Trek va maintenant pouvoir ouvrir les yeux sur le talent immense de son coureur. Je le répète mais c'est le deuxième ou troisième plus beau palmarès chez les juniors du XXIe siècle derrière Remco et égalité avec VdP (ils étaient d'ailleurs 1 et 2 au mondial en Italie et on les retrouve quelques années plus tard encore adversaires dans le money-time d'un mondial, cela rappelle l'opposition Kwiatkowski/Sagan qui perdure des juniors jusque chez les pros).
Je lis ici qu'il faisait une mauvaise saison et qu'il est le spécialiste des one-shot par saison mais c'est oublier que l'an passé suite à sa deuxième place sur le Ronde, c'est lui encore qui accepte de rouler à plus de 80 km de l'arrivée sur Paris-Roubaix pour Stuyven alors qu'il était dans une super forme.
Sur tous les flandriennes cette année, c'était pareil, on l'envoie soit à l'avant trop tôt soit il doit rouler pour son leader pas forcément plus fort que lui.
Et même aujourd'hui, le leader numéro un d'après le briefing du matin, ça devait être Fuglsang et puis Valgren en électron libre. Pedersen devait rester avec Fuglsang mais à l'instinct, il a décidé de sortir.
Grace à son maillot
arc-en-soleil comme dirait Cadel Evans, il sera dispensé de toute corvée de larbinage pendant un an.
Ce mondial aura encore mis en lumière ses qualités de résistance extraordinaire où il continue de se battre même après avoir été rattrapé et déposé par Terpstra sur le Ronde 2018 et ne perd plus grand chose après ou après avoir perdu plusieurs mètres sur Trentin et Kueng aujourd'hui dans la dernière bosse et inverse totalement la tendance 3 km plus tard.
Toujours surpris d'entendre les commentaires s'attendre à un victoire inéluctable de Trentin, Jalabert pensait même qu'il allait sortir dans la bosse et les planter avant le sprint mais c'est vite oublier que Trentin n'a jamais été un fuoriclasse, il a 30 ans, aucune grosse victoire, ce n'est pas peut-être pas un hasard non plus s'il ne parvient pas à trouver une deuxième cartouche après avoir été le seul à suivre VdP. Ça reste un très bon coureur mais pas le genre de coureur à dominer facilement le top mondial sur une course rendue archi dure.
Concernant les critiques sur Voeckler, la seule critique qu'on peut lui faire, c'est d'occuper un emploi presque fictif, il a autant d'influence sur la course qu'un capitaine de Coupe Davis sur le résultat de ses joueurs.
Tu pouvais sortir tous les schémas tactiques que tu voulais, convoquer de force un Anthony Turgis (que Bernaudeau lui a retiré pour courir les points UCI), ça n'aurait strictement rien changé au résultat. Un Kueng, un Pedersen, on n'en a pas, faut pas se raconter des histoires et surtout par temps de pluie où il ont tous les deux leur bonus. Sénéchal, c'est déjà un cran en-dessous et surtout ça ne passe pas les bosses. Cavagna n'a absolument aucune référence sur ce genre de courses + longueur. Il aurait fallu que Arnaud Jouffroy confirme sorti des juniors.
La seule chance de médaille aujourd'hui, ça devait être avec Alaphilippe mais avec le temps britannique, c'était vite fini.
Je me rends compte que Alaphilippe est bien trop sec pour ce genre de courses, en espérant que le prochain Ronde se court sous 20 degrés.
D'ailleurs, en y pensant, on comprend aussi encore mieux comment Alaphilippe a pu étinceler les deux premières semaines du TdF, la canicule a sans doute joué un rôle là-dedans. Mais il paie le prix fort d’être aussi sec (il finit le TdF à 4
.5% je crois) pour être compétitif en montagne sur la récupération en GT. S'il veut jouer la victoire en GT à l'avenir, ça va être un équilibre difficile à trouver.
On retiendra aussi que la seule course de plus de 260 km qu'Alaphilippe a remporté, il y était à 2 kg au-dessus de son poids de forme du TdF. Ça doit jouer sur son métabolisme hormonal et le rendre plus résistant pour passer les 250 km.
C'est vrai qu'aujourd'hui, on a vu la revanche des joufflus sur la vie

: Pedersen, Kueng, Valgren, Pogacar seul Vueltiste à faire bonne impression et qui a encore son baby fat ou encore Skuijns dans les 10 plus forts aussi, sans oublier Bananito. Santambrogio n'aurait pas été ridicule aujourd'hui.