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dolipr4ne a écrit : 08 mai 2020, 14:25

GATO a écrit : 07 mai 2020, 19:27 Video des deux derniers tours mondial 80 de Sallanches. Un grand journaliste monsieur Leulliot avec Poulidor et Jacques Anquetil directeur equipe de France. Et Cyrille Guimard donnant son avis.
Exhibition de Bernard Hinault, apres son abandon au Tour de France
Video de 50 minutes
https://youtu.be/w1nE__Y1gk4


Circuit de 13 km par 20 fois et la cote de domancy 2,6 km a 8,7 % en son centre
https://t.co/zcut9fxxIK?amp=1

Alors ça, fallait le trouver! Un espagnol qui trouve une vedeo italienne avec les commentaires en français! Merci GATO

Quelques chiffres, dont certains montrent bien à quel point on a changé d’epoque:
- 270 bornes, avec pas mal de dénivelé, 7h30 de selle. C’etait deja costaud!
- seulement 113 partants. Ils ne seront que...15 à finir.
- seulement 17 nations représentées. Et encore, elles ne sont que 9 à aligner plus de 3 coureurs. Que pouvait faire un champion comme Kelly, en courant seul face aux nations qui couraient à 12?

La real’ qui ne decolle pas du duo de tete...mais qui reussit à manquer l’attaque décisive. Dommage, ça devait etre bien violent.
Sinon, ça devait franchement etre chiant le vélo quand des courses etaient à ce point dominées par un mec comme Hinault. Il est 8 jambes au-dessus de tout le monde, il mene tout le temps. Meme quand le peloton etait en chasse sur l’échappée, les commentateurs nous disent que c’est lui qui menait le peloton.
Nan sérieux, le gars etait vraiment un géant face à des « nains » résignés, parfois. Combien de fois ai-je lu qu’il pouvait attaquer de tres loin, et que personne dans le peloton ne voulait bouger, se disant que c’etait de toute façon peine perdue? Cela n’enlève rien à toutes les prises d’initiative du Blaireau, à son courage et sa volonté, mais on l’a quand meme beaucoup laissé faire, amha. Mais bon, c’etait une autre epoque, bien moins professionnalisée qu’aujourd’hui, c’est quasi pas le meme sport. Et quand on voit une demonstration comme celle-ci, je comprends qu’il pût imposer facilement et souvent de forts sentiments de resignation chez les autres.

En tout cas, je retiendrai ce commentaire de l’epoque, deja visionnaire, qui fera sans doute grand plaisir à Albator: « Baronchelli grimace...Mais bon, attention à la comédie italienne, hein »

J'y étais ce jour la
Ma mère m'avait conduit à la gare de Lannion le samedi matin, j'étais à Paris vers 14h, j'ai vu un bout de la course femmes dans un magasin, je crois que c'était le premier mondial de Longo. Ensuite train de nuit direction Sallanches-Combloux-Megève. Je me rappelle qu' à La Roche sur Foron sont montés une dizaine d'italiens. Je détestais Moser et Saronni, mais curieusement j'étais un fan de Battaglin et des Inoxpran. Je suis arrivé à Sallanches vers 7h, j'ai pris un café et suis parti dans le sens de la course direction Domancy. L'entrée était fixée à 50 francs, j'ai suivi des locaux et du coup on a pris une coupe et on a rechoppé le parcours à mi-côte, j'ai trouvé une place pas mal derrière une barrière à 600 mètres du sommet et je n'en ai plus bougé de la journée. Il y aurait eu 200000 spectateurs, ce chiffre m'a toujours paru surréaliste.
La course en elle même je n'en ai que de vagues souvenirs. Je me rappelle du premier tour ou Hinault et De Muynck s'échappent puis quelques facéties de Mariano Martinez. A 150 bornes de l'arrivée les français accélèrent d'un coup et bientôt il ne reste plus que Hinault, Baronchelli, Marcussen, le désarticulé Pollentier et le jeune Millar qui sera le dernier à céder puis exploser. Le truc impressionnant, c'est que dans les 5 derniers tours la clameur montait dès l'attaque de la montée et ce n'était plus que des Hinault, Hinault Hinault assourdissants. Un autre truc m'a marqué, c'est Bernard Vallet qui a du faire 3,4 tours a 8 minutes et qui était encouragés comme un dingue. Il bachera au dernier tour en ayant cette phrase inouïe "je voulais voir Bernard devenir champion du monde". Le pseudo saut de chaine de Baronchelli je ne l'ai su qu'après. Hinault seul devant moi dans ce dernier tour, je crois que ça reste le meilleur souvenir de ma vie de supporter. Les gens se congratulaient et narguaient les nombreux italiens.
Des championnats du monde j'en ai vu un paquet depuis, 22 je crois , mais je n'ai jamais retrouvé cette ivresse, même si Leblanc a laché Ghirotto devant moi et même si Le Mevel nous a salué après tous ses tours devant à Vérone. Je pense que le seul moment où j'ai eu autant d'émotions sur place, c'est Jeff au Ventoux, j'y croyais vraiment pour la suite.
De retour a Sallanches ville, j'ai réussi à me faufiler dans la tribune ou dans quelque minutes, Hinault et Chapatte allaient passer en direct (stade 2 ou le journal de 20h). Malheureusement ils n'ont jamais réussi à obtenir la liaison, surement un préquel du service public.
Ensuite train de nuit pour gare de lyon, puis corail pour Lannion et arrivée à Trégastel le lundi après-midi avec un large sourire. Champion du Monde .

