La Ronde Castraise - La Sidobre
Parcours moyen de la Ronde Castraise, la Sidobre change cette année de circuit, sur une longueur de 97 kilomètres, on va devoir affronter un parcours de moyenne montagne, dans le froid et dans le vent.
Objectif avant Avril, c'était faire entre 25 et 30, suite aux allergies, à la forme, aux sensations et à l'entrainement, une place dans les 50 premiers me satisfera.
Le parcours :
On note la première côte de 1,7 kilomètres au bout de trois kilomètres, ça va piquer, surtout que comme échauffement, je fais 1,5 kilomètre avant de me placer en tête du sas avec une connaissance du #RideClub, mais un autre gars de VCN sent le bon coup, et voici la première ligne de notre parcours :

Nous avons donc de gauche à droite Cédric (connaissance du #RideClub, moi même qui tient le vélo d'un collègue du club parti pisser, Mancebo et un pote de Mancebo que je connais un peu également. Derrière, petit à petit ça se remplit.
Un peu avant le départ ça donne ça :

Se rajoutent sur l'image Jean Luc à qui je tenais le vélo et qui est un des deux leaders du Team GSO et mon président, Tony Padovan, autrefois un des tous meilleurs midi-pyrénéens, qui ferraillait avec les Perget, Loubet, Pillon etc.
En tout cas il ne fait vraiment pas chaud, petit retour en arrière, avant le départ du grand parcours, mot de l'organisateur \"Si un commissaire vous prend à jeter des détritus sur la route, il note le dossard et vous êtes éliminés\" je trouve cette initiative excellente, marre des porcs.
Puis le départ est donné.
Le
Tarn Libre journal départemental, prend quelques photos, on peut dire qu'il choisit bien :
La discussion avec Mancebo à ce moment là c'est \"On pourra dire qu'on a été en tête de La Castraise au moins\"
Très vite, plusieurs coureurs remontent pour se placer le plus devant possible, moi je me retrouve aux alentours de la vingtième position, content car protégé de ce vent cinglant, glacial. A peine le temps de tourner un peu les jambes et nous voilà au pied de la première difficulté, et je trouve que ça monte fort au pied... Et même après d'ailleurs, en haut, je suis à bout de souffle... En me retournant, je me rends compte qu'on est une petite soixantaine, ce que me dit Mancebo aux côtés duquel je me retrouve, suite à des ralentissements, et surtout parce que derrière ça doit vraiment rouler, ça rentre. Je suis loin d'être facile, et alors qu'on aborde le pied du premier col, je dis à Mancebo \"Allez hop pour moi petit plateau\".
L'ironie me répond car après une pente à 6% on se retrouve sur du 2-3% je mouline comme un con sur mon 34; je repasse le 50, je recolle, nouvelle rampe, le 34, la pente se radoucit, vas chier teh! Je vois le cardio qui s'emballe, alors que mon capteur de fréquence à dû se déplacer dans la voiture, faudra faire sans, y'avait qu'à regarder...
Je me retrouve à 20 mètres des 50 premiers coureurs, mais derrière moi le trou est fait aussi, je rentre encore une fois, puis je laisse par Mancebo et les autres, je suis dans le rouge, une vingtaine de coureurs va me passer avant que je n'arrive à reprendre un certain rythme. Je rattrape une connaissance avec qui je vais d'ailleurs faire toute la course (sur la photo du départ, le gars en blanc et bleu). Un seul autre coureur, en orange, va me doubler, sinon j'amène, et on commence à rattraper des coureurs du Grands Parcours.
A 500 mètres du sommet un \"Benjamin!\" me fait me retourner, mon président de club, Tony, qui vient de rentrer sur moi, je ralentis, on est un groupe de 6, Tony et moi prenons quelques relais sur le plat puis il me dit \"Il faut économiser nos forces, laissons les rouler\". J’acquiesce, d'autant qu'un peloton d'une grosse quinzaine de coureurs rentrent sur nous avec un autre du GSO, Jérémy \"Contador\", pur grimpeur mais qui n'a pas fait énormément de vélo encore cette année et un peu blessé.
Tony lui montre l'intelligence de course de ne vraiment pas en faire et de bien s'économiser, il a peu d'entrainement (800 kilomètres cette année), mais court à la perfection, pour ma part, toujours dans les 4-5 premiers du groupe, je comble les trous, je ne passe pas mais j'en bouche des trous. L'intérêt c'est de rester dans un gros groupe jusqu'au kilomètre 36, car ensuite, descente et grosse vallée. A ce moment là, Mancebo doit bien être 2 minutes, voire même 2 minutes 30 devant, si ce n'est plus.
Notre groupe reprend du monde, surtout des gars du grand parcours, et en perd par l'arrière. On doit être une vingtaine au 36ème kilomètre, à la bascule, mais avec un changement de troupes assez importants.
Dans la descente, Tony et moi même rattrapons un groupe qui était devant, en larguant les autres, mais on va rater le coup qui part après et qui creuse. Ce que j'avais oublié cependant, c'est qu'il y a cette bosse de 1,8 kilomètres à 7%. Il y a quelques grappes de coureurs devant nous, le gars en orange qui m'a rattrapé dans le premier col est toujours en tête lorsque ça grimpe, faisant mal à tout le monde, je comble le trou, à mon rythme, basculant avec lui au sommet. Si on a repris du monde, derrière ça a pété, je pense un temps que Tony n'est plus là mais si, il me dit qu'il était à deux doigts de péter mais il a tenu bon, on est donc 25 coureurs environ à nous lancer dans cette vallée, elle va permettre de récupérer un temps dans les roues, même si ça monte et ça descend...
Environ 6-7 kilomètres après le début de la vallée, on va fondre et récupérer le pauvre Mancebo, tout seul, qui va se mettre dans les roues, il était dans un groupe assez loin devant mais n'a pu suivre et s'est retrouvé seul pour la vallée. je remonte vers la tête et j'échange avec lui, alors que je lui dis de bien se mettre dans les roues pour récupérer, les 4 rouleurs du groupe s'en vont, je sprinte pour revenir dans leurs roues, imité par un puis deux coureurs, l'effort j'ai peur de le payer dans la côte suivante, heureusement, elle n'est pas pour tout de suite, il s'agit plutôt d'une succession de petits murs qui se passent avec l'élan ou de faux plats montants où le pote à Mancebo, présent dans le groupe, va mettre une petite série d'accélérations qui vont vraiment faire mal.
Nous voilà au pied de ce que je crois être le dernier col mais qui est en fait la côte précédent le col. Je dis à Jérémy \"Si ça part là, vas y parce que je pense que ça ne reviendra pas\". Il ne suit pas, il met une attaque... Monstrueuse, dans le plus pur style grimpeur, un seul coureur prend sa roue, ils basculent avec 15-20 secondes sur l'avant du groupe où je me trouve. Après une descente dangereuse et en mauvais état, nous voilà au pied du dernier col du jour 4 kilomètres à 5,5% (oui on pourrait dire que c'est une côte).
Immédiatement je monte à mon rythme, le gars en orange ainsi qu'un autre sont un peu devant, mais je ne souhaite pas me mettre dans le rouge, devant Jérémy est en train de caler sévèrement, et je remonte, petit à petit, puis je passe en tête, en me retournant, je vois que Mancebo est un peu décroché, le groupe vole littéralement en éclats...

