Forum cyclisme de Velo-Club du Net

Bradounet_ a écrit : 13 oct. 2019, 02:40

MannyManolo a écrit : 12 oct. 2019, 20:10 Bernal a trop géré, j'ai suivi sa course et il a toujours semblé vouloir faire le moins d'effort possible, jamais il a eu à revenir seul dans un groupe, certes, il finit très bien mais pour un coureur comme lui qui n'est intéressé que par la victoire ce n'est pas ce qu'il fallait faire.
Il n'est pas un puncheur, il aurait dû tenté de beaucoup plus loin en epuisant ses adversaires mais j'ai l'impression que- comme tout les autres- il etait focalisé sur l'épouvantail Slovène... Ca fait quand même deux grandes courses (avec le Giro) où j'ai un sentiment qu'on veut faire perdre Roglic

Le gros changement de rythme quand on arrive sur le pied terrible du Civiglio lui a été fatal pour la victoire.
Après, j'ai l'impression qu'il a attendu avant de pouvoir retrouver un second souffle. Il pouvait difficilement faire mieux je pense à partir du moment où ça n'écrème pas assez sur l’enchaînement Ghisallo/Sormano.
Tu mets le Froome des années 2013/2014 aujourd'hui, il accuse autant le coup sur les coups de pétards en bas du Civiglio.

Je ne pense pas qu'il aurait fait mieux sans changement de rythme au pied du Civiglio. Un Bernal au top de sa forme aurait facilement encaissé le choc.

Là, on l'a même vu décrocher à un moment dans la 1ère partie du Civiglio (c'est Sosa qui était dans le groupe de tête), avant de revenir et de bénéficier de son endurance pour s'accrocher jusqu'au bout au groupe des meilleurs.

Ses performances à Oropa et Milan Turin étaient mitigées. Ceci dit, il semble plus être un grimpeur long qu'un adepte de efforts bruts de moins de 15 min.

On voit bien à sa réaction à l'arrivée que ce podium est inespéré pour lui : il n'en attendait pas tant et devait sentir que sa condition ne lui permettrait pas de faire plus.

Pour moi, il n'était pas à 100 % sur cette semaine Italienne.

loloherrera a écrit : 12 oct. 2019, 21:36 Je peux me tromper, mais je pense qu'on avait pas du grand Bernal et qu'il a optimisé sa course un maximum avec les moyens du bord, qui sont déjà immense. Et je trouve ça top qu'un vainqueur du tour ne soit pas en vacances fin juillet.

Moi je pense surtout qu'on oublie que Bernal n'est pas forcément un méga-spécialiste des Muritos ou des cols courts mais très pentus. C'est un colombien, donc un grimpeur naturel de haute altitude, de haute montagne (on l'a bien vu sur le Tour). Le Tour de Lombardie ne dépasse pas les 1200 m d'altitude, et s'adresse d'abord à un autre type de grimpeur, plus punchy et plus à l'aise sur les très gros pourcentages.

Valverde, Roglic et Woods me semblent des coureurs plus adaptés à des montées comme le Sormano ou Civiglio. D'ailleurs, Bernal n'a jamais cherché à répondre immédiatement aux accélérations portées par Valverde, Roglic et Woods, car je pense qu'il a admis qu'il n'avait pas l'explosivité nécessaire pour rentrer dans ce jeu.

Il a constamment lissé son effort, et cela lui a permis d'être encore "frais" dans l'ascension de San Fermo pour aller chercher son 1er podium dans un monument. Mais au départ du Tour de Lombardie, c'est pas lui qui possèdait les clés de la victoire. Les 2 clients, les 2 hommes à battre, c'était les 2 cracks de la moyenne montagne, Valverde et Roglic.

Je pense pas que Mollema était vraiment le plus fort hier. Ça arrive des dizaines de fois chaque saison sur les grosses courses cette situation et a chaque fois par convenance on finit par dire " de toute façon c'était le plus fort " mais pour moi c'est surtout a chaque fois une question de circonstances.

A noter que l'an prochain, le doublé Giro / Tour sera strictement impossible : il n'y aura que 4 semaines entre les 2 courses. En revanche, il y aura 5 semaines entre le Tour et la Vuelta (contre 4 d'habitude).

Le Mondial Suisse se disputera quant à lui 9 semaines après la fin du Tour (contre 8 d'habitude). Ca laisse pas mal de temps aux coureurs du Tour pour se reposer et refaire un pic de forme en vue du Mondial et des classiques Italiennes.

A cela il faut ajouter les JO...

jobijoba21 a écrit : 13 oct. 2019, 11:04 A cela il faut ajouter les JO...