Merci elway pour ce témoignage, t' as eu la chance de voir un tricolore gagner le championnat du monde à domicile, c' est vraiment sympa de nous faire partager ce souvenir.

Je crois que le chiffre de 200 000 spectateurs est assez proche de la réalité, il y avait telment de monde ce jour là tout au long du circuit.

Hinault était le grand favori, l' excitation devait déjà etre bien présente le matin, j' imagine que la tension et l' euphorie sont montés doucement mais régulièrement en voyant le nombre de ses adversaires diminuer au fil des tours.

Quelle démonstration d' hinault !! Je pense que tout les Français présents ce jour là doivent en garder un souvenir ému meme 40 ans plus tard.

Gagner en étant favori et de cette manière c' est quand meme pas souvent que ça arrive. Ils ont pas nombreux ceux qui ont eu la chance d' écraser un championnat du monde du début à la fin .

Ce genre de démonstrations n' arrive que quelques fois dans une carrière, meme pour les très grand, ce jour là tout était parfait, il était au sommet de sa carrière le quintuple vainqueur du Tour.

nostradamus--dans--le--bus a écrit : 09 mai 2020, 10:59 Kelly c' était vraiment la grande classe, gagner 7 fois Paris nice quand on sait ce que cette épreuve représentait à l' époque...

Il fait assurement parti du TOP 3 des coureurs de la décennie 80, quelle régularité année après année.

Oui, Kelly était assurément le n°2 des années 80, derrière Hinault. J'irai même à penser que c'était une sorte de numéro 1 bis. Hinault était le maitre incontesté des GT, Kelly étant le meilleur dans le domaine des classiques et des courses par étapes hors GT. Car dans ce dernier secteur, son palmarès est édifiant: 7 Paris Nice, 3 Critérium International, 4 Tour d'irlande, 1 Trois Jours de la Panne, 2 Tour de Suisse, 2 Tour de Catalogne, 3 Tour du Pays-Basque, 1 Semaine Catalane. Des coureurs capables de remporter des courses aussi différentes que La Panne et le Tour de Suisse, y en a pas des wagons.

Tu as parfaitement raison biquet je crois qu' il mérite ce titre de numéro 1 bis sur la décennie.

Il est clairement le numéro un mondial incontesté hors GT sur une période assez longue. La grande classe !

Je poste la Vuelta 1983
une des plus belle de l histoire.
Et remportee par Bernard Hinault au courage.
Car lors des 2/3 de la course Hinault est domine par Marino Lejarreta et le jeune Julián Gorospe, recent vainqueur du Tour du pays basque.
Au depart il y a les jeunes españols Delgado, Pino, Chozas, Gorospe et les experimentes Muñoz, Arroyo, Fernández, Rupérez, Lejarreta. Aussi les Sarroni, Thureau, Dietzen, Willems (le nouveau Merckx) et Vanderaerden.
Hinault será bien battu lors de la 6e etape arrivant a Vielha plus de 7.30 heures de velo puis lors de la 8e etape le chrono arrivant au sommet du balneaire de Panticosa.
(une de ses plus grosses defaites a 2,13")
https://youtu.be/P-vUkrlFlu8
et aussi a la 13e etape au lagos de Covadonga a 1,11" (ou il dirá que il a souffert comme jamais)
https://youtu.be/MZ6eSEqSTQE
Marino Lejarreta vainqueur justement de ces trois etapes.
Mais orgueil de Champion Hinault renverse tout en fin de vuelta. Remportant le chrono de Valladolid et surtout a l etape de la sierra de Gredos, Gorospe explosant en tentant de le suivre dans le Serranillos.
https://youtu.be/fBJ7rNngMwk

Comme autre points interet de cette Vuelta :
le Bretón avait comme equipier Fignon et Lemond (decevant). Tiens aussi certains jours le maillot Renault etait de predominante noir au lieu de Jaune.
Hinault ne participará pas au tour 83 pour avoir trop force sur cette Vuelta (le genoux).
Marino Lejarreta ( 2e au classement final) perd la vuelta lors d une etape de transición, la 9e, une bordure qui lui coute plus de deux minutes et demie.
Video resume de trois heures en deux parties :
https://youtu.be/X-EuxghG_QY
https://youtu.be/dkWpypn_rF0

Hinault avait surtout le genou en compote, il est d'ailleurs forfait pour le Tour et se fera opérer.

