Remco a les capacités en chrono de Wiggins lors de sa période dorée 2011-2014, donc logiquement, on se dit qu'il a tout pour succéder à Roglic/Porte comme coureur ultra dominateur des courses par étapes d'une semaine en WT où savoir rouler contre le chrono rapporte souvent gros et il pourrait s'y faire un palmarès impressionnant.
Sauf qu'on l'a bien vu cette année, Remco n'a tout de même pas autant de marge sur la concurrence qu'en juniors (et encore heureux) et ses performances en bosse ont énormément dépendu de son poids, il est sujet à d'importes variations au cours de la saison.
Désormais, au contraire des grandes courses par étapes des années 90, systématiquement, il y a un grand col à présent que ce soit sur Paris-Nice, Tirreno, Romandie, UAE Tour + les autres à l'histoire déjà montagneuses (Catalogne, Dauphiné, Suisse).
Donc je me demande vraiment comment Remco va gérer la prochaine saison, a-t-il les capacités de rester toute l'année à son poids de forme de la Vuelta ? Car au-dessus il se fait laminer par Pogacar sur Tirreno ou un Roglic sur Paris-Nice. Ca passe sur du Tour de Pologne dans de la moyenne montagne mais pas ailleurs face à l'élite mondiale.
Car, pour l'instant, il a suivi un peu une prépa à l'ancienne en ciblant deux gros objectifs et en s'affutant progressivement.
Est-ce que son nouveau statut de vainqueur de GT s'accommoderait de se voir lâcher à la pédale dans les cols de Tirreno par Cristian Rodriguez et avoir toutes les peines à suivre un Félix Gall dans les montée basques ?
La seule petite déception de la Vuelta d'Evenepoel, c'est ce coté Indurainien qui est un peu trop ressorti à mon gout : du très scolaire. J'attendais depuis Ezequiel Mosquera de voir un type lâcher au train les autres dans un col en GT
, donc de ce coté là, j'ai eu ma dose, mais je pense qu'on était tous à s'imaginer lors de la première année d'Evenepoel chez les pros, qu'il allait être ce coureur qui allait révolutionner l'approche du général sur les GT en prenant du temps sur les autres favoris sur des étapes plates ou à peine vallonnées.
Il a joué la sécurité pour son premier GT remporté, mais j'aurais adoré le voir faire sa spéciale sur les étapes basques. Voilà un petit manque de fantaisie comme pour van der Poel à présent sur les GT qu'il a disputés sauf une journée à Mur-de-Bretagne. On attend toujours une révolution. Finalement, c'est le coureur le plus timide sur les classiques des trois bénéluxiens (van Aert) qui a changé les règles du jeu en juillet. Après, il ne jouait pas le général.
Peut-être que la fin de cette Vuelta aurait été mythique si les postions au général entre Mas et Evenepoel avaient été inversées.
Liège, ses deux Klasikoas, il les a remportées dans un style evenepoulien, aves des attaques presque inédites en dépoussiérant des mythes, sa victoire sur la Vuelta, finalement relève davantage du prosaïque.
Passable, peut mieux faire Remco !
J'aimerais aussi que ces deux prochaines années, les van Aert, Pogacar, Bissegger, Kueng, Evenepoel, Sheffield, Hayter, Plapp, Bjerg et
let's go crazy Vauvau le Kéké (
) tentent d'aller chercher le record du monde déjà annoncé de Ganna. S'il veut se rapprocher un jour du palmarès d'Edouard Baron Merckx, ce sera un passage obligatoire.
Un élément qui pourrait jouer dans sa décision de s'aligner sur le Giro l'an prochain plutôt que sur le TdF, c'est que je le vois fort bien vouloir défendre son titre sur la Vuelta. C'est surement ce que Patoche tentera de lui vendre pour contenter tout le monde dans l'équipe.
Sinon, Evenepoel aura été numéro un mondial (au CQ Ranking) le temps de quelques heures : entre son arrivée à Madrid et la victoire de Pogacar à Montreal.
Pour le vélo d'or, il a à présent toutes ses chances même en cas de choux blanc en Australie. Ca va être serré.