- 01 août 2021, 14:55
#3365792
Interview de Khamidulin la semaine dernière sur Tuttobici
Le premier grand bloc de course est maintenant derrière et il est temps de budgets pour ce premier semestre de 2021. Si l’on ne regardait que les podiums, on pourrait dire que celui de Gazprom-Rusvelo n’a pas été une période particulièrement florissante, puisque la seule victoire est venue au Championnat national russe avec Artem Nych, mais à bien y voir la formation russe, elle a été confrontée à un programme de courses d’une épaisseur absolue, contre les meilleures équipes du WorldTour, qui les a souvent obligées à se contenter de podiums. Il est clair que l’objectif de cette deuxième partie de la saison est de se rapprocher davantage de la grosse cible, mais sans se laisser écraser par la pression. Le directeur général de l’équipe Renat Khamidulinle sait bien...
Renat, un bilan de cette première partie de 2021?
« Tant de classements, mais la victoire manque. Il faut dire que nous faisons un calendrier de la plus haute qualité, avec tant de courses WorldTour, donc émerger n’est certainement pas facile. Et même dans les courses mineures, ProSeries mais aussi .1, il y a maintenant beaucoup de formations WorldTour qui ont souvent quelque chose de plus, donc nous nous plaçons quatrième, sixième ou huitième. Ce qui est positif, c’est que presque dans chaque course, nous insérons quelqu’un avec les meilleurs, ou du moins dans le Top 10. Mais je suis convaincu que la victoire viendra, parce que nous travaillons bien, deux directeurs sportifs expérimentés sont également venus d’Astana comme Alexander Shefer et Dimitri Sedun qui nous aideront. Dès la semaine dernière, nous nous sommes rapprochés en Sardaigne et nous devons continuer sur cette voie. »
Y a-t-il quelque chose en particulier qui ne vous a pas permis de lever les bras vers le ciel?
« Au début de l’année, on a souvent des objectifs et des programmes, mais ensuite à cause de maladies ou de chutes, il faut les changer en courant. Donc, de ce point de vue, nous n’avons pas eu beaucoup de chance. Les capitaines Zakarin et Kreuziger sont tombés au Tirreno-Adriatico et ont mené plusieurs aciers. Il n’a fallu que près de deux mois pour se rétablir complètement et Roman a encore un peu de mal. La semaine dernière, nous avons perdu Ivan Rovny en Sardaigne, qui s’est cassé la clavicule. La chance ne nous a pas été amie au cours de ces six premiers mois de compétitions. »
Aussi parce que des coureurs comme Kreuziger ou Zakarin sont importants non seulement dans la course...
« C’est vrai, Kreuziger est un homme d’équipe exceptionnel. S’il y a ou non une différence dans la course, on remarque la différence, aussi parce qu’il jouit d’un très grand respect dans tout le groupe. Zakarin, en revanche, est en pleine croissance: en Sardaigne, il a terminé neuvième malgré l’inadapté à ses caractéristiques. Aujourd’hui, il part pour Tokyo, la course est de 230 km avec beaucoup de dénivelé, nous espérons qu’il pourra bien faire. »
A propos de Tokyo, avec quelle ambition la Russie part-elle ?
« Il a un trio très fort, dirigé par Dimitri Konychev. Zakarin, Sivakov et Vlasov sont les athlètes les plus talentueux du pays, je les connais bien et je crois qu’ils pourront faire de bonnes choses sur le parcours de Tokyo. Contrairement à notre Zakarin, Sivakov et Vlasov n’ont pas couru ces derniers temps, ils ont eu un approche différent, même si je crois que tout le monde arrive en bon état. Konychev est un maître dans les courses d’une journée et je suis sûr qu’il saura mieux organiser le trio. »
Zakarin s’est-il amélioré en descente ?
« Il s’est amélioré, il a aussi légèrement changé la position du vélo, mais la capacité de descente dépend souvent de la forme ou de la qualité de la route. Quand il va bien, il n’a pas de problèmes en descente. Il s’est trompé, mais il arrive aussi aux meilleurs, Nibali a perdu les Jeux olympiques et Mohoric a pris une grosse risque au dernier Giro d’Italia, juste pour faire deux exemples de grands paysans. En descente, les différences entre les coureurs sont minimes et vous permettent rarement de gagner de grandes courses. »
Est-ce stressant pour vous d’avoir à tout prix chasser une victoire?
« Les garçons font de leur mieux pour gagner. Nous ne mettons pas de pression. Nous préférons gagner une course de prestige plutôt que 10 courses .2. Au contraire, je ne comprends pas exactement pourquoi les équipes professionnelles courent les courses .2. »
Comment ça se fait ?
« Je pense qu’elles doivent être réservées aux garçons ou en tout cas aux coureurs qui n’ont pas encore fait le saut en grand. Si nous sommes professionnels, nous courons avec des professionnels. Quel est l’intérêt d’aller courir avec les garçons? Je pense qu’il faudrait mieux réglementer cette chose, je n’aime pas ça du tout. »
Rendez-vous encerclés de rouge pour la deuxième partie de la saison?
« Une grande partie de l’équipe est actuellement à Livigno. Ensuite, nous reviendrons avec quelques courses françaises comme le Tour de l’Ain, le Tour du Limousin et le Tour Poitou-Charentes, mais l’objectif principal sera le Giro de Pologne, une belle course, avec les organisateurs qui nous donnent confiance chaque année et que je tiens à remercier. J’y vais personnellement, parce que je pense que c’est l’une des courses les mieux organisées du calendrier. Ensuite, nous voulons bien faire au Tour d’Allemagne et nous attendons de voir si nous serons invités à des courses de fin de saison de RCS. »
Supporter pot de colle et gaffeur