Dossard vert : petit parcours - dossard rouge : moyen parcours. Je continue ma progression en arrière plan, on aperçoit mon coéquipier en train d'exploser, littéralement.
Quelques photos plus loin, le groupe à Mancebo

Le pauvre paie tous ses efforts depuis le début de la course et en particulier cette vallée qu'il a parcourut en grande partie seul.
Pour ma part, alors qu'on approche du sommet, je me suis placé en tête, et j’accélère, de plus en plus, quelle sensation grisante, à son niveau, de faire exploser les gars de la roue. Au sommet on est deux, et quelques secondes derrière un groupe de 5-6. J'essaie d'organiser les relais, je suis survolté, je passe en position contre la montre à 40 km/h vent défavorable, j'abats la majorité du travail, ceci pour être crédible dans ma volonté de faire passer tout le monde. On reprend quelques gars de notre parcours et, depuis le pied du col, des gars non pas du grand parcours, mais du petit cette fois. On se retrouve à 7, seuls deux gars ne passent pas, dont la personne que je connais en blanc et bleu.
On roule fort dans la longue descente, tournant majoritairement à 3,5.
Au pied de la dernière côte, je monte à bloc, m'extirpant seul de mon groupe, des spectateurs placés là, car le plus fort des pentes de cette côte sont au pied, admiratifs s'exclament \"Oh, là ça monte bien!\" \"Ah oui!\" ah putain merci, sauf que les crampes arrivent et les efforts commencent à se payer, le reste de la côte, vent de face, je coince, j'ai vraiment mal, deux gars du groupe reviennent sur moi pile au sommet, donc le gars en blanc et bleu, et on reprend un gars au sommet également.
Nous voilà lancés à 4 dans le final, le gars qu'on vient de reprendre explose, le gars en bleu et blanc place une attaque (il aura passé un relais dans le final -je tiens cependant à dire qu'il a roulé entre le 20 et 30ème kilomètre-) on le reprend et l'autre gars qui était avec moi accélère, je ne cherche pas à le remonter et honnêtement, je ne sais pas si j'aurais pu. On en termine, je suis cinquantième (sur un peu plus de 500 au départ), vraiment satisfait, parce que dans le premier col, j'étais en grosse galère et au final, j'étais le plus fort du groupe ensuite. Comme quoi ça m'a servi d'être un peu en travers. Et puis c'est toujours un plaisir de rouler avec l'ami Mancebo qui termine quelques minutes après.
De plus pour le Team GSO, jour de victoire, puisque sur le Grand Parcours, Mika fait 8 et surtout Samuel l'emporte après une échappée de 115 kilomètres, monstrueux :winner: :applaud: (il m'a en plus promis de venir faire un petit récit de sa victoire sur ce forum :) )
Le strava de la course :
https://www.strava.com/activities/555465661