Je voulais apporter ma petite contribution à ce sujet après avoir fait une virée franco-italienne de 3 jours à 2 cyclistes. Nous avons monté un col alpin qui m'a marqué la semaine dernière, tant par sa difficulté que sa beauté. Il s'agit du Col de la Fauniera en Italie, proche de la frontière française (le pied est à une trentaine de kilomètres du col de la Lombarde (frontière franco-italienne au dessus d'Isola 2000), et une quarantaine de kilomètres du col de Larche, frontalier lui aussi.
Le col de la Fauniera (aussi appelé colle dei Morti) est accessible par 3 versants, nous venions du col de la Lombarde auparavant et nous avons donc monté le versant de Demonte qui présente 24.7 km à 7%, avec un sommet à 2511m. Mais derrière ce pourcentage moyen relativement faible se cache de gros changements de pente dans sa première moitié, et un calvaire régulier dans sa deuxième partie :
Les 13 premiers kilomètres ont l'air faciles, mais il n'en est rien, il s'agit en fait de véritables escaliers, avec des passages à plus de 10% dans chaque kilomètre ou presque. J'ai souvenir de plusieurs kilomètres à 6 ou 7% avec des pentes à 3 ou 4% suivies par des raidars à 12%.
La suite est beaucoup plus régulière dans les alpages, mais pas plus facile, avec 10 kilomètres à 9% de moyenne, et les effets de l'altitude qui se font sentir au delà de 2000m.
J'ai fait beaucoup de cols dans les Alpes françaises, je n'ai pas de souvenir d'un col aussi difficile. Ici la distance, l'altitude et les pentes fortes sont vraiment un cocktail monstrueux. Même le Galibier côté Valloire me paraît plus facile, peut être que l'Agnel côté italien est dans une difficulté similaire à mon sens, ses 10 derniers kilomètres sont même un peu plus difficiles que la Fauniera, mais sa première partie est plus facile.
Du coup les pentes dans la 2ème moitié donnent le temps de profiter des paysages, et là, c'est juste fantastique. La petite route serpente dans les alpages au milieu de troupeaux de moutons et vaches, et des innombrables marmottes. Ces dernières se sauvent quand on les approche, mais on en voit des dizaines et des dizaines quand même, parce qu'il n'y a personne sur cette montée de col ! Quelques motos, quelques voitures et quelques cyclistes, mais au total durant toute la montée je ne sais même pas si on a vu 20 véhicules, ça permet de savourer encore plus le côté sauvage. D'ailleurs des panneaux partout indiquent que la zone est protégée (parc naturel probablement ?).
Quelques photos qui vous donneront envie j'espère, c'est vraiment un coup de coeur :
