dernier col sur les parties plates, et que je redépasse quand ça monte.
On est enfin à l'entrée de Lans-en-Vercors, il reste 7km de faux-plats montants jusqu'à l'arrivée. Je me mets en mode cronoscalata comme je le peux, et finalement ça passe pas si mal. Ma bécane rend bien dans de tels pourcentages avec un beau bitume comme ça.
Je me fais quand même reprendre par un vieux (il a activé le moteur ou quoi ?! car la différence de vitesse est belle et pourtant je ne suis pas si moisi !), mais moi-même je reprends pas mal de gars.
Dans les deux derniers km, je suis galvanisé, il y a pleins de petits paquets à reprendre. Je tente de les faire à bloc (autant que faire se peut, sans réveiller les crampes ^^), juste avant la petite descente de l'arrivée je reviens sur 3 gars. Et je leur tape le sprint à l'arrivée pour le plaisir. :winner:
Résultat des courses : 29,7km/h de moyenne au compteur (donc sans compter l'arrêt). Je perds 12' sur mon collègue, 6' d'arrêt puis autant seul sur les 35 derniers km alors qu'il a fini avec le groupe.
Et ça fait 40 places d'écart tout de même, car il finit ~110 et moi ~150.
Pas de déception, je veux aussi voir où sont mes limites, je pense que c'est nécessaire pour bien se gérer (et aussi pour progresser). Bref, à part l'arrêt crampes dont je me serais passé, ce fut une très bonne cyclo sur la route.
Push Fisico, Push!
À fond, à fond, à fond !
Full gaz!
Déjà, un petit mot sur l'organisation, qui n'a pas été au niveau dans la préparation de l'épreuve. Clôture des inscriptions en ligne assez tôt, pas de validation totale des inscriptions en ligne faites un peu avant la fermeture, pas de mail de confirmation (comme initialement annoncé dans le premier mail) et me voilà donc à imprimer ma convocation le matin même car ça a été validé dans la nuit (sans prévenir, évidemment).
J'arrive sur place 1h avant le départ, il y a déjà la queue pour retirer les dossards (et beaucoup de gars pour s'inscrire aussi). Je mets facile 15 mins pour retirer le dossard. Je ressors, il y a deux fois la queue qu'il y avait quand je suis arrivé. L'organisation est encore au top ...
De plus, le Mediofondo, annoncé à 8h30 sur le site, est affiché comme \"départ 8h05\" dans la salle de retrait des dossards. Les mecs l'annoncent à l'arrache à ceux qui retirent leur dossard. Et les gars qui ont prévu d'arriver 30 mins avant le départ, ils vont se faire ... ?
Bref, vraiment pas au niveau.
Donc, ce qui devait arriver arriva, le départ est repoussé \"pour laisser le temps au dernier candidat de retirer leur dossard\". :redcard:
Et on doit donc se taper un speaker qui passe son temps à faire de la pub pour les partenaires. On dirait qu'il reprend des slogans marketing des années 70, t'as envie de lui jeter des tomates pourries tellement c'est honteux.
Il se fait huer, et il y a même une vieille folle en robe de chambre à son balcon qui lui crie \"ta gueuleeee !\". :ballon: :ballon: :ballon:
Finalement, on décolle avec 15 mins de retard. Le départ est neutralisé sur 10km. En gros, on fait la descente sur Lans en Vercors, et on lâche les chevaux ensuite, dans le premier petit col.
Je ne sais pas ce qui est le mieux, une descente d'entrée de jeu avec le monde qu'il y a, c'est tendu (les routes ne sont pas fermées à la circulation), mais par expérience je sais aussi que les départs neutralisés peuvent être \"tendus\".
Là, c'est pas trop mal géré, on n'est pas trop sur les freins. Je ne prends aucun risque, je reste à ma place, je me dis que la cyclo (154km pour ~2700m de D+) ne se joue pas là. Je comprendrai un peu plus tard que ce fut une erreur (partielle au moins).
J'ai pris le départ avec un collègue de bureau que je ne connaissais même pas le vendredi. Je voyais juste son KTM dans le garage à vélo de l'entreprise. ^^
On se les gèle sur le départ neutralisé, je regrette de ne pas avoir gardé le coupe-vent sur moi (logiquement enlevé juste avant le départ). Toute la descente est à l'ombre et ça caille. Je suis pressé d'arriver dans le col et miner.
C'est ce que je fais, je l'annonce à mon collègue, et il est dans ma roue. C'est cool, on dirait qu'on a un niveau assez similaire pour le moment. Le col est rapide, en 10 mins on est là haut. Vu comme j'ai eu froid, je lui annonce que je vais m'arrêter pour mettre le coupe-vent. Il connait bien le coin, il me dit que ça descend 3 ou 4km maximum derrière et ce n'est pas très rapide.
Je l'écoute car je ne veux pas perdre le rythme, mais j'ai peur de faire une erreur. Au final, pas du tout, j'ai plus froid du tout.
