Vingegaard est un grimpeur pas trop punchy normalement. Même si le dernier TDF a mis à mal cette théorie, mais en fait il semble meilleur sur les efforts longs, là où un Pogacar est semble t-il plus fort sur les efforts courts.
Comme tout est une histoire de capacités aerobies, je dirai que sur des chronos long de 70 km un Vingegaard devrait exploser tout le monde. Enfin, encore plus que sur les prologues améliorés du dernier TDF.
A partir du moment où tu tiens la position et que tu arrives à exprimer les watts en position aero, la distinction entre rouleur et grimpeur ne tient plus. Sauf pour des machines à watts de 80 kg qui forcément vont avoir du mal dans les cols, mais même ça, un van aert a montré que ce n'était pas forcément limitant au top du top niveau .
Outre l'entraînement spécifique, pour expliquer la fin des grimpeurs purs, je pointerai :
- l'évolution des braquets. Fini l'époque où un col se montait en force et en danseuse sur le 42 dents. Maintenant les cadences en col et en contre-la-montre sont très proches, ce qui rapproche encore plus l'effort en col d'un effort clm.
- les trains des equipiers, depuis l'époque Banesto/us postal. Avec un équipier qui essore le groupe leader il y a de moins en moins de possibilités de variations de rythme. L'effort en col est lissé à l'extrême. Ce qui rend au passage encore plus impressionnant les épisodes de fractionné en col à la vingie/Pogi ou pistolero/Rasmussen, car faut bien imaginer que les mecs font ça à une allure où les autres leaders en mode clm ne tiennent même pas.
Même un Jay Vine qui il y a deux ans encore ne savait faire du vélo qu'avec les stabilisateurs de son home-trainer, et n'avait rien à battre des effets du vent et de l'aérodynamique dans les vallons de watopia (je précise : troupeau d'
) , il vaut top 20 sur les clm des courses par étapes qu'il dispute. Avec une combinaison Milka mal ajustée en plus. C'est dire.