AlbatorConterdo a écrit : 07 oct. 2021, 23:33
Introduction :Les grandes classiques de l'année débutent et finissent en Italie.
"La classique des feuilles mortes" retrouve sa place habituelle dans le calendrier,
après les soubresauts covidiens de 2020
Jusqu'aux années 90, lorsque les CDM se déroulaient plus tôt,
on l'appelait aussi - moins poétiquement- "le Mondial de l'Automne"
A l'origine, la course fut crée en 1905 par le journaliste Tullo Morgagni
pour donner l'opportunité d'une revanche à Pierino Albini après une défaite contre Cuniolo..
mais ce fut Giovanni Gerbi qui s'imposa..avec plus de 40 mn d'avance sur son dauphin.
Merci Albator pour cette nouvelle belle présentation qui vient clôturer une très belle année de cyclisme
L'idée d'organiser une grande classique en Italie a germé dès 1903, à la suite du 3e Milan-Turin gagné par Gerbi. Les meilleurs coureurs italiens se plaignaient du manque de course dans leur pays. Le problème était l'état déplorable des routes, notamment en Lombardie. Pierre Chany en donne un aperçu :
"Les routes lombardes étaient le plus souvent impraticables. Il s'agissait de sentes ouvertes seulement aux mulets ou aux piétons. A tel point que les cyclistes étaient contraints souvent de marcher, tenant à la mai leurs machines, durant plusieurs centaines de mètres. Ces sentiers étaient étroits : 40 centimètres. De Milan à Lodi, la sente empruntait le tracé utilisé par le tramway. Il s'agissait véritablement d'une aventure dont le parfum stimulait l'esprit du méticuleux Gerbi".
L'esprit du "méticuleux" Gerbi fut à tel point stimulé qu'il y aurait beaucoup à dire sur la manière dont il fut déclassé de l'édition 1907

(à l'occasion, je créerai un sujet sur la course). En 1905, voilà comment Gerbi fit la différence :
"L'astucieux Gerbi s'entraînait seul, il refusait qu'on l'accompagnât. Quand il jugeait qu'une route lui offrait quelque possibilité, il s'arrêtait et prenait des notes. Ainsi imagina-t-il d'exploiter un passage d'une étroitesse extrême entre deux murets de soutènements qui resserraient le sentier. A tel point que le guidon d'une bicyclette ne pouvait passer ! A l'époque, Gerbi avait la réputation d'un redoutable cycliste. Alors que la course pénétrait dans le sentier, il simula l'abandon. Les autres s'envolèrent tels des moineaux et se précipitèrent tête baissée vers le goulet où se produisit l'invitable chute collective ! Tandis que ses adversaires se relevaient et tentaient de réparer les dommages, il passa tranquillement et s'en fut, imposant à ses victimes une extraordinaire poursuite !"
On comprend mieux pourquoi il était surnommé le Diable Rouge