Je ne fais pas une descente géniale, il y a beaucoup de mecs autour, je ne peux pas bien choisir mes trajectoires et j'ai pas trop de visibilité sur ce qui arrive.
Portion de plat au milieu, je suis obligé de sortir seul pour rentrer sur le groupe de devant (celui où se trouve mon collègue) car j'ai bêtement perdu du temps.
À la fin de celle-ci, on se croirait toujours au départ d'une EDT. Je ne vois pas d'autre cassure, il y a des mecs en continu sur la route même si on en a déjà dépassé pas mal dans le col.
Et puis, surprise !, quelques types n'ont pas bien tenu (ou n'ont pas pu) tenir les roues et il y a une cassure devant nous. J'ai de bonnes jambes, et une fois encore je suis devant, pleine balle pour envoyer ! Je suis presque revenu lorsqu'on arrive sur un rond-point qu'un motard de l'organisation aborde en même temps que moi. Du coup, il me gène pour le prendre à fond, et je reperds quelques mètres.
Alors me voilà de nouveau à la planche, les mecs sont une cinquantaine de mètres devant nous. C'est quedal !
Plus je roule, plus je comprends ce qui se passe : Devant c'est le peloton de tête, et la putain de cassure qu'on s'est tapée, c'est celle qui nous empêche de rentrer. Si cet enc*** de motard ne m'avait pas gêné, je pense que j'étais capable de faire le jump.
Les jambes sont bonnes, et sur ces légers faux-plats descendants je suis constamment entre 50 et 60km/h. Mon collègue prend des relais, c'est cool, non seulement il a un niveau tout à fait correct, mais en plus il met la main à la pâte.
On ne peut pas en dire autant de la vingtaine de gus qui suce les roues derrière ...
C'est mort, on plafonne, on ne rentrera pas. Faut dire qu'on est deux à rouler face au peloton des favoris ...
À ce moment, ça fait presque une heure qu'on est parti, je regarde le compteur et on a 39,5km/h de moyenne malgré le petit col en milieu de parcours. Ça tabasse sévère.
Quand je comprends que ça ne rentre pas, je lève le pied. C'est le moment que vont choisir 4 ou 5 types pour venir passer des relais. Si ces gars s'étaient décidés avant, on était bon pour rentrer ...
Au final, ce n'est pas si dramatique. On va aborder le second col avec une 20aine de secondes de retard, on les voit très bien. Je me suis fait violence sur cette première partie, pas sûr de pouvoir faire le jump (puis faut aussi que je pense qu'on est parti pour 154km, pas 50 ...).
J'aborde le col en tête puisque j'ai continué de prendre des relais malgré tout. Derrière, ça explose. Un seul type part tout seul devant, sinon on est 2 roue dans roue avec mon collègue.
On reprend quelques gars qui explosent de devant mais pas grand chose. Et pour cause, il y a un faux-plat assez rapidement. Ça sera ça tout le col. À part le dernier km qui tourne autour de 10%, le reste est une succession de pentes à 6-7% et de faux-plats.
Là, je comprends qu'on paye cher le fait de ne pas être rentré sur le groupe de devant. Dans un col comme ça, tu t'accroches \"facilement\" à un peloton qui roule un peu plus vite que toi. Ainsi, on en reprendra pas grand monde malgré les 10 bornes. Et au sommet, on constitue de nouveau un bon petit groupe de 20/25 (à la fois avec des gars repris, et d'autres gars qui sont rentrés).
Encore une fois, mon collègue et moi avons passés le plus clair de notre temps devant. On est rentré dans le rang dans le dernier km difficile, c'est tout.
C'est le début d'une très longue descente. Là, j'espère ne pas perdre de temps comme dans la première, car je sais justement que ça va être long et que ça risque de chiffrer si tel est le cas.
Au final, je suis bien plus à l'aise. La descente est belle, bien signalée, et je peux aisément choisir mes trajectoires.
On se retrouve dans la vallée (on est au pied du massif du Vercors côté Drôme). Ça tape déjà plus, je suis pressé de remonter, l'air y est plus frais !
Dans la vallée, tout le monde récupère, sauf mon collègue qui roule seul devant sans demander quoique ce soit ...
Il bouffe pas mal de vent aussi. Enfin, on arrive dans le gros morceau du jour, le Col de la Machine.
Juste avant les premières rampes, on a pu apercevoir un groupe qui doit compter facilement 1'30\" d'avance sur nous.
Le Col de la Machine se décompose en deux parties. Les 7-8 premiers kilomètres sont durs, avec un pourcentage moyen autour de 8/8,5%. Puis il reste quelques km de faux-plats après. C'est la première partie qui nous concerne tous. :)
Une fois n'est pas coutume, mon collègue l'aborde en tête. Personnellement, je n'ai pas remis le nez à la fenêtre depuis le début de la descente (incapable dans la descente, et plus aucune raison dans la vallée).
Au moment d'aborder le col, on doit pas être loin des 80km, on a donc passé la mi-course.
