cytep33 a écrit : ↑05 mars 2021, 12:42
D'ailleurs c'est complètement HS mais c'est votre discussion qui me fait penser à ça.
Je lisais l'autre jour un article sur Philippe Gilbert dans lequel le journaliste indiquait (je n'ai plus les mots exacts en tête) que Gilbert avait acheté à 17 ans un dictionnaire flamand parce qu'il était conscient que c'était la langue du cyclisme en Belgique.
Et là je m'étonne:un jeune wallon de 17 ans ne sait pas parler flamand?
Comment c'est possible quand on est un si petit pays avec 2 langues principales que chacun ne maîtrise pas ces 2 langues? La langue de l'autre partie du pays ne fait pas partie de la scolarité obligatoire?C'est juste traité comme une vulgaire langue étrangère à raison de 2 ou 3 h par semaine?
Je ne peux te parler que de ce qui se passe en Wallonie, car la régionalisation du système scolaire en Belgique provoque des discordances entre la façon dont c'est organisé en Flandre et en Wallonie.
Il n'y a malheusement pas de priorité pour l'apprentissage, comme "2ème langue", du Néerlandais par rapport à l'Anglais pour un petit Wallon: donc, généralement, vu que l'Anglais est une (la) langue internationale, et que le Néerlandais n'est parlé pratiquement nulle part ailleurs qu'en Flandre (et aux Pays-Bas), la préférence va en grosse majorité à l'Anglais.
Et ce d'autant plus que le Néerlandais est considéré par beaucoup comme une "sous-langue" parlée par des "inférieurs" (je mets des grands guillemets, hein!)
Ajouté à cela le fait que l'apprentissage des langues étrangères est encore beaucoup basé sur le vocabulaire/la grammaire et non sur l'"immersion" (l'obligation de s'exprimer en se référant à des cas concrets de la vie de tous les jours), la connaissance du Néerlandais par un Belge francophone à la fin de sa scolarité obligatoire se résume pratiquement à "oui", "non" et "merci".
Le problème est récurrent et flagrant, même au niveau des "élites" francophones: si on peut considérer que pratiquement 100% des ministres ou éminences flamandes sont 100% bilingues (Néerlandais-Français), la proportion tombe à largement moins de 50% de ministres/députés wallons parlant "correctement" (je dirais plutôt baragouinant) le néerlandais.
Moi-même ne doit ma connaissance "correcte" du Néerlandais
- qu'à mon expérience professionnelle qui m'a obligé à compenser ma méconnaissance au sortir de l'unif' par une immersion obligée et voulue avec des collègues néerlandophones
- à mon amour du vélo qui m'a poussé à m'abonner au journal flamand Het Nieuwsblad, qui est une sommité mondiale en matière de couverture du cyclisme, et donc à pratiquer quotidiennement la langue de mes compatriotes du Nord, et même à préférer regarder les courses sur la VRT (TV publique belge d'expression néerlandaise) que sur la RTBF, et bien sur et a fortiori que sur les chaînes françaises.