- 03 juin 2023, 12:58
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La rubrique hebdo de P. Lefevere:
"Remco retourne au Tour de Suisse. En toute honnêteté : c’est purement un choix sportif de sa part et de celle de l’entraîneur Koen Pelgrim. Il y a en Suisse deux contre-la-montre, longs de respectivement 12,7 et 25,7 kilomètres et c’est la meilleure préparation possible aux championnats qui arrivent bientôt.
Je peux bien raconter qu’il y a eu ici et là quelques échanges avec Christophe Impens de Golazo et qu’ils sont prêts à « faire un effort » pour le Tour de Belgique. Mais ici et maintenant je ne suis aussi comme CEO que le roi de Belgique. Un chef d’état protocolaire, mais sans pouvoir exécutif. Pour mémoire, ça n’arrive pas si souvent.
Le Tour de Suisse ne fait pour Remco aucun « effort ». Autrefois, ils étaient bon payeurs, mais dès le moment où ils allaient faire partie du World Tour, c’est parti en vrille. Comme pour tant de courses. Le World Tour impose aux organisateurs un défraiement minimum aux équipes de 8500 euros. Mais dans la pratique la Suisse – et toutes les autres courses – voit cela comme un tarif standard au-delà duquel ils n’iront jamais. Huit jours de course en Suisse, avec les prix Suisses à la pompe et dans les magasins, essayez d’en sortir avec 8500 euros.
Je présume que la condition du Giro de Remco ne sera pas complètement disparue, mais au-delà je vais bien me garder de l’exercice ‘que pouvons-nous attendre en Suisse ?’ Les contre-la-montre sont un but, plus que jamais Remco va y trouver son plaisir, mais en-dehors de ça, personne ne peut estimer comment il va se comporter après un demi-Giro. COVID-19, un pic de forme qui était prévu pour mai et un demi-peloton en préparation pour le Tour : ça fait beaucoup d’inconnues ensemble.
Après la Suisse, il va avec ambition aux championnats de Belgique. Le focus réside en premier lieu sur le contre-la-montre, mais naturellement, Remco veut aussi un jour devenir champion de Belgique en ligne. Izegem est beaucoup plus un parcours pour Tim Merlier que pour Remco, mais c’était le cas l’année passée à Middelkerke et là aussi il s’en est fallu d’un cheveu.
Le Mondial, Remco va le préparer en altitude à Val di Fassa, dans le Trentin. Nous y avons un accord avec les services du tourisme, grâce auquel nous avons sur place un logement relativement bon-marché. Le Trentin est une des plus belles régions d’Italie et, autrement qu’à Livigno, on n’est pas dans les mois d’été envahis par les touristes. Le revers de la médaille est qu’il y a relativement peu à y faire, mais pour des coureurs en stage d’altitude ce n’est naturellement pas un désavantage en soi. En fin de compte, le Teide n’est aussi qu’un volcan perdu et la moitié du peloton veut y aller.
En guise de conclusion, encore ceci hors-topic : j’étais vendredi à Paris pour un aperçu du documentaire Netflix qui a été enregistré l’année passée pendant le Tour. Ensemble avec les gens d’ASO nous avons dans un cinéma réservé vu les premiers épisodes et ils étaient certainement réussis. Nous y sommes entretemps grandement habitués, mais les images de la caméra dans la voiture suiveuse sont de nouveau un cran au-dessus. Le tableau des directeurs sportifs de Jumbo-Visma pendant l’étape de Roubaix, pendant le chaos des chutes et des changements de vélo, sont rien de moins que de la bonne télévision si du moins on peut encore utiliser ce terme. Personnellement, je ne tombe pas de ma chaise à la vue de la caméra embarquée, mais mon épouse Patricia a trouvé le tout hautement divertissant. Via Netflix le vélo peut dans le meilleur des cas atteindre un public qui passerait à côté via les canaux traditionnels. Je l’ai déjà dit souvent : des vues de la voiture suiveuse – un peu aménagées, mais pas trop – doivent être encore plus souvent utilisées dans une retransmission en direct. Qui sait le vélo peut ainsi encore faire son entrée dans le monde moderne."
On écrit "Lefevere"?... jicébé arrive dans la minute
