Pierre Rolland : 61 Pts UCI, 65 jours de courses
Meilleurs résultats : 29ème du Dauphiné, une victoire d’étape au Tour du Rwanda, 12ème des Championnats de France, 51ème du Tour de France, 19ème du Tour du Rwanda
Comme depuis plusieurs saisons, Pierre Rolland envisage de débuter tard sa saison, au Tour de Sicile fin mars. Mais avec le report de ce dernier, il reprendra finalement sur les Coupes de Frances de Cholet et de la Roue Tourangelle avant de partir en Turquie pour sa première course à étapes de la saison. Il va gratter quelques bonifications sur la 3ème étape pour se placer au général avant l’étape reine d’Elmali : malade, il se fera lâcher rapidement du peloton mais alors qu’on pensait qu’il perdrait énormément de temps dans la montée finale, il monte à son rythme et ne perds pas grand-chose au final (18ème de l’étape à seulement 1min31 de Diaz). Il abandonnera ce Tour de Turquie avant le départ de la dernière étape (comme toute l’équipe pour raisons sanitaires) alors qu’il était placé 16ème au général.
Direction le Tour du Rwanda par la suite pour Rolland. Il préfère jouer les victoires d’étapes, laissant Pacher (et finalement aussi Boileau) jouer le général. Il passa tout près une première fois sur la quatrième étape, dans une échappée de 7 coureurs mais il n’arrivera pas à décrocher Ferron dans la montée finale : ce dernier, plus rapide au sprint, gagna l’étape du jour juste devant Rolland. Rolland n’abandonna pas son désir de lever les bras en terre rwandaise pour autant, il reparti à l’assaut sur l’étape la plus montagneuse, accompagné notamment de Vuillermoz dans l’échappée. Rolland tenta un joli coup de poker, abandonnant ses compagnons d’échappée très loin de l’arrivée et tenu le coup jusqu’au bout, apportant une quatrième victoire d’étape pour BB Hotels sur ce Tour du Rwanda. Il terminera l’épreuve à la 19ème place au général.
Il retrouve ensuite une épreuve qu’il affectionne et sur laquelle il avait brillé la saison dernière (14ème du général) : le Dauphiné. Mais c’est un Pierre Rolland bien moins en jambes qu’on a vu cette année : si son début de Dauphiné se passe sans encombre, dès la première étape de montagne il perd avec le contact avec le peloton sur les derniers kms du Col de Porte. Au contraire de Pacher, il n’insistera pas (6min de perdu) pour pouvoir partir dans les échappées dans les deux dernières étapes. Et c’est exactement ce qu’il tenta mais malheureusement, le peloton ne laissa que peu de chances aux échappées (à moins de s’appeler Mark Padun…). Il terminera finalement ce Dauphiné à la 29ème place. Par la suite, il tenta encore de prendre part aux échappées que ce soit sur Paris-Camembert (d’ailleurs c’était assez étonnant car il semblait suffisamment fort pour jouer sa carte avec les meilleurs ce jour-là) et sur les Championnats de France (12ème).
Il aborde le Tour de France avec peu de certitudes sur son niveau. Sur la première étape de montagne, menant vers le Grand-Bornand, il se fait piéger (intentionnellement ?) par le départ rapide en descente et perd de suite du temps au général (35min) ce qui lui permet de disposer d’une grande liberté par la suite. On le verra à l’attaque dès le lendemain sur l’étape de Tignes où il réussira à prendre l’échappée dans la côte de Domancy. Malheureusement, la pluie tombait fort ce jour-là et à cause de sa prudence en descente, il perdit le fil dans celle des Saisies et du Pré. Cependant, il fut performant dans les montées ce jour-là, lui permettant de ne pas être totalement largué par le premier groupe d’échappée. Repris par le peloton au pied de la montée finale de Tignes, il s’accroche et réalise une bonne montée (22ème de l’étape). Dans l’étape du Ventoux, il se fait piéger avec d’autres coureurs sur la première ascension du mont-chauve avant de réaliser une dernière montée correcte encore une fois (31ème). Sur l’étape de Quillan, après de nombreuses tentatives infructueuses dans le col de Montségur, un groupe de (très) costauds se détachent enfin dans le col de la Croix des Morts : c’est alors que Rolland motive Pacher pour tenter le tout pour le tout en sortant à deux alors que le peloton commence à ralentir. Accompagnés de Gesbert et Madouas, ils reviendront sur le groupe de devant mais Rolland attaquera (bizarrement) le groupe dès la jonction effectuée. Il travaillera ensuite pour Pacher et finira l’étape en roue libre tout de même devant le peloton (14ème). C’est alors que des ennuis digestifs lui gâcha la suite de son Tour de France : incapable de s’alimenter pendant les éprouvantes étapes des Pyrénées, il ne put trouver la force d’intégrer les échappées voir même de s’accrocher au peloton. Il perdra une vingtaine de places au général pour terminer à une anecdotique 51ème place.
Sa fin de saison sera assez discrète, l’ami Pierrot ne sera pas aidé non plus par un calendrier lui correspondant peu (l’équipe ne participera à aucune course italienne ni à certaines courses à étapes avec un peu de montagne comme Burgos par exemple). On notera juste une échappée sur la 3ème étape du Tour du Limousin (5ème de l’étape) mais surtout son Tour du Jura, sans doute sa plus belle course sur le calendrier européen : parti encore une fois dans l’échappée matinale, il semble le plus fort des hommes devant et résiste aux favoris avant les deux dernières côtes dans le final. Une première crevaison coupa son élan mais, rejoint par Schönberger parti en contre derrière, il arrive à refaire la jonction avec les rescapés de l’échappée. Alors que quelques favoris derrière (Cosnefroy, Madouas, Quintana) arrivent à faire le jump avant la dernière côte, malheureusement une deuxième crevaison brisera les espoirs de Rolland de briller cette année en Europe.
Une saison décevante pour Rolland, qui n’a jamais réussi à briller en Europe et qui n’a au final que cette victoire d’étape de Rwanda à se mettre sous la dent. Mais je n’enterrerai Rolland pour autant : il a été malade plusieurs fois (Turquie et TdF), malchanceux (Jura) et a eu un calendrier (surtout en fin de saison) où il lui était parfois difficile de briller. Même si, son niveau a baissé (il suffit de comparer ses 2 derniers Dauphiné) et que sa prudence en descente semble s’amplifier de manière problématique, je crois qu’il peut encore briller sur des 2.1 Italiennes et espagnoles (si toutefois l’équipe y participe…), des 1.1 françaises (Mercan’Tour par exemple) voir faire un joli coup en échappée sur le Dauphiné ou le TdF s’il se retrouve à 100% de ses moyens.
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