marooned a écrit : ↑16 févr. 2023, 11:36
Le meilleur coureur en juin/juillet 2022, c'était Vingegaard. WVA était un équipier incroyable (le meilleur du monde sans aucun doute) mais c'est dingue à quel point on sous-estime ce qu'a fait Vingegaard sur le Tour l'année dernière. Pogacar, il le bat à la pédale en le dominant physiquement dans tous les moments clés du Tour. Qui y croyait ? Pas grand monde si on reprend les pronos du forum. Et pourtant, il l'a fait.
Pour moi, Vingegaard est le vainqueur du Tour le plus fort que nous ayons vu depuis le Contador de 2009. Il n'a montré aucun point faible, n'a connu aucun moment de faiblesse. Il a nettement dominé Pogacar, dont je pense qu'il était tout de même légèrement en retrait de son niveau de 2021, et je crois qu'il aurait battu la meilleure version de Froome, lequel, contrairement au Danois, a toujours connu un fléchissement lors de ses succès les plus impressionnants sur le Tour (2013 et 2015).
Je ne pense pas que la performance de Vingegaard soit sous-estimée (on se rappellera longtemps l'étape du Granon). En revanche ce qui joue contre lui est son relatif manque de charisme, associé au fait qu'il ait pu compter sur la meilleure équipe au monde pour s'imposer. De ce point de vue, il est vrai que le dernier Tour laisse le sentiment que c'est Pogacar qui a été plein de panache, en permanence à l'attaque là où Vingegaard se serait contenté de contrôler son adversaire, en partie grâce au collectif surpuissant de la Jumbo... alors même que c'est le Danois et son équipe qui ont réussi à renverser le meilleur coureur du monde depuis 2 saisons dans une étape où ils ont osé prendre des risques avec une stratégie offensive et différente de leurs habitudes !
Reste qu'en termes de niveau de performance, je crois que les avis son unanimes sur l'exceptionnel niveau de Vingegaard lors du dernier Tour. Là où je suis plus réservé pour l'heure est sa capacité à digérer cet exploit. Le Tour 2022 pourrait bien être un "one-shot" incroyable, un niveau qu'il ne retrouvera jamais (un peu comme Fignon sur le Tour 84 ou Ullrich sur le Tour 97), comme le début d'une rivalité amenée à durer avec Pogacar. Pour l'heure, on dirait presque que Vingegaard n'était pas préparé mentalement à gagner une telle course et atteindre un tel niveau. Rétrospectivement, on peut d'ailleurs se dire qu'il a eu beaucoup de chance de grandir dans l'ombre de Roglic. Cette année, il va devoir gérer la pression et les attentes. Je suis très curieux de savoir comment il va y répondre.