Oui, c'est vrai, mais d'habitude les coureurs du Tour ne coupent de toute façon pas après la Grande Boucle et participent à la Clasica San Sebastian.

quelques idées confortées par ce tour de lombardie :
- la fortune sourit aux audacieux , et pour moi tant mieux , c' est comme un classement général chamboulé par une échappée en plaine , ça élargit le champ des possibles ;
- des leaders sans aucun équipier , et la course devient justement ouverte à tous les possibles ;
- roglic à son pic de forme un peu tôt comme en mai ( sauf que là c' est l' inverse , ça lui a permis de gagner la vuelta )

-Vélomen- a écrit : 13 oct. 2019, 10:47 A noter que l'an prochain, le doublé Giro / Tour sera strictement impossible : il n'y aura que 4 semaines entre les 2 courses. En revanche, il y aura 5 semaines entre le Tour et la Vuelta (contre 4 d'habitude).

Le Mondial Suisse se disputera quant à lui 9 semaines après la fin du Tour (contre 8 d'habitude). Ca laisse pas mal de temps aux coureurs du Tour pour se reposer et refaire un pic de forme en vue du Mondial et des classiques Italiennes.

fin du tour dimanche 19 juillet
début de la vuelta vendredi 14 aout
Mons de 4 semaines en réalité entre tour et vuelta comme d'habitude

Wombat a écrit : 13 oct. 2019, 10:45 Je pense pas que Mollema était vraiment le plus fort hier. Ça arrive des dizaines de fois chaque saison sur les grosses courses cette situation et a chaque fois par convenance on finit par dire " de toute façon c'était le plus fort " mais pour moi c'est surtout a chaque fois une question de circonstances.

Je pense que ça dépend de ce qu'on entend par " être le plus fort", si tu te places uniquement d'un point de vue physique, clairement Mollema n'était pas le plus fort. Mais, et heureusement, les courses de vélos ce n'est pas que du physique, c'est aussi de la tactique et du mental. Et de ce triple point de vue, Mollema était le plus fort, très clairement pour moi : assez fort physiquement pour suivre l'attaque de Valverde au pied du Civiglio, pour attaquer alors que tout le monde était dans le rouge, pour creuser rapidement un écart intéressant et ensuite pour résister ; tactiquement il attaque au moment parfait ; mentalement c'est un attaquant et un combattant qui sait aller au bout de lui-même.

A noter que Bernal a glané quelques petits points, hier, dans son duel pour le vélo d'Or. Roglic a certes été énorme de régularité et de voracité tout le long de la saison, mais la Vuelta n'est pas le Tour (loin de là), et le colombien a quand même également un Paris-Nice et une 3è place d'un monument dans son escarcelle.

Je suis pas sûr que Vuelta-Tirreno-Romandie-UAE Tour vaille mieux que Tour-Paris Nice-Tour de Suisse. L'affaire aurait été plus simple si Roglic avait remporté le Giro ( GT plus important que la Vuelta) ou la Lombardie, mais là, c'est du 50-50.

Roglic a été impressionnant de régularité, sa saison est stratosphérique, mais je préfèrerais avoir le palmarès 2019 de Bernal que le palmarès 2019 de Roglic.

Le Tour est bien supérieur à la Vuelta.
Paris Nice supérieur à Tirreno (selon moi).
Le Tour de Suisse supérieur au Romandie.

Du coup, je vote Bernal.

Mais la saison d'Alaphilippe est monstrueuse et jusqu'à fin juillet, le plus impressionnant c'était lui.

Un peu surpris par le débat concernant Bernal, qui aurait été trop gestionnaire, pas à 100%... Il n'était quand même pas sur son terrain de prédilection. Les courses d'un jour, ce n'est pas vraiment son point fort. Il fait d'ailleurs sa meilleure semaine dans ce domaine, avec une première victoire et un podium sur un monument. Et puis, il n'a que 22 ans. Les monuments s'offrent souvent aux coureurs d'expérience, plus à même à gérer la distance.

-Vélomen- a écrit : 13 oct. 2019, 11:45 Roglic a été impressionnant de régularité, sa saison est stratosphérique, mais je préfèrerais avoir le palmarès 2019 de Bernal que le palmarès 2019 de Roglic.

Le Tour est bien supérieur à la Vuelta.
Paris Nice supérieur à Tirreno (selon moi).
Le Tour de Suisse supérieur au Romandie.

Du coup, je vote Bernal.

Mais la saison d'Alaphilippe est monstrueuse et jusqu'à fin juillet, le plus impressionnant c'était lui.