Pour l etape de Ávila quel solo il fait car a part quelques relais du basque.
C est sur cette etape, que parait il, il se blesse le genoux.
Il fait meme le sprint .
https://youtu.be/8MYFTcGWIkE

Une Vuelta difficile par de longues etapes et souvent la pluie. Et un col inédit avec fort porcentaje los lagos de Covadonga.
Une belle generation españole arrive.
Au debut Hinault joue les sprints Mais il y a Vanderaerden et Sarroni.
En tout cas chapeau au dernier campionissimo.

Les Lagos de Covadonga ne sont apparus qu'en 1983 ?

Oui sur la Vuelta.
D ailleurs Hinault dirá que l ascensión qui l a fait le plus souffrire.
Maintenant il n y a plus le dernier kilometre qui remontait avec 500 metres a 6-7 %.
Voir aussi la victoire de delgado en 85 devant Tous les colombiens
dedicacee @loloherrera

https://youtu.be/gEnlGgaT6Ik
Bahamontes en studio

Hinault aurait difficile de gagner des GT avec les parcours actuels. Mais son caractere et orgueil feraient que il y arriverait.
Qui se rappelle du dauphine 84 et sa lutte avec les colombiens amateurs ( l equipe Varta du Tour ne participait pas) Quel course d une semaine
Pacho Rodríguez surtout et Ramírez contre Hinault.
D ailleurs Anquetil et Indurain n en auraient pratiquement aucune eux.
Seul le grand Merckx.

C'est en revoyant les images des Lacs de Covadonga (la victoire de Perico en 85 ) qu'on comprend que la généralisation des petits développements a totalement changé le visage du cyclisme. La montée des Lacs, c'était un truc terrible, et j'ai eu l'occasion d'y aller en 2005, c'est vraiment une sacrée vacherie. Mais maintenant, les gars montent ça pratiquement sans se lever de la selle, et cette magnifique escalade (car on en prend plein les mirettes, je peux vous le dire) est presque ringardisée.

Fignon a gardé un souvenir trés trés douloureux de sa montée des Lacs de Covadonga, en 1987. Et comme par hasard, lui le coureur surpuissant adepte des grands braquets, a également été marqué de manière négative par des "petits" cols comme Burdincurutcheta et Marie-Blanque. Hinault et Fignon, c'est dans ce genre de montée ( Hinault cite Burdincurutcheta comme le col pyrénéen le plus dur qu'il ait escaladé) qu'ils souffraient, bien davantage que sur un Galibier ou un Tourmalet ou leur puissance de train pouvait faire merveille.

Il faut dire qu'avec un 42 x 23 poir passer partout à cette époque là on était dans le surréalisme

biquet a écrit : 10 mai 2020, 20:19 Fignon a gardé un souvenir trés trés douloureux de sa montée des Lacs de Covadonga, en 1987. Et comme par hasard, lui le coureur surpuissant adepte des grands braquets, a également été marqué de manière négative par des "petits" cols comme Burdincurutcheta et Marie-Blanque. Hinault et Fignon, c'est dans ce genre de montée ( Hinault cite Burdincurutcheta comme le col pyrénéen le plus dur qu'il ait escaladé) qu'ils souffraient, bien davantage que sur un Galibier ou un Tourmalet ou leur puissance de train pouvait faire merveille.

Je cherche une info, dans le tour 86, est ce que qq'un sait à combien du sommet de Marie Banque, Bernard, qui est alors avec Hinault et Delgado, se fait lâcher? Un jour j'ai croisé un gars qui m'a assuré que si Hinault l'avait gardé avec eux pour aller jusqu'à Pau, il gagnait le tour. Bon, je n'ai jamais cru à cette version vu comment le blaireau avait fait n'importe quoi le lendemain plus sa blessure au genoux non feinte quelque jours plus tard

Merci GATO pour cette rétro!

Résumé (avec commentaires français un poil orientés) de la 13eme étape du Tour 1986:



Ce Hinault!

elway22 a écrit : 10 mai 2020, 21:16

biquet a écrit : 10 mai 2020, 20:19 Fignon a gardé un souvenir trés trés douloureux de sa montée des Lacs de Covadonga, en 1987. Et comme par hasard, lui le coureur surpuissant adepte des grands braquets, a également été marqué de manière négative par des "petits" cols comme Burdincurutcheta et Marie-Blanque. Hinault et Fignon, c'est dans ce genre de montée ( Hinault cite Burdincurutcheta comme le col pyrénéen le plus dur qu'il ait escaladé) qu'ils souffraient, bien davantage que sur un Galibier ou un Tourmalet ou leur puissance de train pouvait faire merveille.

