A mon tour pour le résumé. A l'inverse de beaucoup j'ai vécu mon expérience cycliste la plus formidable et étonnante à la fois. Un jour où tout va bien.
Pour remettre le contexte, j'ai eu des pépins physique (douleur vif derrière la jambe dès que je passé les 2h de selles à causes de mauvais réglages, tout le mois de mai et début juin) et mécaniques avec deux casses de vélo qui a pris du temps a être réparées. Donc mes entrainements ont été limités mais du coups hyper spécifique. Je faisais soit une sortie de 60km par semaine dans du très vallonnée (parfois deux), ou un triathlon distance M (40 à 55km de vélo) sur des parcours >1200m de D+. Puis J'ai fais une sortie de 120km sur du plat il y a 10 jours pour allonger un peu, puis une reco Chaussy/Toussuire le mercredi avant l'EDT.
Donc je suis venu avec deux objectifs ; gérer pour finir, et faire dans les 2 000.
Je pars dans les toutes premières places du sas 4. On arrive vite dans le Chaussy. Je me cale sur une allure de 160pulls minute. On s'affole pas, pas de panique, ca va être long. Au début un peu de mal à le respecter avec l’engouement mais très rapidement je prends le rythme. On rattrape assez vite la vague 3 ce qui fais que je double pas mal de monde donc ca gonfle le moral. Plusieurs coureurs de ma vague me dépassent.
Je comprends également assez vite que le temps annoncé sera plus chaud et plus beau que prévu mais cela me rassure contrairement à Chadmild85, car je ne crains pas ça. En haut du Chaussy je commence à reprendre des coureurs de la vague 2.
La descente de Chaussy se passe bien, je croise aussi la chute dont vous parlez, elle a du avoir lieux dans le 1er sas puisqu'une ambulance était déjà là. La route n'était pas encore bloquée.
La vallée se passe plutôt bien même si j'étais avec des gars qui ne voulaient pas rouler et attaquaient. Quel intérêt !?!? Autant rouler à un rythme correcte ensemble que d'agir ainsi. Bref...
J'ai également vu une personne sprinter pour le passe du Sprint Intermédiaire. Quelles étaient les règles de ce sprint?
Le Glandon arrive. Je continu de rattraper beaucoup de monde des vagues précédentes. Je me cale sur une rythme un peu plus élevé, environ 168 pulls. Parfois je pars un peu au dessus mais j'arrive bien à me freiner. Pas d'énervement surtout pas ! La montée se passe bien. A 4km du sommet je ressent un sentiment d'euphorie. Dès que je ne suis pas concentré les jambes accélèrent la cadence. J'essaye de me freiner pour ne pas trop en faire mais parfois je laisse appuyer un peu plus. Je ne me fais plus doubler, et je commence à reprendre certains coureurs qui m'ont doublé dans le Chaussy, ainsi que pas mal de la vague 1. Au sommet je suis plutôt bien, surprenant... Je commence vraiment à me dire que je suis dans un bon jour mais j'ai toujours peur du coup de bambou !
La liaison avec la Croix de Fer se fait très vite. Le sentiment d'euphorie continu. Le plus dur est fait, le pire doit arriver...
Dans la descente je prends énormément de plaisir. Je continu à rattraper du monde.
On arrive dans le Mollard. Je continu de rattraper les coureurs de ma vague m'ayant doublé plus tôt. Je commence à sentir mes ischio qui se crispent. Mais je commence a lacher les cheveaux car je me dis que de toute façon ils vont finir par me faire souffrir, donc autant envoyer tant que je peux... Et mon rythme cardiaque monte à 175. Je continu de beaucoup boire, de m'arrêter dans chaque ravito juste remplir mes bidons et prendre 2/3 barres.
La descente du Mollard est encore un grand moment de plaisir, j'adore cette exercice alors que quand j'étais coureur j'en avais une peur bleue... Probablement le changement de région depuis 4 ans où je suis dans un secteur plutôt vallonnée...
Le première pente de la Toussuire sont déjà là. Je commence a sentir la fatigue arriver après + de 5h d'effort. Je rattrape encore beaucoup de monde. La chaleur est forte mais elle ne me dérange pas, j'aime plutôt ça. Par contre je continu a m'arroser beaucoup. Je cherche aussi les riverains avec les jet d'eau pour faire tomber la T°.
Encore 10km. Dernier arrêt à une fontaine de village que j'avais repéré pendant la reco.
9km... Je double encore pas mal de monde
8km... Ca va encore bien. Je suis surpris. Personne ne m'a encore doublié dans la Toussuire
7km...
6km... 14km/h depuis le pied. Pourtant mercredi j'étais à 12 km/h pendant la reco !!!
5km... Aie je commence à coincer.
4km... Ca devient dur, le 28 ne suffit plus, merde j'ai rien d'autre !
3km... Un peu de plat, ouf ! Parfaitement au bon moment
2km... Un gars qui ne faisait pas la course me double 3km/h plus vite. Je saute dans sa roue et j'essaye de m'accrocher coûte que coûte.
1.5km... Je suis toujours dans sa roue. Les jambes vont biens... Je me fais la reflexion que le moral est pour beaucoup dans la douleur, car sans ce lièvre je serait à souffrir plus en allant moins vite...)
1km... Je lâche tout
200m... virage en s, personne ne m'a doublé dans la Toussuire, ni de la vague 5, un sentiment de fierté comment a arrivé.
20m... Je lêve les bras, l'émotion est là. Tellement de plaisir !
FINIIIIIIIII
Incroyable. Une course de rêve. Jamais de moment de galère. Jamais des moments de ras-le-bol. Tout c'est passé \"trop facilement\". Je suis dans un sentiment d'euphorie complet. Je suis cramé bien-sur, j'ai du mal à marché, j'ai fait même un soleil en voulant passé un cable d'alimentation d'eau, mais je suis tellement bien dans la tête, tellement heureux du déroulement de la course.
Est ce l'entrainement hyper spécifique qui a été efficace? Est-ce que l'hypoglycémie de la reco du mercredi (j'avais des envies de vomir après, je me suis arrêter dormir sur une aire d'autoroute au retour tellement j'étais mal) a engendré un effet de surcompensation pendant le weekend? Est-ce que le docteur des Skys s'est trompé de vélo?
Je suis encore dans un état d'euphorie car je ne comprend comment j'ai pu vivre une si belle expérience. Je me sens chanceux...
Au final je fini environ 550ème (pas encore classé car ma puce n'a pas fonctionnée), en 6h26min.
Mon strava :
https://www.strava.com/activities/349917003
L'arrivée