Dans les premières rampes, mon col se dégage naturellement. Du coup, je me faufile pour remonter jusqu'à lui. Et comme dans le premier (vrai) col, on prend de l'avance à deux, mètre après mètre.
Après quelques km, on voit un petit groupe de 3 revenir sur nous. C'est drôle ces ascensions de col en petit groupe, tu vois bien comment chacun gère sa montée.
Ainsi, ils nous reprennent et ne tardent pas à nous déposer. Je sais que je pourrais suivre, mais je sais aussi que c'est encore long et que ça serait idiot de se faire péter le caisson maintenant.
Je n'ai aucune idée des km parcourus dans ce col, mais je sais que ça commence à faire long. Et au détour d'un virage, je me sens finalement mieux. Du coup, je commence à accélérer, finalement, il reste 1 ou 2km difficiles ce qui fait que je vais me faire reprendre dans les faux-plats qui suivent.
Entre temps, j'ai eu le temps de revenir sur un petit jeune du groupe de trois, qui s'est brûlé les ailes visiblement. Et j'ai réduit la marque sur un second mec, que l'on ne tarde pas à reprendre.
Au passage du panneau qui indique le sommet, je ne suis pas mécontent de souffler. Je commence à sentir les efforts consentis sur le premier tiers du parcours.
J'attends une descente mais que nenni ! On aborde quasiment directement un second col, de 6km, dont le pourcentage moyen est faible. Il n'empêche, devant ça se relaie bien, et je commence à avoir quelques petites \"alertes crampes\". On est au km 93, il en reste 60 à faire ... ça pue un peu.
Je sers les dents pour rester dans les roues (et pendant ce temps, mon collègue envoie toujours du bois devant, quel bestiau !). Puis arrive la descente. Heureusement, c'est long, très long, on alterne avec quelques faux-plats descendants. Je m'alimente, je m'étire, toujours en fond de groupe.
Les kilomètres défilent et malheureusement, il n'y a pas grand chose à faire pour les crampes que je sens monter.
Juste avant un ravito, premier faux-plat montant depuis un moment ... Là, il n'y a rien à faire, ce qui étaient des alertes, sont maintenant de beaux débuts de crampes. Je fais le choix (stratégique) de m'arrêter pour m'étirer, boire à foison jusqu'au passage du prochain groupe. Je me dis de toute manière que je ne peux pas continuer dans ce groupe à ce rythme, sinon je vais finir couché dans le fossé à tenter de m'étirer, comme on peut parfois le voir dans les cyclo.
L'étirement est catastrophique. Je tire d'un côté, ça part en crampe de l'autre, c'est une calamité.
Pire encore, je ne vois pas de groupe venir, que des mecs en solo. Fait chier !
Je repars comme je peux, en me disant que je pourrais difficilement espérer mieux de toute manière. Il me reste 35km à faire.
Juste après le ravito, long faux-plat. Au sommet, je commence déjà à avoir les fameux \"alertes crampes\", cool ! -_-
On enchaîne finalement, avec une très longue descente. Je me colle dans la roue d'un mec revenu sur moi au sommet du faux-plat.
En bas de la descente, c'est de nouveau un col dans de magnifiques gorges. Il ne se passe pas si mal. Le mec qui m'avait repris, part seul, mais je le garde à distance, et surtout je reprends moi-même nombre de mecs moins rapides.
Au sommet de ce petit col, ça sera une succession de faux-plats montants/descendants sur des routes qui rendent mal. Je ne vois, pour ainsi dire, personne. On fait juste mu-muse avec un mec qui m'a repris en haut du dernier col sur les parties plates, et que je redépasse quand ça monte.
On est enfin à l'entrée de Lans-en-Vercors, il reste 7km de faux-plats montants jusqu'à l'arrivée. Je me mets en mode cronoscalata comme je le peux, et finalement ça passe pas si mal. Ma bécane rend bien dans de tels pourcentages avec un beau bitume comme ça.
Je me fais quand même reprendre par un vieux (il a activé le moteur ou quoi ?! car la différence de vitesse est belle et pourtant je ne suis pas si moisi !), mais moi-même je reprends pas mal de gars.
Dans les deux derniers km, je suis galvanisé, il y a pleins de petits paquets à reprendre. Je tente de les faire à bloc (autant que faire se peut, sans réveiller les crampes ^^), juste avant la petite descente de l'arrivée je reviens sur 3 gars. Et je leur tape le sprint à l'arrivée pour le plaisir. :winner:
Résultat des courses : 29,7km/h de moyenne au compteur (donc sans compter l'arrêt). Je perds 12' sur mon collègue, 6' d'arrêt puis autant seul sur les 35 derniers km alors qu'il a fini avec le groupe.
Et ça fait 40 places d'écart tout de même, car il finit ~110 et moi ~150.
Pas de déception, je veux aussi voir où sont mes limites, je pense que c'est nécessaire pour bien se gérer (et aussi pour progresser). Bref, à part l'arrêt crampes dont je me serais passé, ce fut une très bonne cyclo sur la route.