Je cherche une info, dans le tour 86, est ce que qq'un sait à combien du sommet de Marie Banque, Bernard, qui est alors avec Hinault et Delgado, se fait lâcher? Un jour j'ai croisé un gars qui m'a assuré que si Hinault l'avait gardé avec eux pour aller jusqu'à Pau, il gagnait le tour. Bon, je n'ai jamais cru à cette version vu comment le blaireau avait fait n'importe quoi le lendemain plus sa blessure au genoux non feinte quelque jours plus tard

Jeff s'est fait distancer à 4km du sommet environ, et a basculé avec environ 1' de retard. Franchement, je pense pas que l'apport d'un Bernard usé eut permis au Blaireau de reprendre plus d'1' dans la longue plaine menant à Pau, d'autant qu'à une quinzaine de bornes de l'arrivée, il restait encore une bosse assez méchante.

Le Tour était plié ce soir-là, point. Hinault était dans un fauteuil, surtout avec une équipe ultra-dominatrice à ses côtés. Ce Tour, il le perd tout seul, comme un grand. Il l'avait gagné du côté de Lanne-en-Baretous en profitant d'un sprint catch pour se dégager avec Jeff Bernard, et il l'a perdu le lendemain dans les faux-plats menant au pied du col d'Aspin en se lançant dans une chevauchée solitaire débile.

SW3 a écrit : 10 mai 2020, 20:30 Il faut dire qu'avec un 42 x 23 poir passer partout à cette époque là on était dans le surréalisme

Ils passaient les Lacs de Covadonga avec le 39, quand même. Mais ça montait trés rarement au-dessus de 23, derrière. Et Lucho Herrera a escaladé les Lacs de Covadonga 1987 sur un...39X19. (source: Le livre d'Or du cyclisme 1987, Philippe Bouvet)

biquet a écrit : 11 mai 2020, 10:28

elway22 a écrit : 10 mai 2020, 21:16
Je cherche une info, dans le tour 86, est ce que qq'un sait à combien du sommet de Marie Banque, Bernard, qui est alors avec Hinault et Delgado, se fait lâcher? Un jour j'ai croisé un gars qui m'a assuré que si Hinault l'avait gardé avec eux pour aller jusqu'à Pau, il gagnait le tour. Bon, je n'ai jamais cru à cette version vu comment le blaireau avait fait n'importe quoi le lendemain plus sa blessure au genoux non feinte quelque jours plus tard

Jeff s'est fait distancer à 4km du sommet environ, et a basculé avec environ 1' de retard. Franchement, je pense pas que l'apport d'un Bernard usé eut permis au Blaireau de reprendre plus d'1' dans la longue plaine menant à Pau, d'autant qu'à une quinzaine de bornes de l'arrivée, il restait encore une bosse assez méchante.

Le Tour était plié ce soir-là, point. Hinault était dans un fauteuil, surtout avec une équipe ultra-dominatrice à ses côtés. Ce Tour, il le perd tout seul, comme un grand. Il l'avait gagné du côté de Lanne-en-Baretous en profitant d'un sprint catch pour se dégager avec Jeff Bernard, et il l'a perdu le lendemain dans les faux-plats menant au pied du col d'Aspin en se lançant dans une chevauchée solitaire débile.

Ouh là, cette réécriture de l’Histoire...
As-tu bien regardé la vedeo ci-dessus? Il apparaît clairement que Hinault est la fusée de lancement de Lemond, il se sacrifie pour lui, là. Et dans le dernier col, une fois rejoint, il laisse son equipier terminer le travail. Grand seigneur le Bernard, qu’ils disent, meme.



Plus serieusement, les commentaires sont quand meme hallucinants, non? C’est typiquement français, vous pensez, de se voiler ainsi la face, ou bien?
Pardon si ma question « dérange », mais n’etant ni fanboy ni patriote, ca me parait tellement mais tellement ridicule et malhonnête ces analyses. Ca me rappelle la perle de Holtz en causant du pauvre Richard, battu par Ullrich _le tricheur...

Oui moi aussi Holtz m'a choqué, il aurait du dire "Gros Janou le tricheur !"

Je pense que c'est plutôt latin d'être chauvin. J'ai pas l'impression que les britanniques s'enflamment tant que ça pour Froome.

Qui commentait le tour 1986 au côté de Chapatte ?

Actuellement diffusé sur l'équipe TV.

Kaou a écrit : 11 mai 2020, 15:09 Qui commentait le tour 1986 au côté de Chapatte ?

Actuellement diffusé sur l'équipe TV.

Anquetil