Il faut aussi voir le niveau, par exemple Tirreno avait un niveau exceptionnel avec A.Yates et Fuglsang incroyable contrairement au Tour de Suisse où même Bernal n'a pas semblait très fort. Inversement, en catalogne, le colombien ne gagne pas mais a crevé l’écran avec ses attaques....
Mais, c'est vrai qu'au niveau palmarès cette année le combo TDF + Paris-Nice doivent faire la différence.

biquet a écrit : 13 oct. 2019, 10:43

loloherrera a écrit : 12 oct. 2019, 21:36 Je peux me tromper, mais je pense qu'on avait pas du grand Bernal et qu'il a optimisé sa course un maximum avec les moyens du bord, qui sont déjà immense. Et je trouve ça top qu'un vainqueur du tour ne soit pas en vacances fin juillet.

Moi je pense surtout qu'on oublie que Bernal n'est pas forcément un méga-spécialiste des Muritos ou des cols courts mais très pentus. C'est un colombien, donc un grimpeur naturel de haute altitude, de haute montagne (on l'a bien vu sur le Tour). Le Tour de Lombardie ne dépasse pas les 1200 m d'altitude, et s'adresse d'abord à un autre type de grimpeur, plus punchy et plus à l'aise sur les très gros pourcentages.

Valverde, Roglic et Woods me semblent des coureurs plus adaptés à des montées comme le Sormano ou Civiglio. D'ailleurs, Bernal n'a jamais cherché à répondre immédiatement aux accélérations portées par Valverde, Roglic et Woods, car je pense qu'il a admis qu'il n'avait pas l'explosivité nécessaire pour rentrer dans ce jeu.

Il a constamment lissé son effort, et cela lui a permis d'être encore "frais" dans l'ascension de San Fermo pour aller chercher son 1er podium dans un monument. Mais au départ du Tour de Lombardie, c'est pas lui qui possèdait les clés de la victoire. Les 2 clients, les 2 hommes à battre, c'était les 2 cracks de la moyenne montagne, Valverde et Roglic.

Oui, c'est sans doute le cas. Donc si Bernal veut remporter un jour à coup sûr cette course, faudrait un train Inéos qui asphyxie tout le monde jusqu'au Civiglio par exemple.
D'ailleurs, j'ai été bien surpris par la perf de Sosa. Je ne le voyais pas à ce niveau-là sur une course de plus de 240 bornes, même s'il a un peu coincé sur la fin (ce qui est normal vu les efforts consentis auparavant).

Ptibut a écrit : 13 oct. 2019, 11:26

Wombat a écrit : 13 oct. 2019, 10:45 Je pense pas que Mollema était vraiment le plus fort hier. Ça arrive des dizaines de fois chaque saison sur les grosses courses cette situation et a chaque fois par convenance on finit par dire " de toute façon c'était le plus fort " mais pour moi c'est surtout a chaque fois une question de circonstances.

Je pense que ça dépend de ce qu'on entend par " être le plus fort", si tu te places uniquement d'un point de vue physique, clairement Mollema n'était pas le plus fort. Mais, et heureusement, les courses de vélos ce n'est pas que du physique, c'est aussi de la tactique et du mental. Et de ce triple point de vue, Mollema était le plus fort, très clairement pour moi : assez fort physiquement pour suivre l'attaque de Valverde au pied du Civiglio, pour attaquer alors que tout le monde était dans le rouge, pour creuser rapidement un écart intéressant et ensuite pour résister ; tactiquement il attaque au moment parfait ; mentalement c'est un attaquant et un combattant qui sait aller au bout de lui-même.

Exactement, et c'est celui qui passe la ligne le premier qui a raison.
Sinon autant faire des courses sur HT, comme ça ce sera un concours de watts ...

loloherrera a écrit : 13 oct. 2019, 09:39
N'empêche, il m'a fait un peu pitié le Vincenzo hier. D'ailleurs, personne ou presque ici pour évoquer son lâchage.
Certes, il est gêné par un incident mécanique genre saut de chaine, mais ensuite, c'est direct rideau au bout d'un km du Civiglio, planté le Nibali. Je ne sais pas si c'est la tête qui n'y était plus, ou si l'âge commence à se faire sentir. N'est pas Valverde qui veut...

nibali il lui reste trois choses a faire dans sa tete. JO mondiaux et liege

Oui enfin Nibali n'était pas loin de la gagne sur le dernier Giro, où il finit sur le podium. Bcp de coureurs très cotés sur ce forum n'y sont pas parvenus. Il ne faut pas l'enterrer.

Oui, je n'avais pas pris en compte cette histoire de doublé Giro-Tour. Wait and see pour l'an prochain.

Oui enfin quand on dit "c'est le plus fort" je pense que par défaut on entend le plus fort physiquement. Si ça veut juste dire qu'il a passe la ligne en premier , a ce moment là on peut juste dire "il a gagné".

justement c'est bien quand ce n'est pas forcément le plus fort qui gagne, la stratégie en course ça existe aussi ...